La jeune femme avait été invitée à se lever pour saluer une ancienne professeur à elle avec qui elle prit plaisir de discuter en bas des marches. C'était agréable d'être de l'autre côté de la barrière, dans un contexte plus serein.
Parvati Patil arriva avec une vieille femme déboussolée au bras, la dirigeant tant bien que mal vers l'estrade. Chessinra reconnu la professeur de Divination qui vieillissait beaucoup trop chaque année. Écoutant distraitement son interlocutrice, elle se rendit bien compte que madame Trelawney avait encore maigrie. Se contentant de se décaler pour laisser les deux femmes passer, elle ne leur attribua qu'un léger sourire compatissant, faute de mieux.

- Et tu arrives à vivre de ta vie d'artiste ?
Chessinra se retourna vers la professeur.
- Difficilement. Ça va mieux ces derniers temps... Mais je ne fais pas que peindre, sinon je ne m'en sortirai pas du tout.

Oui, la situation s'était bien arrangée depuis un bon mois où elle n'avait que peu besoin de compter les piécettes qu'il lui restait avant de sortir s'acheter à manger. L'homme qui vivait avec elle n'était pas quelqu'un qui se contentait de manger du pain de piètre qualité et de l'eau presque croupie. Il était habitué à un certain standing et il n'y avait que peu de raison que ça change, même chez elle. Alors, égoïstement quelque part, il ne rechignait jamais à participer aux dépenses qu'engendrait la maison et notamment, sa présence en ces lieux. Elle avait le luxe de pouvoir manger de la viande au profit des laitages ou des produits issus de la terre, riches en protéine. Même si ce n'était pas tous les jours un cadeau, quelque part tout n'était pas à jeter.

Interrompue dans sa réflexion et dans sa conversation, la belle plante se tourna vers les doubles portes de la Grande Salle. Le silence se fit petit à petit avant d'entendre quelques piaillements, rapidement calmés par le sous-directeur, fier et déterminé. Chessinra fut totalement absorbé par ses mots. Quelle merveilleuse entreprise ! Le monde devait s'ouvrir à la bonté et à la tolérance et ce discours qu'il mena de A à Z, toucha le cœur de la rouquine qui s'émerveilla devant le charisme naturel du professeur de botanique. Elle l'avait toujours apprécié, plus que les autres et une fois encore, il lui prouvait pourquoi. C'était un homme exceptionnel et héros de la guerre, ça ne l'étonnait pas qu'il ait gardé toute cette prestance. Et visionnaire, en plus de ça !
Poudlard, cette école clanique avec ses étudiants insupportables, devait vraiment apprendre le respect et l'entente cordiale. Alors bien sûr, elle aussi aurait pu dire qu'elle était semi-vélane, si seulement elle en avait eu la moindre idée. Mais c'était quelque chose qu'elle apprendrait plus tard, comme beaucoup d'autres informations. En attendant, elle regarda le loup assit au milieu de la pièce et aux côtés de l'homme. Il était calme mais dans ses yeux brillait une autre étincelle que simplement l'instinct primitif d'un animal. Ça devait être difficile pour cet élève, jusqu'à maintenant, de subir ses transformations caché quelque part. Disparaître et devoir trouver une excuse...

- Espérons que ça ne nous cause pas plus de problèmes...
L'artiste tourna son regard.
- Oh ! Il n'y a pas de raison ! Monsieur Londubat sait toujours ce qu'il fait.
- Toujours est un bien grand mot ma chère, mais je ne remet pas en cause sa décision, j'espère simplement que l'impact sera plus positif que négatif.
- J'en suis persuadée !

La belle tapa dans ses mains sous la joie d'avoir assisté à cette petite interlude et d'avoir été témoin d'un nouveau virage que prenait Poudlard.

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Résumé : Elle a fini par lever ses fesses, enfin. Et puis Neville c'est son héros (elle n'a aucune personnalité /sbaff)

Il avait souri dans une vague expiration et s’était appliqué à ne rien montrer en baissant sa tête. Arwin maître de lui-même en tout temps, œuvrait à paraître ce qu’il n’était pas vraiment. Il pouvait être beaucoup de choses, la liste était longue, mais il fallait bien avouer que depuis cet été, il était devenu difficile pour le sorcier de se faire une idée du masque qu’il voulait revêtir en sa présence. Sianyde était une jeune femme particulière, cruelle auraient sûrement pensé certains, troublante, aurait répondu Arwin dans un souci de justesse. Dans ce mot, il y avait cette petite nuance qui lui seyait si bien.
La longue tirade qui s’en suivit n’éveilla que peu son attention, toujours portée sur les élèves, comme si sans se l’expliquer vraiment, il espérait y trouver quelque chose. Une chose dont il peinait à définir le sens ; une sortie sans doute ou plutôt une bouffée d’air.

La question de Sianyde le ramena brusquement dans le présent et il tourna sa tête vers elle, plutôt surpris par la question. « T’en vouloir ? De quoi exactement ? La question n’est pas assez précise… » Même à cet instant, Arwin ne pouvait s’empêcher de jouer sur les détails. Après tout, c’étais ainsi que l’on s’était évertué à forger son esprit pragmatique. Il se ressaisit en croisant les bras et fixa du regard la horde d’élèves amassée devant la porte principale. « On ne peut pas dire que je t’en veux. Ce n’est pas le mot que j’emploierai… »

Le brouhaha et le silence s’imposa dans la salle, alertant les sens et la curiosité d’Arwin qui se redressa. Il balança sa tête de gauche à droite pour tenter d’apercevoir le centre des attentions, avant de voir la préfète de Serpentard s’y diriger. Arwin grimaça aussitôt, face à son manque de réactivité. Son regard s’était porté sur la rousse à côté de lui, dans la frustrante conclusion que sa gravité agissait sur son bon sens.
La foule s’écarta dans un mouvement de panique, et les mots de Londubat montèrent d’un cran. Un loup-garou ? L’annonce avait simplement fait sourciller Arwin, avant de le pousser à vérifier la réaction de Perigrine du coin de l’œil. Détachée, celle-ci venait d’enfourner entre ses lèvres un morceau de tarte. Impassible et un brin trop calme, elle ne faisait que relancer inlassablement la curiosité du Serdaigle à son encontre. Était-elle au courant ? Sûrement… C’était étrange que Ash ne fasse pas partie du petit club de Perigrine. Elle s’entourerait de sorciers aux particularités spéciales et Joshua semblait un bon candidat, alors pourquoi ? Oui, pourquoi?

Les aveux des élèves firent une fois de plus sourciller Arwin, cette fois de façon plus offensante, avant qu’il ne croise le regard d’O’brien. Il avait suffi de lire sur son visage l’inquiétude peu habituelle sur ses traits d’idiot fini, et de suivre le long cheminement de sa logique candide, pour comprendre qu’il s’inquiétait pour la toupie chamarrée. Instinctivement, Arwin la chercha du regard, en se hissant sur la pointe des pieds. Il ne trouva pas l’héritière Rosier, mais ses yeux accrochèrent un point qui le fit froncer les sourcils. Luca semblait être en bonne compagnie. Peu importait, ils ne s’étaient jamais rien promis, alors pourquoi se sentir si offusqué ?

Résumé:

La remarque du directeur adjoint avait créé un mouvement de sympathie et certains se sentaient l’envie de communier avec le courage de Ash.
O’brien était resté coi à l’annonce du professeur, sans trop savoir quoi penser de tout ça, sans trop savoir comment le gérer. Puis il s’était subitement inquiété de la réaction de June. Il était certain que cette nouvelle aurait un impact, le tout était de savoir lequel et de prendre les mesures nécessaires pour qu’il y ait le moins de vagues possibles. Lui mieux que quiconque connaissait la petite blonde. Il l’avait vu grandir et changer, au point où même pour lui, il était maintenant devenu difficile d’anticiper les réactions de la demoiselle Rosier. Que ferait-elle ? O’brien s’inquiétait.

Ses yeux inquiets frôlèrent la silhouette figée parmi les eleves. Les plus éclairés s’étaient tournés vers elle, créant un petit cercle tout autour d’elle. Statufiée, dans une posture presque cadavérique, elle donnait l’impression de s’être figée dans l’éternité ; une statue de sel, au teint lunaire, qui semblait vaciller au fil des minutes. La cariatide écrasée par le poids de la nouvelle, allait s’effondrer.

L’irlandais s’élança subitement, repoussant de son chemin les curieux. Son cœur s’était serré si violemment, qu’il avait ressentie comme un coup de poignard dans sa poitrine. Il n’était pas question ici d’empathie, encore moins d’amour, ce qui pressait ses pas n’était motivé que par l’indescriptible idée que June pouvait subitement imploser. O’brien avait toujours perçu cette sombre noirceur en elle, même si elle tendait à suivre le chemin de la lumière, l’obscurité derrière elle tendait toujours à l’avaler un peu plus.
Il la rattrapa avant qu’elle ne fléchisse et s’évertua à la maintenir sur ses pieds. « Hey face de craie ! Ne me laisse pas tout le boulot, veux-tu ? » Le poids de June se fit plus grand encore, rendant plus que difficile ce petit jeu d’équilibre. « June ? June… Par Merlin, ce n’est pas la fin du monde… » .
Il cru d’abord avoir mal entendu, puis se concentra pour écouter ce fil de voix qui lui semblait si lointain. Il la hissa une nouvelle fois, et passa un de ses bras autour de sa taille pour la garder à bonne hauteur. « Quoi ? Parle plus fort… June ? » Sa main se colla au front de la jeune sorcière, comme pour s’assurer d’obtenir son attention. Il se voulait rassurant, mais lorsqu’il croisa son regard sombre, il sentit que ce qu’il redoutait était là, à portée d’un souffle. Il ne fallait pas grand chose… « June ! » Insista t-il. Les sourcils froncés, il chercha du regard Joshua, ou du moins de ce sale cabot. Il avait bien choisi son moment pour faire son annonce. « Il… Il m’a menti. »

C’était étrange de voir comment les choses de la vie s’enchaînaient. June ne s’était jamais plainte de son sort, aussi loin qu’elle se le rappelait, elle avait toujours encaissé les coups du sort avec une force et détermination qu’elle ne s’expliquait pas vraiment. Elle n’avait jamais vraiment réfléchi à ses choses-là. du moins, jusqu’à ce soir.
Lorsque Londubat était rentré, elle avait suivi comme bien d’autre son discours, avant de poser ses yeux sur le loup à ses côtés. Ainsi, donc c’était Joshua. Elle n’avait pas trouvé cela effrayant avant de comprendre de quoi il retournait avec en entendant le brouhaha autour d’elle. Certains s’étaient retournés vers elle, la dévisageant dans de petits ricanements. Elle avait senti la colère prendre le dessus avant que la vieille bique ne crie sa tirade dans un triste présage. Cela faisait écho à d’autres choses, à des paroles tristement familières, ceux des siens. Des prophéties, un destin qui la fit brusquement sombre dans une profonde introspection.
June n’avait jamais accordé du crédit aux élucubrations de sa famille, leurs plaintes et leurs présages tenaient jusque là de l’ordre de la fantaisie. Des menaces plus que des faits, alors pourquoi s’en inquiéter.

Des souvenirs lui revinrent en mémoire et June sentie brusquement l’inquiétude l’envahir. Pour la première fois de sa vie, June craignait plus que jamais les représailles des siens. Ils l’avaient mis en garde, ils avaient toujours su et à présent, il était trop tard. Peut-être que si Joshua lui avait révélé la vérité dès le début, elle aurait pu anticiper, elle aurait pu le prévenir, elle aurait pu le préserver… Mais au lieu de cela, il lui avait menti.

Elle sentit ses jambes fléchir avant qu’O’brien ne la rattrape. L’étreinte se voulait la rassurante, mais acculée face à une vérité qu’elle ne pouvait révéler, June s’enfonça un peu plus. Comment arranger les choses à présent, comment sauver ce qui ne pouvait l’être. Elle marmonna une réponse qu’elle peinait à formuler. « Il m’a menti… Comment… Comment… ? » Le regard perdu d’O’brien l’arrêta brusquement avant qu’elle ne se ressaisisse en se redraissant péniblement. « Comment quoi ? » Demanda l’irlandais en la gardant au plus près d’elle. June hésita à confier ses inquiétudes avant de fermer ses yeux. Elle ne pouvait pas. Personne ne pouvait comprendre les enjeux, personne ne pouvait entrevoir ce à quoi, elle devrait faire face. Comment pouvait-il le comprendre ?
Elle s’empressa de se dégager des bras un peu trop oppressants et fixa d’un regard insistant le loup non loin d’eux. Tant de secrets, tant de souffrance trop longtemps passées sous silence, est-ce que tout le monde vivait en secret des peines aussi atroces ? Pourquoi chacun s’évertuait à jouer un rôle, à mentir sur soi même ? June en avait assez de cette omerta. Le mensonge était devenu insupportable à ses yeux. Les poings serrés, elle ravisa une nouvelle fois sa posture. Il fallait maintenant que tout cela cesse, alors lorsqu’un élève fit mine de passer un nouveau commentaire sur l’annonce faite, dans un ricanement moqueur, elle s’emporta dans un élan aussi vindicatif que colérique. Son poing parti tout seul, pour s’écraser dans la face du jeune sorcier qui s’étala aux yeux de tous sur le sol.
« June Rosier » Haussa d’un ton la préfète de Serpentard, « J’enlève des points à la maison Gryffondor pour ce geste puéril». Loin de s’offusquer de cette punition, June se figea dans une nouvelle posture bien plus froide. « Garde ta salive sale vipère… Tu risques d’avoir bien d’autres points à enlever. » Souffla t-elle avec amertume. La Serpentard s’approcha d’elle dans une furieuse envie de lui faire regretter son insolence. Avant même qu’elle n’atteigne June, O’brien s’imposa entre elles. « Hey… C’est bon, on a compris » Compris ou pas, June ne se laisserait sûrement pas manœuvrer aussi facilement qu’auparavant. Certains le savaient déjà, mieux valait se tenir loin de l’héritière Rosier, d’autres ignoraient se fait préférant sûrement croire qu’ils ne risquaient rien ; grossière erreur de jugement. À présent qu’elle semblait libérer de toutes entraves, elle était plus imprévisible que jamais.