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Jeu 16 Juil 2020 - 1:04
Sianyde Llansawel
- Fondatrice -
Sport/jeux
III - Professionelle
Sianyde Llansawel
Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Célibataire
My baby shot me down

DC : Waclaw H. Tuszynski // Elizabeth B. Abberline
© : Avatar/Crackship/Signature : moi

Carte du sorcier
Malle à Objets:
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Famille Llansawel

Pays de Galles



Arbre généalogique



Elizabeth Sormount est décédée à l'âge de vingt ans des suites d'une maladie orpheline. Elle était le premier amour d'Edward mais ils n'ont jamais été mariés.

Vipérine Fraser est écossaise et est la première femme d'Edward. Il l'a rencontré avant le décès de Elizabeth mais n'a officialisé sa relation avec elle qu'une fois son premier amour définitivement partit. Peu de temps après, leur premier enfant est né.

Suzan et Boris sont morts de maladies infantiles dû à la relation incestueuse de leurs parents.

Callum a une pathologie mentale sévère et reconnue mais elle ne l'empêche pas d'être autonome et de vivre comme quelqu'un de totalement sain. Il n'a pas de femme et aucune descendance connue, tout comme son oncle Jayden.

Elizabeth fille de Ludwig et Eleanore, est morte dans l'incendie de la demeure Llansawel à l'âge de quatorze ans.


Biographie

› Eleanore - Mère

Eléanore Llansawel née Kedsewel - 1 septembre 1976 à Swansea - Sans emploi

ft. Louise Brealey


› Ludwig - Père

Ludwig Llansawel - 17 avril 1970 à Cardiff - Officiellement sans emploi, vivant de ses rentes. Officieusement employé par La main Vertueuse, regroupement communautaire secret. Il en est le trésorier.

ft. Kevin Mckidd


› Elizabeth - Soeur aînée (décédée)

Elizabeth Gwenaelle Catheryne Llansawel - 3 juin 1998 à Merthyr Tydfil et morte le 8 juillet 2012 à Nant-ddu

ft. Anastasia Sidorova


› Sofia - Soeur cadette

Sofia Elizabeth Valériane Llansawel - 24 octobre 2002 à Nant-ddu

ft. Alexandra Cherkashina


› Sianyde - Benjamine

Sianyde Vipérine Eleanore Llansawel - 28 novembre 2004 à Nant-ddu

ft. Madelaine Petsch



Hymnes familiaux

Dans la famille Llansawel, la musique a plus de pouvoir qu’on ne le croit. Ce sont les femmes qui chantent et qui portent cette énergie à travers le son des mélodies, chantées le plus souvent a cappella ou accompagné d’un seul instrument tel qu’une flute ou un tambourin. Il se peut que pour certains rythmes complexes un homme vienne apporter sa voix, mais cela reste assez rare.

› Hymne générique officiel

Présentation de famille, rencontre officielles.

› Hymne de célébration

Mariages, naissance, représentation officielle festive.

› Hymne cérémoniel

Enterrement, veillée, hommage




La secte de l'Ordre Vertueux

Pays de Galles




Présentation
La communauté de l'Ordre Vertueux, comme les dirigeants et membres aiment à s'appeler, fait partie des sectes et groupuscules vénérant encore la pureté d'un sorcier par son sang. Leur politique n'est pas agressive, plutôt insidieuse et ils cherchent à gagner tous les fronts du pays pour pouvoir faire de la société Sorcière, à terme, un endroit où seuls les plus légitimes y sont autorisés. Malgré le désir de mettre en place ce système de castes, l'Ordre Vertueux se veut moderne et ouvert, prêt à discuter et faire des concessions s'il le faut.

Pour maintenir cet état d'esprit, ils ont mis en place des rassemblent, des rites et un code vestimentaire pour permettre aux adhérants bienveillants d'échanger entre eux en toute quiétude. Un monde meilleur passe par un nouveau monde auquel ils aspirent pour les guerres cessent et qu'enfin, tout le monde puisse vivre en paix.
Idées et politique
Sans continuer l'oeuvre de Lord Voldemor (qu'ils réfutent d'ailleurs) leurs idées sont assez semblables. Les membres de la secte sont principalement des familles entières de Sang-Pur, profitant de la proximité et du regroupement de cette communauté pour faire perdurer l'héritage et ne se marier qu'entre eux. La plupart prédestinent également leurs enfants dans le but de fusionner le patrimoine de deux familles et ainsi, profiter des avantages politiques non négligeables de certains. En effet, du simple administratif au Ministère de la Magie, jusqu'à l'homme politique, la secte est fréquentée par toutes sortes de professions, enviables ou non. Les maîtres -et les quelques maîtresses- de maisons vont chercher à rentabiliser leur progéniture tout en essayant de gravir les échelons du pouvoir et de la gloire.

L'Ordre Vertueux a des partisans dans une majorité des corps de métiers et ce un peu partout au Pays de Galles. Il essaye de s'immiscer dans la politique locale ou à plus grande échelle, tout en préservant un certain anonymat ou alors sous couverture.
Hiérarchie

Le Conseil est composé de cinq hommes :
  1. Le Patriarche
  2. Le Négociateur
  3. Le Trésorier
  4. L'Absoud
  5. Le Conservateur

Se compose une équipe médicale de trois personnes, adhérents aux principes fondamentaux du culte, sur place à chaque rassemblement.

Le Conseil est totalitaire et les postes ne changent que sur exception ou fait grave qui entraîne un bannissement. Il arrive également que des ficelles soient tirée pour transformer le fauteuil confortable en siège éjectable dans le cas où la majorité des hommes souhaite exclure l'un d'entre eux pour y mettre quelqu'un d'autre.
Rites et obligations
Les membres de la secte ne sont jamais là par hasard. Connu des institutions et familles Sang-Pur, la publicité ne se fait que par un bouche à oreille subtil, entrecoupé de ronds de jambes pour ne rien dévoiler de l'Ordre, tout en étant malgré tout un recruteur. Lorsqu'une personne y adhère, sa famille proche (époux et enfants) sont obligés d'y participer également, sans limite d'âge.
Procréatrices, les femmes y sont respectées, parfois vénérées et encourager à donner leur temps et leur vie à l'héritage sacré de la race noble.

Le rite de passage pour être complètement accepté doit être exécuté par le patriarche, se cisaillant la peau en une forme précise pour faire couler son sang sur une pierre appelée l'Anti-Ordre. C'est le symbole sacré de la secte que l'on peut retrouver brodé sur des foulards ou gravé sur des boutons de manchettes. Dans le cas où la femme de famille est veuve, son fils devra prendre la place du père pour le rite et ce, dès l'âge de dix ans.

Les jeunes filles sont particulièrement appréciées dans la secte. A partir de l'âge de onze ans, il est possible de se servir des lieux de rencontre de l'Ordre Vertueux pour présenter sa fille à de potentiels maris. De là, les détails sont vus entre famille.

Tous les deux mois, un rituel de purification est mis en place (ce rituel peut être fait à titre exceptionnel en cas de crise) pour expier les erreurs des membres. Dans une grande salle, fenêtres fermées et rideaux tirés, de l'encens aphrodisiaque y est diffusé sans possibilité d'aération. Les membres rentrent en transe et, les plus jeunes, sont alors dispensés d'y assister. L'odeur est boisée, fumée, entêtante et fait perdre le repère des sens. La vue se trouble, les gens debout ont tendance à chuter. A ce moment là, les jeunes filles célibataires sont placées sur des fauteuils en ligne, au milieu d'une estrade, jugées par le conseil de l'Ordre, composé seulement d'hommes. Ils en prennent une qu'ils estiment particulièrement sale et corrompu et un ou deux conseillers s'affèrent à la purifier, sous les yeux de chacun. Si elle étaient vierges, elles perdent ce statut et devront, dès le lendemain, s'habiller comme le dresscode l'exige, en bleu. Les dirigeants incantent un sortilège qui les protège des effets toxiques de l'encens, leur permettant de rester lucide quoi qu'il advienne. Les filles appartenant à un membre du conseil sont systématiquement épargnées.
Pendant ce rituel, personne ne doit entrer ou sortir.

Il est possible également que la secte rejette ses membres, les châtie et qu'ils doivent gravir un vrai chemin de croix pour y retourner. Si le père ou la mère de famille est banni, alors son époux également et la secte dispose des enfants célibataire comme elle l'entends. Le Conseil peut donc les marier ou les revendre, en fonction des dessous douteux de chaque congrégation.
Dresscode
Lors des célébrations, tout le monde est vêtu d'une longue cape rouge sang, descendant jusqu'aux pieds et couvrant le corps. L'orateur de la cérémonie a la même cape à capuche, bleu nuit finement brodée d'argent. Dessous, les membres sont tenus de s'habiller selon ces règles (couleurs foncées uniquement) :
  • Les femmes mariées sont habillées de vert
  • Les hommes mariés sont habillés de marron foncé
  • La couleur noire est réservée aux veufs et veuves. Un foulard doré est passé au bras une fois que le deuil a été accompli et que la personne est prête à retrouver une âme soeur pure.
  • Les garçons et hommes célibataires dont habillés de rouge
  • Les filles et femmes célibataires sont habillées de bleu sauf les filles encore vierges, tenues d'être habillées de blanc.
  • Les mineurs portent une broche en forme de petite araignées, qu'ils abandonnent une fois leur 17 ans atteint.
Ce code vestimentaire permet de fluidifier les échange au sein de la communauté et lors de grands rassemblement entre plusieurs lieux, de briser les premières barrières pour permettre le brassage et la rencontre.

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Jeu 16 Juil 2020 - 23:25
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Ete 2019 ▬  Sofia traversa le jardin se situant derrière le manoir Llansawel, pour venir s'échouer sur le banc en fer forgé blanc sur lequel Sianyde était assise, un livre à la main. La benjamine tourna sa tête vers son aînée, fermant délicatement la couverture aux lettres manuscrites. Le soleil brillait en cette période de l'année au Pays de Galle et le brise qui soulevait les cheveux des deux belles était fort agréable. Là, sous l'ombre d'un peuplier, elles étaient vêtues de robes un peu courtes, parfaite pour rester chez-soi et profiter du beau temps. Les Llansawel craignaient malgré tout les rayons de l'astre, conscient que leur peau ne le supportait pas et même certains sorts n'arrivaient pas à prévenir des brûlures.
Sofia ôta son grand chapeau tissé et le posa à côté d'elle en soupirant. La petite fontaine à quelques mètres d'elles donnait le rythme d'un clapotis doux et régulier, délicieux dans ce cadre. Et il était assez drôle de voir combien toute cette verdure, cette architecture et tout l'extérieur du manoir était magnifique et si bien décoré alors qu'à l'intérieur, une plaie putride prenait place de long en large, jusqu'à l'aile condamnée. Les vacances d'été n'avaient alors que de vacances leur nom et les deux sœurs se félicitaient d'être ensemble dans ce moment là, attendant patiemment la réouverture de l'école.
    « Que t'a-t-il dit ? » - « Rien. Il m'a mit devant les yeux cinq photographies animées. J'ai un choix à faire et aucun ne m'attire... » Sianyde ôta de ses doigts fins une mèche cuivrée qui venait lui chatouiller le bout du nez, se laissant quelques secondes de réflexion « Tu as pu les prendre avec toi ? » - « Non. Mais nous les connaissons quasiment tous. »
De là, elle lui énuméra chaque énergumène masculin, prêt à la séduire pour lui passer la bague au doigt, allant de dix-neuf à vingt-sept ans. Ils avaient majoritairement le même archétype, faisant partit d'une famille noble de sang-pur, cherchant à investir dans un bon patrimoine en ayant une femme aussi serviable que douce et dont ils pourraient tirer partit du capital familial. Beaucoup d'entre eux avaient des défauts assez rédhibitoires pour un choix de futur époux et trois étaient franchement laids. Sofia savait qu'elle n'échapperait surement pas à cette sentence et elle ne savait pas comment retarder l'échéance. Leur mère ne faisait rien pour elles, ne souhaitant en rien arrêter l’entreprise malsaine de son père. Depuis la mort d’Elizabeth, Ludwig avait tous les pouvoirs sur la maisonnée Llansawel.
    « J’ai envie de partir. » - « Où irais-tu ? » - « Je m’en fiche, mais loin de lui. » - « Nous ne serons jamais assez loin... Tu lui as parlé de Sven, ton Serdaigle ? » Sofia pouffa de rire « Et puis quoi encore ? Je n’ai pas envie qu’il s’arrange pour le faire changer d’école et jeter la ruine sur sa famille. Non, bien sûr que non et je ne lui dirai probablement jamais... »
Sianyde lui sourit poliment, baissant les yeux pour regarder l’herbe onduler et les feuilles s’agiter sous la caresse du vent ambiant. Sa chance ne tenait qu’à une chose : être la dernière des progénitures. Son père s’attaquera à elle plus tard car là, son os à ronger n’était rien d’autre que Sofia.
    « Qu’est-ce que tu lis ? » Sianyde sortit de sa rêverie « Oh, La fabuleuse histoire de mister Léonard de Ozeyn. Il est intéressant, j’aimerai savoir la fin. »
La rouquine acquiesça avant de triturer le voilage de sa robe en soupirant. Il y eut quelques secondes de silence avant qu’elle ne finisse par conclure :
    « Tu crois qu’un jour on s’en sortira ? » - « Oui. » répondit-elle du tac-o-tac. « Je refuse de finir comme notre mère. »
Le courant d’air emporta le chapeau de Sofia un peu plus loin et, dans l’impulsion de le rattraper, ce furent les deux qui se levèrent, profitant du geste pour rentrer à l’intérieur du manoir putride.

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Jeu 16 Juil 2020 - 23:48
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Ete 2019 ▬ Dans leur longue chemise de nuit, les deux adolescentes se couraient après, dans la chambre de Sofia, un oreiller à la main de chacune, prête à se défendre à coup de plumes. Les rires et le sourire venaient emplir la pièce d’une certaine chaleur, alors qu’elles essayaient de percer la défense de l’autre pour envoyer une gifle moelleuse. Le lit grinçait quand elles passaient par-dessus et au bout d’une heure comme ça, fatiguées et lasses de se courir après sans réellement s’attraper, elles s’effondrèrent sur le matelas ferme, au milieu des draps défaits par leurs sauts endiablés. Elles reprenaient leur souffle doucement, riant de temps en temps, avant que Sianyde ne finisse par se lever pour déambuler dans la chambre de sa soeur. Son coeur battait la chamade et cette rixe eut le don de l’apaiser.

Les journées au manoir Llansawel étaient pesantes. Ludwig imposait des révisions, un entraînement aux duels et pire encore des réceptions. Cette dernière activité excédait tout le monde : Sianyde, qui n’en avait rien à faire; Sofia, qui s’ennuyait ferme à chaque fois, s’endormant quasiment en plein milieu d’une danse et Eleanore, qui devait sourire et faire des ronds de jambes alors que sa mine indiquait tout le contraire. Encore une fois, le père se galvanisait, faisant suivre ses femmes un peu comme il le souhaitait. Alors entre tout cela et cette mère psychologiquement absente, les soeurs devaient se retrouver, se soutenir et évacuer cette frustration que représentait les vacances d’été.

Quand la belle jeune fille passa devant la commode de Sofia, où trônait un joyeux bazar sur le dessus, son oeil fut attiré par un scintillement. Les lumières éclairaient faiblement la pièce à travers la nuit noire de l’extérieur et elle s’avança alors vers le curieux objet. Tirant d’un coup sec dessus, elle écarta automatiquement quelques bijoux, deux ou trois accessoires et d’autres babioles en tout genre. Sianyde se perdit dans la contemplation du cadre ou, tout du moins, de la photo à l’intérieur.
    « Tu... tu l’as gardé... ? »
Question réthorique, vu qu’elle l’avait dans les mains. La plus petite alla s’asseoir sur l'ottoman qui formait le bout du lit et elle fut rejointe rapidement par son aînée. L’une contre l’autre, elles regardèrent silencieusement cette photo qui bougeait toujours dans le même sens, ou presque, répétant inlassable une scène de vie. Une scène de vie joyeux où tout le monde riait et où son père souriait. Un souvenir d’une époque achevée, révolue et dorénavant perdu.
    « Je ne l’ai jamais jeté. C’est Eli et elle me manque. »
Sianyde ne répondit pas, pinçant ses lèvres entre ses dents pour s’empêcher de pleurer. La voix tremblotante elle arriva à murmurer :
    « Te souviens-tu de l’incendie... ? » - « Pas trop. Et toi ? » Tenant toujours le cadre, elle secoua la tête « Je me souviens... » MAMAN ! « ...de la chaleur... » MAMAAAN !! « ...et... » AAAAH ! MAMAAAN !! « ...de ses cris. »
Sofia enroula les bras autour de sa petite soeur qui lâcha le solide cadre. Celui-ci vint rebondir sur la moquette, alors que Sianyde pleurait à chaudes larmes, une main sur la bande de ses yeux. Toutes ses années où elle n’en n’avait jamais parlé, où elle n’avait jamais rien dit, où elle avait tout gardé dans ses cauchemars horribles et ses réveils maussades... tout ça se déversait en torrent d’eau salée cisaillant ses joues pleines. Et aucune des deux ne pouvait rien y faire, alors les sanglots de la petite éclatèrent alors que les larmes de Sofia roulaient silencieusement sur ses joues.

Et derrière la double porte de la chambre, une troisième paire d’yeux pleurait, effondrée à même le sol.

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Ven 17 Juil 2020 - 0:13
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Septembre 2019, 9H32, cimetière de Merthyr Tydfil ▬ Eleanore psalmodiait quelques mots, parfois des phrases, répétant en boucle des paroles, faisant valser ses lèvres de plus en plus vite. Elle s’exécutait depuis déjà plusieurs minutes, devant la tombe de sa fille aînée, Elizabeth Gwenaelle Llansawel, décédée le 8 juin 2012 par le feu et les flammes. Aucune larme sur son visage. Ses canaux lacrymaux étaient secs depuis longtemps, surtout quand elle venait ici. L’air frais et automnal lui faisait du bien et la mère de famille ne préférait aucun autre moment de la journée que celui-ci, où les oiseaux chantaient alors qu’elle priait Merlin de veiller sur sa petite fille.
Son chant se stoppa net et son poing ganté se serra sur les tiges des fleurs qu’elle tenait, les bras le long du corps. Il y eut un moment de flottement où elle ne bougea pas et où la silhouette derrière elle ne fit rien d'autre que mettre les mains dans les poches de son manteau de marque.
    « Qu’est-ce que tu fais là ? »
Eleanore joignit ses mains avant de glisser ses doigts à l’intérieur de sa veste, le plus discrètement possible. C’était tentant. Il n’y avait personne, pas un bruit si ce n’était la nature environnante et avec seuls les morts pour témoin, elle pourrait s’échapper, prendre la fuite, emmener ses filles et partir loin d’ici.
    « Je suis venu te chercher. Les Tharnes nous attendent. »
La femme arrêta son geste et soupira. Elle plia les genoux pour poser le bouquet sur la tombe, sans omettre de caresser le marbre.
    « Viens au moins saluer ta fille. » cracha-t-elle d’un ton glacial « C’est fait. »
Bien sûr que c’était fait. Il l’avait salué le jour où il l’avait condamné, pour la dernière fois. Eleanore ne pu s’empêcher de serrer les poings, à deux doigts d’extirper sa baguette mais en se retournant, les yeux baignés de lave sombre, elle vit son mari la tenir subtilement en joue.
    « Ne fais rien d’inconsidéré. » - « Drôle de manière de venir me chercher. » - « Nous savons tous les deux ce que tu as en tête et je préfères prévenir tout incident. » - « Comme tu as habilement prévenu celui-ci » Un signe de tête vers la stèle indiqua de quoi elle voulait parler. Ludwig rangea sa baguette « Les Tharnes nous attendent. »
Il tendit sa main, incitant Eleanore à la prendre. Elle fit alors d’abord quelques pas vers lui et d’un geste vif, il la ramena contre lui, enserrant sa taille. Elle n’arrivait pas à le quitter des yeux, à le broyer en mille morceaux dans sa tête et Ludwig eut un sourire en coin malsain.
    « La colère te met à ton avantage, chère épouse et si nous avions eu plus de temps, je me serai employé à dérider ce front. » - « Comment as-tu pu devenir aussi vulgaire... ? » C’était une fausse question et Ludwig se gargarisa de la réponse « Je l’ai toujours été. »
Eleanore n’avait pas baissé les yeux ou déridé son front. Peu avant qu’il ne transplane, elle attrapa son bras pour ne pas chuter avant la disparition. Elle le haïssait de tout son être et elle savait que ce soir, il se glisserait dans ses draps, il viendrait contre elle et s’occuperait de la posséder une fois de plus. Mais il fallait qu’elle tienne, il fallait qu’elle résiste à ce mal qui rôdait dans cette maison. Il fallait qu’elle s’arrange pour remettre les projets de mariage arrangé qu’il souhaitait pour les filles, à plus tard et faire en sorte qu’il ne les touche pas, jamais. Le temps pressait et elle savait que plus elle prendrait sur elle, plus elle aurait de chances de se sortir de cette impasse en gardant la tête froide. Elle était persuadée qu’elle trouverait une solution qui lui sourira, qu’elle pourrait retrouver la liberté escomptée et se débarrasser, une bonne fois pour toute, de ce mari toxique et avide.

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Ven 17 Juil 2020 - 0:17
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Novembre 2019 ▬  Couloirs de Poudlard
    « Tu as réussi à acheter tous les livres ? Je peux te passer les miens si tu veux. » - « Il m’en manque qu’un, on le partagera en cours. »
Sianyde acquiesça, un sourit de joie sur son visage. Summer était revenu au Pays de Galles en plein automne et voilà qu’elle avait pu réintégrer Poudlard sans encombre. Les deux jeunes filles avaient passé des journées et des nuits entières à se raconter tout ce qu’elles avaient raté. Et Summer n’avait pas oublié d’informer Sianyde de toutes les rencontres qu’elle avait pu faire et notamment de celle qu’elle n’avait jamais oublié : Thomas. Il avait un an de plus qu’elle, était également à Serpentard et avait eu toute l’attention de Summer il fut un temps, par sa clairvoyance et sa sagacité. Si d’aventure c’était quelqu’un de banal voir même de repoussant pour certains, dès qu’il ouvrait la bouche c’était un puits rempli d’or. Et la joli métis avait complètement craqué pour ça et tout le reste avait suivit. Sauf que son départ en Amérique, à cause de la mutation de son père, lui avait valu de dire adieu à son béguin de jeunesse.
    « Il est toujours là. Je ne lui ai pas souvent parlé mais il  a l’air toujours aussi... chiant. » Summer éclata de rire « Tu rigoles ? Il ne l’est pas ! C’est parce que tu ne le connais pas, Sissi. Il est intéressant et intelligent, je suis sûre que tu l’aimerais bien. » Sianyde haussa les épaules avec un sourire « Surement, mais je te laisse la part du lion. » - « Et je la mangerai avec plaisir, si ce n’était que de moi. »
Elle passa sa langue sur sa lèvre supérieure, dans un appétit vorace.

En Amérique, Summer avait vécu sa meilleure vie. Elle avait fait la fête, avait rencontré des garçons, ne s’est pas empêchée de partager des moments avec eux et de profiter de tous les plaisirs de la vie. Elle avait toujours su se protéger mais sa forte tête et son franc parler avaient fini par en séduire plus d’un. Surtout qu’en plus de ça, elle était très belle. Le directeur adjoint avait autorisé son entrée dans la même maison que Sianyde, regrettant quand même de ne pas la faire passer sous le Choixpeau à nouveau. Mais elle ne connaissait pas grand monde, si ce n’était cette fille, alors ça ne lui coûtait rien de les laisser ensemble. Ainsi, Summer s’était retrouvée à Serpentard au milieu de Sianyde, ses deux copines Amber et Mélissa et de son bien-aimé Thomas.
    « Il arrive lève-toi ! »
Sianyde sauta du banc alors que son amie récupérait son sac. Toutes les deux se mirent à parler de banalités affligeantes en s’engageant dans le couloir, l’air de rien. Calculatrices, il s’avéra que Summer rentra de plein fouet dans ledit Thomas, renversant tout ses nouveaux livres. La rouquine lui avait assuré que c’était la meilleure des techniques : frontale. Et ça avait plut à la bourrine. Sauf que Thomas chancela un peu plus qu’il ne l’aurait fallut et heureusement que la métis fut douée de réflexes. Elle le rattrapa par les bras, le remettant sur pieds avant de s’accroupir, accompagné d’un blondinet confus.
    « S... Summer ? Je... Hum... Excuse-moi. Laisse-moi faire, tu n’as pas à t’encombrer, je suis responsable de ma propre inatention. » - « Ne dit pas de bêtise ! Tu as l’air pressé, tu vas où ? » - « La disgrâce est pour moi. » Oh oui, au moins. Summer leva les yeux au ciel avant de se relever totalement. « Aux serres. J’ai oublié la plupart de mon matériel là-bas. » - « Laisses-moi t’accompagner. » - « Oh euh... d’accord mais Sia... » - « Je dois aller réviser. On a une interrogation que Summer connait sur le bout des doigts, et pas moi. A toute à l’heure ! »
C’était le moment pour Sianyde de s’éclipser et de laisser faire son amie. Elle était certaine qu’elle la retrouverait dans deux heures, Thomas pendu à ses lèvres. Summer était comme ça... Envoûtante. Si seulement la vipère pouvait en faire de même, elle se sentirait surement moins seule. Mais cette idée la rebutait quelque peu. Accorder sa confiance c’était se trahir soi-même, et il était hors de question qu’elle cède à cela.

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Sam 18 Juil 2020 - 19:24
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Septembre 2019 ▬ 11H45 au cottage Tharnes Eleanore était dans le petit salon en compagnie de Tiffany Tharnes pendant que les deux patriarches visitaient les caves à la recherche d’un grand cru pour midi. Le feu avait été allumé dans la cheminée juste devant elles et aucune ne parlait réellement. Elles n’avaient rien à se dire, mais n’avaient pas non plus d’animosité l’une envers l’autre. Seulement, il fallait qu’Eleanore se fasse un entourage si elle voulait sortir de cet étau qui commençait sérieusement à l’étouffer.
    « Ca ne vous dérange pas si je reprends du thé ? » - « Oh ! Nullement Eleanore, excusez-moi j’ai un peu la tête ailleurs ces derniers temps. » Tiffany se pencha vers la table basse pour servir sa voisine « Quelque chose ne va pas ? » - « Rien de très important je suppose. Je trouve que le temps est étrange et, il a tendance à avoir un impact sur Richard. » - « Oui, je comprends. Mon mari aussi est sujet au changement de saison depuis toujours. Les hommes y sont plus sensibles dit-on. »
L'hôte sourit doucement, tournant la tête pour regarder le feu.
    « Tiffany. » Elle posa sa tasse sans un bruit alors que la sus-nommée la regarda dans un mouvement de cou gracile « Permettez-moi de vous posez une question. » - « Oui ? » - « Ce mariage est-il nécessaire à vos yeux ? En toute sincérité. »
Elle prit quelques secondes pour réfléchir à une réponse qui ne la mettrait pas en porte-à-faux et madame Llansawel prit le risque de se jeter dans le vide.
    « Si ça peut vous aider, personnellement j’estime que non. » Tiffany soupira « Non. A mes yeux, aucun mariage n’est réellement nécessaire. Richard est un homme plein d’ambitions et j’admire ça chez lui, mais je regrette qu’il l’impose à nos fils. Vous voyez je n’ai que deux enfants mais j’aimerai qu’ils s’émancipent, sortent de ce carcan familial et vivent leur vie. Victor... n’a que dix-sept ans. » - « Et Sianyde n’en a que quinze. » - « Oh par Merlin c’est vrai... »
La rousse se rapprocha de son congénère, disant d’un ton un peu plus bas.
    « Il est possible d’empêcher cela. Mais je ne peux pas y arriver seule. Vous avez deux fils madame et j’ai deux filles, ce qui équivaut à deux autres femmes potentielles de notre côté. Nos maris ne s’arrêteront que quand ils auront engrangé le plus de patrimoine possible. » - « Eleanore, je veux préserver ma famille avant tout. Cette entreprise est trop risquée, Richard saura et... » - « Et vous protègerez vos fils et votre mariage et je n’en attendais pas moins d’une mère. Mais si nous arrivons à déjouer ce plan pour donner à nos enfants une vie de liberté, n’est-ce pas un risque à prendre ? »
Les deux femmes se regardèrent pendant un moment. Madame Tharnes pesait clairement le pour et le contre, alors que l’invité attendait patiemment. Une guerre se livrait en elle et vu le temps de réflexion qu’elle prenait, la rousse se dit que c’était un fait potentiel sur lequel elle avait déjà réfléchit. Le vrai problème était l’amour, Tiffany aimait Richard contrairement à Eleanore et Ludwig. Elle savait que dans tous les cas, c’était à double tranchant car ces sentiments seraient sa faiblesse et Richard, si il était un temps soit peu intelligent, pouvait jouer là-dessus pour mettre à mal l’entreprise de Llansawel.
    « J’ai envie de vous suivre, dites m’en plus. » Elle secoua la tête « Je ne peux pas, pas maintenant. Si jamais il s’avère que Richard découvre un comportement étrange et souhaite vous extirper la vérité, je suis moi-même exposée à mon propre mari car nul doute qu’il lui répètera tout. J’ai besoin d’alliées mais il faut que je sois sûre de votre engagement et, pardonnez mon attitude cavalière, de votre loyauté. Et je sais que même si Victor et Vassili passent en premier, vous n’en demeurez pas une épouse aimante et fidèle. » Tiffany coula un regard vers elle d’abord un peu froissé puis plus calmé au vue de la véracité de ses paroles. Tout le monde savait que les Llansawel n’étaient qu’apparences trompeuses « N’y a-t-il rien que nous puissions faire prudemment ? Quelle... détresse ! »
Eleanore acquiesça alors que par la porte du fond, les deux hommes rentraient, satisfaits de leur bouteille. Tiffany jeta son poignet sous le nez de la femme, disant avec un grand sourire.
    « Ouiii ! Ce sont des perles de culture mais Bowden et fils en ont fait leur spécialité vous savez ! » - « Vous faites bien de me le dire ! C’est une très belle oeuvre et Ludwig cherche toujours de nouveaux présents d’anniversaire à me faire. » - « Ma chérie, dois-je te rappeler que tu as une armoire à bijoux déjà pleine ? » - « Ludwig, la sagesse d’un mariage pérenne ne vous a-t-elle pas apprit qu’une femme n’avait jamais assez de bijoux ? »
Dans le sofa, Eleanore rendit le sourire de Tiffany, quand celle-ci tourna les yeux vers elle en lui attrapant la main, sous le couvert du dossier qui les dissimulait de leurs maris autoritaires. Elle avait une alliée, enfin.

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Sam 18 Juil 2020 - 21:24
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Mars 2014 ▬ Salle de danse au manoir Llansawel L’instructrice tapa autoritairement dans ses mains.
    « Miss Llansawel que vous ai-je déjà dit ? Penchée mais pas cambrée. Le port de tête altier. C’est une valse ! »
Sianyde, visage fermée, se redressa, relâchant ses lombaires pour appuyer un peu plus sur les mains de son partenaire. Celui-ci lui donna un sourire compatissant en lui glissant un tu vas y arriver auquel elle ne porta aucune attention.
    « On reprends du début, je remet la musique. »
Le couple se lâcha et marcha jusqu’au début de la piste de danse. Sous les un, deux, trois et quatre du professeur, ils tournèrent ensemble dans une valse mesurée à la posture bancale. Ils firent la première partie puis recommencèrent du début pour exécuter toute la chorégraphie. Une fois fait, la professionnelle ferma son sac en disant amèrement.  
    « Je reviens après-demain. En attendant je veux que vous ayez maîtrisés parfaitement la première partie de valse. Rappelez-vous que vous n’êtes pas un pantin dans ses bras et vous, que ce n’est pas un sac de patates. Un peu de grâce ma parole ! »
Elle sortie de la salle alors que Sianyde reprenait son souffle. Le garçon avec elle, du même âge, vint à ses côtés. Lorsqu’il voulu lui toucher l’épaule, elle fit un bond en avant en crachant :
    « Ne me touche pas ! » - « Ah euh... désolé... Tu danses vraiment très bien tu sais. » Elle détacha ses cheveux roux « Ce n’est pas ce que dit madame Turredo. » - « Elle est très sévère, elle vise la perfection, c’est agaçant. » Sianyde se départit de son gilet de danse pour le fourré dans un petit sac avant de prendre celui-ci à l’épaule « Non, elle a raison. Si je deviens une parfaite danseuse, alors je ne pourrai exiger que de parfaits partenaires. J’y vais, tu sais où est la sortie. »
Elle quitta la salle avec son ton de peste orgueilleuse qui laissa le pauvre garçon dans sa solitude. Elle, elle filait sous la douche pour se récurer de ce contact qui la dégoutait.

Fin avril 2020 ▬ Poudlard
    « Ouhou Sissi ! Sérieusement ? T’es repartie dans tes rêveries ? » - « Hein ? Quoi ? »
La rouquine releva la tête, ses yeux et son esprit encore embrumés par ses songes de petite fille.
    « Alors déjà, le cours est fini et après à quoi tu pensais ? »
L’adolescente appuya sa tête sur sa main, coude sur la table, sans même ranger ses affaires.
    « Tu danserais la valse avec moi ? » - « Ah ouais d’accord. T’as complètement fumé du bocal toi. » Summer monta sur la chaise pour s’asseoir sur la table d’étude. Elle attendait l’air circonspect. « Tu te souviens de Jonathan ? » - « Mmmh ouais... » - « Un jour je lui ai dis que je voulais être parfaite... » - « Ah ! A qui tu ne l’as pas dit ? » - « ...en danse, pour pouvoir prétendre à de parfaits partenaires. Et il l’a tellement prit à coeur qu’il s’est mis à s’entraîner, de son côté, pour pouvoir être à la hauteur de mes exigences. » - « Ouaiiis et... ?  » - « Et il y a même pas trois semaines, j’ai dansé avec BB qui m’a presque trois fois marché sur les pieds et... et c’était pas grave. » Elle redressa sa tête et regarda franchement son amie « Et ce n’était pas grave si je n’avais pas un partenaire parfait car je me suis sentie... tellement bien... Est-ce que je suis malade ? »

Summer lui offrit un sourire sincère et un peu triste.
    « Viens Sia, j’ai deux trois trucs à t’expliquer sur les garçons, mais pas ici. »
Sa belle amie rangea ses affaires pour elle avant de lui tendre son sac qu’elle prit à même le corps, comme un oreiller de réconfort. Le sentiment qui en ressortait était une extrême confusion et un coeur lourd. Lourd d’émotions indistinctes, qu’elle était obligée de se trimballer depuis des jours. L’échange de corps, la salle commune et puis le bal... Elle avait vécu la plus belle soirée de son année et peut être de sa vie jusqu’alors. Il le lui avait fait vivre. Et cette soirée était déjà terminée. Elle voulait la revivre, en boucle. Le moment où il était venu la chercher ou encore celui où elle tomba dans ses bras. Même l’odieux moment de Tharnes s’il le fallait ! Qu’importait... tant qu’elle revivait cette danse, cette complicité, cette chaleur qui l’avait inondée de part et d’autres. Mais la voilà peinée, dans la froideur de ces classes et de ces couloirs, peu attentives à ses cours alors que les examens approchaient à grands pas. Peut-être Arwin saurait déblayer tout cela, lui qui avait l’expérience de la vie ? Ou devait-elle se cantonner à Summer ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle vivait c’était un blues d’après-soirée, qui s’éternisait un peu à son goût...

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Sam 18 Juil 2020 - 21:45
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22 mai 2020 ▬ Poudlard Les deux amies remontèrent le couloir des cachots en discutant. Une fois la porte de leur salle commune passée, elles montèrent immédiatement dans leur chambre, s’asseyant toutes les deux sur le lit de Sianyde.
    « Bon, tu as pensé à une manière de faire payer Tharnes ? » - « A part le pousser au moment où l’escalier se décale dans le vide, non. » - « Han han, trop visible. Il faut quelque chose de plus discret. » - « Ce mollusque sérieusement je n’y crois pas... oser me faire ça. A MOI ! »
Sianyde était particulièrement excédée. Sa langue claque sur son palais, montrant sa colère, avant qu’elle ne fasse une moue désapprobatrice avec sa bouche. Summer attrapa son bras, décalant ses longs cheveux pour lui parler et la faire tourner la tête vers elle.
    « Il faut faire en sorte qu’il ne s’en prenne plus à toi, Sissi. Tharnes est toujours fourré avec Lindonn, sans lui il perd un atout un peu comme toi et moi ou du moins toi sans moi. » - « Quand il m’a agressé, il était seul. Si je n’ai pas ma baguette, je ne peux rien contre lui. » - « Au moment de t’agresser il était seul mais le plan pour t’éloigner de BB, il s’est pas monté tout seul. Lindonn a joué une grande part. » - « D’accord, admettons. C’est quoi le plan a part lui lancer un sort quelconque de... d’explosion ? Et si il s’en prenait à BB ? »
Summer se mit à pouffer avant de renchérir.
    « D’explosion ? Tu veux l’envoyer sur la lune ? Ecoute, écoute... Il ne s’en prendra pas à Bastien. Tu as bien vu, ils ont du te séparer de lui et quand il t’a retrouvé, Tharnes s’est barré d’entrée sans même se battre. D’après Thomas, ils ont Lindonn dans leur dortoir, donc c’est pas un problème pour Bastien de gérer Bohort. Toi, faut que tu gères Tharnes d’accord ? Demain duel et après-demain aussi. T’es allé voir la prof de vol ? » - « Non, je n’ai pas trouvé le temps. Les révision m’obnubilent. Je ne veux pas que ces deux Boursoufs vous fassent du mal et toi et BB. Surtout toi... » - « T’inquiète, j’en ai sous le pieds et j’ai Thomas, qui est fin stratège. Au début je me demandais pourquoi Serpentard, maintenant je comprends mieux. Il nous aidera. »
Sianyde acquiesça avant de lui sourire. Tout ce qu’elle voulait c’était se préserver et préserver Summer. Elle savait que Tharnes ne s’attaquerait jamais à Sofia mais il fallait pour autant rester prudente.
Et Bastien...
Juste l’évocation de son nom la fit frémir. Elle voulait se pelotonner dans ses couvertures et penser à lui, juste à lui et s’endormir sur un rêve d’elle et lui, vagabondants tantôt sur une plage ou dans la cour intérieure. C’était grisant. Mais le coup d’épaule amical de Summer la sortit de cette pensée et elle la regarda.
    « Bon maintenant, explique moi. C’est quoi le délire là avec Nick, je veux toutes les informations. » - « Il n’y a rien a dire à par que c’est la honte. » - « Non mais déjà le duel comment ça s’est passé ? »
Sianyde lui expliqua les sorts et contre-sorts, du moins ce qu’elle se souvenait, avant de lui dire que au début du combat, le Poufsouffle avait proposé un gage au perdant. Sûre de gagner, elle avait accepté mais... le destin en jugea l’issue autrement.
    « Il m’a demandé de poser pour lui comme je t’ai dis, c’était le gage. » - « Non mais déjà ça, c’est pas vraiment un gage. Un gage c’est manger de la terre ou faire le tour du saule cogneur sans se faire attraper. Mais poser pour lui. » - « C’est vraiment honteux... En fait, j’ai un uniforme jaune. Je veux dire, le véritable gage c’était ça. Et il a des photos de moi... en uniforme de Poufsouffle. Je ne sais pas à qui il a prit l’uniforme pendant qu’elle prenait sa douche mais sincèrement... Je suis mal à l’aise. On peut arrêter d’en parler s’il te plait ? » Summer faillit en perdre sa mâchoire « Non mais t’es malade, on va carrément pas arrêter d’en parler, attends mais c’est un psychopathe ce type ! Il t’a obligé à te déshabiller et tout ? » - « Oui enfin, il s’est tourné pendant que je me changeai. » - « Sianyde putain... Qu’est ce que je vais faire de toi par Merlin... Il faut pas faire ça. C’est pas un gage ça. » - « Je n’ai rien à dire pour ma défense. » - « C’est pas ta faute Sia. C’est dérangeant que Puffy ait des photos de toi en uniforme de sa maison, caché dans son coffre. C’est génial ! »
Summer avait sa petite idée pour la suite. Il fallait qu’elle dise à Bastien de faire attention et garder cette fille près de lui, du mieux qu’il pouvait car clairement, quand elle n’était pas dans les parages, Sianyde n’avait aucune idée de ce qui était de l’ordre du raisonnable et de l’acceptable ou non.
    « Je n’ai rien dit à Bastien. » - « Tant mieux mais... Tu sais qu’il finira par le savoir ? » - « Pourquoi ? » - « Parce que tout se sait toujours ma Sissi... »
Et pour cette fois, ce serait elle qui allumerait le feu.

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Lun 20 Juil 2020 - 17:50
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Le bal (avril 2020) ▬ Poudlard Sianyde fit volte-face lorsqu'on mentionna son nom, plus haut dans le couloir. Le cœur serré, au bord des lèvres, elle vit deux filles se dépêcher et passer à côté de la stature masculine sans lui attribuer un seul regard. Et comme un numéro savamment répété, la plus grande attrapa le bras de la rousse pour lui faire passer l'angle du mur. Ses jades luisantes aux sourcils éccueillés, n'arrivaient pas à se détacher de lui. Sianyde se sentait comme au bord du vide, dans l'attente de tomber, de chuter à tout moment. C'était périlleux, risqué et pourtant elle ne savait quoi faire à par rester là, alors que le vent soufflait sans cesse dans son ventre et dans sa tête.
Il fallut qu'elle disparut derrière le mur de pierres pour se reprendre et dire aux filles de se taire, avant de leur passer devant pour courir vers les cachots.

~

    « Att... Attends Summer... ! Oh par Merlin... faites quelque chose... » - « Alors, on s'dégonfle Tomy ? » - « Non, non mais... pa... pas ici Summer ! »
Thomas était gêné à ne plus savoir où se mettre alors que la métis s'affairait à l'embrasser tantôt sur les lèvres, tantôt dans le cou, outrepassant sans vergogne les limites de la pudeur en glissant ses mains sous la chemise du garçon, qu'elle avait auparavant sortie de son pantalon.
    « T'as peur ? T'as peur qu'on t'vois en pincer pour moi ? » - « Non mais j'avais espéré t'offrir un cadre plus... digne de ta personne. » - « Oh j't'en prie, oublie ces conneries ! J'suis une fille de l'instant moi ! »
Thomas transpirait à grosses gouttes alors que la sang-mêlée ne cessait de le harceler en le touchant, le provoquant, frôlant les zones interdites et lui faisant découvrir un revers qu'il n'avait jamais exploré. Ce garçon de bonne famille était des plus heureux que l'élue de son cœur soit une bombe -dans tous les sens du terme- comme Summer, mais ça allait avec son lot d’originalité et le pauvre n'était pas au bout de ses peines. Ce ne fut que quand elle se mit à genoux qu'il se fit violence pour s'énerver un temps soit peu, non sans une once de culpabilité. Elle avait envie de lui et même si c'était flatteur, ça faisait peur. Cette fille avait de l'expérience, ça se sentait quand elle parlait ou dans tous les gestes qu'elle exécutait mais là, c'était presque trop. Trop pour ses convenances et ses barrières.
    « Summer, Summer ! Non, non, non, relèves-toi s'il te plaît ! Tu n'es pas raisonnable. » - « JE ne suis pas raisonnable ? Explique moi alors qui est le petit blond timide qui s'est mis sur son trente-et-un pour me séduire ? Je suis séduite ! Le job est fait non ? » - « Et j'en suis conquis mais je... » - « Shut up ! »

Les deux adolescents tournèrent la tête et, en reconnaissant la voix de son amie, Summer se départit de son sourire. Il n'en fallut pas plus pour qu'elle se relève. Nichés dans une alcôve au pied des escaliers, ils virent Sianyde passer en courant, les pans de sa robe dans les mains, suivit de ses deux camarades et copines. Merlin merci, elle ne les avait pas vu mais pire encore elle semblait chagrinée. Plus que ça même...
Levant les yeux au ciel, elle regarda Thomas, désabusée.
    « Ton génie de pote a encore frappé on dirait. T'as pas envie d'aller lui en coller une pour moi ? » - « Je t'ai déjà expliqué que ce n'est pas mon pote et puis rien ne présume que c'est forcément lui. » - « Sans blague professeur. Les enquêtes, ça se mène avec les yeux, pas avec les pieds. Bon, je suis désolée, mais j'ai une demoiselle en détresse à sauver. »
Elle fit une petite moue avec ses lèvres avant de les plaquer sur celles de son timide petit-ami, lui prenant le visage entre ses mains au passage. Après un bref, on se voit demain, elle décampa à vive allure pour monter direct dans son dortoir, rejoindre son amie éplorée. La soirée des cœurs perdus.

~

    « Hey Sissi... »
Sianyde tourna le menton vers la porte d'entrée de sa chambre, ne rejetant pas la présence de sa meilleure amie. Elle avait le cœur lourd et quelques larmes avaient maintenant séchées sur son visage. Silencieusement, les cheveux rabattus sur le côté, défaits de toute coiffure, elle regardait pas la fenêtre le ciel dans la nuit. Tharnes n'était qu'un vague souvenir après ce qu'il venait de se passer. Les plus grandes douleurs venaient de ceux que l'on chérissait, que l'on aimé, et la belle était éperdument amoureuse. Déjà...
Summer vint s'asseoir immédiatement à ses côtés, ôta de son visage les filins cuivrés qu'il pouvait y avoir. Elle attrapa sa main également pour plus de réconfort.
    « Je suis là ma belle, que s'est-il passé ? » Sianyde la regarda, effondrée avant de dire « Je ne sais pas... ça se passait bien... on était loin des regards et on dansait... et quand quelqu'un est arrivé il m'a poussé. Il a tout arrêté, s'est décalé et je suis restée là, comme une bécasse alors que dix secondes avant on dansait... on dansait et j'étais dans ses bras et il m'a jeté. Il a honte de moi... Papa m'a toujours dit que j'étais la plus hideuse des trois... mais je ne pensais pas que c'était le cas à ce point. » Elle prit un visage catastrophé de l'interprétation qu'avait pu en faire son amie « Oulala ! Non, non... écoute-moi... Déjà ton père, tu sais ce que j'en pense hein, bon. Tu es magnifique et BB te trouve canon. Mais il l'air d'être quelqu'un de pudique quand il tient aux choses. Il a un peu ce stéréotype du mec à la fois i don't give a fuck mais impliqué. Il veut se préserver. Il ne t'a pas rejeté, tu ne lui fais pas honte, il veut vous préserver, vous cacher, pour que personne ne puisse t'atteindre, pour que personne ne puisse l'atteindre. C'est... C'est une façon de vie discrète, secrète, mais crois-moi, il est... était très heureux de cette soirée. » - « Mais... mais se protéger de quoi... ? Les gens se marient devant des dizaines de personnes. Mon père n'a jamais caché ma mère... » - « Ce n'est pas pareil. Vous venez de vous rencontrer alors que tes parents ça fait plus de quinze ans qu'ils sont ensemble. Thomas et moi ne nous exposons pas. On ne feint pas de ne pas connaître l'autre mais on ne s'est jamais embrassés devant les autres. » - « Vous vous déjà êtes embrassés ? » - « JE l'ai embrassé. Sinon on y serait encore. » Si elle eut le don de faire sourire son amie, ce n'était que de courte durée. Sianyde baissa à nouveau la tête. « Je crois... je crois qu'il allait me dire un truc... peut être que moi aussi... il allait m'embrasser... »
Les larmes revinrent et roulèrent sur ses joues. D'un point de vue extérieur et très adulte, c'était vraiment des jérémiades. Mais pour les filles, c'était une affaire d'Etat ! Le drame était total car ça voulait dire, en plus de ça, que par son départ elle avait surement mit un terme à leur jeu. Et elle ne voulait pas ça, jamais.
    « Je ne comprends pas... Ça n'avait pas besoin d'être aussi... violent. » - « Non mais détends-toi, ça c'est parce qu'il est bête. Thomas, parfois, me sort de ces trucs... On vient pas d'la même planète eux et nous sauf qu'ils sont rien sans nous. C'est pas fini, fais-moi confiance. La prochaine fois que tu le vois, fais lui un clin d'oeil, souris lui ou si tu peux, touche-le. Ça relancera la machine. »
Sianyde n'y croyait pas. Les choses étaient rarement si facile.
    « Peut-être qu'il a tout simplement été dégoûté... ? » - « Non mais alors toi t'es encore sur une troisième planète quand même, c'est fort. » - « Tharnes, Victor Tharnes... » - « Oui, oui j'vois bien oui. » - « M'a coincé dans un coin et a essayé de me défaire ma robe en m'empêchant de hurler. Et il nous a vu alors peut-être que ça l'a dégoûté... de passer après Tharnes... »
Summer s'étrangla et manqua de tomber du lit. Elle attrapa les épaules de son amie, la secouant un peu au passage.
    « QUOI PARDON ? Tharnes t'a violé ? » - « Oh euh... non, non, il m'a attiré dans un piège et a commencé à m'embrasser à ce niveau. » Elle pointa sa peau, un peu horrifiée « Je ne vais pas tarder à aller me laver, je ne supporte pas ce... souvenir. Mais Bastien a eu l'intelligence de nous suivre. On m'a fait croire que Sofia avait besoin de moi aux toilettes et quand je me suis retrouvée seule dans le couloir, Tharnes m'a sauté dessus. Dès que Bastien m'a appelé Victor a prit la fuite. »

Summer fulminait. Ce lâche, ce moins que rien, ce fils de...
    « Il faut le dire à Longdubat. » - « Non. Je vais bien ! Enfin.. Si Bastien ne m'avait pas dégagé, j'irai mieux... » - « Viens, je dois me doucher également. Prends tes affaires. »
Il n'allait certainement pas s'en tirer comme ça celui-là, il était hors de question qu'elle laisse ce détraquer sexuel se balader dans l'école et si Sianyde ne voulait pas le dévoiler au grand jour, elle, elle le ferait.





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Lun 27 Juil 2020 - 8:58
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13 juillet 2020, 20H04 ▬ manoir Llansawel Sianyde avait attaché ses cheveux pour le repas. Une queue de cheval basse, reflétant un caractère sage qui ne la caractérisait pas mais qui rassurait son père. Pendant les deux mois d'été, les soirs en famille servaient à énumérer les activités et à faire le bilan des progrès des deux jeunes femmes. Rater un dîner signifiait faire un pied de nez à tout ce que Ludwig mettait en place pour éduquer ses filles.

Sofia était la seule debout devant son assiette vide, se tenant face au patriarche, ses cheveux longs et ses boucles folles et impétueuses tombant autour d'elle. Sianyde regardait la table sans baisser la tête, Eleanore regardait Sianyde sans la voir et Ludwig jugeait tout ce qu'il pouvait ne serait-ce qu'apercevoir. D'une voix claire, la jeune femme finit son discours et se rassit. Comme une pièce de théâtre bien exécutée, lorsque l'une entama le mouvement pour se reposer, sa sœur entama celui pour se lever. Elle regarda sa mère dans l'espoir d'avoir un quelconque soutient mais les yeux de la femme ne bougèrent pas.
La plus jeune regarda alors son père.
    « Pratique de métamorphose, théorie des runes, correspondances, danse. »
La belle rousse évoqua sa journée comme on décrirait un menu dans un restaurant.
    « Métamorphose. » - « Aucune difficulté majeure, nous reprenons l'enseignement de l'année pour parfaire les transformations les plus critiques et revoir mes lacunes à l'examen. » - « Comment as-tu pu passer à côté de la mention ? Je n'en reviens toujours pas. C'était bien la peine de vous mettre à Poudlard ! »
Sianyde baissa la tête, honteuse de sa mention Efforts Exceptionnels qu'elle avait réussi à obtenir. Son père souhaitait optimal dans chaque matière, mais il fallait croire que sa fille ne lui donnait pas et ne lui donnerait jamais satisfaction.
Il tapa sur la table deux fois de ses doigts, indiquant qu'elle devait passer au point suivant.
    « J'ai répondu à Edmund et Ravil. Ils me font la cours. Nous n'avons parlé d'aucun détails marital. »
Sianyde leur avait posé des tonnes de questions qui ferait qu'ils mettraient des tonnes de jours à répondre à tout, retardant un maximum l'échéance d'une bague au doigt, même si c'était pour vingt-quatre petites heures supplémentaires.
    « Ils en mettent du temps. Bien. Quelque chose de nouveau concernant la danse ? » - « Je perfectionne les danses de salon avec Jonathan. » - « Brave petit, dommage qu'il soit impur. » Il avait le défaut d'être sang-mêlé. « J'aimerai apprendre les danses latines en plus des danses traditionnelles s'il te plaît. »
Sianyde fuyait le regard de son père à chaque fois qu'elle lui parlait, terrorisés par sa présence et la sanction qu'il pourrait injustement lui infliger.
    « Hors de question. Une femme doit être distinguée par des pas savamment exécutés et non par un déhanché vulgaire et obscène. »
Dans une moue triste et résignée elle acquiesça, ne pouvant rien dire.
    « C'est terminé. »
Le moment d’humiliation quotidienne était passé, Sianyde se rassit en remerciant son père de sa bienveillance et les assiettes se remplirent de viande fumante, directement apparue depuis les cuisines.
    « Bien. Votre mère et moi-même avons réfléchis concernant le camp de vacances et nous acceptons de vous laissez partir. »
Les deux sœurs se regardèrent, se souriant et leur visage s'illumina.
    « Chouette ! » - « Sofia ! » - « Pardon... Merci papa, merci maman. »
Sianyde serra ses petits poings sous la table, folle de joie : elle allait avoir de vraies vacances, même si elles ne seraient jamais aussi bien que chez Barnes. Plus de cours, plus de danse, plus de correspondances... son monde serait en pause. Elle était toute excitée de la rupture franche qu'elle ferait alors.
Sofia et elle passèrent d'une chambre à l'autre, s'emportant des vêtements de l'autre pour certaines activités ou un grand au cas où, avant de fermer le paquetage. Elles ne partaient que dans un jour mais elles voulaient être prêtes.
    « Sven sera là ? » - « Il y a intérêt ! Sinon je fais escale à Londres. »
Les deux rouquines se mirent à rire, se couchant exceptionnellement tôt pour pouvoir faire défiler les heures plus vite.
~
14 juillet 2020, 01H32 ▬ chambre d'Eleanore
La porte s'ouvrit en grinçant dans un bruit qui sonnait comme un glas dans un village de l'ancien temps. Les yeux grands ouverts dans l'obscurité de sa chambre, Eleanore sentit son cœur s'accélérer et son souffle s'hachurer. Dans sa tête, des images tournaient en boucle alors que ses orteils se tordaient sous la couette qu'elle avait rabattue sur elle. La femme ne dormait pas au milieu du lit. Depuis qu'ils faisaient chambre à part, elle gardait sa place sur le côté droit, passant des nuits peu agitées. Et pour celle-ci, elle priait juste Merlin que les heures défilèrent comme des secondes, jusqu'à l'aube.

Au pied du lit, le tintement d'une boucle de ceinture résonna au même titre que le bruit caractéristique du cuir filant à toute vitesse dans les passants du pantalon. Un frisson lui étreint l'échine alors qu'elle essayait déjà d'appréhender la douleur.
Ca ira... Ca ira, comme toutes les autres fois. Pour elles. Pour mes filles.
L'image de Sianyde, Sofia et Elizabeth en train de rire et de jouer dans le jardin, dansa dans son esprit alors que Ludwig la découvrait, sans mot dire, la chambre seulement éclairée par la lumière de la lune. Il regarda le corps vieillissant de sa femme, attrapant les lacets en coton de sa chemise de nuit, pour les défaire.
    « Tu sais très bien que je préfère sur la peau que sur le tissu. »
Eleanore glissa sur le matelas et se leva pour laisser tomber l'habit sur le sol dans un froissement discret. L'homme vint attraper son visage avant de se laisser glisser ses doigts sur ses épaules, sa poitrine puis son ventre. Ce ventre qui avait déjà porté la vie, trois fois. C'était pour toutes ces vies qu'elle se battait, même pour celle qu'elle avait perdu huit ans plus tôt.

Ludwig attrapa violemment Eleanore par la nuque, la forçant à l'embrasser, avant de doucement recapturer ses lèvres. Il mélangeait durement les deux sensations, faisant chanceler sa femme à la psyché indestructible. Et dans un mouvement brutal, il saisit son bras pour la retourner et la jeter sur le lit, assénant le premier coup. Le dos meurtrie, rougissant, elle ne pu retenir son cri de douleur, s'y étant pourtant préparée. Mais le corps, même habitué, ne comprenait pas que cette torture continuait et il lui faisait comprendre. Il lui faisait comprendre qu'il fallait qu'elle se sauve, qu'elle cesse de se soumettre de la sorte, mais la dame ne bougea pas, se retenant de ses bras pour encaisser chaque coup.
    « Tu me surprends chaque jour ma chérie. Si j'avais pensé que tu aurais accepter de payer le prix pour les deux filles... Tu es plus endurante que je ne le pensais. Ça me plaît, Nora. Tu me plais de plus en plus. »
Il la dégoûtait, il la révulsait. Mais là elle était occupée à serrer les dents.
Elle se fit emporter par la bride qu'il passa autour de son cou, la serrant pour l'entendre s'étouffer, le sifflement perçant de l'air qui ne passait quasiment plus dans sa gorge. Eleanore essayait de glisser ses doigts entre le cuir et son cou, de respirer goulûment ce trésor invisible qui lui manquait terriblement.
C'était fâcheux, elle voulait mettre un collier demain, pas un foulard. Il allait falloir qu'elle revoit ses plans de tenue.

Au bout de plusieurs minutes, ou peut être quelques heures, Ludwig claqua la porte. Eleanore reprenait son souffle alors que son dos, sa taille, ses cuisses et tous les endroits où il l'avait meurtri, saignaient ou brûlaient. Quand elle tenta d'attraper la carafe d'eau sur sa table de chevet, elle poussa un gémissement strident, accusant la douleur de ses chairs déchirées. Sa féminité avait été volée tant de fois, violée toute autant et depuis plusieurs mois maintenant, il s'attaquer à la partie extérieure, voyant bien que son mental ne tombait pas, ne se brisait pas comme il le voulait. Et chaque fois qu'elle faisait quelque chose pour les filles, dans l'ombre, il lui faisait payer un prix de plus en plus salé. Et lui expliquer que leurs deux filles, dans un camp, pendant un mois où il ne pourrait pas tirer parti d'elle, ça allait coûter cher. Car c'était Eleanore qui lui avait demandé de les laisser laisser partir, juste pour une fois. Et elle avait accepté silencieusement, d'endurer, voyant leurs visages heureux à table après l'annonce. De les voir joyeuses, c'était tout ce qui comptait.
Vraiment tout.

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Jeu 30 Juil 2020 - 10:29
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22 juillet 2020 au matin ▬ Cabines de douche Sianyde fit mousser le shampooing qui créa une énorme mousse blanche, toute aussi épaisse que sa chevelure de feu. Elle écoutait Summer parler jusqu'à côté d'elle, lui racontant quelques trucs sur son quotidien mi-sorcier, mi-moldu.
Les deux filles partageaient la même grande cabine, faisant fi de la pudeur. La jolie métis ne l'était pas et la poupée de porcelaine ne l'était pas... avec elle seulement. C'était inexplicable mais quand il y avait Summer, elle ne se sentait pas jugée.
    « Aïe putain, je crois que j'ai un bouton dans l'dos, il me fait trop mal ! » - « Montre ! Mais il est tout petit ! » - « Ouais mais ce sont les pires. » Et lorsqu'elle fit face à Sia elle se mit à rire « On dirait un fakir ! »
En effet, la jeune fille avait entortillé ses cheveux et la mousse en un savant pliage tenant au-dessus de sa tête pour pouvoir se laver le reste du corps.
    « C'est quoi un fakir ? » - « Un truc moldu. C'est un mec qui marche sur des braises ou s'allonge sur des piques de fer. » Sianyde mit ses mains sur ses joues dans une expression d'horreur « Noon ! Mais pourquoi ils font ça ? » - « Laisse tomber. »
L'écume blanche resta sur son visage, alors qu'elle commença à se frictionner la peau, pensive. Mais son amie ne la laissa pas divaguer seule.
    « Bon, t'as des trucs à me raconter toi. Je suis allée me coucher après qu'il soit passé à l'action. Il est un peu long à la détente. » - « Oui, mais ça valait le coup. »
Sianyde passa ses doigts entre ses orteils dans le but d'être propre comme un sou neuf, de la tête aux pieds, avant de se rincer. Et de se laver une seconde fois.
    « Arrête de te décaper comme ça. » - « C'est pour être sûre ! » - « Mais y a que toi qui es pas sûre Sissi ! Bon, racontes-moi. »
La rouquine avait cette habitude là, comme un tic, de se laver deux fois. Il fallait être sûre que sa peau soit assez nettoyée pour ne pas révéler une quelconque odeur. Cependant, elle ne pouvait pas vraiment lutter contre son corps, du moins pas pendant toute une vie.
    « Je suis trop contente ! Je pensais qu'il n'allait jamais... jamais le faire. Il me trouve jolie et intéressante mais il devait avoir... peur ? » - « Ca s'appelle le déni. » - « Et on a dansé un peu... et il m'a embrassé encore et... »
Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle se perdait dans ses souvenirs, encore chauds, de la veille. Une vague de sérénité et de bien-être passa dans son corps, apaisant son cœur et euphorisant ses pensées.
    « T'as bien joué Vénus. Sur toute la ligne. T'es bien plus subtile que moi, y a pas à dire. »
La vipère ne répondit rien, se contentant d'un sourire victorieux. Oui, enfin, Bastien Barnes, le français énigmatique, était à elle.
    « Mon père va être tellement en colère que ce soit un Sang-de-Bourbe, j'ai hâte ! » Summer enclencha le jet d'eau bruyant au moment où Sianyde prononça le S de ce mot interdit « Sissi, arrête de dire ça ! y a du monde là ! » - « Désolé... Ce n'est pas méchant. Je l'aime moi ce S... Sang-mêlé. » - « T'es trop mignonne, mais essaye de gérer tes mots. Je te rappelles que Sang-de... machin c'est pour les nés-Moldu. » - « Oui mais on les appelle tous comme ça, sans distinction... » Summer soupira « Je sais. Tu penses aller dormir avec quand ? » - « Euh... » Sianyde rougit, gênée « Je... je sais pas... Je m'en sens pas vraiment prête à tout ça... Tu sais qu'il se retrouve... là ou bien par là... »
Elle pointa son bassin du doigt dans un endroit approximatif que Summer lui avait désigné en lui expliquant certaines choses sur les relations de couple, quelques jours plus tôt.
    « Mais nooon putain, c'est pas parce que vous dormez ensemble que vous devez vous envoyer en l'air. » Sianyde mit ses mains sur ses hanches, une moue aux sourcils froncés « Certainement pas miss Parker ! J'ai le vertige je te signale. » - « Comment ça tu... Oh God. » Summer leva les yeux au ciel, désespérée du premier degré de sa meilleur amie. Bastien allait avoir du travail.
Après un rinçage à l'eau claire, en règle, les deux filles se séchèrent et s'habillèrent dans leur uniforme impeccable. Sianyde noua à nouveau le foulard autour de son cou alors que Summer l'accrocha à son bras avec les dents. Pour le même nombre de jours à être utilisé, le sien était beaucoup plus usé.
    « Thomas te manque ? » - « Ouais, c'est rien de le dire. Mais il est un peu comme toi, il peut pas se reposer pendant les vacances d'été. » - « Ce n'est pas toujours facile d'être dans une famille qui attends beaucoup de nous, mais c'est très gratifiant quand on arrive à se dépasser. Moi, je veux juste être la meilleure ! »
Cette détermination beaucoup trop emprunte lorsqu'elle mit son short, fit sourire la métis. Ouais, elle l'espérait.
    « L'avantage maintenant qu'il sait que t'es là, c'est que tu pourras faire équipe avec lui pour les activités. » - « Oh non ! On ne va jamais gagner ! Il va avoir tout le temps envie de m'embrasser ! » - « Ola matelot, pars pas si vite en besogne ! Il a plus d'expérience et donc de retenue que toi je te signale ! Et c'est un compétiteur qui lâche pas l'affaire comme ça. Pour couronner le tout. » - « Yes, maybe, but I am Venus ! »
Summer gloussa avant d'ouvrir la porte de la cabine pour passer à l'étape du coiffage. Et ce ne fut qu'une fois à l'extérieur, les cheveux brossés et prêts à boucler à l'air libre qu'elle murmura, un peu lascive, perdue dans ses songes éveillés :
    « Peux-tu me rappeler comment Il s'appelle déjà ? » - « Mars. »


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Dim 2 Aoû 2020 - 23:12
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30 juin 2020 10H10 ▬ Nant-Ddu Sianyde et Summer se dirigèrent, ensemble, dans le jardin d'été des Parker. La métis était habillée en tenue légère, décidée à prendre le rare soleil qu'il y avait au Pays de Galles. Toutes deux s'installèrent dans le kiosque au bois clair et pendant que l'une cachait sa peau de porcelaine dans une ombre salvatrice, l'autre s'exposa sans aucune protection ne serait-ce que magique.
    « Ne me regarde pas comme ça, je te jure que je n'crains rien ! » - « Je sais. Je t'envie Summer. » - « Arrête de regretter ce que tu n'as pas. Tu es parfaite comme tu es, je ne t'aurai pas préféré autrement et lui non plus. »
A l'évocation de ces trois petites lettres, Sianyde poussa un soupir de désespoir. Le manque était palpable et elle comptait les jours. Mais l'été allait être long car ils n'étaient même pas au mois de juillet.
    « Arrête de te languir Sissi. Je suis sûre qu'il entends tes soupirs depuis Lyon. » - « Peut-être mais c'est... Je suis une idiote. Voilà ce que je suis. » - « Ca c'est du compliment. Tu m'expliques ? »
Sianyde soupira à nouveau et Summer fit claquer sa langue sur son palais pour la stopper dans cette attitude qui l'agaçait.
    « Tu sais, le cauchemar ? » La métis acquiesça, allongée sur son transat « Eh bien... Bastien était là. » Summer ôta ses lunettes de soleil et se tourna pour regarder son amie « Oh ne me regarde pas comme ça ! Je sais qu'il a eut peur ! Mais... je ne voulais pas l'effrayer. » - « Là comment ? Là... là ? » - « Avec le miroir. Je me suis endormie devant. »
Elle se laissa retomber sur le dos, en plein soleil, soufflant devant les bêtises et la maladresse que son amie déclamait haut et fort. Que ne fallait-il pas entendre ?
    « Et donc ? Il ne t'a plus jamais parlé ? » - « Par lettre uniquement. » - « Tu sais Vénus, même si t'es en train de devenir son Monde, il a sa vie en France avec des parents qui comptent sur lui. T'as pensé au fait qu'il était juste occupé ?» - « Je ne suis jamais trop occupée pour lui, c'est impossible qu'il le soit pour moi. » - « Tsss... petite prétentieuse... »
Summer bascula ses jambes sur le côté et se leva de son transat. Elle attrapa son téléphone portable moldu et s'approcha de Sianyde en le lui présentant, pour la première fois.
    « Ça, c'est un bijou de technologie Moldu. Un des meilleurs, avec les caisses. » Sianyde s'imagina que Summer parlait des caisses en bois, certes pratiques mais pas révolutionnaires, et non des voitures à moteur à explosion. Cependant elle ne l'interrompit pas et regarda l'objet. « Bastien a le même. En un peu moins cool, mais c'est parce qu'il est français faut pas lui en vouloir. »
La rouquine fit des gros yeux, outrée de la remarque provocante de son amie, avant de voir cette dernière ricaner.
    « Détends-toi, j'déconne. Bon mais du coup, je peux parler avec lui mais par écrit tu vois. Je vais le faire et il va me répondre attends. »
La sorcière était très très intriguée. Dans une dextérité à toute épreuve, Summer envoya deux messages coup sur coup.



A Bast’, le 30 juin 2020 - 10H34
Salut Cap’, comment ça va au bled ? Je suis avec MJ je lui dis que tu lui fais des bisous 8) ?

A Bast’, le 30 juin 2020 - 10H35
Je vais essayer de lui enseigner comment taper trois mots. Attends toi à un truc à la Snicket.



    « Et ça y est là ? C'est déjà envoyé ? » - « Ouais et tu vas voir, c'est pas un mou d'la gachette. » - « C'est très... impressionnant. » - « Je lui ai dis que t'allais essayé et que ça te faisait pas peur. » Sianyde se redressa « Peur ? Certainement pas ! »
Pendant que Bastien prenait le temps de répondre, elle enseigna à son amie les rudiments. Le clavier, la sonnerie, l'échange instantané de message, les réseaux et tout un tas de concept que Sianyde eut du mal à assimiler. Tout ce qu'elle savait c'était que comme les machines a écrire magiques, si elle tapait sur ce truc, ça allait afficher ce qu'elle voulait et possiblement l'envoyer quelque part où Bastien le lirait. Ca avait quelque chose de très... poétique en fait. Car il était impossible de dire quand et si le correspondant lisait le message. On était dans l'attente, dans l'expectative, tout comme les lettres finalement, en un peu plus rapide. C'était excitant.
    « Tiens, essaye. On a un peu parlé, je lui ai dis que t'allais tester la bête. »
Sianyde se sentit paralysée quand Summer lui ficha l'objet dans les doigts. Elle essaye d'appréhender tout le tactile de l'écran et se mit à le saluer, non sans demander de l'aide à son amie.



A Bast’, le 30 juin 2020 - 11H04
Salutations badigeon



    « OH NON ! Summer regarde ce que ça a envoyé ! La honte... ! Comment on supprime ça ?»
La métis était morte de rire à s'en prendre le ventre et envoya en un temps records un message à Bastien.
    « Et comment tu fais pour taper si vite ?? Donne moi ça ! Je recommence ! » - « Attends... hahaha... attends faut que je te désactive ce truc. »
Elle lui enleva totalement le correcteur orthographique vu la vitesse à laquelle elle tapait, elle ne risquait pas de faire de faute. Alors elle lui laissa à nouveau et la vit écrire longtemps... très longtemps...
    « Le but Sissi, c'est que ce soit court. Donne je vais au moins te le mettre en forme. »
Sianyde lui donna le téléphone et Summer se mit à rendre le pavé un peu plus lisible avant d'envoyer le message de sa belle, non sans un avertissement au préalable.



A Bast’, le 30 juin 2020 - 11H20
Bonjour bel homme, Summer m’a dit que vous faisiez des travaux. Agrandissez-vous votre cottage français ? Je me plait à rêver de l’arpenter un jour ! Je suis avec Summer jusqu’à ma visite officielle chez les De Rauchefant que j’ai hâte d’écourter pour enlever ma robe. J’espère que tu vas bien. Je t’embrasse. Ta Sia.

A Parker, le 30 juin 2020 - 11h25
Pas la peine de mettre autant les formes Sia, tu peux parler comme tu veux, y a rien de formel !


Summer tapait les messages pour elle, car elle était définitivement trop lente mais ça n'empêchait pas à la rouquine d'avoir le palpitant enragé en se disant que derrière ces mots, c'était l'homme qu'elle aimait.
    « Viens on bouge. Je paris que t'as pas manger ? » - « Non et je ne prendrai qu'un milkshake. » - « Fais gaffe tu vas devenir une Moldue. » - « Tant que je peux être la sienne, alors je m'en fiche. »
Summer ricana de la niaiserie de son amie et l'aida à descendre les marches dans sa magnifique robe. Elles sortirent de la propriété pour aller dans le village à quelques pas de là où elle s'arrêtèrent au lieu favoris de la métis.
Dans le restaurant les deux jeunes femmes discutaient avec Bastien. Summer mitraillait son amie de photos et en envoya au français sous la désapprobation de la rouquine, pour le faire rêver. Ce à quoi il répondit quasi instantanément.
La première était un portrait contre le mur de la chambre de Sianyde, une heure plus tôt. Cette dernière avait si peur de la réaction de son amour qu'elle tenait le téléphone de toutes ses forces sans quitter l'écran des yeux. Et pour la première fois depuis le début de son apprentissage, elle l'avait en main quand Bastien répondit. Le téléphone vibra et sous la peur de cet objet de méfiance qui se mit à bouger tout seul, elle le jeta par terre dans un cri de surprise. L'écran s'éclata sur le carrelage.
    « Non mais T'ES MALADE ? » - « Quelle est cette engeance des forces obscures ? Oh Merlin ! J'ai jeté B.B. sur le sol, je suis impardonnable. » - « Non. T'es impardonnable parce que t'as pété mon écran. Il en sait rien lui de l'autre côté mais je vais lui dire combien t'es nouille. » - « Oh non ! Arrête il va se moquer de moi ! » - « Oui, et y a de quoi ! Mon téléphone vibre quand il reçoit quelque chose c'est comme ça. »
Summer exécuta ses dires avant de reformer son écran d'un petit sort très utile.


A Bast’, le 30 juin 2020 - 11H39
ELLE A PÉTÉ MON ECRAN PTN … !!!!!

A Bast’, le 30 juin 2020 - 11H39
Ca a vibré dans ses mains elle l’a jeté par terre elle a eu peur 😒😒 je le répare et elle revient.

A Bast’, le 30 juin 2020 - 11H42
Pardon Bastien je t’ai jeté sur le sol, je m’excuse.

A Parker, le 30 juin 2020 - 11h45
vous êtes infernales toutes les deux 😂


Le caractère léger la fit dédramatiser et Sianyde se mit à rire. Il aimait tous les clichés où elle était dessus. Il aimait comment elle était et ce qu'elle lui disait. Il l'avait invité indirectement chez lui pour venir voir les rénovations quand les travaux seraient finis. Ils ont parlé de la photographie fixe et de la beauté de certaines choses Moldues. Même à travers de simples messages, Sianyde était captivée, se perdant dans la conversation. Il fallut que Summer lui prenne le téléphone pour qu'elle touche à son milkshake. Si au début elle se fit boudeuse, elle abandonna cette attitude pour se laisser raconter quelques dires qu'ils échangeaient encore. Jusqu'à ce que l'heure fatidique ne finisse par arriver.
Sianyde se retrouva à treize heures devant chez les De Rauchefant, flanquée de son père et de sa mère. Sofia n'était pas là, mais elle n'était pas conviée. L'après-midi la plus ennuyeuse du monde avait débuté et Sianyde repensa alors à la technique de grand sorcier Sang-Mêlé de Bastien, le coup dans les parties. Après la brève explication, nécessaire, de Summer, elle se dit que ça devait être particulièrement redoutable. Redoutablement efficace pour la faire sourire sincèrement alors qu'il n'y avait rien de sincère dans sa présence ici. Mais encore une fois, c'était Bastien qui l'animait avec ferveur, comme d'habitude.
Alors peut-être que ça n'allait pas être une si mauvaise après midi... ?

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Lun 3 Aoû 2020 - 10:35
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14 mai 2020 02H50 ▬ Nant-Ddu Eleanore regarda la serviette éponge imbibée de liquide carmin. L'odeur, l'horreur, la douleur, rien n'avait d'importance, juste... elle. Elle, qu'elle tenait entre ses mains, détruite avant même d'arriver.
Assise sur son lit, dans des draps souillés, dans une tenue trop légère pour être exposée à d'autres yeux que celui de son mari, Eleanore ne bougeait plus, statufiée.
    « Je suis désolée. Je vais vous laisser. »
Une jeune femme aux cheveux blonds assez courts ferma son sac en cuir où plusieurs instruments y étaient rangés et se leva. Elle remit le petit couvre-chef blanc et rouge, élégant, de sa fonction de sage-femme sorcière. La mine dépitée mais malgré tout professionnelle, elle sortie de la chambre, fermant la porte sans bruit. Un elfe de maison la raccompagna jusqu'à la sortie.

Ludwig regardait sa femme qui n'arrivait pas à pleurer. La verbe acerbe habituelle de l'homme ne traversa pas ses lèvres, tenues dorénavant closes. Il resta alors debout, face à elle pendant plusieurs minutes après que la doctoresse soit partie. Il ne dit rien, parce qu'il n'y avait rien à dire.
Et finalement, la femme finit par craquer. Elle posa délicatement la serviette à ses pieds, sur le côté, avant de se lever chancelante. Le puissant sorcier tendit les bras vers elle, auxquels elle se rattrapa. Son visage était fendu et sa psyché détruite. Comme si elle pouvait y trouver des réponses, Eleanore sonda le regard dénué d'empathie de son mari.
    « Je... Je l'ai... perdu. »
Ses lèvres tremblèrent alors que, frénétiquement, elle cherchait le soutien de ces années passées, en vain. Ludwig hocha la tête sans expression.
    « ...notre petite... fille... »
A cette simple réalisation, Eleanore se mit à hurler. Un cri déchirant au milieu d'une nuit pluvieuse annonçant une belle mousson pour l'été. Ludwig l'attrapa pour la serrer contre lui alors que les ongles parfaitement entretenus de la rousse agrippèrent la blouse masculine. Le manoir silencieux ne bougea pas sous l'affreuse nouvelle et répercuta, à travers ses couloirs froids et lugubres, le cri d'agonie de la galloise.

Détruite.
Encore une fois.

Là, dans son ventre, avait essayé de vivre une petite âme prête à cueillir tous les délices que sa future naissance aurait pu lui offrir. Une quatrième fille, aussi fabuleuse que les trois premières, s'était battue jusqu'au bout pour survivre, pour ouvrir ses yeux au ciel bleu de ses prochaines journées d'été. Mais la voilà maintenant, à l'état embryonnaire, sur un linge blanc brodée aux initiales de Eleanore Llansawel. Elle en faisait tout juste le cinquième en terme de taille.
Et personne, pas même les guérisseurs les plus chevronnés, avaient pu faire quoi que ce soit pour lui éviter de pleurer sa peine dans les bras de son assassin de mari. Mari qui se servirait de cette perte pour la tenir un peu plus, pour la restreindre, la contraindre et finir de lui ôter le peu d'espoir qui résidait encore en elle.

Lorsqu'il claqua des doigts, deux elfes arrivèrent et d'un index dirigiste, il montra le sang, la charpie et les chiffons, ordonnant le nettoyage immédiat. Rapides et agiles, les laquais s’exécutèrent, débarrassant l'immondice en deux minutes à peine. Temps pendant lequel Eleanore frappa, effondrée, le torse de Ludwig qui la retint par les bras, essayant par un chuchotement de la calmer. Sauf qu'il était inutile d'essayer d'éloigner le chagrin d'une perte aussi amère et elle finit enfin ses sanglots juste contre lui, blottit contre ce torse qui la dégoûtait en temps normal.

Eleanore avait fait une fausse couche. Surement la pire de toute sa vie. L'ultime qui finit d'entailler complètement ce masque déjà complètement fêlé par les années de supplice qu'elle subissait. Et si elle venait de donner une arme démentielle à l'ennemi, elle était trop seule et trop épuisée pour continuer de marcher droit, de front, sans plier.

Mon bébé.
Mon bébé qui a si fort essayé de vivre.
Elizabeth a voulu me réconforter de son absence.
Le trou béant de la poitrine continu de grandir.
Et un jour il m'avalera.
Il m'avalera jusqu'à ce que je décide de ma propre fin.
De rejoindre toutes mes petites filles.
Mes petites filles.
Mes filles.



Mortes.


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Jeu 6 Aoû 2020 - 0:10
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18 juillet 2020 03H42 ▬ Clanyard Bay Sianyde ouvrit les yeux, les gouttes de sueur coulant de ses tempes à ses cheveux. En face d'elle se trouvaient les lattes du lit qui la surplombait, dans lequel dormait Summer. Aucun son n'était sortit de sa bouche mais elle sentait son corps se tordre dans des spasmes infernaux qui contractaient ses cuisses, ses abdominaux ainsi qu'une grande partie de son dos. Ses lèvres laissèrent cependant échapper quelques gémissements de peur alors que son regard cherchait du réconfort. Tout ce qu'elle trouva était la main de sa meilleure amie qui pendait dans le vide. Essuyant la sienne, moite, aux draps poisseux, la rouquine l'attrapa et l'enchevêtrement de leurs doigts calma son cœur. Petit à petit, son rythme diminuait.

Au bout de quelques minutes, Sianyde décida de se lever, murmurant à Summer qu'elle sortait prendre l'air, accompagnant son geste par une caresse dans ses cheveux. Nul besoin qu'elle l'accompagne, elle souhaitait être seule.
La nuit noire était resplendissante. Son voile sombre enveloppa la belle poupée qui se dirigea machinalement vers un banc fait dans un tronc d'arbre, où elle pouvait voir le ciel dégagé. Les étoiles lui souriaient, scintillant de ravissement par cette visite inespérée. Au delà de ce voile mystique, Sianyde pensait à Bastien, qui devait se trouver chez lui, dormant profondément. Elle aussi aimerait dormir profondément. S'appuyant au petit dossier, elle laissa sa tête tomber en arrière, se perdant dans la contemplation des belles comètes, en repensant au cauchemar. Pourquoi était-ce le même qui revenait ? Pourquoi chez elle, dans sa court arrière ? Pourquoi elle ne pouvait pas lutter ? Pourquoi c'était toujours la même fin inéluctable qui lui procurait la même sensation d'abandon et de détresse ? Pourquoi ne se remettait-elle donc pas de ce qu'elle ne comprenait pas ?

Accompagnant alors ses amies nocturnes, ce furent les perles silencieuses qui brillèrent, chaque étoile venant s'y refléter dedans avec curiosité. Comment se faisait-il que l'une des leurs étaient si basse sur la terre ferme ?

Sianyde caressa son ventre par dessus son pyjama, comme pour se donner du courage et un peu de réconfort. Elle finit par entourer ses côtes de ses bras, restant comme ça un moment.

Il n'y avait rien à faire, il fallait qu'elle subisse. Sans aucun répit, il fallait qu'elle paye pour avoir fait preuve d'autant de négligence. Les gens stupides comme elle, qui perdaient leur temps et leur énergie comme elle le faisait, n'avaient pas leur place dans ce bas monde. Elle n'était pas digne d'être une Llansawel et encore moins une B...
Ses mains vinrent frotter son visage, étalant l'eau saline qui asséchait sa peau. Comment pouvait-elle penser qu'elle serait, un jour, digne de lui ? Comment, après tout ça, pouvait-elle encore espérer qu'il s'intéresse réellement à elle ? C'était tout bonnement impensable.
Impossible.
Cruel.
Sans raison.
Mérité.
Bien fait.

Ca s'appelait : la sélection naturelle. Et on ne l'avait pas sélectionner pour faire partit des meilleurs.

Sianyde souffla. Ce n'était pas son genre de s’apitoyer sur son sort. Elle ne l'avait jamais fait et ne commencerait pas aujourd'hui. Il allait falloir qu'elle redouble de courage, de volonté, d'ardeur, de résilience pour être digne de tous ses amis et surtout, de deux d'entres eux. Les deux hommes de sa vie qui hantaient son esprit à deux niveaux différents mais non moins aussi haut l'un que l'autre.

Du bout de sa baguette elle fit apparaître une petite flamme qui dansait devant elle, au gré du vent, sans s'éteindre. La contemplation d'un mouvement hypnotique, voilà ce qu'il lui fallait. Les bougies l'aidaient en temps normal mais ici, il n'y en avait pas. Alors elle trouva une solution de secours.

Ses pensées dérivèrent. Elle se rappela de sa mère plus jeune, d'Elizabeth également, de leurs voisins, de certaines de leurs connaissances, du manoir, de leurs voyages... Tant de souvenirs qu'elle chérissait mais qu'elle oubliait de plus en plus comme s'il appartenait à quelqu'un d'autre. A une vie qui n'était pas la sienne. Elle se rappelait se marteler pour étudier, être un modèle dans tout ce qu'elle entreprenait, rendre fier son père et par extension sa mère, ne jamais céder. Et quand elle se reposait, elle chutait dans un sommeil de plomb, exténuée.
Comme une révélation, une pensée la percuta : et si elle s'en demandait trop ? Si elle était trop dure avec elle-même ?
Summer l'avait toujours encouragé, elle lui avait toujours dit qu'il fallait qu'elle se ménage, qu'elle pense à elle, qu'elle pense à s'aimer. Summer avait toujours été l'ange à la voix et à la raison positive dans sa vie. Summer s'était toujours soucié d'elle et c'était la seule. Du moins avant ces derniers mois où une autre personne était venue l'accompagner sur ce long chemin.
Sianyde avait besoin de repos mental. Ce lâcher prise bénéfique, plus que nécessaire, qui lui permettrait de se recentrer et de ne pas se tuer dans des exagérations infernales. Elle se poussait toute seule à bout car au fond, personne n'attendait autant d'elle.
La rouquine soupira, harassée. Elle frotta son front maintenant sec, éteignant sa flamme pour revoir les étoiles. Trop dure. Elle était trop dure. Elle s'en infligeait beaucoup plus que ce qu'elle était capable d'endurer. Comment cela se faisait-il qu'elle était aussi incapable d'endurer autant alors ? Peut être que la question était là ?
Ou peut être pas.
Le cercle vicieux ne s'arrêterait jamais, il fallait qu'elle le brise ou, tout du moins, qu'on le brise pour elle.

Même au camp elle n'était pas sereine. Elle ne savait pas se reposer, elle ne savait pas dormir, elle ne savait que s'en vouloir d'avoir été et d'être aussi faible.
Sianyde s'énerva, grognant légèrement en se levant. Elle marcha autour de l'aire où elle était avant de se calmer par la froideur du vent qui soufflait.

Il fallait qu'elle retourne se coucher.

En rentrant dans le dortoir, elle secoua un peu Summer.
Summer. J'ai besoin de toi.
Et la métis comprit, sans même se réveiller totalement. Elle descendit de son perchoir dangereusement pour se recoucher contre son amie, lovée contre elle, dans ce lit trop petit mais où elles contenaient toutes les deux, serrées l'une contre l'autre. Et jusqu'au petit matin, plus rien ne les réveilla, ni l'une, ni l'autre.


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Mar 11 Aoû 2020 - 19:38
Sianyde Llansawel
- Fondatrice -
Sport/jeux
III - Professionelle
Sianyde Llansawel
Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Célibataire
My baby shot me down

DC : Waclaw H. Tuszynski // Elizabeth B. Abberline
© : Avatar/Crackship/Signature : moi

Carte du sorcier
Malle à Objets:
Baguette:
Et aussi:

25 juillet 2020 02H15 ▬ Clanyard Bay

Let's go back,
Back to the beginning
Back to when the Earth, the Sun, the stars was aligned

Sianyde courrait. Mais Sianyde courrait lentement à travers les feuillages bas des arbres qui bordaient le chemin. Ses cheveux roux, complètement lâches, sautaient dans son dos, imprégnant ce mouvement répétitif. Elle expulsa un léger rire joueur qui résonna à travers le bois, avant de s'engouffrer dans les fourrés, quittant le sentier sur lequel elle avançait. Avant de disparaître dans la végétation, elle se retourna pour voir où il était. Et elle le vit. Lui, à plusieurs dizaines de mètres, sa stature trahissant sa confiance, ses mains dans les poches et un sourire espiègle collé au visage. C'était lui. C'était lui l'homme charismatique qui l'avait séduite dès le premier regard. C'était avec lui qu'elle jouait innocemment, attendant que les râles de la tension qu'elle lui faisait endurer, ne viennent la posséder entièrement. Et ça elle le ressentait même sans le comprendre, par ses incisives qui venaient pincer sa lèvre inférieure, ces dernières étant impatientes de goûter à d'autres horizons.

C'était flou et tout était chatoyant autour d'elle. Les couleurs, le son, les odeurs... L'atmosphère était enivrante. Ses pas se succédèrent dans cette forêt vierge, l'emmenant dans une clairière qui ressemblait trait pour trait à celle où elle l 'avait défié. Contournant un buisson elle pu enfin relever la tête pour regarder devant elle, sans s'effrayer de trébucher sur une racine noueuse.
En face d'elle, Mars.
Il était là.
Juste là.
Dans la même position que tout à l'heure.
Il avait une chemise blanche dont les boutons du haut avait sauté, sans cravate -étrangement- et son pantalon noir, le même qu'il portait au bal. Ses manches étaient négligemment remontées, laissant entrevoir une montre et des avant-bras tendus. La sulfureuse le regarda, se cambrant inconsciemment lorsqu'elle mit une main sur sa hanche. Elle voulait le faire venir, qu'il vienne, la pourchasse s'il le fallait mais qu'à la fin, il tombe dans ses filets. Dans sa petite tête qui ne pensait qu'à lui, elle eut le doux souvenir du costume luxueux dans lequel il était lors de la soirée d'avril. Elle avait découvert Mars en tenue d'apparat et il l'avait faite tombée pour lui d'un simple bras autour de la taille. Elle qui ne voulait avoir ni loi, ni maître, qui se battait pour son indépendance, était rendue complètement addict à son soldat.
Elle l'aimait... Elle l'aimait plus que tout au monde. C'était son monde et celui des autres pouvait bien s'arrêter de tourner, ça n'avait aucune forme d'importance.

Dans sa petite robe innocente à fleurs et s'arrêtant aux genoux, la belle rouquine s'avança, essoufflée. Oui, elle avait les poumons qui lui demandaient un peu de répit alors que le cœur était à la fête. Elle eut à peine le temps de baisser les yeux pour voir où elle marchait, qu'elle se retrouva, le souffle court, plaquée contre un arbre centenaire.

Regardant Bastien dans les yeux, elle exhala un souffle magmatique. Ses bras le long du corps, ses ongles griffèrent l'écorce, pour se retenir de tomber, ployant sous le poids de son propre désir. Sianyde sentait sa poitrine monter et descendre sous ses halètements, contre le torse chemisé du brun, dans une sensation nouvelle et particulièrement plaisante. Les filins cuivrés de sa chevelure venaient se répandre contre son buste et sur ses épaules mais, l'encageant de son corps, il vint dégager sa peau diaphane d'une caresse sur son cou. Elle déglutit alors que ses yeux, plein d'amour, ne cessaient de regarder le visage de son aimé. L'éclat noisette avait changé tout comme cette fois-là sur le banc devant le feu de camp éteint. Il ne la regardait plus. Il la dévorait. Elle était à lui, d'un seul regard. Quand ses iris vinrent décrire sa gorge, puis la naissance de ses seins, l'adolescente pouvait y sentir le toucher brûlant de ses grandes mains qui, en réalité, n'avaient bougé. Elle se sentait mise à nue, persuadée qu'il voyait au travers du tissu. Et elle la vit. Cette expression de satisfaction mêlant désir et préméditation d'un acte, dont il savourait l'application. Bastien se lécha les lèvres en détaillant le prochain plat qu'il dégusterait. Et ça rendit à Sianyde la déglutition de plus en plus difficile.

Les doigts ravageurs vinrent glisser sur la chute de reins féminine et diablement tentatrice, impulsant un rapprochement de bassin. La Serpentard quitta son arbre et vint se rattraper à lui alors qu'il se pliait sur elle pour venir embrasser son cou. L'espace d'un instant elle eut la frayeur que la tignasse ne change drastiquement de couleur, arborant des teintes plus blés, mais rien ne vint. Celui qui goûtait à sa peau de lait aussi voracement qu'un affamé, n'était autre que le plus fidèle de ses soldats.
Il la vénérait.
Elle tomba en adoration devant lui.
Mars désirait Vénus.
Chaque pore de la peau de l'homme scandait un seul et unique nom.

La déesse soufflait autant qu'elle souffrait. Ses râles étaient incandescents, son corps complètement soumis à l'emprise de l'homme et cette bouche de pécheresse ne cessait de laisser échapper des gémissements, incitant la bête en face d'elle à aller plus loin. Il était épris et complètement fou d'elle. Tout ce qui la composait le mettait dans un état de transe immuable qui ne faisait qu'attiser son désir à elle. Plus elle le sentait avide, plus son bassin jubilait d'une scandaleuse satisfaction, que la jeune fille sentait ramper au cœur de ses chairs. Comme pour lui donner raison, Bastien fourragea dans ses cheveux, respirant bruyamment leur odeur, alors qu'elle essayait d'avaler l'air qu'il lui manquait. Sianyde était en train de fondre entre ses doigts. Ces derniers, frénétiques, se saisirent de ses cuisses pour les plier et ainsi, la coller à lui, l'emmenant à sa hauteur. Comme un réflexe venu de nulle part, la vipère s'enroula autour de ses hanches anguleuses, alors que ses mains vinrent agripper ses bras avec envie, constatant combien les muscles ciselés du français étaient gonflés. Elle en apprécia leur dureté, sans réellement savoir pourquoi et elle se mit à caresser langoureusement cette tension dans des allers-retours lascifs. Au creux de son oreille, elle entendit enfin sa voix. Ce ton là, elle ne l'avait presque jamais entendu. Il était rauque, chargé d'un désir qui anémiait totalement sa tête brune et il lui demandait autant qu'il la suppliait, d'arrêter de le tourmenter par ses gémissements, d'arrêter de le rendre fou par la langueur de son corps et, en même temps, de continuer à lui montrer combien elle avait envie de lui.

Alors qu'elle sentait des doigts remonter le long de son échine, sous sa robe, elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune pudeur. Dans ses songes, cette petite tunique en coton se contentait de cacher sa beauté mais une fois remontée et son bassin collé à celui du brun, elle comprit qu'elle était à même la peau, sans barrière de tissu qui venait cacher sa jolie rousseur. Sianyde n'eut pas le temps, ni même l'envie de s'en offusquer, prise de court par un tremblement violent sous leurs pieds.
Ils chutèrent.
Et dans leur chute, la nuit tomba avec eux.
Les amants étaient dorénavant sous une voûte stellaire magnifique, sans un nuage pour les épier. Les étoiles avaient la pleine vue sur leur personne. La belle sorcière se retrouva malgré elle assise sur Bastien, comme cette fois-là lors d'un certain Jambencoton mais toujours dans la clairière. Sauf qu'en réalité, tout était différent. L'amour, le désir, la tension et son regard. Il la voulait plus que tout au monde. Elle, elle le cherchait. Comme elle l'avait cherché en louvoyant incessamment contre lui, sur le banc en bois du camp. Elle comprenait que la dureté de son corps d'homme, dans ce lit où elle l'avait surpris, n'était peut-être pas forcément si habituel que ça. Et juste là, contre elle, elle ressentit ce qu'elle avait perçu un peu plus tôt cette nuit-là. Ce désir de vouloir épouser parfaitement les angles de ce corps de pierre, dans toute sa féminité, quelque soit la position dans laquelle ils étaient. Elle se gargarisa de ce sentiment de satisfaction, penchant la tête en arrière, s'offrant à lui, alors qu'elle sentait que l'intégralité du désir de l'homme se trouvait là, au milieu de son corps. Ce point dur comme le roc, sur lequel elle était assise, cambrée vers l'avant en se retenant chastement de ses mains, sur le bas de son torse.
Sianyde oublia de penser, de réfléchir. Le mental avait complètement laissé la place à l'instinct primitif et au laisser-aller de son corps gonflé. Elle entendait les prières de Mars, suppliant que ses divines hanches viennent le torturer de leur mouvement doux et lascif. Dans un premier temps l'homme ne bougea pas, la regardant s'émouvoir du plaisir qu'elle ressentait dans ce simple contact, dont le tissu noir empêchait l'entière complétion.
Elle le torturait.
Il se torturait.
Elle souffrait, les joues rosies par cette sensation nouvelle qu'elle ressentit pour la première fois dans son bas-ventre. Qu'est ce que c'était ? C'était... c'était comme si le feu s'était intensifié et que ses flammes avaient changé, devenant bleues et plus brûlantes encore. Bastien finit par se redresser, l'entourant de ses bras. Aucun des deux n'ôta ses habits car même si Sianyde suggérait et fantasmait chaque situation en duo, elle ne savait rien de plus. Elle collait maladroitement des passages de leurs derniers jours où ils avaient failli s'abandonner l'un à l'autre, pour les enjoliver et les rêver. Elle en voulait plus... tellement plus... elle avait l'impression de ne pas être complète avec cette... barrière qu'elle s'imposait malgré elle. Pourtant, ses râles, ses gémissements, son plaisir, rien ne diminuait au contraire. Elle alimentait de cette langueur cette situation, sans cesser ses vas et viens infernaux qui projetaient son amant dans une souffrance et un plaisir terrible. Les sons rauques qui sortaient de sa gorge, dont elle voyait la pomme d'Adam tressauter, ne calmaient pas son excitation. Elle en voulait plus, plus de rythme, plus appuyé sur lui encore, comme si elle voulait fusionner. Et elle sentait quelque chose, au fond d'elle. Comme si elle avait gravit une montagne pendant des jours sans rien voir à l'horizon et qu'enfin, elle arrivait au sommet. Un puits de lave se forma si bas, prêt à remonter le long de son corps en ligne droite, alors que dans la clairière, ses couinements raisonnaient si fort.
    « ..si ! HO SISSI ! Arrête là... j'arrive pas à dormir ! » - « Hum ? »
Sa main touchant presque la pointe du roc alors que ses pieds étaient enfoncés dans la neige, Sianyde vit sa quête annulée. Un coup de vent et elle tomba en arrière, dégringolant jusqu'au pied du monstre de pierre.
Coupée. On l'avait coupé en plein rêve, avant l'apogée de tout cet amour qui la submergeait comme un torrent de lave dans son bassin.
Stoppée net. En pleine course.
Dans son lit de vacances, elle était haletante, les joues rouges. Elle du souffler et se calmer avant de pouvoir prétendre à poursuivre son sommeil qui, soyons-en sûr, ne revint pas immédiatement.

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