Déclaré ou au black, le gigolo ? || ft Ulleith

Le froid de Février s'amusa à accueillir et frapper les joues encore chaudes du bouclé dès sa sortie de l'établissement. Le corps se raidissant face à la température, les épaules se contractant et le cou se blotissant dans la vieille écharpe qui avait fêté sa 20ème année d'amitié et de partage, le temps d'un instant, seul le regard vert se fit actif. Fallait attendre l'adoratrice de trolls et de peluche casse-couille, et dans le froid si Keith voulait éviter une tentation qu'il avait banni de son propre chef depuis son internement pour tuer toutes ses autres addictions. Ça allait aller. Les synapses de Keith mettait en repeat ces mots murmurés par Conrad de nombreux mois en arrière. Ceux qui se répétaient encore et encore dans sa tête, les interpellant quand il en avait besoin. Quand il devait vaincre quelque chose, ou simplement lutter. Ici, à cet instant, c'était pour ne pas fuir la soirée. Son état était trop fébrile après une telle... aventure ? Mais il avait besoin d'un contrat, surtout vu l'étendu du bordel, du peu qu'il était au courant du moins. Les finances étaient à sec, Sainte Mangouste l'avait privé de ses quelques économies et mené sur un prêt. Bref, plus moyen de dépenser autant qu'avant, déjà que ses dépenses étaient minces à cette époque...

Un soupir partant en fumée plus tard, les pas de Madd' essayèrent de l'aider à garder sa chaleur corporelle en se déplaçant. Rester dehors était une mauvaise idée mais rester dans l'endroit moite d'alcool et de brouaha n'était pas mieux. Vieux réflexe encré, baguette en main, le bouclé profita du moment de solitude pour observer les alentours d'un Pré-au-Lard restauré. C'était bien ça aussi, qu'on fêtait en plus d'un sentiment dont il était privé ? Les souvenirs de son adolescence revenaient et des comparaisons se faisaient. Le village avait tenté un brin de modernité avec ce nouveau départ et bientôt les pas du paumé des Embrumes découvrirent un endroit inédit. Du moins, de son temps à Poudlard. Dans tous les cas, les flammes bleues qui en jaillissaient l'attirèrent avec une grande facilité.

Point d'autre fou dehors, Keith garda sa solitude encore de nombreux instant, placé devant le foyer extérieur flamboyant. Mauvais relent des heures passées sous la tente, les flocons tombaient tout autant, entrainant bientôt un charme de neige enchantée pour offrir un peu plus de douceur à la température. Entre ça et ses mains gantées proches des flammes, le sorcier sentait son corps se détendre, chassant les tremblements frileux, se permettant de laisser ses souvenirs divaguer sur la danse de l'élément le réchauffant. Dégageant un des sièges de sa neige et usant d'un sortilège d'imperméabilité, le trentenaire finit par s'y installer. Mine de rien, l'endroit était presque confortable et accueillant -avec une cigarette pour aider la pression dans sa descente- en attendant sa potentielle collaboratrice... Ou potentielle pigeonne. Même si, elle l'avait montré, la Miss Vaux semblait habituée aux affaires.

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Le silence du moment fut bien vite balayé par l'énergie de la sorcière ayant retrouvé Keith. L'élégante Ulla s'installant face à lui dans un remerciement auquel il n'offrit rien d'autre qu'un regard qui s'éternisa tout le long du discours durant lequel il resta muet. Et parfaitement à l'écoute. Ses yeux aggripaient la demoiselle sans jamais la lacher, mais roulant sur elle. De ses yeux à sa bouche. A ses mimiques. Jusqu'à ses mains, sa position. Il ne lui était plus vraiment possible de fouiller le mental de la blonde alors il devait s'armer de détails qu'elle n'offrait pas consciemment. Tout en ne perdant pas le fil de ses paroles. L'exercice d'attention couplé à de la fouille visuelle physique restait compliqué pour quelqu'un sortant à peine d'une pièce blanche dans lequel il n'avait rien eu d'autre à faire que d'attendre que le temps passe tout en se faisant droguer. Les aptitudes lui avaient échappé dans son manque d'exercice et c'était tout un entrainement à reprendre. Et des choix à faire. Pour l'heure, face à l'importance des détails du contrat que lui offrait la miss Vaux, Keith décida d'abandonner ses observations. De ne se contenter que de ce qu'elle souhaitait bien offrir. Et ça semblait déjà pas mal d'informations offertes sur un plateau d'argent.

Le comportement d'un banal sang-pur semblait glisser dans le contexte énoncé. Une entreprise à n'offrir qu'à un héritier mâle, quitte à ce qu'elle revienne au moins expérimenté. Une histoire de mariage et de nouvelle génération prioritaire. Un instant, Keith fouilla dans sa mémoire pour essayer de retrouver le nom de la jeune fille dans les familles que l'on disait pures, sans succès. Quand il reprit le cours du monologue, voilà qu'elle en arrivait aux compliments sur sa personne. Madd' souffla du nez, presque amusé, même si la suite concernant l'adoption ne lui plaisait guère.

"Je peux faire l'affaire. Le tout est de voir le temps que je dois y consacrer et à quel point je devrais m'exposer." Car si le contrat semblait simple, le reste de sa vie ne devait pas en patir. Il était hors de question de bousiller sa couverture si on reliait Madison à sa vie actuelle. Ça serait trop dangereux pour tout l'entourage du bouclé.

"Concernant l'adoption. A quel moment l'entreprise vous serait elle léguée ? A minima après le mariage j'imagine. Mais pour votre héritier, est-ce que cette case sera cochée dès que vous aurez signé le dossier d'adoption ou dès lors que vous aurez votre titre- de meilleure mère de l'année n'adoptant que pour hériter- d'adoptante avec l'enfant avec vous ? Car il est hors de question que j'apparaisse ou que-ce-soit concernant une adoption. Ni sur les papiers, ni dans la tête d'un p'tit." Autant ne pas être trop mêlé aux conneries de l'héritiere et à une histoire de famille. Et ne surtout pas offrir un ridicule espoir à un enfant n'ayant rien demandé. Manquait plus que pour une simple signature fausse, il se retrouve recherché par un gamin voulant découvrir son pseudo adoptant numéro deux. La cruauté ne faisait pas parti du profil de Keith, surtout pour des gamins. Encore moins de la part du gamin qu'il avait lui-même été, ayant connu un parent absent et sur lequel il s'était interrogé. Si on pouvait du moins utiliser un terme pour les deux sangs-purs qui l'avaient créé. Tirant une bouffée d'air sur sa cigarette moldue, il relacha la fumée sur le côté avant de glisser ses opales renaissantes sur Ulla.

"C'est ma première condition déjà." Les autres allaient arriver, mais chaque chose en son temps.

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Bon, la sorcière semblait être sur la même longueur d'onde que le bouclé : il n'existerait jamais dans la vie d'un gamin. Ni consciemment ni dans des papiers. Parfait. Même si intérieurement, Madd jugeait la femme qui semblait plus être pourvu d'un instinct de conservation d'héritage que d'un instinct maternel. Pauvre gosse. Y en avait vraiment avec des vies de merde avec des adultes existants pareils. Pire, encore. Sortir un gosse d'un trou pour le balancer dans une maison brodée d'or ? De quoi en faire une future tête-à-claque. Pour sûr que l'héritage allait couler dans ses veines. Et même en dehors du financier. Aller, on se reprend Madd', on n'est pas là pour juger une semblant de Sang-Pur. Et puis ça allait faire du fric. Ça, c'était le plus important.

Un "Parfait" cloturait le paragraphe sur l'enfant. Même si une once d'inquiétude naissait entre les bouclettes. La Miss semblait avoir pas mal de connaissances un peu de partout. Elle pouvait être dérangeante. Ou dangereuse. Mais pas besoin de penser de cette manière si elle tenait ses engagements...? Engagements qui promettaient d'ailleurs. Les coups d'oeils qu'il lui lançait -sans entrer outre-mesure dans son esprit- ne lui offraient pas d'éléments face auxquels s'inquiéter. Elle semblait droite dans ses bottes. Mais non. Autant rester vigilent. Prudence était mère de Sûreté. Surtout si la sorcière avait autant de pouvoir qu'elle n'en montrait. Non... Elle en avait certainement plus. Il y aurait sûrement bien des choses à découvrir à travers des moments avec Elle. Et... Ses soirées. Peut-être que d'autres portes s'ouvriraient à Madison. Il valait peut-être mieux se concentrer sur son alter-ego pour se trouver de nouvelles pistes. Les embrumes craignaient de plus en plus. Ou bien son propre niveau sans magie noire.

"J'en dis que ça me va si je suis libre d'y rester plus ce qui sera nécessaire pour vous. Si l'envie m'en dit." Pas forcément tout le temps, si c'était plus ennuyant que prévu. Déjà que c'était rarement excitant alors qu'il faisait un tri drastique. "Sans avoir à vous rendre de compte. Et sans vous mettre en difficulté." Keith saurait se débrouiller dans le pire des cas. "Je n'ai jamais servi de compagnie dans ce contexte-là alors je pense que 3 galions de l'heure serait une bonne base." Pas trop haute pour l'instant. Mais pas trop basse non plus. S'il pouvait faire durer le contrat assez longtemps, avec quelques activités à côté, il pourrait mettre assez rapidement de côté une fois son emprunt remboursé. "A ce prix-là, il peut y avoir les marques d'attention physiques en adéquation avec la soirée ou le peuple autour de nous. Au maximum, ça serait les mains sur la taille, accolade, contact sur la joue, dans les cheveux, se promener main dans la main, baise-main." L'index droit comptait sur ses doigts dans son énumération pendant que ses yeux se perdaient dans sa concentration dans les flammes. "Les baisers prudes également. Quand ça se prête à l'occasion, toujours. Et avec votre consentement et à votre demande uniquement si souhaité. Ça ne peut être que de votre propre initiative, tout ceci." Tiens, et si on se baladait vers un sujet plus épineux pour une célibataire de grande famille en herbe ? "Et si vous voulez plus, ça fera parti d'une autre gamme de prix." Nouvelle bouffée expédiée avant de poser son regard sur celle qui ressemblait à une petite bourgeoise bien sous tout rapport. Mais c'était d'habitude les plus drôles à voir s'embourber ou les plus drôles à voir sortir de leur petit image parfaite. Alors ? La miss Ulla ? Drôle -contre son gré- ou étonnante ?

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Après les vieilles aux chats, voilà la future vieille aux trolls n'ayant pas besoin d'amant. L'image fit ricaner le bouclé intérieurement alors qu'il réceptionnait le refus de l'offre sans ciller. Pas qu'il jugeait les sexualités de quiconque. Il était absolument mal placé pour ça. Mais cette version sorcière de la vieille au chat l'amusa quelques peu, repensant à son meilleur ami lui expliquant le concept moldu. Un simple signe de tête en guise de validation dufaux mari lui remit les idées en place et le replaça dans la discussion, celle ou on tentait de sauver son égo. Dommage pour Ulla : il n'en avait pas. Pour le vexer, ça lui serait compliqué.

"Vous n'aurez pas besoin de passer la brosse avec moi." l'informa-t-il d'un ton absolument neutre alors que leurs regards se retrouvèrent sur le parchemin. Keith n'en voyait pas encore les caractères, la vision troublée par les bribes de migraine persistantes, et même le rapprochement de la feuille n'en fit rien après avoir accepté à son tour l'avenant. L'attrapant du bout de son gant, tentant malgré tout une rapide glissade horizontale de ses perles sur l'encre qui séchait tout juste, aidé par le feu dont il se rapprocha un peu plus, un rictus franc s'échappa sous l'étrangeté de la miss Vaux.

"Vous avez raison, je vais en parler à ma femme et mère de mes enfants." La voix rocailleuse moqueuse, celle-ci s'éteignit pour retourner sur les lignes qu'il essayait de dévaler le plus rapidement possible. "Ça m'en a tout l'air correct. Mais je souhaiterais une dernière... vérification si vous me le permettez. J'ai plus confiance en mes vérifications qu'en un vulgaire parchemin. Qui vous couvrira à la perfection s'il y a grabuge. Pour ce qu'il en est pour ma part..." Le contraire, lui, était faux. Inexistant. Aucun contrat ne pouvait protéger un vaurien dont on demandait des services. Ulla avait les clefs pour absolument tout dominer. L'identité de Keith d'un côté. Sa propre identité familiale, un casier judiciaire certainement vierge, des personnes influentes (et loin des embrumes) de l'autre. Le papier qui luisait entre ses doigts n'était qu'une fioriture. Il ne servirait en rien ses propres arrières. "Sans ça, il n'y aura aucune signature. Je ne veux aucune limte." Le regard vert et ne demandant qu'à fouiner se glissa sur elle, sur ses traits, puis sur ses consoeurs. "Et on ajoutera également cette vérification à chaque début de rencontre."

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Ulla Vaux semblait être quelqu'un de direct, ne tournant pas autour du pot et surtout, n'appréciant pas ça à son encontre. Dommage que le bouclé aimait poser des lattences pour réfléchir et observer. Surtout dans ses mauvais jours, dans les plus paranoïaques, ou ceux qu'il vivait avec une fatigue extrême, le poussant à être sur la défensif. Cette soirée était un parfait mélange de ces deux situations, surtout quand on découvrait qu'un de ses clients lui avait refilé beaucoup plus que son contact. Ulla avait beaucoup trop d'avance sur l'irlandais, connaissant aussi bien des détails sur le camé des embrumes, sur Keith Madden alias Madd' que sur Madison O'Madden, un sang pur se mêlant à des soirées mondaines. Le mélange d'informations provenant de ses deux identités étaient problématiques surtout dans une vie comme la sienne. Pas de quoi apprécier la fuite, pas de quoi rester de marbre face à ça.

"Déjà, je veux voir qui vous a refilé mon contact et ce qui a été dit durant la discussion. De sa part comme ce que vous recherchiez et ce que vous en avez pensé."

Le mégot de cigarette fut jeté dans les flammes hivernales protégeant les deux hères décidées à parler affaire en extérieur vêtu de son manteau blanc.

"Vous n'auriez pas dû avoir de mélange d'informations concernant mes deux identités. Je veux voir avec qui ça a merdé. Ça peut me porter préjudice selon et selon qui a ces informations, j'ai tout intérêt de refuser votre contrat et de disparaitre fissa. Il en va de ma sécurité pour ma part. Pour vous, ça serait dommage d'être vue et rattachée à quelqu'un de recherché et qui serait finalement connu pour être un gigolo. Entre autre."

Trop de larcins qui ne devaient pas remonter au bandit qu'il était. Hors de question de retourner à Azkaban. Plutôt crever.

"Pour le reste, avant chaque soirée, je veux que vous m'expliquiez chaque détail de ce que vous cherchez en vous montrant à tel evenement. Et si j'ai un doute, je veux que vous me laissiez accès à des souvenirs précis. Comme lorsque vous aurez reçue une invitation, l'échange avec l'autre. Ça, éventuellement, je peux me passer des vérifications. Pas concernant notre contact en commun."

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Un contrat entre Ulla et l’autre ? Était-il tacite au niveau de la discrétion ? Portait-il entièrement sur la tête aux bouclettes de faisant de plus en plus sauvage au fur et à mesure que la soirée défilait ? Leger froncement de ses traits en entendant ça, l’envie de fouiner le démangeait d’avantage, détestant cet instant où il n’avait qu’à douter et prier pour que tout aille bien. L’adversaire était à sa hauteur, voire au dessus, n’ayant rien à craindre contrairement à Keith qui sentait un étau apparu de nul part commencer à se resserrer, faisant jaillir de vieux traits paranoïaques. L’envie de lui faire manger ses anglaises trop parfaites s’ajoutait quand elle osa parler d’affaire de curiosité alors qu'il était question d'affaire vitale. Ce fut peut-être à ce moment-là que son visage fut terriblement lisible, l’assenant d’un regard si noir que le duo de Ch’toth et magie noire en aurait été jaloux, n’ayant pas été capable de le rendre si sombre.

L’affaire fut réglée à cet instant : il n’y en aurait pas. Se laissant le temps de prendre une grande inspiration à défaut de pouvoir prendre une taffe de cigarette déjà éradiquée par les flammes bleues, lui laissant le temps de parler dans le vide,  Madd’ reprit lentement le contrôle de ses pensées et de ses membres. Et se leva, rentrant ses mains gelées dans les poches de sa veste.

« Dans ce cas-là, économisez votre papier pour un autre. » Connaissant les quelques autres gars du coin, Keith eut au moins une pointe d’amusement, émis dans un soufflement de nez. « Perso j’ai une fuite à colmater. » Bref signe de tête comme signal de départ, Keith s’évapora de l’endroit, comptant bien retrouver la fameuse balance ou, qui sait, le sorcier un peu trop bavard. Et son sort dépendra de la réponse à cette interrogation.

Le timing était drôle. Presque une année était passée. À un jour près, ç’aurait put être une date d’anniversaire.

13 février 2024, à quelques heures du 14. Le bouclé apparut dans une rue inconnue. Pas de nécessité à garder sa capuche sur la tête vu la gueule bien entretenue qu’elle offrait, à l’apparence saine -si on oubliait sa présence à lui, Keith libéra sa tignasse avant de se lancer dans la suite de ses recherches. Le sourire aux lèvres, la fuite avait enfin été trouvée puis réparée comme il se le devait. Pas d’sang sur les mains, le pour-parler pouvait reprendre maintenant qu’il était à égalité avec son ancienne potentielle employeuse, dont il trouva le numéro de maison après quelques minutes de marche. Les phalanges victorieuses énoncèrent sa présence sur la porte, et le regard ne put que briller de moquerie alors que les anglaises apparurent, toujours aussi parfaites.

« Navré du retard. La fuite à été plus compliquée à trouver que prévue. » Une foutue année presque complète pour gérer le souci. Ulla ne l’avait pas attendu, il le savait. Mais elle aurait bien besoin de lui après avoir fait le tour de ses candidats, le dernier échec étant encore frais -et siiiii risible, le bouclé s’était régalé de voir tant d’échecs. Sarcasme recouvrant ses lèvres étirées, il poursuivit : « Mais…Barney, vraiment ? » Prénom énoncé avec un rire moqueur et très probablement du dédain. Prénom d’un autre gigolo qui ne semblait pas avoir convenu à Ulla, qui se retrouvait, d’après ses recherches, au même point qu’il y a un an. L’avoir suivi et avoir fait des recherches sur elle pendant son chantier de plomberie l’avait bien amusé. Ça l’avait requinqué, même. Adossé au muret, bras croisés, Keith sentait que le vent avait désormais tourné. Dans sa direction. « Z’avez préféré tomber bas plutôt que de trahir Marius. » Drôle de prénom de fuite quand même. Mais maintenant qu’elle était gérée… « C’est tout à votre honneur. Et ça forge le respect. » Ça fanfaronnait clairement comme un adolescent bien trop fier de lui. Qui savait aussi d’un côté que celle dont il se moquait serait bel et bien de confiance. « Du coup j’accepte le contrat. Avec une légère flambée au niveau du prix. Vous comprenez, la qualité, ça s’paye. Vous avez pu voir c’qu’il se passait quand on prenait tout et n’importe qui. » Surtout quand on venait de tenter avec Barney. « On passe à quatre galions de l’heure. Bien sûr, je vous laisse le temps d’aller vérifier que Marius va bien si vous souhaitez. » Lui aussi savait gérer ses affaires, même s’il y avait quelques couacs. Rares étaient ceux ne pouvant être résolus. La mine victorieuse, les perles de l’homme ne s’était jamais posées sur elle d’une manière si ravie. Ce contrat risquait d’être particulièrement drôle.