Leo était trop obnubilé (dans des situations qui ne mettait pas sa vie en danger on le disait "passionné") pour s'arrêter à ses propres souffrances. De toutes façons, il n'avait pas le cerveau assez polyvalent pour penser à la foi au sauvetage du chat et à sa douleur (ni au bon sens, comme quoi chaque bonne chose avait aussi du mauvais).

Sa mission irréfléchie le mena jusqu'à des escaliers, et il finit au premier étage. La fumée montait, disait-on, et le jeune homme en fit l'expérience. Il était encore plus difficile pour lui de respirer. Ses poumons étaient saturés, il sentait la vie l'abandonner petit à petit.

Leo se retourna quand il entendit un craquement sinistre. Juste à temps pour voir le brigadier sauter jusqu'à lui. Wow il était vachement près, d'un coup ! Et maintenant que la distance entre eux était réduite, la fumée formait un voile moins opaque. Leo découvrit les traits de celui qui essayait de le sauver. Il était aussi jeune que lui. Sa tête lui disait quelque chose d'ailleurs, mais impossible de mettre un nom sur ce visage en cet instant précis. Cette vague sensation de le connaître et le fait qu'il lui promette que le chat allait bien changèrent l'attitude de Leo. Il sourit, et fit un peu plus attention à l'état de ce garçon.

"Mon pauvre..." souffle-t-il, relâchant ses ultimes réserves d'air.

Il sortit sa baguette, songeant au bien d'autrui avant le sien, et lança un sortilège de tête en bulle sur Ludwik. Puis, il tomba à genoux, lâcha son outil, et l'enfer autour d'eux devint soudain très trouble.

Sorts:

Résumé:

Je comptais les secondes et pour moi, elle semblaient durer des heures. Ne rien faire alors que mon Lucas était quelque part, dehors et en danger, ça me donnait envie de hurler, de frapper tout le monde. Mais je savais me contenir alors je me contentais de bouillir à l'intérieur, en silence.

Je finis les runes de protection tandis que des passants venaient se réfugier dans la boutique de mon amant. Certains faisaient peine à voir, mais celle dont l'état était le plus triste était bien la petite chanteuse que j'avais vue en février. Mieux valait qu'elle sombre dans l'inconscience. Elle allait souffrir le martyre. Très vite, entre les cris de douleurs, les appels des uns pour retrouver un proche disparu et les consignes des quelques personnes qui essayaient d'organiser ce chaos, plus rien ne devint audible. C'était trop pour moi. J'avais effectué ma part du travail, je devais aller voir à mon tour.

Je tentai de me frayer un chemin entre les blessés au sol et les bien portants, mais c'était assez compliqué. Sur le chemin, je vis le jeune flic qui m'avait donné des ordres. Je le pris à parti et lui dis :

"J'ai fait ce que j'avais à faire. Il y a une clé accrochée derrière la poubelle, sous le comptoir. Fermez en partant s'il vous plaît. Je vous épargne le coup de balai."

Puis j'atteins enfin la porte. Et un homme suppliait qu'on le laisse entrer. Encore un. Tant mieux je lui cédais ma place. Dans ses bras, une jeune fille qui avait presque l'âge de mon fils. Elle avait perdu connaissances. Lui était-il arrivé malheur ? Mon coeur s'emballa : les terroristes s'en prenaient aussi aux enfants. Il fallait à tout prix que je parte. Je poussai une personne qui gênait l'ouverture de la porte et fis entrer l'homme. Et ce ne fus qu'après ces longues secondes que je reconnus @Teddy T. Lupin ! Un collègue, mais aussi un des sorciers qui avait amené des blessés en sécurité.

"Teddy ?! Est-ce que tu as vu mon fils ? Personne ne se bouge, je ne tiens plus je n'arrive plus rester passive. Si tu sais s'il va bien ou mal dis-le moi tout de suite et sans détour. Le temps compte. Je dois le rejoindre."

Je savais que je le laisserais pas parler plus de deux phrases. Mes jambes me porteraient ensuite vers l'inconnu. Vers la guerre. Vers la chair de ma chair.

Le cauchemar des Gobelins

Enfin, on lui ouvrait la porte. Sous la tension, après s’être octroyé la possibilité de s’appuyer contre le bois comme pour ne pas tomber, c’est exactement ce que manqua de faire Teddy au moment ou elle s’ouvrit. Se rattrapant de justesse, il manqua aussitôt de se prendre une tornade et parvint à l’éviter de peu alors que la porte se refermait derrière lui et que des inconnus venaient l’aider en récupérant le pauvre elfe inconscient ainsi que la serpentarde en état de choc. Mais tout allait trop vite. Les poids qui s’échappaient de ses bras, cette soudaine pause pour ses sens dans l’endroit, puis l’apparition de Yudith qui cherchait son fils. Il lui fallut vite reprendre ses esprits, faisant un non de la tête.

“Je viens t’aider à le retrouver.”

Pas le temps d’ajouter quoi que ce soit à ceux ayant récupéré les deux victimes de ses bras que le métamorphomage les voyait transplaner avec. Certainement à l’hopital Sainte Mangouste. Dans le brouhaha ambiant, Teddy sembla entendre ça mais ne s’y attarda pas : bien qu’il avait pu transplaner trois fois sur le champs de bataille, rejoindre l’hopital lui semblait impossible désormais. Son rôle n’était pas celui-ci, il l’avait déjà trouvé et il allait le poursuivre, en recommençant encore et encore à attraper les moindres survivants incapables de s’en sortir seuls, mais surtout, le moindre enfant, adolescent encore présents dans la guerre. Tout en cherchant Lucas. Secondant la blonde pour sortir de la boutique, Teddy se montra prudent, baguette en main.

“Va par là, je vais voir par là!”

Aller dans les deux opposés. Il poussa Yudith à s’éloigner du champs de guerre tandis qu’il allait s’en rapprocher, tout comme précédemment. Il y avait d’autres baguettes à récupérer, d’autres sombres personnes à immobiliser (s’il le pouvait, ça n’était que secondaire), mais surtout, bien d’autres victimes en pleine zone critique. Réitérant son sortilège d’invisibilité, grimaçant à peine sous la sensation, pas même sous la douleur qui s’amusait à naitre dans chacun de ses muscles comme si l’adrénaline ne s’occupait plus de ça, Teddy repartit dans le chaos.

Recap : Teddy dépose Edgar et Magnolia auprès d’autres sorciers qui les transplanent à l’hopital visiblement, réponds négativement à Yudith et lui propose de chercher son fils ensemble. Il la poussa à chercher en s’éloignant de Gringotts tandis qu’il y retourne lui, pour rechercher Lucas mais aussi pour trouver d’autres personnes à sauver, tout en se rendant à nouveau invisible, prêt à immobiliser des mages noirs s’il y a besoin.

Codage par Libella sur Graphiorum

Leo n'était pas vraiment conscient de ce qu'il se passait autour de lui. Il sentait juste que Ludwik le transporter, ici, là... Et que le feu de ses poumons avait arrêté de grandir. Ce ne fut qu'arrivé sur le toit qu'il remarqua la bulle qui lui avait permis de respirer. Ses préoccupations primordiales revinrent à la charge. Le jeune homme balaya l'espace autour de lui. De là-haut, il avait vue sur les combats, les sorciers en balai, les morts et les blessés. Il recula et s'abaissa pour être moins visible depuis la zone des combats. Et, derrière lui, il vit... Le fameux chat qu'il voulait sauver. Cette vision lui réchauffa le coeur. Suffisamment pour ne pas être envahi par les visions d'horreur.

Leo s'approcha ensuite de @Ludwik Jakubowski , à bout de souffle, et le serra dans ses bras. "Merci. Tu m'as sauvé la vie."
Mais il ne s'attarda pas. Il avait beau être borné et pas spécialement à l'affut de toutes les stimulations du monde, il avait fini par comprendre que rester ici n'était pas une bonne idée. Et puis, il ne voyait plus d'animaux à sauver.

"Je peux nous transplaner loin d'ici si tu veux. À moins que tu ne doives encore faire ton travail ici ?"

Résumé:

Le cauchemar des Gobelins

Le temps sembla passer  beaucoup trop longuement. C’était à en perdre la tête, à en sentir le froid glacial de sa cellule alors qu’il était allongé en plein été. A en entendre les cris des autres détenus. Non… c’était ceux des victimes qui s’échappaient… Les cris s’amenuisaient, la majorité des personnes s’était donc enfin enfuie, ne laissant que les plus courageux ou les plus démunis -ou les plus cadavériques. Keith ne pouvait se fier qu’à son ouïe pour comprendre ce qu’il se passait. La vue était brouillée, par l’endoloris qui faisait réagir son corps entier, qui court-circuitait son cerveau, mais aussi, les rares fois ou il parvenait à réouvrir les yeux pour essayer de retrouver sa pseudo progéniture, il ne voyait qu’un épais brouillard. Complexe travail mental pour ne pas se penser en pleine période de Ch’toth. Pour ne pas se perdre encore plus dans les méandres des hallucinations post-traumatiques liés aux plus sombres chapitres de sa vie. Quel crétin, putain. Il pouvait crever à n’importe quel moment avec cette putain de fumée à la noix. A quoi pensait le gamin ? Qu’il pourrait sauver son géniteur en le cachant dans cette mélasse sordide ? Ou peut-être voulait-il abréger les souffrances de cet homme disparu de sa vie avant même sa naissance, en le laissant se faire piétiner par les derniers fuyards ? Comme s’ils avaient besoin de fumée pour écraser les corps encore envie, faisant fi des cris qui s’en extirpaient. Putain.

Mais enfin. Les doigts se décrispèrent lentement mais sûrement. Le maléfice quittait enfin son corps, arrêtant de le rendre rachitiquement et pitoyablement replié sur lui-même. Une grande bouffée d’air fut aussitôt prise, manquant de s’étouffer avec tant ce fut précipité et irréel comme occasion. Le torse relevé, le bouclé se laissa quelques instants retomber sur le dos pour retrouver au mieux sa respiration, pour chasser la folie qui avait commencé à se jouer de lui. Gringotts. Des putains de connards volants habillés tous de la même manière. Pré-Au-Lard. Aout 2024. Ok.

Un Ventus fut lancé pour dissiper la connerie de fumée, se dépêchant de rejoindre le mur ou il s’était trouvé il y avait peu.. ou peut-être plus longtemps que ça… Mais Lucas ? Il était où bordel ?! Appare Vestigium ! Des pas apparurent, dorés, pétillants, comme de l’espoir. Madd’ se retint de cracher sur cette image stupide, lisant ce que son sortilège dévoilait… Des stupefix avaient été lancés par la personne à qui appartenait les pas… Pas Lucas. Un second Appare Vestigium fut énoncé. Et un troisième. Et encore un. Jusqu’à voir apparaitre le fantôme du précédent brouillard qui l’avait, il devait se l’avouer, possiblement sauvé. Rempli de dorure. Il avait retrouvé le passage de Lucas! Profitant de sa position pour faire enrager son bois sur les imprudents volants qui semblaient paniquer sous le retour de flammes qui se jouait, Madd’ attendait de voir les empreintes de pas s’éloigner, prêt à les suivre jusqu’à..

“YUDITH!”

Putain, elle était là celle-là ?!

Merde, les pas disparaissaient, continuant leur fuite vers l’endroit ou s’était barré le serdaigle. Il ne fallait pas les perdre de vue.

“Suis les pas, c’est ceux de Lucas! Bouge!”

Lui-même avait commencé à courir derrière la piste en premier pour ne pas la perdre, jusqu’à être rejointe par Yudith qui pouvait enfin voir de ses propres yeux les pas animés. Dès lors qu’il aurait confirmation qu’elle les voyait bien, Madd’ comptait bien reprendre sa mission personnelle et ne plus être ralenti…

“BOMBARDA!”

Que cet imprudent qui venait de se lancer à la poursuite des deux parents ne crève dans l’explosion tiré du réflexe de l’ex mage noir.


Résumé : Keith est libéré par le temps de l'Endoloris, il dissipe la fumée, retourne à son précédent emplacement pour retrouver Lucas mais ne le voit pas. Il lance plusieurs Appare Vestigium puis retrouve enfin sa trace juste au moment ou il voit Yudith apparaitre. Il l'interpelle mais voit que les pas dorés disparaissent trop vite. Il commence à les suivre pour que Yudith puisse les rattraper. En se retournant, il voit un mage noir derrière elle et lui lance un bombarda dessus.

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Le cauchemar des Gobelins || PA : Jordanaya Hicks

Simeon Roy, hein ? Elle lui roulerait une pelle pour lui avoir sauvé le cul plus tard, tout était parti en vrille et Naya avait dû transplaner à reculons pour que l’enfant retrouvée seule et chouinant au beau milieu du bordel soit mise à l’abri à Sainte Mangouste. Douce odeur de diverses potions de soins, doux scintillements de sortilèges, ça l’accueillait en grande pompe alors qu’elle était l’une des premières visiblement à arriver dans le lieu.

“Y a une attaque de mages noirs au Chemin de Traverse!” Sa voix porta dans tout le hall alors qu’elle refourguer peut-être trop brutalement la petite contre le premier soignant venu ne faisant que traverser le couloir. “Préparez-vous, il va y avoir une vague de transplanages et de blessés!” Et de morts. Mais Naya  n’eut pas le coeur -ni le temps- d’ajouter un tel détail sordide. Elle n’eut surtout rien le temps d’ajouter que bientôt, d’autres transplaneurs apparaissaient, tapissant le sol de sangs, remplissant l’endroit de CRACS et de pleurs, de cris de détresse et de douleurs, de…

Naya n’eut pas le coeur de repartir immédiatement. Sa formation de médicomage en cours et toutes ses connaissances la poussèrent à aider les employés pour trier les blessés qui arrivaient et plus encore. Durant de longues minutes, la sorcière se sauva la vie, esquivant la suite des maux qui détruisait petit à petit le Chemin de Traverse. Quand elle finit par transplaner à nouveau sur le champs de guerre, d’étranges hommes déguisés polluaient le ciel, rependant sortilèges, horreurs et morts. Le village était dans un état encore plus déchirant que lorsqu’elle l’avait quitté… combien de temps s’était-elle laissé allée dans son rôle d’apprentie médicomage ? Avait-elle bien fait ? A quoi avait-elle bien pu échapper ? L’endroit était en feu, en sang… Elle avait envie de pleurer. Mais un sortilège la frolant la fit reprendre ses esprits : il fallait se mettre à l’abri!

Première chose qu’elle fit, en allant se cacher dans une rue transversale, jetant en même temps des sortilèges sur l’assaillant qui avait tenté de la prendre en chasse avant de profiter de la fragilité de victimes au sol pour changer de cibles. Quoi faire ? Mince, ça urgeait… Et elle était trop visible… Ho, mais quelle bécasse! Le corps de sorcière laissa place à celui d’une chauve-souris rampant dans les décombres, se rapprochant du devant de Gringotts pour mieux observer ce qu’il se passait. Certains civils aidaient ceux blessés -erf, lui il était mort, pourquoi cette femme s’évertuait-elle à le récupérer…?-, d’autres tentaient d’éteindre les flammes et trop peu semblaient attaquer les saloperies aériennes! C’est bon, Naya venait de retrouver un autre rôle à jouer : elle allait leur ****** leurs races !!

Prenant son envol, se faufilant entre quelques sortilèges qui manquaient de l’exploser surement en plein vols -ils ne lui étaient pas vraiment destinés, qui se méfieraient d’une chauve-souris alors que plein de hiboux volaient et fuyaient en panique ?-, Naya parvint tant bien que mal à s’accrocher discrètement sur les poils d’un balai ennemi. Il fallait reprendre son souffle, juste avant… de se hisser sur le vêtement du mage noir et de planter ses crocs profondément dans sa nuque! L’homme cria, tentant de retirer ce qui le mordait mais la vivacité avec laquelle Naya s’envola et retourna l’attaquer et le mordre le fit tomber de son balai. Et de un, mother fucker! Aussi invisible que possible par sa petite taille, la descendante de mage noire reprit son attaque sur un autre connard volant, profitant de l’effet de surprise qu’elle produisait… Arf, il était solide celui-là! S’installant sur le manche du balai, Naya reprit sa forme et attrapa le cou de l’imprudent dans l’intérieur de son bras replié. De sa main libre, elle tenta de diriger le bois vers un autre mage noir et… BINGO! Les deux s’entrechoquèrent, tombant de très haut tandis que la chauve-souris reprit du service, retournant se faufiler sous la robe d’un… D’une meuf, tiens! Viens par là toi, tu vas pas kiffer te faire mordre par-là… Quelques secondes plus tard, la mage perdit le contrôle de son balai et fonça droit dans les flammes, ne laissant derrière elle qu’une toute petite masse noire virevolter autour du feu de joie. C’était pas fini…

Recap : Naya transplane avec l’enfant à Ste Mangouste et donne l’alerte pour les futurs arrivées. Elle y reste plusieurs minutes pour aider à trier et soigner un maximum de monde avant de se rappeler qu’on a surement besoin d’elle là-bas. Elle retourne sur le Chemin de Traverse, après avoir esquivé la suite des evenements sans le vouloir, prend sa forme de chauve-souris et va s’occuper des mages noirs en les mordant, les étranglant, mais surtout, en leur faisant perdre le contrôle de leurs balais. Et 4 sorciers en moins! Oh, ça sent le cochon grillé. Naya est dans un état de furie et retourne s’en prendre à d’autres assaillants.

Codage par Libella sur Graphiorum

Teddy était courageux. Il n'hésite pas une seule seconde malgré son évidente fatigue. Mais nous n'allions pas faire route ensemble. Il me dit de partir à l'écart des combats tandis que lui, pourtant plus vulnérable à cause de tout ce qu'il avait vécu, partait aux abords du danger.
J'étais sortie pour sauver mon fils. Pas des professeurs suicidaires. Je ne protestai pas à l'initiative de Lupin. J'espérais cependant qu'il s'en sortirait. C'était un bon gars.

La fumée et les impacts de sorts se firent assez vite moins denses. Tout était visiblement concentré dans une zone assez réduite. Malgré tout, j'enjambais régulièrement des corps, certains à l'agonie, d'autres bien raides... Et je scrutais chaque visage avec la boule au ventre. Je ne voulais pas que Lucas soit parmi eux. J'espérais de tout mon cœur qu'il avait fuit loin. Que sa jambe n'ait pas lâché et qu'il ait pu partir.
Bien sûr, le spectacle était abominable. Je n'arrivais pas à soutenir le regard des victimes qui m'imploraient de les aider. C'était de la matière à épouvantard. À l'un d'eux, un homme qui devait arriver vers la fin de la vingtaine, je soufflai : "Taisez-vous, faites le mort. Plus vous implorez et plus vous faites grandir une cible au-dessus de votre tête."

Pour ponctuer ces mots, une silhouette s'écrasa au sol à deux pas de nous. Je sursautai, laissant échapper un cri. Etait-il mort ? Le choc était violent pour que je l'entende malgré le fracas de la bataille qui se jouait pas si loin que ça. Mais non. Le sorcier se releva péniblement, faisait craquer de nombreux os. Il n'avait pas l'air commode. Je jetai un coup d'oeil en l'air, puis vers lui. Cela me permit de remarquer qu'il était habillé comme beaucoup d'autres voltigeurs. Ce n'était pas bon signe.

L'homme, dont le cou saignait, et dont le front semblait enfoncé à cause du choc, sortit sa baguette et la pointa vers moi. J'eus à peine le temps de lancer un protego, et je pris mes jambes à mon cou dans une allée perpendiculaire. J'entendis un nouveau cri de douleur de l'homme à qui j'avais conseillé de faire profil bas. Son fantôme me hanterait, lui aussi.
Je tentai de le contourner, tournant à gauche, à droite. Quand ma route croisait celle d'une poubelle, je l'ouvrais pour vérifier si mon fils ne s'y était pas caché. Quand une maison était éventrée, je passais la tête à l'intérieur, appelant, moitié crié, moitié chuchote : "Lucas !" Un revelio complétait ma visite.

Après quelques minutes, le mage noir à la gueule tortue me retrouva, à l'angle d'une maison. Nous étions nez à nez, et ma meilleure forme physique me permis de dégainer en première : Repulso ! Il voltigea vers des caisses, et je vis clairement son cou prendre un angle dangereux. Je poursuivis ma route, libérée par mon assaut.

Une poignée de secondes plus tard, je tombai sur @Keith Madden . En d'autres circonstances, je n'aurais aucunement eu envie de le voir, mais maintenant qu'il savait que nous avions eu un enfant ensemble, il était le mieux placé. Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche que Keith m'averti : Lucas était quelque part dans mon dos. Il me fit remarquer les pas qui s'éloignaient... Comment avais-je pu le rater ! Il s'élança dans la ruelle que j'avais déjà traversée, avant même que je ne prononce quoi que ce soit. J'étais dans l'obligation de le suivre. Nous dépassames l'amas de caisses que j'avais abîmées, mais le sorcier patibulaire n'y était plus étendu. Quand Keith se retourna et jeta un bombarda, je compris qu'il était à nouveau déterminé à nous faire du mal. Mais cette fois, il tomba définitivement au sol.

Les pas dorés nous menèrent à un autre amas de caisses. Plus de doutes désormais : en dessous, des pleurs se faisaient légèrement entendre. Je les aurais reconnus entre mille. À coup de Leviosas, je débarassai @Lucas Drakenhof de sa prison de bois. Il avait pris des coups, mais n'avait pas l'air trop amoché. Je résistai encore une quinzaine de secondes pour vérifier plus en profondeur s'il avait des blessures ouvertes, mais à part des écratignures je ne détectai rien.

Alors, soulagée, je me permis de me laisser aller. Ma vue se troubla et des larmes coulèrent sur mes joues. Je m'agenouillai et serrai mon fils dans mes bras. Il allait bien. "Tout va bien mon bébé, je suis là." Je desserrai assez rapidement mon étreinte. De ma main droite je tins celle de Lucas. De la gauche, j'attrapai celle de Keith. Le père, lui aussi eut droit à des paroles réconfortantes :

"Je m'étais trompée. Tu n'es ni un incapable ni le pire père qu'il aurait pu avoir. Peut-être qu'il bien qu'il faudrait qu'on se voit un peu plus, quand tout ce merdier sera fini."

Spoiler:

Le cauchemar des Gobelins

Le sortilège lancé écarta (ou explosa plutôt) le danger qui avait osé se mettre à leurs trousses et… Il n’était plus temps de courir. Alors que le plan de Madd’ était d’anéantir celui qui osait le prendre en chasse lui (mais peut-être surtout Yudith) puis de retourner à sa recherche personnelle en laissant la mère se débrouiller, voilà qu’ils n’avaient plus à aller bien loin : sans les avoir vu disparaitre, les empreintes dorées venaient de se volatiliser sous un amas de caisses et de bois. L’ouïe loin d’être développée, certainement touchée après toutes ces années, ou simplement non entrainées comme un parent entendant les cris de détresse de son enfant, il n’entendit pas ce que Yudith avait perçu. Aussi, après avoir observé au loin que le mage était hors d’état de nuire, il observa la sorcière lancer plusieurs sortilèges pour libérer l’enfant de sa prison avant de lui tomber dans les bras. Ses genoux ne semblaient plus pouvoir tenir, comme si retrouver la chaire de sa chaire lui avait coupé toute l’envie de fuire, de combattre ce qui restait à combattre. Soudainement figé devant la scène, Keith l’observa sans vraiment le vouloir. C’était… étrange.

ll ne savait pas ce qu’il ressentait. Ni ce qu’il devait ressentir. Ce genre de traitement, il n’y avait jamais eu droit. De voir du soulagement dans un regard parental posé avec douceur sur lui. De voir la mère louve observer chaque blessure de Lucas. De la voir tenter de créer un air de famille alors qu’elle prenait la main du géniteur qu’il était, comme désireuse d’oublier le passé et de le lier véritablement à ce qu’ils avaient engendré, pourtant sans le vouloir. Keith n’avait jamais eu ce genre de moments dans sa vie. C’était perturbant à vivre. Ca le perturbait. Comme si ça réveillait quelque chose. Ou bougeait un énorme poids. C’était malaisant, d’un côté. Voilà. C’est ça. Il y avait un malaise dans la situation, dans le contact, comme si des responsabilités qu’il ne voulait aucunement lui étaient intégrées de force malgré toute la douceur qui se dégageait de la main de Yudith.

Le regard verdoyant se releva sur Lucas après avoir observé les mains reliées quelques secondes, après avoir laissé le temps à Yudith de se faire ses films moldus. Puis sa main se retira lentement de l’emprise maternelle, qui fut, quelque part, un doux rappel du passé. Même s’il n’avait jamais éprouvé de sentiments pour elle. Elle avait tenté de l’aider. Il l’avait adoré pour ça et bien d’autres choses. Ce fut certainement ça qui le poussa, malgré le comportement des derniers temps de la sang-pur, à couper le lien non violemment.

“Tu dis ça juste parce que t’es soulagée.” Un pas en arrière, puis un autre. “Pas mal tes Protego.” Mots destinés à Lucas, sans un contact visuel avec lui. Autant se casser. “Partez vous mettre à l’abri, j’ai pas envie d’avoir encore à vous sauver l’cul.” C’était pourtant ce qu’il ferait. Encore et encore. Car jamais Keith n’aura la possibilité de payer la dette qu’il avait envers la mère de famille après son sauvetage qu’à moitié échoué d’il y a 13ans. Mais s’il pouvait éviter de perdre du temps parce qu’ils se mettaient stupidement en danger… “Au 133 des Embrumes, y aura un emplacement qui a cramé, y a encore la cheminée de debout.” Celle qui lui avait permis de profiter de son propre spectacle de pyrotechnie avant de s’eclipser de son ancien chez lui à son nouveau. “Elle est reliée au manoir. Y a l’elfe qui pourra vous soigner.” Et étant donné les recherches qu’il s’apprêtait à faire, il n’allait pas y rentrer de sitôt et les deux auraient sûrement le temps de disparaitre avant son retour. Peut-être pas. Au pire, il leur ferait comprendre qu’ils n’avaient pas leur place là-bas. Quoi qu’il en fut, le bouclé finit par leur tourner le dos. Il avait quelqu’un à retrouver et quelques nerfs à passer sur ces fichus mages qui lui avaient sabotés la journée. Et une vengeance à accomplir. L’homme volant à la manche brûlée avait du souci à se faire.

Recap : Keith aide Yudith à retrouver Lucas mais refuse la main tendue de la sorcière. Il félicite Lucas pour ses Protego et donne son ancienne adresse brûlée où se trouve encore la cheminée qui est reliée à son manoir, puis il part pour retrouver le mage qui lui a lancé l’endoloris.

Codage par Libella sur Graphiorum