[Libre] Soirée mondaine

La coopération Internationale

Acte 2
Nous sommes le 21 mai 2022

Il ne s’agissait pas d’une soirée comme les autres. Les esprits et les craintes devaient être apaisés. Pas seulement celles des concitoyens, mais aussi celles de tout un monde ; celui des êtres magiques.
L’affaire touchant l’Écosse avait largement dépassé le cadre d’incident national. Toute la communauté magique était inquiète et l’incident faisait maintenant régulièrement la une des presses internationales.

Pour aider l’Angleterre, la Confédération Internationale des Sorciers s’était déplacée personnellement. L’idée était de montrer à tous que l’affaire du brouillard était sous contrôle. Il fallait faire taire les mauvaises langues qui accusaient à coup de gros titres les dirigeants du Ministère. Le Royaume-Uni Magique pouvait compter sur l’indéfectible soutien de ses homologues étrangers. Tous unis dans l’adversité, ils se devaient de coopérer pour maintenir un semblant d’ordre avant que l’on ne voie surgir de l’ombre des individus prêts à tout pour renverser ce que tous avaient mis tant d’années à préserver ; la paix.

Dans un temps record, d'imminents membres de la Confédération avaient été sollicités pour rejoindre Londres au plus vite et pendant que certains s’activer à oeuvrer au coeur de la tourmente médiatique, d’autres dans l’ombre prêtaient main-forte aux équipes de recherche entourant le brouillard.

La collaboration internationale était en bonne marche et pour avoir l’assurance de gagner l’opinion publique, une grande soirée serait organisée pour célébrer la plus grande alliance entre Mages de tous les temps. L’on pouvait compter sur de nombreuses personnalités connues pour jouer les ambassadeurs à cet événement médiatisé pour l’occasion. Venant des quatre coins du globe, ils se plieraient à l’exercice en côtoyant les grands noms des plus prestigieuses familles de Sang-pur d’Angleterre.

Tout serait organisé dans le respect des normes de sécurité qui s’imposaient en ces temps troublés et tout serait mis en œuvre pour que les prestigieux invités passent une agréable soirée.

Dans un bâtiment protégé par une cohorte d’agents du Ministère et de la confédération Internationale, les quelques heureux veinards conviés auront l’immense privilège (une fois passé la sécurité) de profiter d’un lieu élégant et de mets exquis préparés spécialement pour l'occasion. La pièce principale accueille les activités mondaines; on y discute, on y échange les politesses d'usages tout en profitant d'un immense buffet. Un salle attenante propose quant à elle de la musique douce et permet à certains de danser. Enfin, une salle plus intimiste, dans une grande bibliothèque sert à un petit groupe de convives de parler de choses plus "sérieuses". La sécurité y est renforcé, seuls des personnes accrédités peuvent y entrer. Sachez qu'il y a des balcons mais qu'aucune sorties extérieures (dans les jardins alentours) n'est autorisées pour des raisons de sécurité.

Explications

Profiter de cette soirée pour vous amuser, rencontrer des gens hauts placés. Attention cette soirée comprends un grand-nombre de personnalités politiques nationales et internationales, tout comme beaucoup de descendants sang-pur. ; la sécurité est donc très importante autour de cette soirée voir incontournable. Tout comportement suspect, irrespectueux ou violent entrainera des répercussions inrp.

- Vous pouvez interagir avec des pnj, dans le respect de la cohérence des personnages et des lieux.
- Vous avez reçu une invitation par courrier, les invités sont triés sur le volet.
- Les animaux de compagnie ne sont pas admis, tout comme les objets n'ayant aucune raison d'y être (pas de farces et attrapes, de theière volante ou de créatures magiques... etc...).
- Une tenue correcte est exigée.
- Toute la presse Nationale et Internationale est présente.

Ce sujet est à participation libre, sans inscription, ni obligation de nombre de post. Vous pouvez aller et venir comme bon vous semble. Il restera ouvert jusqu'au 05/07/22.
Si vos actions entrainent une intervention de ma part je posterai avec le Choixpeau. Si vous avez des questions merci de les adresser dans discord dans le sujet "brouillard onirique".

Bella avait rarement de sérieux déboires. Mais lorsqu'elle en avait, elle semblait avoir le chic pour rattraper toutes les fois où elle avait été préservé ! Et ses dernières péripéties n'avaient pu être cachées cette fois. Elle avait littéralement disparu de la surface des terres anglaises, injoignable de quelques moyens que ce soit, en pleine crise du brouillard. Son père et son frère s'étaient fait un sang d'encre. Et ils étaient loin d'imaginer à quel point ils avaient eu raison ! L'affaire avait été si grave qu'elle n'avait pas trouvé la force de leur mentir. Et la vérité avait été encore plus atroce qu'ils n'auraient pu l'imaginer. Son père et son frère en avaient fait une affaire personnelle. Sa mère, elle, était passablement furieuse de constater que ces illuminés avaient trouvé le moyen d'échouer à occire sa fille, alors qu'elle leur avait été offerte sur un plateau d'argent ! A chacun ses griefs.... Après cette aventure, les mâles Bustrode avaient décrété que Bella ne sortirait plus seule jusqu'à nouvelle ordre, et que de toute manière ces sorties seraient limitées. Ce qui n'avait pas forcément été bien vécue par la principale concernée....

Mais ce soir, elle avait pu sortir -avec chaperon toutefois- pour se rendre à une soirée mondaine qui lui semblait de la plus haute importance. Étant donné les moyens de sécurité particulièrement omniprésent et renforcé, on ne craignait pas pour sa vie. Et elle était parfaitement apte à représenter la famille Bulstrode à cette réception. Pour l'occasion, elle avait revêtue une robe de soirée caractéristique des traditions des familles Sang-pur. Le moment également d'afficher sa position et son influence par des parures exorbitantes, mais magnifiques. Ce soir Bella n'était pas là pour faire office d'agréable fleur décorative. Ce soir elle était Diane Bulstrode, représentante de la lignée Bulstrode, venue exiger en leur nom des réponses et actions concrètes à une situation inacceptable ! Presse nationale et internationale obligeant, elle s'évertuerait naturellement à faire excellente figure, avec une présentation et une prestation irréprochable. Et d'ailleurs, il fallait même commencer par là pour ne pas froisser les susceptibilités des médias. Pas question de faire mauvaise presse si on avait besoin d'un appuie médiatique par la suite pour faire entendre des revendications.

C'était le début de la valse des sourires distingués et charmants, des salutations par-ci, interview plus ou moins formelles par-là, rires polis et mesurés.... Un exercice bien trop manié et répété pour faillir. Le numéro de charme habituel servi avec les compliments de la maison, il était temps de se rendre dans ce fameux salon pour comité restreint. Plus que des mondanités, les grands pontifes politiques et économiques du monde sorcier étaient présents. Bella n'eut aucun mal à reconnaitre bien des familles sang-purs présentes. Elle doutait que Sianyde soit présente, ce qui la chagrina. Cela lui aurait fait du bien de la voir remise des horreurs de.... Non ce n'était pas le moment de repenser à cela. Elle devait garder toute sa contenance et sa prestance. Son garde du corps à-titré allait certainement devoir l'attendre à l'entrée, mais il y avait suffisamment de dispositifs de sécurité ici pour qu'il se le permettent. En quelques enjambées, elle serait sur place, présenterait son nom, et irait alors bien sagement s'installer pour entendre ce qui allait se dire au sujet de toute cette sordide histoire. Avec sa mésaventure, elle se sentait particulièrement concernée. La rémission psychologique était compliquée, et peut-être qu'elle allait entendre de quoi se consoler, se rassurer. Quelque chose qui lui permettrait d'enfin faire le deuil de l'épreuve infernale dont elle avait été témoin et actrice....

Soirée mondaine
La coopération Internationale

VII - Le Chariot et 4 de Coupes

La situation délicate de l’Écosse n’échappait à personne, c’était certain. Mais est-ce que cela me concernait ? Pas le moins du monde. À la rigueur, il y avait Poudlard. Oui, il est vrai que l’école avait subi, disons, quelques dommages ces derniers temps. Des incidents, mais aucun n’avaient pris de trop grandes proportions. Maîtrisés, limités, pas de blessés. Enfin, je crois. Les élèves étaient en sécurité et c’était le principal. Quoi que cela pouvait se discuter dernièrement. Et surtout pour ce qui était de ceux qui cherchaient les ennuis, il fallait revoir leur éducation et peut-être même leur instinct de survie. Les adolescents, que voulez-vous.

Mais c’était tout de même un mensonge que de dire que je n’en avais cure de leur sort. Je pourrais même presque dire que j’avais fini par m’attacher à certains. Tous n’étaient pas toujours dignes d’intérêt, mais la curiosité et l’attention de certains élèves avaient su attirer mon regard. J’ai toujours su récompenser ceux qui s'investissaient. Pour les trouble-fêtes, j’étais plus intransigeante. Mais derrière ce regard de glace, je ne souhaitais rien d’autre qu’une prise de conscience de leur part afin de les mener à la réussite. Mais parfois, un petit coup de fouet était nécessaire pour remettre leur cerveau en place. Au sens figuré évidemment.

Face à cette situation complexe, la société sorcière n’a cependant rien trouvé de mieux que d’organiser un événement pour accueillir la Confédération Internationale des Sorciers, et autres personnalités internationales, qui avaient fait le déplacement. Il faut avouer que la situation avait fini par s'ébruiter à l’étranger. Cela, et sûrement l’incompétence des autorités sorcières britanniques à agir face à ce danger manifeste. Je ne repasserais pas sur l’intérêt de ce type de soirée, une démonstration d’images et d’apparences associée à une exhibition des richesses. Une perte de temps à mon avis et les cartes m’avaient déjà annoncé la couleur au lever du soleil. Elles ne se trompaient pas, je le sentais déjà.

Hélas, notre invitation ne s'était pas égarée. Ma famille, que ce soit du côté de la branche Yaxley, ou bien de celle Lupei, était invitée dans sa globalité. Des représentants de familles de sang-purs galloises et roumaines, évidemment, nous y avions notre place. Et évidemment, ma grand-mère paternelle, Mara, tenait à notre présence. Notre sortie familiale du mois si j’osais dire. Une autre façon pour dire corvée ou torture. " Je vous conseille la robe noire, très élégante à mon avis et en accord avec votre humeur. " Gareth, le fantôme qui tenait le manoir Yaxley à lui seul, su éclairer mon visage d’un léger sourire. La seule personne qui me comprenait parfaitement ici. Et j’aimais beaucoup son humour en retour. " Hmm, tu as raison, ce sera parfait. "

Je dus cependant me résoudre à laisser cette âme fantomatique derrière moi. J’aurais tout donné pour passer ma soirée en sa présence plutôt qu’ici. Les huit membres présents ce soir pénétrèrent finalement dans le lieu principal de la réception. Même mon frère Cornel, dont j’étais très proche, avait réussi à trouver une bonne excuse pour fuir cela, sa fille était malade. La chance. Point rassurant, il n’y avait rien à redire sur la sécurité. Maintenant, l’objectif était d’aller juger la qualité du buffet. " Souris un peu ! Tu as l’air froide comme le marbre. Ça ne rend pas hommage à ton joli visage et ce n’est pas comme cela que tu trouveras quelqu’un. " Mara, avait toujours le mot pour plaire, mais cela ne m’empêchait pas de l’aimer de tout mon cœur pour autant. Je collais donc un sourire d’une sincérité criante sur mon visage.

Mara tenait réellement à ce que nous tissions des liens au sein des hautes sphères britanniques. Si nous avions fait notre renommée en Roumanie, ici, c’était autre chose. La branche Yaxley avait bien quelques relations, mais futiles et sans intérêt aux yeux de la matriarche. De plus, elle s’empressait souvent de chercher les gendres parfaits pour ses trois petites-filles, car je cite, il ne faut pas perdre de temps. Si elle était ouverte d’esprit sur beaucoup de sujets, de ce point de vue là, il y avait encore du chemin à faire. Je profitais du passage d’un serveur à ma hauteur pour me saisir d’une coupe de champagne. La boisson serait bien nécessaire pour survivre à cette épreuve. Je pris quelque peu congé de ma famille et j’observais la salle d'un peu plus loin, peut-être dans l’espoir d’apercevoir un regard tout autant en détresse que le mien. Je souhaitais juste que ce calvaire finisse.

(c) Willow Dawkins

Résumé:

Vous serez parfait Monsieur, comme toujours. Vous allez tous les impressionner. J’me fixe dans l’miroir d’mon dressing, le regard vide. J’suis plus là, y a plus rien qui brille dans mes yeux depuis un moment. Merci, Edgar. Je regarde mes vêtements mais ça m’fait plus rien. Mon costume est une exclusivité et j’en ai pas grand-chose à faire. J’les avais tellement impressionnés au défilé de cet été mais ce soir, j’en ai plus grand-chose à faire de ce qu’ils pensent tous. Le mal est déjà fait et la communauté toute entière est sans doute déjà au courant.

Edgar essaie d’me remonter le moral comme il peut tous les jours et mes parents aussi mais mon moral s’améliore pas. J’sais même pas pourquoi j’ai accepté d’sortir ce soir. Refuser serait leur donner raison, m’a dit Papa. Alors, j’suis ses conseils même si j’crois plus à grand-chose. À quoi bon, finalement. Ce sera ma première fois depuis quand ? Ma première année au château ? Je sais même plus, j’en avais tellement l’habitude. Soyez fort Monsieur, laisser le temps faire les choses. Oui. Tout se passera bien. Vos parents et moi serons là pour vous soutenir. Merci.

***

La salle principale se remplit vite. J’fais semblant, j’mime les comportements et les manières que j’ai pourtant l’habitude d’afficher en toute sincérité. J’suis plus que l’ombre de moi-même mais j’essaie de faire en sorte que ça s’voit pas trop. Aux regards posés sur moi, j’sens que j’ai encore des progrès à faire en comédie. J’reconnais les familles, j’reconnais les amis, j’salue, j’souris mais le cœur y est pas. Ça les démange, j’sens qu’ils ont envie d’m’en parler mais tant que mes parents sont à mes côtés, ils n’oseront pas. Le business et les relations de Lancester sont trop énormes pour les mettre en péril à cause d’affaires journalistiques. La société mondaine sait étouffer les affaires sombres et afficher de grands sourires hypocrites, y a pas de raison que ça s’passe autrement ce soir.

J’reprends les politesses en continuant de jouer comme un acteur bas de gamme. Edgar le sent. Il tourne ses gros yeux vers moi et m’sourit doucement. J’essaie comme je peux d’lui rendre la pareille et j’pose ma main sur le tissu précieux qui recouvre sa petite épaule. J’vois bien dans son regard qu’il s’inquiète pour moi et que lui aussi n’est pas au top ce soir. Ça m'rend d’autant plus triste. Il a toujours été là, Edgar, vous savez. Je l’ai toujours connu. Il m’a vu grandir et m’épanouir. Il m’a accompagné à Poudlard dès la première soirée, il était là lorsqu’on m’a posé le Choixpeau sur la tête. Il a toujours été à mes côtés, il est toujours resté lorsque d’autres décidaient de disparaître de ma vie. Et ce soir, il est encore avec moi alors que pour la première fois depuis si longtemps, Élio, lui, n’est plus là.

Résumé:

(c) Adonis Evans

Acte de présence. Arwin n’ignorait pas toute l’étendue de l’implication de ces simples mots. Qui mieux que lui pouvait le comprendre ?
Vêtu de son plus beau costume, l’enfant promis à la gloire de tout en clan n’avait jamais aussi bien tenu son rôle en restant sagement dans les rangs. À son bras, celle qu’il avait arrachée aux entrailles des ténèbres suivait le pas lent d’une cadence savamment répétée. Aucune fausse note ne résonnerait ce soir, car Arwin le savait, l’obscurité pouvait à tout moment les rattraper.

Ce simple constat avait des relents d’amertume. Son manque de connaissances et d’expériences en magie noire lui avait cruellement fait défaut lors de son expédition en enfer ; il lui avait fallu pactiser avec trop d’âmes damnées à son goût pour espérer pouvoir un jour racheter sa dette. Cette position avait créé une faille en lui, qu’il peinait à refermer et à cacher à sa cavalière. Arwin n’était pas ressorti indemne de tout ça et ses mains tremblaient encore lorsqu’il s’agissait de sortir sa baguette. Il suffisait de suivre son regard absent pour comprendre à quel point l’illusion était fragile. « Monsieur Abernathy, je suis heureux de vous compter parmi nous. » Arwin se mit simplement à sourire, grossissant les traits grossiers du personnage qu’il incarnait. « Le plaisir est partagé Sir Osawald. » Assommé par les formalités un tantinet redondante, Arwin adressa un regard compatissant à Sianyde.

Mieux valait l’encourager. Il avait tant insisté pour l’amener ici qu’il ne pouvait se permettre de la laisser à la seule merci du beau monde désireux d’en savoir plus sur la jeune femme qui accompagnait l’héritier. « Ne t’inquiète pas… » Murmura-t-il. « Je ne te quitte pas… Je suis là… Contente-toi juste de sourire… » Il se chargerait du reste. Il s’était juré de la sauver et il honorerait sa promesse.

À l’autre bout de la salle, des yeux sombres ne quittaient plus son équilibre précaire, attendant dans un sourire carnassier sa chute. Elle ne serait pas pour tout de suite, du moins pas temps qu’existaient des raisons comme celle qui pendait à son bras. Arwin connaissait le prédateur qui guettait le prochain faux pas ; Bones. Il ne le lâcha pas des yeux et s'avança vers un groupe de convives pour les saluer comme il se devait.

résumé:

Vous êtes resplendissant Monsieur de Lancester. C’est faux, pas aujourd’hui. Merci, je vous retourne le compliment. J'me force à sourire. Pas pour moi mais pour l’image de marque déjà fortement entachée. Comment se porte les affaires ? On ne peut mieux. Si on n’évite de s’attarder sur les bruits d’couloirs parasites. Nous travaillons sur les prochains défilés et la prochaine collection. C’est bien la seule chose qui m’permet d’penser à autre chose. Entre deux courtoisies, Papa m’accorde un regard d’soutien, un peu plus loin. Je hoche la tête, c’est aussi pour lui que j'tiens.

L’année se finit difficilement. L’ambiance à Poudlard est devenue anxiogène. J’ai juste envie d’me barrer et d’plus y remettre les pieds. Quand j’vois à quel point les septième année galèrent à maintenir la tête hors de l’eau avec les ASPIC, ça m’donne vraiment pas envie d’être comme ça l’an prochain. Et puis pourquoi même ? Il m’servira à quoi c’putain de diplôme ? À rien, j’sais déjà c’que j’vais faire d’ma vie et c’est pas c’diplôme là qui va changer quoi que ce soit. Maman veut que j’l’ai quand même, plus pour l’image encore que pour c’que ça m’apportera. J'ferai l'effort. Ensuite, j’ pourrai dire adieu aux élèves que j’peux plus voir en peinture depuis déjà trop longtemps et aux abrutis d’profs que j’peux plus blairer non plus.

Ce soir, y en a quelques uns d’ailleurs. J’sais pas qu’ils foutent là. C’est pas leur place. Ils viennent de grandes familles, eux ? J’sais pas, j’m’y suis jamais intéressé. Pour moi, ils vivent dans leur salle de classe, comme l’autre vit et fait des trucs chelou dans son armoire. Sûrement le plus atteints de tous, si vous voulez mon avis et, par Merlin, depuis toutes ces années, j'ai l'impression qu'des fois c'est vraiment une compétition entre eux. Qui sera le plus taré ? Mais si c’est pour l’image, ce soir, j’les saluerai. Ouais. C’est pas l’même contexte ici. Même si j’leur accorde pas un regard à Poudlard, dans les évènements mondains, c’est pas la même chose. S’ils font vraiment partie de la haute, ils le savent aussi bien qu’moi. La réputation dépasse tout le reste et j’me suis toujours plié aux codes.

Du coin d’l’oeil, j’vois celle qui représente c’que j’redoute le plus. Lupei. J’ai volontairement jamais voulu suivre de divination. Maman m’a toujours dit que ces choses-là, j’les apprendrai plus tard mais à la maison. C’est inutile que les autres sachent c’qu’on y fait. Y a que Élio qui sait… Élio… Même s’il s’est passé c’qu’il s’est passé, je sais qu’il en dira pas un mot. Et puis, à qui il pourrait le raconter ? J’ai toujours eu peur de cet héritage-là. J’ai jamais voulu l’exploiter parce que ça m’terrifie ce pouvoir et tout c’qu’il représente. Les seules fois où j’y ai été confronté, ça s’est terriblement mal passé. Sauf ces derniers temps. J’voulais savoir si j’me sortirai de toute la merde qui m’arrive en ce moment alors j’ai volontairement utilisé mon propre sang pour avoir des flashs. Et ça a marché.

Résumé:

(c) Adonis Evans

Soirée mondaine
La coopération Internationale

Une coupe de champagne à la main, je parcourais la salle du regard. Mes prunelles s’attardaient sur les différents visages qu’elles croisaient. Au sein de ces événements, tout n’était souvent qu’apparences, même si ce n’était peut-être pas une généralité. Mais j’aimais tenter de percevoir ce qui se dissimulait derrière la surface. Ce sourire angélique cachait-il un instinct manipulateur pour arriver à ses fins ? Cette démonstration de richesse et ses lèvres pincées camouflaient-elles une ruine grandissante ? Ce visage de marbre était-il le reflet de blessures ou bien une protection afin de masquer une naïveté ? Tant de possibilités, mais la vérité se trouvait bien souvent en notre for intérieur. Parfois même dissimulée à nos propres yeux.

Mes pas résonnaient sur le sol immaculé, bien que quelque peu étouffés par les nombreuses discussions indiscernables. Je pris la direction du balcon, un peu d’air frais serait peut-être une libération et ce serait l’occasion de trouver une solution pour s’échapper d’ici. Je sentis quelques picotements dans ma nuque. Arrêtée dans mon élan, je pris le temps de jeter un regard derrière moi. J'aperçus alors la famille de Lancester qui était présente un peu plus loin. Rien de bien étonnant, c’était certain. J’avais déjà pu croiser leur fils au sein du château. Je n'oubliais jamais les visages rencontrés. " Oh, les Lancester sont ici ? " Je réprimai un sursaut en entendant la voix de Mara juste à côté de moi. " J’ai beaucoup entendu parler d’eux dernièrement, ils étaient même dans la gazette. “ Je levais discrètement les yeux au ciel. Lorsque ma grand-mère s’y mettait, elle était inarrêtable. " Et leur sens de la mode, somptueux ! Peut-être pourraient-ils faire quelque chose pour ça. " Ajouta-t-elle en désignant ma robe. " Il faut égayer un peu ce visage. Montrons un peu de politesse et allons les saluer ! "

Sans que je n’aie mon mot à dire, Mara m’emmena à travers la salle. Lorsqu’elle avait une idée en tête, elle n’en démordait pas. S’il y avait bien une chose à lui reconnaître, c’était qu’elle n’avait jamais froid aux yeux. Elle-même me le répète souvent, " n’attends pas que le monde se mette à tourner, fais en sorte de le faire tourner à ton avantage. " Une grande sage. Mais malgré son fort caractère, je l’aime énormément. Elle reste mon modèle et mon inspiration au quotidien. Même si je n’ai d’elle que son visage, il fallait que je m’adapte selon mon propre caractère. Rien n’était impossible. Apparemment. " Madame de Lancester, Monsieur, quel honneur de vous croiser ici ce soir. Vous êtes resplendissants. Et votre fils, un diamant. “ Les personnes ne la connaissant pas pourraient croire qu’elle exagérait, mais je savais que ce n’était pas le cas. Franche et honnête décrivaient Mara à la perfection. " Mara Lupei, enchanté, et voici ma petite-fille Mihaela. Nous sommes venues avec sa famille maternelle, Abigaïl, Walter Yaxley et leur fille Anna, peut-être avez-vous déjà entendu leur nom. " Pas sûr vu leurs relations.

Je refoulais ma légère gêne, les mondanités ne faisaient pas partie de ma zone de confort, même si avec le temps, j’avais fini par m’y faire et apprendre les codes. " Enchantée, ravie de faire votre connaissance. " Avec un sourire discret, mais convivial. Le dos droit, le verre élégamment tenu en main, je faisais attention à mes gestes. " Votre fils connaît peut-être Mihaela, elle est enseignante à Poudlard. " Ouhla, non, changeons de sujet, ne parlons pas de moi. D'autant plus que c'était encore récent. " J’ai vu votre dernière collection et je dois dire qu’elle est magnifique. D’une élégance et d’une délicatesse sans nom. " Mon regard se posa sur Ambroise. J’offris un léger sourire, presque de compassion, mais sans jugement ni méchanceté. Je ressentais un sentiment mitigé. Lui aussi aurait préféré être ailleurs ce soir ? Les rumeurs de la gazette l’avaient-elles affecté ? Sûrement pour ce point. Mais difficile de savoir ce que l’âme cachait. La seule chose que le jeune homme me renvoyait, c’était un potentiel intéressant, voire insoupçonné par certains. Une pierre brute aux multiples facettes. Peut-être ne fallait-il pas toujours se fier aux apparences.

(c) Willow Dawkins

Résumé:

TW : mutilation/sang

Une vraie boucherie. J’ai dégueulassé toute ma chambre pendant plusieurs soirées. Ça faisait atrocement mal et tout ce rouge se mêlait à mes larmes jusque dans ma salle de bain privée. J’crois qu’depuis que j’ai l’droit d’faire de la magie en dehors de l’école c’est la première fois que je l’utilise sur moi ou plutôt contre moi. Mais j’avais pas le choix ! Fallait que j’sache, fallait qu’je vois mais malgré mes efforts et mes bras tailladés, j’ai rien trouvé dans l’avenir qui suffise à calmer ma tristesse et à répondre aux questions qui me frappent l’esprit jusqu’à me rendre complètement dingue. Rien de rien. Des flashs inutiles et la douleur dans mes bras qui s’additionne à celle dans ma poitrine. C’est ça l’amour quand l’autre n’est plus là ?

Merde, manquez plus que ça. Mes parents m’ont rejoint, sûrement inquiets de ma piètre prestation d’acteur alors qu’on nous salue de nouveau. Eh bien, que de compliments ! Je vous remercie. À son ton enjoué, je comprends qu’Papa sait pas qui elle est, qui elles sont, mais moi j’le sais. Philippe de Lancester, enchanté de vous rencontrer Mesdames. Adele, ma femme, et Ambroise, mon fils. La prof de divination à l’air aussi à l’aise que moi aujourd’hui. C’est quoi son problème ? Pourquoi elle est là ? Enseignante ? Eh, bien, en voilà une surprise ! Ambroise ? Mon père se tourne vers moi, le temps que je me remette dans la peau du personnage. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de participer à vos cours de divination. Ni l’occasion, ni l’envie. Toute façon, en option, j’ai choisi Arithmancie avec la meilleure enseignante qui soit.

Vous m’en voyez ravi, Madame, qu'il répond à la nouvelle salve de compliments. Nous mettons toujours tout notre cœur à développer nos collections. Si elles vous plaisent, je considère que notre objectif est atteint ! Y a pas à dire, il sait parler Papa. C’est pas pour rien que la marque bat tous les records. Y a toujours un truc de solaire et de charismatique quand il prend la parole et je l’ai toujours admiré pour ça. J’pensais en avoir hérité mais aujourd’hui, j’suis plus sûr de rien. Hum ? J’baisse la tête. Edgar me fixe avec ses gros yeux globuleux. Heureusement, j’le connais par cœur et j’vois rapidement où il veut en venir. Le noir vous va à ravir Professeur. J’esquisse un sourire en montant de sa robe à ses yeux. Je suis certain que quelques-une de nos pièces pourraient également vous convenir. N’hésitez pas à nous en faire part si cela vous intéresse. Pour vous aussi, Madame, bien évidemment, conclue-je en me tournant vers celle qui m’a qualifié de diamant. D’autant plus si vous aimez ce que nous faisons. C’est avec grand plaisir. Et un sourire un peu plus grand.

Résumé:

(c) Adonis Evans

La soirée mondaine

Sianyde n'était que l'ombre d'elle-même. Défigurée, brûlée, traumatisée... l'esprit avait faibli dans cette coquille qui avait résisté à tellement de chocs. Arwin, à ses côtés, avait œuvré comme un Diable pour la remettre sur pied. Il avait fait preuve d'une infinie patience et autant de bienveillance. Sianyde était brisée et recoller les morceaux était une tâche herculéenne.

Elle déambulait plus qu'elle ne marchait, elle grignotait plus qu'elle ne mangeait, elle cauchemardait plus qu'elle ne dormait... Son quotidien avait complètement changé. Son visage fut rattrapé après maints et maints soins de plusieurs personnes. Une médicomage laborantine s'était d'ailleurs échinée dans ses fonctions pour lui permettre de retrouver tout son visage habituel ainsi que son cou. Pour ce qui était du corps, elle était toujours en travail. Son dossier médical, caché, était donc suivis par cette unique professionnelle. Pour le reste, c'était Arwin qui subvenait à ses besoins.

Il lui avait conseillé de retourner à Poudlard, de rattraper les cours, de passer ses ASPICS. C'était donc sous ses ~~ordres~~ conseils qu'elle s'était rendue à nouveau au château, sous bonne escorte. Elle évitait la foule, les élèves, les gens. Elle ne voulait parler à personne. Par moment elle voyait Charlotte au loin, mais n'osait même pas l'approcher. Sianyde avait l'impression que sa vie il y a trois mois était maintenant si loin... qu'elle datait de plus longtemps...

La lettre qu'elle envoya ce matin confirma sa présence à la soirée organisée par la Confédération Internationale des Sorciers ainsi que le Ministère de la Magie Britannique. Encore une fois, Arwin l'avait fortement conseillé de l'accompagner, pour faire acte de présence. A quoi cela servait ? Elle était le reliquat de tout ce qu'il se passait dans le monde actuellement. Dans ses discours les plus désespérés elle aurait préférer y mourir dans ce brasier, tout comme Elizabeth avait péri par les flammes. Visiblement, c'était la malédiction de leur famille !
Puis elle s'effondrait, en larmes, dans les bras du sorcier inflexible qu'était Abernathy.

Ce soir seulement, elle ne devait pas faillir et laisser les émotions l'emporter. Vivement le jour où elle dépasserait tout cela. En attendant, Sianyde se contentait de se subir.

D'un sourire elle répondit à Arwin à ses côtés, engoncé dans un costume qui le rendait charismatique. Sa robe à elle cachait avec finesse les endroits endommagés de son corps et elle portait des gants longs jusqu'aux coudes. C'était étrange, ce monde là... lui paraissait si inconnu à présent. Etait-elle devenu une simple Sorcière sans pedigree ? Non, c'était plus ça... c'était futile. Elle trouvait cela déplacé, alors que tant de personnes étaient en train de mourir dehors ou de se déchirer, eux étaient là pour faire bonne figure et surtout, se rassurer. C'était hypocrite. Mais elle ne pouvait pas faire autrement car au final, c'était un milieu qu'elle connaissait assez bien. L'époque où son père régnait sur leur famille semblait dater d'il y a plus de dix ans maintenant et le souvenir de Bastien Barnes était presque réduit à néant : c'était sa jeunesse et son insouciance. Ce qu'elle n'était plus du tout.

« Tout va bien... Je vais me chercher quelque chose à boire. »

Son sourire était faiblard et elle ne pouvait cacher ses expressions derrière ses cheveux s'arrêtant maintenant à la hauteur de son cou. Ca aussi, ça faisait partit des séquelles -les moins pires-.

Résumé : Sisi arrive avec Arwin et traîne près du buffet. Elle est très pâle, assez faible un peu comme quelqu'un de malade on dira ^^ ! Vous pouvez venir lui parler.

Alors que Bella avançait d'un pas fluide et assuré, une chevelure rousse capta son regard. Elle était beaucoup plus courte que d'habitude, mais elle reconnaitrait sa propriétaire parmi mille.... Sianyde. Son cœur loupa un battement, et elle dut faire appelle à toute sa retenue pour ne pas courir à sa rencontre. Elle changea aussitôt de destination, se rapprochant du buffet. La revoir vivante et, d'apparence, bien portante.... Les émotions fusaient en la sang-pur. Cette vision était presque surréaliste, le souvenir de son corps mutilé et agonisant était aussi frais que s'il datait de la veille. Et ce soir elle était là.... Elle devait la voir, elle devait lui parler. Rien que pour se rassurer qu'elle ne rêvait pas, et que la Serpentarde était bel et bien sauve. Plus elle se rapprochait d'elle, plus son cœur battait la chamade. Elle était à présent là, dans son dos, et elle se trouva bien bête. Comment l'aborder ? Ce n'était pas le moment de lui demander comment elle se portait, même si elle mourrait d'envie de le savoir. Il fallait bien commencer quelque part, dire quelque chose, n'importe quoi qui ne soit pas déplacé ou idiot !

.... Cela me soulage de te voir ce soir. J'étais si inquiète....

Sa voix était douce, comme soucieuse de ne pas l'effrayer, et en même temps, il y avait une certaine émotion qui se dégageait dans ses mots. Elle était sincère, et cela pouvait s'entendre. Un qualité rare dans ce milieu digne d'un panier de crabe grouillant. Bella laissa sa consœur rousse se tourner face à elle, lui adressant un regard compatissant. Elle était parfaitement conscience d'avoir une chance inouïe de ne pas avoir fini comme elle, ou pire. Si l'apparence de Sianyde était irréprochable, elle n'avait pu masquer toutes les séquelles de son supplice. Elle semblait valétudinaire, fragilisée.... Ce qui était d'une évidence éloquente quand on savait par quoi elle était passée.

Si je peux t'aider en quoique ce soit....

A bien y réfléchir, c'était d'ailleurs curieux de la voir présente ce soir, du moins quand on savait la vérité. Ne serait-elle pas mieux en convalescence, à se remettre tranquillement ? Bella allait pour parler quand elle remarqua que Sianyde n'était pas venue seule. Lui.... L'homme qui était parmi ceux venus les secourir. Celui qu'elle avait failli embrocher comme une pauvre dinde à rôtir.... Un souvenir embarrassant pour la jeune femme, même si les circonstances étaient atténuantes. Elle ne savait toujours pas qui il était, ni son lien avec Sianyde. Mais il ne l'aurait pas sauvé pour lui nuire, cela n'aurait aucun sens. Il avait pris bien des risques....

Bella le salua d'un signe de tête, avant de s'adresser.

Nous n'avons pas eu l'occasion de nous présenter.... D'ailleurs, à présent que je le peux, je tiens à vous remercier pour votre intervention.... Et d'avoir permis ces retrouvailles ce soir.

Un discours cryptique qui était lourd de sens pour eux trois, capable d'en comprendre la réelle teneur. Il les avait sauvé, et surtout il avait sauvé Sianyde. Et pour cela, Bella lui en était reconnaissante.

Diane Bulstrode, mais vous pouvez m'appeler Arabella. Enchantée, monsieur.... ?

Elle le laissa s'introduire, désireuse de pouvoir mettre un nom sur ce visage inconnu et pourtant salvateur. Une fois cela fait, elle observa le duo, avant de les questionner.

Pensez-vous que nous obtiendrons quelques informations intéressantes ce soir ? Je dois dire que je ne suis pas spécialement convaincue ni satisfaite des mesures prises jusqu'ici. Certains ont essayé d'en apprendre plus et d'agir par eux-mêmes, mais il s'avère que cela aurait plus relevé du guet-apens que toutes autre chose....

Il lui aurait été bien plus simple de pouvoir parler librement et explicitement, mais elle n'avait que trop conscience qu'en cette soirée, il y avait beaucoup trop d'oreilles indiscrètes pour ce permettre ce luxe. Elle doutait très sincèrement que Sianyde puisse avoir appris quoique ce soit, son état lui autorisant uniquement d'essayer de se rétablir aux yeux de l'ex serdaigle. Mais son sauveur.... Lui en savait déjà bien plus qu'elles. Et peut-être bien plus que les autorités dites compétentes, puisque c'est lui qui les avait sauvé, et certainement pas le ministère de la magie !

Savez-vous comment se porte Olive ?

résuméééé:

Les discours pompeux étaient une rengaine assommante. Futiles, les mignonneries du genre ne faisaient hélas plus aucun effet depuis longtemps sur l’esprit rompu aux protocoles mondains. Un sourire par ci, une courbette par là, Arwin naviguait prudemment. Même s’il avait rompu ses engagements en laissant derrière lui ses obligations envers la Confédération, il restait tout de même un Abernathy, il y avait certaines choses dont il ne pourrait jamais se défaire.

La soirée était lancée et grand nombre de sorciers s’étaient éclipsés vers un endroit dédié aux affaires sensibles. Pour tout néophyte, les lieux seraient difficilement accessibles, mais pour l’héritier d’une très longue lignée de politiciens, un ex-membre du cabinet du délégué britannique, cela serait un jeu d’enfant de s’y faire inviter. C’était du moins, une stratégie qu’envisageait Arwin, avant de voir son attention filer vers une chevelure flamboyante. Elle n’avait rien à envier à sa cavalière, pourtant elle pouvait se targuer d’avoir attiré bons nombres de regards sur elle.

L’inconnue n’en était pas tout à fait une. Il suffisait au Serdaigle de fermer les yeux pour de nouveau sentir les relents putrides et la moiteur suffocante des entrailles des enfers. La rouquine revenait du passé, peut-être même pour hanter ses prochaines minutes. Sans décrocher de la discussion passablement médiocre dont il était captif, Arwin suivi du coin de l’œil la progression lente de cette étrange jeune femme. Il ignorait ce qu’elle voulait et encore moins s’il devait l’arrêter avant qu’elle ne les mette Sianyde et lui en danger. Le temps qu’elle dissipe les doutes entourant ses intentions, Arwin mis en branle ses méninges. Quelques secondes avaient suffi pour tracer une ligne de conduite en cas de troubles.

La syntaxe soutenue, le choix des mots et l’intonation ne laissaient que peu de doute quant à l’éducation de l’inconnue. Arabella. Arwin se le répéta le nom en tête, cherchant silencieusement à associer le charmant minois à tout autre chose que des bribes de cauchemars. « Arwin… » Il marqua un temps d’arrêt en inclinant à peine sa silhouette vers la demoiselle, « Abernathy » poursuivant dans un protocolaire « Des informations intéressantes ? » Si Arwin paru d’abord réfléchir, il finit par étirer ses lèvres dans un semblant de sourire. « La vérité attend ceux qui la cherche. Seul le mensonge attend les âmes pressées. » Le regard perdu dans le va-et-vient de quidam, Arwin avait fini par s’extraire du ressac en s’accrochant au visage doucereux de la nouvelle interlocutrice du couple. « Mais si vous en cherchez alors mieux vaut être bien accompagnée. » Arwin glissa son bras autour de celui de Sianyde et proposa son exact opposé à Arabella. « Vous permettez ? » Dans une démarche tranquille, la cadence des pas du trio les propulsait vers le devant de la scène. Arwin s’était imposé, mais ne désirait en rien mener la danse. La chorégraphie, bien que maîtrisée, ne l’inspirait guère. Et dans la seule optique d’amener matière à débattre, il se permit une seule remarque. « J’imagine que notre ami commun se charge de veiller à son bien-être et je ne peux que vous conseiller Miss Bulstrode, de garder vos distances, pour assurer le vôtre. »

Résumé:

Sauveur mais énigmatique. Le dénommé Arwin ne se fit guère prier pour l'enjoindre dans l'art des conversations à double sens. Il prit lui aussi soin de rester dans un flou à faire pâlir de jalousie ce maudit brouillard lui-même. Abernathy Arwin.... Si Bella n'avait eu aucun mal à situer sa lignée dans le jeu des hautes sphères, elle devait bien admettre qu'elle n'en connaissait pas tous les ressortissants. Et à vrai dire, dans ce monde de faux semblant, elle n'aurait certainement eu qu'une image travaillée et perfectionnée avec soin.... Mais parfaitement fausse. Elle observa sans ciller son léger sourire, son masque impassible certainement bien trop connue par son interlocuteur pour qu'il puisse se laisser berner. Ils étaient du même milieu, et chacun connaissait les règles et les subterfuges de ce monde.... Elle écouta, d'abord silencieusement, sa première réplique. Il lui sembla y comprendre qu'elle n'aurait certainement pas ce qu'elle était venue chercher ce soir. Ou du moins, pas de manière simple ni prévisible. Elle le laissa enchainer sur ce qui s'avéra être une invitation, son regard tombant alors sur le bras offert. Une invitation qu'elle n'hésita pas à saisir, venant se lier à ce bras dans un geste fluide et assuré.

Arwin avait raison sur un point, celui de la nécessité d'avoir des alliés dans ce genre de quête. La sempiternelle question était, "à qui faire confiance et jusqu'où ?". Mais Bella ne pouvait pas se permettre de refuser l'opportunité qu'il représentait. Il en savait bien plus qu'elle, et avait besoin de ces informations. Il lui offrit d'ailleurs un échantillon de ces dernières, en lui délivrant quelques nouvelles sur Olive.... Accompagnées d'une.... Mise en garde. Bella fit doucement roulé son regard vers lui, avant de regarder de nouveau droit en direction de leur destination, se décidant à enfin lui répondre.

Je déconseille à quiconque de nourrir la très mauvaise idée de me chercher querelle en ce moment. J'ai été récemment contrainte d'apprendre à défendre très chèrement mes intérêts, et ceux de mon entourage, à plusieurs reprises. Ma présence ce soir, et l'absence des impudents qui se sont offerts à pareille folie, prouve que s'en remettre à des fous et des abominations, n'est pas suffisant pour m'arrêter. Mais que notre ami commun se rassure, je n'ai pas l'intention de m'intéresser à des affaires qui ne me concernent pas. J'ai des vérités à extirper de leurs donjons afin d'assurer que mon bien-être ne soit plus jamais compromis, et que les dettes soient payées.... Son regard glissa furtivement sur Sianyde, avant de reprendre sa ligne de mire. .... Avec les intérêts.

On paierait pour toutes les victimes de ce brouillard, de ces fanatiques, pour ce qu'on avait fait à son groupe il y avait à peine quelques jours, pour ce qu'on avait fait subir à Sianyde, et ce qu'on lui avait infligé à elle aussi, qui avait failli risquer sa vie plusieurs fois ces derniers temps. Tant de crimes ne resteraient pas impunis, et elle comptait s'assurer que les sanctions et dédommagements soient exemplaires. Alors qu'ils se rapprochaient toujours un peu plus du lieux de toutes les convoitises, Bella changea le sujet de conversation. Si jamais quelqu'un avait la mauvaise idée de les espionner, il n'en serait que plus décontenancé.

Serait-il indiscret de vous demander comment vous en êtes venu à vous rencontrer tous les deux ?

A défaut de pouvoir parler davantage de la situation, même le temps d'une pause, Bella tenta de savoir qui Arwin était et la raison pour laquelle il était venu sauver Sianyde. Un ami proche ? Un petit ami ? Un garde du corps ? Autant savoir à qui elle avait à faire. Lorsqu'ils arrivèrent devant le videur qui avait son registre, elle s'adressa à lui sur un ton neutre et courtois.

Miss Bulstrode, Diane Arabella Bulstrode.

Lady Buldstrode, bien sûr. Votre frère sera-t-il des nôtres ce soir ?

Vous imaginez bien qu'au vu des circonstances, la présence de mon frère est impérative auprès de ses collègues et de sa hiérarchie.

Elle laissa Arwin se présenter de nouveau. Elle espérait bien que ce videur de prestige n'allait pas trouver à redire à la présence du duo. Mais à vrai dire, si cela devait se produire, elle n'hésiterait pas un seul instant à intervenir en prétextant que ses "amis" l'accompagnaient.

La soirée mondaine

Sianyde toucha du bout des doigts sa robe, aux endroits où sa peau s'était recroquevillée sur elle-même. Arabella ne pouvait plus rien pour elle, l'aider était maintenant vain vu là où elle en était.

« C... Ca va aller... Merci à toi... »

Être ici était une forme de souffrance pour Sianyde. Ses cheveux coupés ne pouvaient pas l'aider à se cacher et avec cette couleur des plus flamboyante, on ne pouvait pas dire qu'elle manquait de visibilité. Cependant, tout chez elle était plus terne. Elle se raccrocha à la conversation avec son amie qui l'avait aidé dans cet enfer. Elle voulait lui demander pourquoi elle était là mais elle connaissait déjà la réponse et elle ne voulait pas repenser activement à tout cela. La conversation ayant déviée sur les mondanités ici présentes, Sianyde n'écoutait plus.

La voix d'Arwin lui faisait du bien. C'était un bourdonnement sourd dans le fond de son oreille qui la rassurait. Il était là, tout irait. Les deux parlaient des récents évenements et on ne pouvait leur en vouloir. Ils avaient la rage de mettre un point final à cette histoire. Lorsque tous arrivèrent vers les salons des invités de marque, miss Bulstrode se présenta en premier lieu. Sianyde tenta de se redresser et de mettre les épaules en arrière pour se donner un peu plus de contenance.

« Sianyde Llansawel. »

Son accent ne pouvait dire le contraire quant à ses origines et sa famille connue. Ainsi ils passèrent ce sorcier endimanché pour se trouver une place à l'abris des yeux et des oreilles indiscrètes. La rouquine n'avançait pas très vite et le groupe ne s'en offusqua pas. Les grandes jambes des deux anglais ralentirent pour aller à son rythme. Elle avait tellement honte ! Être réduite à cette masse de chair informe.

« Aa... Attendez... »

Sa voix n'était qu'un gémissement presque inaudible et, réfugiant sa bouche dans ses mains, elle se mit à tousser. Sa poitrine lui faisait si mal, sa gorge aussi. Sa quinte de toux terminée, elle regarda ses doigts tachetés. Un liquide noir maculait ses lèvres.

« A... Arabella... Aurais-tu un mouchoir s'il te plaît je... je n'ai pas pris l-l-le mien. »

Comment cela pouvait lui faire aussi mal de parler ? Elle qui ne cillait dans aucun discours, le bégaiement n'avait jamais trouvé une place dans sa bouche et pourtant ici...
Sianyde avait envie de pleurer. Le désespoir l'atteignait si fort. Qu'est ce que c'était que ça ?
Elle lança un regard de détresse à Arwin alors qu'une goutte descendait le long de son menton, marquant sa peau de lait. Qu'allait-elle devenir ? Pourquoi ne l'avaient-ils pas laissé mourir ? Pourquoi devait-elle s'exposer aux quolibets qui s'élevaient à l'heure actuelle ? En effet, des murmures de toutes parts s'élevaient autour d'eux, accompagnés de regards indiscrets, certains tirant le cou pour mieux voir la scène. Sianyde voulait fuir à toute allure, rentrer et se cacher sous ses draps. Implorante, démunie, elle attrapa -sans force- le poignet de Bella. On pouvait lire dans ses yeux la peur, la désolation, l'impuissance et la maladie.

Résumé : Cey le bordel elle tousse de la contamination o/

Cette vision de Sianyde lui tordait douloureusement le cœur. Comment avait-on pu l'anéantir à ce point ? Si la serpentarde avait toutes les raisons du monde de ne plus être que l'ombre d'elle-même après sa mésaventure, cette constatation avait un infâme goût d'injustice. Elle avait survécu, elle s'était battue au lieu de se laisser mourir, elle avait lutté pour remonter. Malgré toute la douleur, malgré le fait qu'il lui fallait vivre avec ces souvenirs traumatisants. Un cauchemar devenu réalité qui la hanterait jusqu'à sa fin. Et pourtant, ce soir elle était là. Même si ce n'était visiblement pas de gaité de cœur, même si elle n'était pas rayonnante. Elle était. Et c'était là la véritable incarnation d'une héroïne. Pas de pouvoirs défiant l'entendement, pas de valeureux guerriers affrontant des monstres et adversaires tout puissant. Mais une simple personne qui a lutté et lutte pour vivre en dépit du désespoir et de l'agonie. C'était une démonstration poignante de courage, de persévérance et d'humilité. Une véritable leçon de vie à quiconque prenait un minimum le temps d'y réfléchir. Hélas, combien le réalisaient ?

Bien trop peu de monde.... Et malheureusement, pas même elle-même. Nul besoin de divination pour deviner que la demoiselle n'était pas fière. Ce qui était d'autant plus navrant aux yeux de Bella. Elle aurait voulu lui dire de redresser la tête, qu'elle n'avait en aucun cas à rougir de quoique ce soit, au contraire ! Que sa mésaventure devait inspirer le respect et la considération à quiconque ayant un minimum de capacités cognitives fonctionnelles. Mais comment aurait-elle pu l'entendre, alors qu'elle se sentait visiblement encore si mal.... Et peut-être même misérable. Il n'y avait que le temps et la patience qui pourraient l'aider. Bella devait se faire une raison, et ravaler sa frustration. Sianyde n'était pas seule, il y avait des personnes prêtes à la soutenir dès qu'elle en aurait besoin. Le cygne espérait juste qu'elle oserait venir la trouver pour lui demander un peu de soutien. Elle était loin de s'imaginer à quel point ses vœux allaient être exaucés.... Si l'entrée se fit sans anicroche, les séquelles de Sianyde la rattrapèrent. Le trio s'arrêta sans la moindre hésitation, Bella peinant à masquer son inquiétude face à cette vilaine toux. Encore plus lorsqu'elle vit la noirceur s'en échapper.... Lorsqu'elle croisa le regard de Sianyde, elle ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase.

En un geste, elle avait glissé sa main dans sa minaudière, saisit son mouchoir blanc en flanelle bordé de broderies fines soigneusement plié, et l'offrit à Sianyde. Cela ne lui plaisait pas du tout, l'état de Sianyde était encore bien plus sérieux qu'elle ne le pensait. Elle adressa un regard dubitatif à Arwin. Était-il vraiment pertinent de l'avoir emmené à cette soirée si tôt ? Elle n'était clairement pas rétablie et semblait toujours sérieusement souffrir. Elle peinait à articuler, et Bella était bien placé pour savoir ce que cela faisait.... Sianyde était souffrante, désemparée et démunie. Il n'en fallait clairement pas plus pour réveiller vivement l'instinct protecteur de l'ex-serdaigle, qui s'érigea instantanément en rempart entre son amie et le reste du monde. Elle ne laisserait personne la scruter comme une bête curieuse.... Et d'ailleurs, elle ne se priva pas d'adresser un regard particulièrement glacial, méprisant et surtout moralisateur à tous les indélicats curieux qui tentaient de discerner quoique ce soit. Même traitement pour ceux qui avaient l'audace de murmurer de manière un peu trop audible ou visible. Un regard qui se durcissait à chaque instant, devenant doucement menaçant, et qui refroidit considérablement l'ambiance. Néanmoins le message fut clair et efficace.

Des gorges se raclaient, des regards se détournaient honteusement. Certains avaient l'impertinence de feindre l'innocence, tentant de dissimuler leur élan de curiosité malsaine et déplacé. Et les murmures les plus audibles traitaient à présent de la qualité de la décoration murale, ou encore de la diversité du buffet de la soirée.... Si cela n'avait tenue qu'à elle, Bella aurait quitté la soirée séance tenante pour raccompagner Sianyde chez elle. Mais si cela était le plus sage pour la santé et le bien être de la serpentarde, d'un point de vue social, un retrait aussi immédiat pouvait lui porter préjudice ultérieurement. Les cancans pouvaient avoir un impacte dévastateur et la rescapée n'avait pas besoin de cela. Néanmoins, il n'était pas question de l'éprouver outre mesure.... Bella lui attrapa délicatement la main qu'elle serra doucement, avant de lui souffler discrètement.

Nul besoin de te forcer Sianyde.... Ta santé avant tout. Si tu veux rentrer, n'hésite pas un seul instant. Quelque soit ta décision, je serais plus rassurée si tu te ménageais et ne t'éternisais pas ici.... Même les héroïnes ont besoin de repos.

Elle ponctua sa phrase d'un doux sourire, espérant redonner un peu de contenance à sa jeune comparse. Elle espérait également que Arwin l'encourage à son tour à se montrer prévenante envers elle-même. Avec un peu de chance, au maximum ils partiraient après le discours. Il ne fallait qu'un mot de Sianyde pour qu'elle s'éclipse avec elle.

TW : mutilation/sang

C’est Edgar qui m’a retrouvé. J’gisais dans mon sang sur le sol de ma chambre, les joues encore humides d’avoir autant pleuré. J’me suis excusé, j’l’ai jamais vu aussi inquiet mais fallait bien qu’j’le fasse ! Fallait que j’sache si tout ça avait finalement un sens. Sinon à quoi bon, si ça s’finit comme ça, si j’dois passer toute l’année prochaine à pas l’calculer. Et puis l’article… Papa dit qu’les choses vont s’tasser avec le temps, que les gens vont finir par oublier. Mais quand ? Moi, j’y crois pas. Les gens veulent des réponses et j’ai pas envie de leur en donner. Depuis tout petit, j’suis sous les feux des projecteurs mais ce soir, j’ai juste envie de rentrer au Manoir et de plus jamais en sortir tant que tout sera pas rentré dans l’ordre. J’veux dire, tant que j’ai pas oublié Élio pour toujours.

J’fais toujours mine de passer un bon moment mais ma tête est complètement vide. On m’remercie pour mon offre et on s’échange nos contacts. Papa a l’air fier de mon geste commercial, Maman semble plus inquiète. L’hématomancie, elle voulait plus jamais en parler mais moi, j’veux pas faire comme elle et m’voiler la face. J’l’ai pas choisi mais ça fait partie d’moi alors j’travaillerai dessus même si j’dois me saigner à chaque fois. Finalement, ça m’fait moins mal que tout c’qu’il s’est passé… Merci, bonne soirée ! À l’école, il doit sûrement y avoir des bouquins là-dessus. P’t’être que ça m’aiderait ? J’sais pas. Si j’dégueulasse tout le dortoir, ça passera pas inaperçue… Sauf si j’trouve un autre endroit ?

Y a vraiment tout l’gratin, la crème de la crème de la société sorcière pleine aux as. Une occasion de plus pour s’faire connaître et vendre au mieux l’image de la Maison. Les politesses s’enchaînent avec les verres de grandes cuvées. On m’complimente, on m’pose des questions, on m’prend en photos. Les grands du Ministère viennent me parler et j'rentre dans l'jeu comme on me l’a toujours appris. On s’intéresse à ma vie, aux défilés et à Poudlard. On m’demande pourquoi j'suis pas encore préfet et si mes examens se sont bien passés. Mais personne me parle de l’article et tant mieux parce que cet article, j'veux l’oublier et Élio, j'veux plus jamais en entendre parler.

– Fin du RP pour moi –

Résumé:

(c) Adonis Evans

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