Appuyé contre un mur, Spencer inspira lentement, profondément, cherchant à effacer le sourire stupide qui ornait ses lèvres. Allons, il était un vainqueur magnanime, il n’allait pas écraser son adversaire devant tous. Sa main gantée passa sur sa lèvre inférieure. Il sentait encore le goût ambré contre sa peau, lui donnant envie de traverser la salle au complet pour saisir son orgueilleux petit roi et recommencer encore. Ce qu’il avait vue dans les yeux bleus du préfet avait été suffisant pour éveiller son appétit et il avait maintenant grand besoin de l’assouvir. Mais cet empressement ne lui ressemblait pas. Il était habitué de prendre son temps, de traqué avec patience. Ce devait être cette espèce de passif avec Barnes qui le mettait dans cet état. Il lui faudrait faire attention. Il ne voulait surtout pas effrayer sa précieuse victime.

L’absurdité de la situation éclata aux yeux de l’étudiant du nord. Comment pouvait-il désirer à ce point un personnage qu’il haïssait tout autant? Était-ce son esprit tordu qui voyait là une manière d’assouvir la vengeance qu’il tramait au fond de lui? Une manière de rétablir l’ordre des choses, de se débarrasser de l’ascendance dominatrice qu’avait Barnes en sa fonction de préfet? Mais la chute avait commencé, lentement mais surement. L’héritier savait que le Serpentard ne serait bientôt plus la figure d’autorité. Et de là, jusqu’où pourrait-il l’entrainer?

Toutes à ses joyeuses pensées, Thomas décida de trouver une nouvelle occupation et pourquoi pas, une nouvelle partenaire de danse. Il s’arrêta devant un groupe de jeune fille qui discutait ensemble, observant le professeur ‘’d’aimons les moldus’’ et son costume aux couleurs des États-Unis.

-Il est tellement beau! En classe il nous fait toujours rire.

Sa collègue gloussa à son tour, un air triste passant sur son visage.

-Oui mais j’ai entendu dire qu’il sortait avec l’un des professeurs. Et je dis bien UN professeur. C’est un Serdaigle qui m’a dit qu’on les avait vues dans une classe.

Souhaitant rétablir la vérité, le fantôme se pencha vers les demoiselles.

-Mais non, les deux sont sortis du placard.

En fait c’était plutôt une armoire mais qui se souciait vraiment des termes après-tout? Visiblement les jeunes filles car elle se mirent à le dévisager comme s’il avait prononcé la pire insanité du monde. Quoi? Il avait simplement dit que les deux hommes étaient sortis du placard? Ou était le mal? Bon, il avait probablement dit une bêtise, aussi le Serpentard tira-t-il sa révérence dans un élégant mouvement de cape, se dirigeant vers les abords de la piste de danse où se massait un groupe d’élève. Il reconnut parmi eux, un petit groupe de sixièmes années, des têtes de troll qui appartenait à la maison rouge et or. Curieusement, ils semblaient être sur le point de faire un mauvais coup. Leur visage mauvais fixait la piste de danse, ricanant sous leur déguisement. Spencer s’approcha de son pas silencieux, observant à son tour la raison de toute cette attention. Son visage se referma instantanément devant le duo ridicule qui avait envahis la piste. Barnes dansait avec un espèce de Poufsouffle jaune éclatant. Ah non, un vif d’or éclatant qui avait abandonné sa rondeur sur les abord de la piste.

Potter

Les sourcils se froncèrent. Qu’est-ce qu’il faisait là celui-là? Encore en train de mijoté un mauvais coup? Pour avoir été partenaire de retenu plusieurs fois avec le Gryffondor, Spencer avait appris qu’il aimait accumuler les bêtises, parfois seul, souvent avec son ombre implacable qu’on disait préfet, qui curieusement n’était pas là en ce moment. Les bras de l’adolescent se croisèrent. Ce n’était pas la danse ridicule qui le dérangeait mais plutôt le sourire lumineux qui étirait les lèvres du préfet des Serpentards. Il n’avait même pas l’air de se rendre compte qu’il souriait comme un idiot, trop concentré qu’il était dans le regard de l’autre lion. Voilà qui était...contrariant.

-Va s’y, prend une photo, on va en faire des copies partout dans le château.

Le regard glacial se posa de nouveau sur le groupe de sixième année, l’un d’eux fouillait dans son sac pour en sortir un appareil de sorcier. Une photo? Et allait devoir subir cette vision pendant des jours? Hors de question. Tandis que le jeune homme prenait position avec l’appareil, la ténébreuse apparut dans la main gauche du fantôme, et l’appareil photo eu une petite explosion, obligeant son propriétaire à lâcher l’appareil qui tomba au sol. Thomas s’avança parmi les sixièmes années, un air implacable sur le visage.

-Mais qu’est-ce que…

Un sourire froid, glaciale, dénué de tout humour étira ses lèvres minces, donnant l’impression à son masque de mort de sourire à son tour.  

-Désolé messieurs, seul le photographe officiel de la soirée à l’exclusivité des clichés.

Sa voix était froide, inquiétante, ne souffrant d'aucune réplique possible. Quelques bouches s’ouvrirent et l’adolescent en profita pour faire un pas en avant. Prêt à riposter si nécessaire, la baguette vibra dans sa main, cherchant des yeux celui qui serait plus à mène de venir lui chercher querelle. Il y avait bien sur Johnson, un abruti qui avait le malheur d’être en même année que lui. Un petit fanfaronnard qui parlait plus qu’il n’agissait. Peut-être devrait-il recevoir une punition se soir? Thomas se sentait d’humeur à imposer la discipline. La tension fut abruptement coupée par les regards qui convergèrent cette fois derrière lui. Génial. Ce devait-être Perigrine, ou pire, le directeur. Mais alors qu’il se retournait, le sang-pur fut surpris d’y voir une demoiselle. Le museau se plissa devant l’apparence de la jeune fille. Elle était déguisée en… harpie? Non définitivement il ne reconnaissait pas son costume, mais l’élégante révérence se révéla plus familière; celle de Beauxbâton. Une autre expatriée

-Vous dansez ?

Dans la langue de Voltaire. À croire que son costume appelait toutes les demoiselles de la France. Mais après tout, qui pouvait résister à une danse avec le Phantom de l’Opéra. Un sourire cruel destiné à ses comparses de sixièmes années, le visage se posa de nouveau sur la demoiselle, lui tendant galamment le bras pour la conduire sur la piste, la ténébreuse frôlant son costume sombre pour changer la couleur du tissu en un rouge flamboyant qui rappelait celui de Durmstrang. Le pas sur de Spencer les conduisit au centre de la pistes, là où devaient partir les nouveaux danseurs. Le regard glacial se concentra sur sa partenaire pour ne surtout pas observer les autres danseurs. Allons, il était temps de montrer que les gens du Nord savait s’y faire. Peut-être sa partenaire serait aussi habile que Thorvald? Il compta mentalement la mesure, puis son pas habile entraina sa partenaire dans la musique, la faisant habilement valser.

Tandis qu’ils dansaient, Thomas entendit la demoiselle qui chantonnait. Elle fredonnait l’air de l’opéra. Une amatrice, visiblement. Sa voix grave poursuivit à son tour fredonnant à voix basse:

-And in this labyrinth
Where night is blind
The Phantom of the Opera is there
Inside your mind

Parole adéquatement choisis pour cet instant, tandis que son visage impassible les dirigeait parmi les autres danseurs, passant près du préfet et de l’homme jaune qu’il ignora superbement, faisant tourner la demoiselle pour effacer le sillage du parfum ambré.

Résumé et Costume: