Bonbon de nuit || Ft Teddhiya

C'était flou. Brumeux. Comme si le Brouillard n'avait jamais disparu au final. Peut-être était-ce ça ? Après tout, Teddy Lupin ne s'en rappelait pas. La conscience avait court-circuité, laissant le sorcier répondre aux ordres des autorités de la mission avec automatisme. Une parfaite petite marionnette mais dans le camps opposé à Ch'toth. Et qui avait aidé à mettre fin à la tourmente. Disait-on. Comment un gamin avait pu faire ça ? Comment un gamin entouré de d'autres gamins -mais avec bien plus la tête sur les épaules- avaient-ils pu s'occuper d'un tel démon ? Même en partie. Etait-ce vraiment fini ? C'était ce qu'on lui disait. Avec des sourires. Avec de la fatigue aussi. Mais avec conviction, avec une joie certaine, ayant besoin d'énergie pour briller plus. Mais c'était là. Tout comme Teddy. Il était encore là. Sauf qu'il ne brillait plus.

Assis dans une chambre d'hopital parmi d'autres, entouré par d'innombrables autres pièces, par d'innombrables autres patients, les minutes semblaient s'amuser à se liquider doucement dans le sablier du temps. Jouant avec les nerfs de chaque personne. Faisant toujours plus serrer les rebords de son lit alors que ses jambes ne cherchaient même pas à combler l'attente. Le teint morne, le regard vide, le coeur semblant avoir arrêté son oeuvre tant il ne se faisait plus entendre comme là-bas. Le cauchemar était fini. Alors pourquoi ça semblait continuer ? Avec cette impression de trou béant en lui, de vide total. De ne plus rien ressentir. Pas même les quelques blessures qui avaient failli le terrasser. Plus de muscles douloureux et engourdis par le coup de foudre. Plus d'avant-bras le lançant sous les crocs acérés d'une créature des enfers. Plus cette brulante sensation dans son oeil ou cette brulure traversant joue et arcade. Anesthésié. Par une potion de premiers secours en attendant qu'un médicomage ne passe par la case Lupin. Et si ça n'était pas ça, c'était l'adrénaline, sûrement. Ou la sensation de mort imminente qu'il sentait planer juste au dessus de lui. Lui murmurant à quel point il était inutile. Faible. Un poids. Pour beaucoup de monde.

Le regard terne se releva sur le couloir à travers l'encadrement de sa porte ouverte. Il y avait plus urgent que lui. Plus inquiétant. Et il y avait des enfants. Qui pleuraient. Des personnes qui cherchaient leurs portés disparus. Des inconnus dans de sales états. Par Merlin, qu'est-ce qu'il faisait encore là ? Il était risible.

Arrivé à quelques rues de son chez-lui moldu avec l'aide d'un sorcier engagé pour transplaner des ex-patients de Sainte Mangouste, les pas le séparant de sa porte n'avaient jamais semblés si compliqués. Mais le black-out l'aidait à passer d'un endroit à un autre. D'une rue à un couloir. D'un couloir à son appartement. De son pas de porte à son lit sans avoir aucun souvenir de s'être débarrassé de ses vêtements recouverts de sang. Tout ce qu'il voulait était être seul. Et se sentir partir. S'oublier. Perdre le peu de conscience qui lui était revenu depuis son réveil dans cette chambre qui avait du voir bien des vies disparaitre.

Dommage que l'inconscient voulait se venger de la fuite mentale. Lui faisant vivre ce qu'il avait raté, inventant de nombreux passages, fusionnant vérité et mensonge, mélangeant là-bas et ailleurs. Pincée de proches non présents dans le véritable souvenir arborant des masques aux museaux écarlates et aux rires jappant. Le corps extérieur du rêve ne bougeait pas. Il ne tremblait plus. Aucun soubresaut malgré les traumatismes à fourrure qui lui courraient après, qui retenaient le professeur qui essayait de partir de ce cauchemar. Les flammes s'invitaient au bal des horreurs. Elles s'intensifiaient, elles l'entouraient, se faisant obstacle de plus dans cette course contre le grand méchant loup. Dans cette chassée où il était le bête à abattre.

Le corps chutant, les mains grattant le sol pour se relever avant de sentir leur souffle dans son cou. Impossible de se reprendre sa fuite. Il était fini. Il était cerné. Le corps se retourna pourtant dans la précipitation, dans une dernière volonté de voir son bourreau. La colonne vertébrale se retourna, se collant contre l'arbre apparu de nul part. Les yeux se relevèrent, fonctionnant parfaitement tous les deux, se plantant sur une main en flamme. Impossible de détourner le regard du membre le caressant avec douceur, laissant frôler ses flammèches près de son orbite. Teddy attendait la douleur frappante d'une brûlure mais ce ne fut qu'une simple pression.

Les paupières clignèrent sous la sensation s'échappant de son rêve, rejoignant la réalité. C'était doux. Lent. Chaud. Vivant. Le minois morbide pivota lentement, l'arrière du crane roulant sur l'edredon, les perles argentées roulèrent sur El'le.

" 'Lhiya..?"

Pointe d'interrogation dans la voix faible arrivant tout juste à aligner deux syllabes. La gorge sèche le rappelait à la réalité. Les douleurs se réveillant aussi, faisant grimacer les traits de son visage dans une plainte silencieuse.
Compliqué de se situer dans l'espace temps pour le professeur ensommeilé et endolori. Les neurones avec les bons messages fuyaient encore, le laissant autant dans un flou que la vision que lui offrait son oeil sain. Pourtant, il l'avait reconnu. A ses formes. A son odeur.

"Tout va bien..?"

Question basse, si basse, mélange de murmure et de douleur, message d'inquiétude tout en douceur. Ses doigts vinrent recueillir les curieuses s'échappant sur une zone douloureuse, l'en extirpant mais sans les relâcher. Les resserrant même. A la simple idée que, si elle était ici... C'était qu'elle avait survécu à tout ça. Il en bénissa Merlin alors que le drap glissa le long de son torse qui parvint difficilement à se relever sous les courbatures qui surgissaient. Alors que la main d'Elhiya était lâchée pour kidnapper plus, laissant ses bras envelopper le buste et la tête blonde qui lui importait tant, pour la serrer contre lui. Juste un peu. Il en avait besoin comme en témoignait le coeur soudainement palpitant, ne demandant qu'à revivre. Juste à travers une étreinte... Juste une...

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Bonbon de nuit || Ft Teddhiya

Les muscles endoloris se refermaient avec autant de douceur que de poigne désireuse de la sentir contre lui, toujours plus, toujours plus longtemps. Pour se rassurer. Pour se réveiller. Pour profiter outre mesure de ce contact trop chargé en sentiment pour être né plus qu'une fois, ne se créant que dans cet instant. Car trop dangereux. Trop dévoileur. De ses millions de battements de coeur supplémentaires qu'Elle avait fait naitre en lui depuis leur rencontre. Du moment ou elle avait posé cette main maternelle sur sa joue à ce speed-dating, en passant par leur premier baiser, puis le deuxième. Mais aussi à travers chaque acte dans lequel se retrouvaient ces deux âmes attirées contre leur volonté. Jamais de la même manière en même temps. Ressemblant tantôt à un béguin stupide pour l'un. Tantôt à une attirance maternelle pour l'autre. Passant d'une proposition amoureuse à une relation amicale semblant fade. Glissant dans les méandres de la manipulation pour tirer un esprit envouté par une Beauté Autre. Les coeurs s'étaient rataient plusieurs fois. Les corps s'étaient attirés plus d'une fois. Toujours dans un décalage amusant pour le Temps. C'était arrivé trop de fois. Et ç'en était sûrement assez.

Le minois aurait voulu s'abaisser et cacher son nez dans le creu de son cou, cherchant du réconfort, de la maternité. Cherchant un nid où s'abriter. Dénichant une chaleur qui aurait pu assécher l'humidité de ses yeux, les pleurs de son coeur. Désireux de trouver cette âme qui avait voulu se faire plus d'une fois mère à son égard, profitant d'une vingtaine d'années supplémentaire pour ignorer les joues rougies par ce coeur trop vif. Il aurait pu s'y abandonner, finalement, après avoir tant refusé. La faiblesse étranglait le professeur transi par une peur datant de trop d'heures, même si encore bel et bien encrée en lui. Il avait besoin de respirer, de retrouver cette âme berçante. Mais encore une fois, mauvais timing. Les dernières heures passées auprès d'Elhiya avaient dévoilé, dans une absence de double décennie gênante, une attirance de sa part. A Elle. Vers Lui. C'était incompréhensible. Pourtant Teddy l'entendait. Il la voyait. L'avait repoussé. Pour un statut dont il était fier. Pour des responsabilités. Envers un loup qui s'était retourné contre lui, après n'avoir fait que montrer les dents jusqu'à présent, de sa bouille angélique. Envers un gamin provenant de la chaire désirée qu'il serrait contre lui.

Tu as du en chasser un loup.

Le minois non abaissé laissait son regard se perdre dans le dos d'Elhiya. Il n'y avait pas eu de loup. Pas de bête sauvage. Pas d'attaque. Il n'y avait pas eu d'enfant. Il n'y avait jamais eu de progéniture lui dictant de reculer. La barrière se faisait kidnapper par la volupté du Déni. Il en avait marre pour l'oisillon. L'Inconscience venait récupérer des affaires prenant trop de place chez Conscience. Tout comme il l'avait fait dans le brouillard, privant de son esprit les derniers instants de Ch'toht pour son bien, pour ne pas encombrer. Privant de son esprit les traits mutins aux épis de blé subitement apparus parmi les combattants. Ceux ayant changé de camps. C'était mieux comme ça. Pas besoin de tout ce poids alourdissant les plumes déjà fragiles de celui qui avait l'âge de déployer ses ailes. Depuis si longtemps.

L'index taquin avait été léger dans le tactile. Mais le Lupin en gardait encore la trace alors même que l'empreinte se faisait écraser entre les deux torses brûlants. Il en sentait encore tout la puissance, toute la volonté que de faire tomber l'oiseau du nid. Que de le voir prendre son envol. Elle profitait, de le voir enfin se rapprocher du rebord, se rapprochant du vice qu'était la vie d'adulte. L'accompagnant à sa manière, l'incitant, l'attirant à sauter. Elhiya ne s'en cachait même plus. De ses mots découlaient le désir ardent, qu'elle continuait de seulement proposer. Juste quelques secondes innocentes. Le temps de murmurer à son tour son prénom. Le temps de succomber à l'appel de sa peau. Peu de temps.

L'étreinte était née d'une envie de réconfort maternel.

Mais au final, ni l'une ni l'autre ne voulaient retourner sur ce registre, glissant sur un tout autre.

Les vingts années envolées d'une conscience, les règles de bien-séances envolées d'une autre. Le mélange des deux esprits allégés voulait dégager cette barrière stupide, bien trop innocente pour les deux âmes brulantes l'une pour l'autre.

Et il avait fallut frôler la mort pour Ça ?

Pour frémir sans vouloir retenir ce soupir extirpé d'un collier de baisers naissant sur son épiderme ?

Pour sentir les corps s'éloigner, pour mieux plonger les perles les unes dans les autres, sans avorter le contact visuel dans une timidité d'adolescent ?

Bêtise d'attente, n'ayant fait que repousser ce qui était fait pour naitre.

Même Si Elhiya semblait encore tenter l'effort de retenue après cette première bavure tentatrice. Après avoir eu le soupir murmuré tout près de son oreille, secret se dévoilant enfin dans une liberté encore compliquée à accepter. Mais les ailes se déployaient, les bras relachaient le corps couvé pour mieux accuser l'envol de l'Envie partagée. La réception du baiser nouveau de la journée, rallongeant le mutisme du pseudo ainé, était meilleure que la veille. Sans abandon cette fois. Les prunelles restèrent témoins du Désir de la Déesse qui usait de ses lèvres aussi bien dans une douce attaque que dans une tentative d'abréger tout ça aussitôt après.

La paix proposée pour les poitrines battantes était risible, transpirant le faux. Semblant prier l'autre de se faire coupable de la bêtise désirée par les deux. Liant leurs fronts comme deux mains dans la prière hypocrite. Usant d'un index voulant supprimer une preuve encrée sur la lèvre orpheline. Qui accepta toute la responsabilité en fondant enfin sur ses consoeurs après des mots si peu motivés à l'idée de repousser l'inévitable pourtant tant de fois abrogé.

"Fais le."

Jusqu'à maintenant.

Dans une envie attisante, brûlante. Dans une pression gourmande, dévorante. Dans un instant ou plus rien n'empêchait les deux adultes d'exprimer leur passion commune pour l'autre. Seule l'envie de ne pas brûler d'étapes ralentissait l'évolution de la progression chez Teddy. Dans le besoin de profiter de chaque seconde, de chaque acte, pour le comprendre, pour le savourer, pour le sentir exister. Pour oublier tout le reste. Tout ce n'étant pas en rapport avec Elle. Extrémités de ses doigts se posant à la base de son cou pour mieux glisser dans sa nuque, les pouces s'octroyant la liberté de se nicher, eux, dans le creux de ses joues tout en approfondissant le baiser, le rendant plus adulte, moins chaste. Allant chercher de la sienne la langue qui n'avait cessé de se montrer impatiente sur les rebords de ses lippes rosées. Éternisant l'instant, le voulant le faire sans fin. L'exprimant à travers une main fuyante bien trop rapidement son visage pour s'accrocher à sa taille. Incitation à son corps à venir chevaucher le sien, par dessus le drap. A passer l'une de ses jambes de l'autre côté de son corps. Perdant le rythme de la complicité langoureuse à travers un gémissement sous l'effort douloureux. Ramenant les lèvres à se détacher, les iris à se retrouver, le Temps à reprendre son droit dans leur existence commune.

"Faisons-là Nôtre." Combat mental contre les signaux du corps face à l'agression d'un feu brouillard. Tentative de fuir toute trace de cette dernière, se préférant se perdre en Elle et Elle seule. Préférant se concentrer sur le bouillonnement exaltant prenant place en son bas ventre, voulant se soigner avec, voulant s'y noyer. Se concentrant sur ce que les traits féminins dictaient du désir qui la consumaient Elle aussi. C'en était grisant que de voir l'existence de ce parallèle, inédit. Incitant cinq curieuses à se nicher entre la cuisse et le mollet féminin repliés, remontant vers la rondeur du fessier. Faisant pression contrôlée sur le début du rebond, s'implantant dans sa chaire. Laissant leurs lèvres fulminer de l'éloignement indésirable, même s'il n'était que d'une poignée de millimètres fébriles dans cet instant. Laissant à l'autre aventureuse le rôle de presser leurs bassins l'un contre l'autre en se nichant dans le creux de son dos. Laissant à Elhiya le choix que de poursuivre à son tour face à la réponse quémandée, celle qu'elle avait enfin obtenue. Faites qu'Elle ne parte pas. Qu'Elle ne tente pas de recréer le déséquilibre dérangeant de leur existence décalée. Les prunelles hétérochromes tremblèrent au coeur de ses consoeurs, derrière des paupières entrouvertes dont la seule peur semblait de se refermer. Et de la voir disparaitre. Glisser hors de ses poignes suppliantes de plus d'Elle.

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Bonbon de nuit || Ft Teddhiya

L'oisillon aurait rougi de cette phrase stupidement guimauve. Faisons-là Nôtre. Le nouveau Teddy, lui, voulait juste vivre enfin cette liberté qu'il s'accordait. Ce moment tant attendu, rêvé (contre son gré), qui l'avait frôlé si intensement dans la réalité. Seulement depuis la veille, mais d'une ampleur beaucoup trop affriolante étant donné les efforts que faisait Elhiya depuis son arrivée. Il avait tenu. Jusqu'à manquer de disparaitre. Lui aurait-il manqué ? Se serait-elle aperçue que ses -très certainement- nombreuses visites auraient étrangement été toutes à court d'hote pour l'accueillir ? De bras pour l'enlacer ? L'homme sur le lit restait Teddy malgré l'envol d'un interdit lourd. Les doutes ne s'étaient pas tous désagrégés. L'impression de n'exister pour personne non plus. De ne compter pour plus aucune personne sur terre. C'était trop perfide pour que le garçon ne se déleste de questions si lourdes. Alors ses yeux restaient plantés sur Elle. Essayant de comprendre ce qu'il se passait derrière ses yeux gourmands. Pour comprendre ce qu'il se tramait dans cette poitrine s'écrasant contre lui. Même s'il aurait voulu s'abandonner entièrement à Elle, tout simplement, sans rien de plus. Sans questionnement idiot. Sans cette peur qu'elle ne le laisse maintenant qu'une même longueur d'onde les avaient fait se rejoindre et nager dans le même désir. Peut-être n'était-il plus si intéressant en perdant son rôle de souris en fuite face à la féline ? Peut-être perdrait-il le peu qui le rendait intéressant ? Mais... C'était Elhiya, n'est-ce pas ? Ça n'était pas un jeu ? Peu importait. Au final, que ça le soit ou non, Elhiya demeurait Reine.

Son corps restait figé, mains envieuses, fébriles mais peureuses, cramponnées à ses membres, n'exerçant pas plus ou moins de pression. Seule Elle jouait encore, semblant offrir une réponse à son interrogation mais certainement pas à sa peur dans ses mouvements aguichants. Mais après tout, à quoi bon se poser ce genre de questions stupides alors qu'il pouvait se perdre quelques instants avec celle qui ravissait son coeur depuis tant ? Si elle ne fuyait pas ? Après tout... Il s'en occuperait après, de savoir si son coeur allait être à nouveau amoché par la Belle qui n'avait d'ailleurs rien à faire de si poussé pour lui faire tourner la tête. Sa chevelure tombant en cascade lui rappela la grâce de l'Elhiya connue d'une toute autre période, destabilisant l'arithmie, ne prêtant attention plus qu'à ses traits dans lesquels il voulait la retrouver. Celle qui l'avait rendu amoureux, celle qui l'avait ramené dans son adolescence par un béguin naissant puis s'enflammant de trop. Retour à la réalité par un torse aussi docile que faible s'allongeant, lui arrachant une morsure dans l'intérieur de la lèvre sous la surprise et la courbature résidant à nouveau sur drap et coussin. Le regard se plissa d'interrogation avant de ressentir le soin apporté par des mains douées de médicomagie. Le souffle s'interrompit avant de reprendre bien vite... Pour un nouvel arrêt bien rapide sous la scène qui se jouait sous ses yeux. Sur lui. Spectateur d'une scène qu'il n'avait que peu joué ou observé dans son passé si lointain aux côtés d'une blonde que l'adolescence n'avait pas encore aussi bien formée qu'Elle à l'époque. La grattitude se faisant bloquer, lui-même dans une délicieuse merci, l'instant semblait lent. Tout comme la libération de ses formes sous l'ancienne emprise de boutons. Capable de le faire mourir d'asphyxie s'il ne se dépêcha pas de laisser sortir le souffle prisonnier en lui puis de le reprendre. De le relancer. En rythme avec ses gestes. Teddy se coordonnait à sa Muse enivrante dont il voulait bien vite retrouver lèvres et poitrine de soie contre lui.

L'oisillon en était presque devenue poupée de chiffon si l'autre buste ne s'était pas penché, attirant les exploratrices masculines à d'abord frôler sa peau puis caresser ses hanches. Remontant dans le creux de son bassin dans le baiser donné, longeant ses omoplates, se perdant dans une chevelure de blé alors que le corps se raidissait. Se cambrant sous le chemin que traçaient Ses envies, sentant ses commissures s'étirer pour la première fois dans ces 24 dernières heures sous le chatouilli qu'Elhiya lui offrit dans la seule envie de lui faire perdre la tête. Les bouts de ses doigts roulèrent sur son visage trop bas à son gout, se crispèrent sous l'une de leur consoeur aussi bien demandeuse que trop aventureuse. La suite lui était inconnue et comportait au moins un chemin qu'il ne voulait pas encore prendre, la chasteté préférant qu'Elhiya ne se débarrasse de ce qui le contraignait et remonte aussitôt. L'absence d'expérience lui donnant trop chaud, lui faisant trop peur, ne pouvant qu'accélérer la fin de tout ça sans avoir pu rendre à la blonde ne serait-ce qu'un dixième de ce qu'elle lui faisait ressentir, de ce qu'elle lui faisait vivre. Autant accélérer l'instant pour le rendre tout autre, pour reprendre le fil, récupérer le contrôle. Le buste du jeune professeur se releva un temps, arrondissant le dos, joignant ses mains à celles attentionnées et caressantes d'Elle après une autorisation silencieuse offerte pour se débarasser du dernier morceau de vêtement. Gêne fugace cramant les joues du plus jeune qui ne pouvait que remercier les volets de lui offrir une certaine obscurité avec toutes ces défenses disparues, la nuque retrouva à nouveau le sommier, se déposant sur le côté après avoir entrainé la parente d'un oublié avec lui. Trop intimidé pour la laisser en bas avec intimité, il la voulait à ses côtés, dans bien des degrés différents. Même si à ces instants, il prenait ce qu'elle lui offrait. Se positionnant sur un avant bras dont les doigts servaient de receptables aux boucles grâalesques, couvant à moitié de son torse celui de la sorciere aussi bien trop dévoilé que pas assez, tout dépendait le Teddy. Sa main libre alla chercher sa jumelle plus fine pour la ramener sur ses formes encore vêtues. Non pas besoin d'un guide, la légère gourmandise qu'il retenait saurait sûrement quoi faire -du moins, il l'esperait. Mais les lèvres occupées à retrouver celles tant désirées depuis des mois ne pouvaient que l'empêcher de lui offrir les autorisations pour gravir la chaire. Les prunelles désynchronisées se perdant un instant dans ses consoeurs avant de laisser plonger les paupières ne pouvaient voir ce qu'elles lui dictaient. Même si les corps frémissant et voulant toujours plus de contact l'un avec l'autre étaient certainement  de précieux témoins à suivre, les doigts s'entremêlant avec les Siens les désiraient dans cette découverte. Restant juste, en attendant, explorateurs de l'épiderme plat face à laquelle la soie ne pouvait que rougir alors que le souffle se faisait plus court sous la passion envahissante embrumant l'amoureux. Une brume bien plus douce dans laquelle il ne pouvait que se perdre, mais le désirant plus que tout, avec celle-là.

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Bonbon de nuit || Ft Teddhiya

Coton continuait d'être délesté, encore et encore, considéré comme de trop dans l'équation qui naissait de cet embrasement laissé à vif trop longtemps. Les mots se perdaient dans le silence, retrouvant quelques fois -mais de moins en moins- la route entre leurs lèvres lorsque ça n'était pas le murmures de frissons s'échappant par inadvertance, profitant du besoin vital de respirer pour s'extirper. Besoin que le sorcier aurait passé au second plan tant dans l'existance qui se dessinait à cet instant, seule l'attraction partagée avec El' semblait pouvoir faire battre à elle seule son coeur. Ne disait-on pas vivre d'amour et d'eau fraiche. Teddy sentait toutes les déclinaisons qui pouvaient en découler, les sentant le rendre d'avantage plus vivant, plus conscient de l'instant, de la chance qu'il avait de pouvoir ressentir tout ça à ses côtés et même, bien mieux, grâce à Elle. De baisers et de caresses. De contacts légers et de contacts plus prononcés. De gestes intimes accompagnés et d'ordre silencieusement intimé. Le professeur s'abreuvait d'absolument tout, devenant ivre. De ses lèvres dont il ne se sentirait jamais le besoin de lâcher. Du regard qu'il avait la chance de redécouvrir encore et toujours dans de furtifs rendez-vous juste avant de retourner derrière le voile noir de ses paupières, profitant des notes qu'ils laissaient s'échapper. De la respiration saccadée de la femme qu'il aimait au murmure de son intimité affriolée. Du sein sur lequel la main était accompagnée, offrant caresse après délivrance. Se suivant de délicate pression à l'entiereté de la chaire puis en son extrémité, cherchant le plus excitant pour la blonde qu'il surplombait sous l'envie furtive et clairement exprimée d'une poigne tentatrice.

Gémissement d'impatience se glissant dans le sourire naissant, Teddy se découvrait positivement perturbé ainsi au dessus, sentant sa patience filer sous la filoute, voulant supprimer la barrière érigée et respectée de la main exploratrice.  A ça, alors que les lèvres se séparaient de courtes secondes paraissant un trop long instant, dans un besoin propre comme partagé, la canine venait se rabattre sur sa propre lippe, se perdant dans sa vision. Éblouissante. Trop pour Lui. Mais frôler la mort offrait de nouvelles perspectives, supprimant de nombreuses retenues, dégageant le surplus de réflexion qui le freinait lui et lui seul. Il voulait en profiter. Pour une fois. S'abandonner, s'autoriser, surtout s'il ne faisait pas de mal à l'autre, au contraire. Le bal dans lequel les deux replongeaient après une brève accalmie exprima bien les preuves de l'envie partagée entre deux adultes, mélangeant notes surprises, notes d'envies, dans une harmonie mutine. L'alchimie entre leurs corps, encore plus sous pression sous l'envie dévorante de l'ainée, sous la frustration du plus jeune qui n'avait su quémander à l'aventureuse de poursuivre sa route en oubliant la précédente limite. L'envie déséquilibra la douceur de ses mouvements, la lenteur de son implication, cloitrant leurs torses ensembles et téléportant ses mains derrière les genoux fins, les réhaussant. S'imbriquant d'avantage entre ses jambes, prenant place toujours plus entre ses cuisses, se faisant volontier prisonnier d'elles, aussi envouté que frustré par la dernière barrière qu'Elhiya proposait à faire disparaitre

"Si je veux...?" Le métamorphomage profita de l'accalmie des pulpeuses gourmandes pour user de ses commissures, les faisant taquines et annonciatrices du changement de rythme et de sa volonté tacite. Ça pouvait bientôt aller trop vite pour lui. Ça pouvait si facilement lui échapper d'entre les doigts.  Alors qu'il n'y avait point de déception à offrir en cette nuit si particulière, si libératrice d'un poids avec lequel il s'étouffait depuis tant. Ils avaient le temps; Teddy devait le prendre. Le bassin se fit alors quémandeur de l'autre à son tour, dans les mouvements qui naissaient de l'envie, dans les mouvements qui voulaient en faire naitre toujours plus chez la femme désirée et aimée plus que tout et ce, depuis leur première rencontre. La danse inférieure se faisait lente, très lente, alors que ses perles hétérochromes rejoignaient les Siennes, collant fronts et mèches entre eux. Les lippes se frôlaient, faisant se connecter les souffles, créant une tension non désirée mais qu'il apprit à apprécier sur le moment dans cet échange visuel si simple mais si envoutant dans son silence. Les respirations avaient besoin de se faire plus sages pour mieux poursuivre. Alors la décision d'encourager gorge et poitrine fut prise, faisant glisser son sourire le long de sa joue, de sa mâchoire, descendant le long de l'arête. Faisant trainer le bout de son nez sur le chemin qu'il empruntait avec lenteur. Recouvrant la peau du passage de ses lèvres, goutant la peau sucrée du cou de la Belle, se délectant, tout simplement. Il essayait. Il osait. Combiner différentes actions, essayant de ne pas se mélanger entre, de ne pas accélérer une partition sur les deux effectuées en même temps.

La gourmandise guidait les avides plus bas, toujours plus bas. Suivant le chemin de la clavicule, faisant mine de contourner -ou n'osant pas encore- la poitrine rêvée, les perles restantes observatrices des traits fins qu'il adorait voir se tordre depuis les premières secondes de leur Instant. Guiboles rendues à leur liberté, non sans leur offrir une ultime caresse en guide d'au-revoir mais certainement pas d'adieu, les longs doigts remontèrent sur ses hanches pour y déceler le dernier intrus de coton. Décollant les intimités dansantes ensemble depuis peu, il suivit la ligne, s'amusant en parallèle de la douceur du bas ventre de la médicomage. L'attention se reporta finalement sur la consigne proposée, à moitié seulement, gardant la barrière en place encore quelques instants, les empreintes digitales frôlant et épousant les formes se dessinant toujours plus sous les caresses, toute attention portée sur ses réactions à Elle. Moment d'égarement consacré seulement à la Belle, l'ayant permis de se reprendre lui-même. Pourtant, même ce but atteint, ses intentions restées pour elle et El' seule. Finissant par soustraire le dernier tissu, remontant le torse tout en laissant son bras le long du corps de sa reine, sa main épousaient les formes de l'intimité féminine, jouant d'elles avec attention, prête à plonger d'avantage dans les instants à venir. Le signal était attendu, déposant un innocent baiser court sur ses lèvres, annonciateur du retour à leurs ordres. Si et seulement si le jeune professeur ne se noyait pas d'ici là. Par Merlin, faite qu'il y survive. Tout en pouvant continuer de s'abreuver encore et encore de toute l'attention qu'elle daignait lui offrir.

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