« Ori… » L’imploration suffocante et la main tremblante sur le visage détrempé de sueur froide, n’avait pas suffi à effacer les images cauchemardesques de la rétine de Samaël. Les minutes s’étaient figées quelques instants plus tôt et le temps peinait à reprendre sa course. Il était plus que vain d’espérer rassembler les formes du puzzle qu’on lui avait jeté à la figure. En d’autres lieux, avec d’indispensables guides à ses côtés, peut-être que l’exercice lui paraîtrait moins périlleux. Il lui avait suffi d’une ombre, pour se défaire de ses pensées alambiquées pour se perdre à nouveau dans les courbes généreuses qui ondulaient sous le voile de coton. Sherilyne n’avait pas son pareille pour l’extirper des sentiers de la raison. Depuis qu’elle avait repris connaissance, Samaël retenait son souffle. Elle l’avait impressionné. Non seulement, elle avait eu la force de s’éveiller seule, mais elle avait su faire face avec force à l’entité sans l’ombre d’une hésitation.

Le regard dans le vague le sorcier réfléchissait encore sur la scène dont il avait été le témoin. De toute sa vie, il n’avait rien vu de semblable. Ce n’était pas tant l’inconnu qui lui faisait peur, non, le mage redoutait le recul et le silence des Llwas. Cette seule donnée méritait amplement qu’il s’en préoccupe au même titre que sa propre vengeance. L’existence d’une telle chose pouvait mettre en péril ses plans et ça… C’était tout simplement inconcevable.

Se sentant observé, il redressa sa posture et se contenta de sourire en direction des internes agglutinés autour de la reine des abeilles. Il y avait quelque chose de l’ordre du divin dans tout cela, toujours selon sa propre culture et il se contenta de croiser les bras tout en jetant un œil aux principaux protagonistes.

Que dire ? Que faire ? Le mieux était de laisser venir les choses à lui, comme il l’avait toujours fait.

Résumé:

Declan avait eu une idée, mais comme tout le reste, futile, impossible face à cet être éthéré… Tout ici bas était réduit à l’impuissance, aveuglé par l’ignorance, transit par la peur. Le courage allait et venait, dansant et vacillant, à chaque tentative, le désespoir gagnait un peu plus de terrain, Elisabeth était vulnérable à ce flux, sa confiance en elle avait été ébranlée par l’échec de son simple sortilège salvateur…

Alors que les ténèbres gagnait du terrain de nouveau, inéluctables, attaquant de nouveau la protection, la rousse leva le peuplier, prête à reprendre les armes, de façon plus agressive cette fois, elle devait agir, il n’y avait plus de place pour l’hésitaion et des risques devaient être pris...
Mais une autre voix s’éleva, plus clair, plus clame, plus posée… Une lueur argentée bleutée envahit la pièces… une belette fureta autour du nuage impie… un sentiment réchauffa le cœur, chassant les doutes...

La pauvre rousse tourmenté n’aurait jamais pu produire un Patronus, la simple brume argenté permettant de repousser un Détraqueur apprise évidement lors de sombres événements au mieux, mais son aversion pour la magie la disqualifiait d’office pour la forme la plus pure. Elle n’avait pas la foi et qui plus est, les sentiments qu’elle appelait pour réaliser cette maigre performance était… douteux et mauvais… mais il remplissait leur office.
A mesure que la lumière gagne du terrain, les esprits furent élevés, et la volonté claire...
Une ouverture, un ordre, la flamme avait été transmise plus braillante que jamais… hasard ou maîtrise de la petite médicomage, en tout cas, il n’en avait pas fallait plus pour insulter le courage à la rousse. Riposte écrasante, ce qu’elle préférait…. Certes le miracle argenté n’était pas son œuvre mais la vocifération notice de sortilège qui suivit si. Qu’importe la couleurs ou l’étique… Pour Elisabeth cela n’avait aucun importance après tout, tout était question d’outils. La volonté derrière marquait la différence avec ce que nombre considéraient comme mal. Elisabeth, aussi instable soit-elle agissait toujours pour protéger, pour ses conviction, pour vivre.... Elle avait jadis commise des fautes graves par passion… mais pas aujourd’hui, pas de frontière flou cette fois-ci.

Un déluge s’abattit, les ribambelles enluminés se déroulèrent, instrument de lumières et de mort… Le monstre fut réduit à néant, bouille informe retournant au trou infernal duquel il était sortit. Les flammes purifiaient, réchauffait, salvatrice… C’était fini...

Elisabeth s’adossa au mur se laissant glisser jusqu’à atteindre durement le sol, la tête s’enfouissant entre les mains, cachant sa honte, son orgueil... Les retombées de ce combat furent… douloureuse. Elle avait fait le yo-yo émotionnel, refusant la défaite mais également consumée par celle-ci. Sa volonté avait faiblit et à cause de ses démons, elle avait fait défaut au groupe d’infortune « J’ai merdé, je suis désolée... » voix étouffée, excuse pour elle, pour les autres, peut-être… si ils en voulaient… c’était son processus, commettre les fautes et demander pardon… puis apprendre, et recommencer… elle devait s’entraîner… rattraper ce retard...

Il y restait cependant des choses à faire… Avec effort, elle se traîna jusqu’au ‘cadavre’ calciné de la chose… Accroupie la professionnelle sortie un jeu de fioles de son manteau pour recueillir plusieurs échantillons de ce qu’il en restait. En tant que potioniste, cette expérience ne lui avait que de maigres pistes de réflexion mais rien de plus concluant, aucune potion ne pouvait aider contre… ça. Et que dire du patient ? Elle s’approcha de la blonde pour lui glisser les fioles dans la poche au niveau de la poitrine  « Ce n’est plus mon domaine de compétence, vous en ferez meilleur usage. Si je peux vous assister, dite moi, j’aimerai en savoir plus sur… cette chose» un ersatz de sourire maternel étira les lippes, une émotions rare, n’ayant jamais vraiment trouvé et ne trouvera certainement pas non plus l’opportunité d’être révélé « Beau boulot… c’était très impressionnant » les doigts avaient quittés la poche pour tapoter l’épaule en signe de réconfort…

«J’ai besoin d’un verre… Declan ? Tu m’accompagne après ? » semblant de joie perceptible au fond de la gorge, chassant les nuages, voulant enfin savourer cette victoire à la pyrrhique. Noyer son échec dans la boisson, échappatoire facile des abusés « C’est valable pour vous deux aussi » la langue claqua, embêtée « … et je ne connais d’ailleurs toujours pas vos noms » les aigues-marines fouillèrent, elles avaient lu le badge annoté : ‘Sherilyne C. MacMillan’ mais rien en ce qui concernait le beau gosse. Cependant, après un tour au bar et cet aventrue, ce petit groupe s’en retrouverait certainement un peu plus soudé...
Une autre pensé désagréable traversa la tête de la potioniste « Il vaudrait mieux que l’on se fasse examiner après cette rencontre… juste au cas où... » elle n’avait pas envie d’avoir une chose similaire à l’intérieur... et puis, se faire inspecter par la blondinette n'était pas une mauvaise perspective... debut de songe honteux bien vite chassé-

La porte fut enfin déverrouillée et la cavalerie déambula dans la pièce, prenant possession des lieux et imposant sa loi… C’était pas trop tôt...

Résumé: