Gaspard, de toute façon déjà bien assez agacé par son accident de métamorphose et le harcèlement de son propre reflet dans leur déambulation dans le labyrinthe, n’était plus vraiment enclin à agir autrement que tête baissée, sans une once d’hésitation pour suivre un camarade à qui il faisait confiance. Pas question de rester une minute de plus ici, son reflet été vraiment trop relou. J’en suis !

Le Gryffondor répondit au batteur en posant sa main sur la sienne et celle de leur capitaine. Les profs suivirent sans vraiment avoir le choix non plus. Enfin ils allaient quitter cet endroit. Peut-être allaient retrouver Billie et les deux autres élèves après qui ils s’étaient élancés ? -ZAP-

Que dalle. Retour dans les vieux murs aux pierres ternies du château, assurant toute fois à Gaspy, malgré un léger tournis, un doux sentiment de sécurité. Le même que lorsque l’on rentre à la maison. Un sentiment agréable bien vite chassé par la Serdaigle en charge de leur accueil… Quelle peste celle-là ! -ça mériterait 1 étoile sur Witchadvisor un truc pareil !

Sérieusement, Gaspard ne captait rien à ce qui se passait. Les deux élèves étaient toujours perdus mais pas Billie, ça avait été la débâcle avec pleins d’autres groupes, pas qu’eux et genre le brouillard avait tenté de les berner… ‘fin du grand n’importe quoi ! Gaspard avait vécu trop de chamboulements en trop peu de temps, et il était donc très peu disposé à intégrer l’échange que ce malheureux Lupin avait entamé avec Salem. Il faillit filer avec James vers l’infirmerie -un tour là-bas ne lui ferait pas de mal, mais pour une raison inconnue, certainement proche de la flemme, il ne bougea pas.

Simplement leva-t-il les yeux au ciel en haussant les épaules à l’annonce de la perte de points pour Gryffondor. Pour ce qu’il en avait à foutre de ce genre de menace, surtout venant de Mr Lupin… Cela dit, l’autre Serdaigle était vraiment pénible. Entre ses remarques de boloss inutile et sa face qui semblait le supplier qu’on lui en mette une… Très honnêtement, c’était trop tentant ! Plus la patience pour ça, trop de fatigue dans les pattes et dans la tête. Aussi quand Mr Lupin somma cet idiot de Saul de lui répondre, bien que n’ayant pas entendu la question, Gaspard ne pu s’en empêcher. Il se rua sur le Serdaigle, l’empoigna par le col, et le plaqua brutalement contre le mur. Une tempête d’émotions grondait chez Gaspard. Si son reflet l’avait saoulé, son blocage sous sa forme animale l’avait vraiment bousculé, et le garçon ne savait absolument pas comment gérer une telle expérience autrement qu’en l’extériorisant violemment. Ça te fait rire hein ?! T’sais c’qu’on a vécu dans ce labyrinthe pauv’con ?! J’vais t’faire passer l’envie d’te marrer !

Rare coup de chance dans cette journée de désastre, le Portoloin fonctionna et ne se déclencha pas avant que tous l’aient touché. Avant même de voir la cour familière du château, le brutal remplacement du froid mordant du par une chaleur presque étouffante informa Tadhg qu’ils étaient sortis du brouillard - et donc qu’ils s’éloignaient des deux élèves qu’ils avaient aperçus errant dans les miroirs du labyrinthe. La réalisation était douloureuse.
Tadhg était étourdi par le tournoiement du Portoloin, et il cligna les yeux plusieurs fois avant de que la pièce n’arrête de tourner violemment autour d’eux. Sentant son équilibre précaire, il essaya de s’appuyer sur une colonne sur sa gauche... sans y parvenir, son bras restant obstinément bloqué au-delà de quelques centimètres. S’il ne sentait encore que peu la douleur (heureusement qu’il avait pris une dose supplémentaire de médicaments avant d’entrer dans le corridor dans le brouillard), l’Irlandais reconnaissait le début des effets retardés du brouillard sur son maléfice... et ça n’allait pas s’arranger dans les heures à venir. Avec quelques pas prudents, il se déplaça pour attraper quand même la chaise.

Finalement, le décor arrêta de faire des balades 360°C, et le regard de Tadhg se fixa sur deux élèves, qui visiblement attendaient leur arrivée. Il les reconnut au bout de quelques instants. Salem, une Serdaigle de septième année qui faisait partie du cercle de Perigrine, et… Saul, aussi un Serdaigle. Si la première était calme, le second était déjà en train de babiller pour leur poser des questions sur ce qu’ils venaient de vivre… avec une forme d’excitation manifeste légèrement déplacée. L’envie de lui dire de se taire démangea Tadhg – heureusement pour lui, sa camarade coupa court à son bavardage avant. Enfin bavardage, mais il y avait quand même une information dans tout ça qui semblait intéressante. Perigrine attaquée par une créature ? Quelle créature ? Celle qui avait hurlé en attirant des élèves ?

Salem expliqua que les deux élèves appelés étaient toujours en errance, et que Perigrine avait besoin de son assistance pour les retrouver. Tadhg acquiesça, comprenant au regard de l’élève la gravité de la situation. Il allait l’interroger davantage, quand Teddy intervint pour demander des informations sur les deux élèves perdus, que Tadhg écouta. Et il mit un moment à comprendre pourquoi, après cela, le professeur d’études des moldus se mit à parler de points… Ah ouais, c’est vrai que les profs devaient faire ça… A ce moment-là, toutes ces coutumes scolaires lui paraissaient très éloignées de ses préoccupations. Enfin, heureusement qu’il y en avait un pour vraiment se comporter comme un prof et reprendre les élèves sur leur comportement.

Plusieurs groupes d’élèves avaient donc réagi au brouillard, il n’y avait pas seulement les deux qu’ils avaient poursuivis, et ça avait été la débâcle partout… sauf qu’au moins, les autres élèves avaient été retrouvés. Billie était, elle, à l’infirmerie. L’histoire restait tout de même obscure, et Tadhg chercha le regard de Gillian, repensant à leur conversations précédant leur entrée dans leur labyrinthe, sur le déroulement de l’affaire. Les élèves étaient des cibles, mais si Perigrine avait bien été attaquée par une créature (dans Poudlard ?), l’ensemble ressemblait aussi à une diversion, un piège, pour atteindre aussi le cœur de Poudlard. Peut-être. Une certaine exaspération fut visible sur le visage de Tadhg à la mention de Blackmore. S’ils devaient l’attendre pour décider quelque chose…

Tadhg fût en revanche relativement indifférent à l’amusement manifeste de Saul suite au retrait des points des Gryffondors… il s’intéressa surtout aux informations sur l’identité des élèves. Lorsque Teddy semblait avoir terminé de poser des questions à Salem, Tadhg prit le relais.

“Merci Salem. Où se trouve Perigrine?” s’enquit-il, prévoyant de partir la rejoindre immédiatement après. il avait aussi une question adressée aux deux enfants. « Saul. De quelle créature tu parlais tout à l’heure ? »

Le récit des deux Serdaigles avait semblé diverger sur ce point, l’un parlant d’un affrontement entre Perigrine et une créature, l’autre évoquant des difficultés personnelles…

C’est après que Gaspard se jeta sur Saul, à bout de nerfs après ses ricanements (on pouvait le comprendre… enfin il en ratait vraiment pas une celui-là, il croyait que c’était le moment ?). Enième soupir agacé.

« Gaspard ! Lâche-le immédiatement ! » l’interpella Tadhg lorsque Saul fut plaqué contre le mur.

Sérieusement, ils allaient les emmerder toute la journée ces gamins ? C’est pas grave, non, ce n’était comme s’ils pouvaient avoir autre chose à foutre que de faire de la discipline pour des ados…

Conscient qu’un simple avertissement ne risquait pas d’arrêter grand-chose (il suffisait de voir le déroulé des dernières heures…) et peu désireux de perdre encore du temps en essayant de décoller physiquement le joueur de Quidditch de son camarade (surtout avec un bras à moitié paralysé… et même avec l’aide de Teddy ou d’un autre élève, il avait bien le temps de coller un poing dans le visage de Saul avant qu’ils n’arrivent à l’en écarter), Tadhg lança un everte statum informulé de très faible intensité sur Gaspard, l’expulsant quelques mètres plus loin, avant de s’interposer entre les deux. L'urgence et la normalité ne partageaient aps les mêmes règles.

« Tu passeras tes nerfs ailleurs, et surtout pas sur l’un de tes camarades, peu importe lequel et peu importe si tu le trouves insupportable. Soit tu restes loin de lui, soit tu pars maintenant rejoindre les autres à l’infirmerie. »

Tadhg quitta un instant Gaspard du regard pour inviter Salem (au moins elle) et Saul (s’il osait encore dire un moment) à répondre aux questions (s'ils n'avaient pu le faire avant).

Event Acte II ||

De l'instant ou Keith toucha le portoloin jusqu'à... Un certain moment, désormais sous la protection de Poudlard, le sorcier sembla absent mentalement. Ses pieds, perdus, eurent du mal à toucher le sol sans offrir l'impression de dégringoler à son propriétaire. Aussi, il profita des arches qui entouraient la cour et desquels ils étaient tombés non loin, pour aller s'appuyer contre discrètement après quelques pas. Ca n'allait pas. Ça tournait. Encore une fois. Comme lorsqu'il s'était retrouvé dans ce fichu manoir avec les deux professeurs. Putains de vertiges. Est-ce que c'était des vestiges de cette fameuse mission avec Conrad, ou son oreille avait été sensibilisée? Ou bien était-ce la fatigue ? Sa claustrophobie qu'il avait dû combattre? Oui, il y avait de ça déjà... Le sortilège qu'il avait lancé sur l'irlandais ? Il l'avait activé depuis peu, très peu.. Dix minutes ? Un quart d'heure ? Combien de temps avait durée toute cette mission ? Il n'en savait rien. Mais il se rendait compte d'une chose : le sortilège l'avait vidé de son énergie bien plus rapidement que d'habitude. Et Conrad ? Il était où ? Il n'avait pas été là du tout... Et s'il était dans le brouillard, comme les élèves ?

Un instant, son cerveau sembla reprendre le contrôle de la situation tandis qu'une sueur froide s'en prenait à Keith. Conrad n'avait rien à y foutre. Pourquoi se serait-il jeté dedans ? Il aurait appelé son meilleur ami tout comme pour la demeure. La sueure froide, celle qu'il eut, ne lui traversa pas l'échine par rapport à son ami de toujours. Mais par rapport à lui-même. Tout ça, la peur qu'il avait eu, cette manière de se jeter dans le danger, de courir avec Gillian, croyant dur comme fer que la personne la plus importante pour lui était en danger... De la paranoïa ? Comme lorsqu'il était sorti d'Azkaban... Et avant même de sortir de cet enfer, en fait.

Résultat des comptes après une rapide expertise de lui-même, à bout de nez, après quelques secondes : ça n'allait pas. Son cerveau dijonctait. Ou avait, plutôt, dijoncté. Là, Keith semblait plus lucide, plus terre à terre, et voyait sa pensée d'un Conrad ayant foncé comme totalement stupide et illogique. Ca n'était pas de lui de paniquer ainsi. Discret, dans son coin -et pourtant à quelques pas de tout ce groupe-, ou seule la Miss Humphrey pouvait lui offrir une quelconque et éventuelle attention -qu'il ne lui retournait pas encore, perdu-, Keith ressentit le besoin d'observer une de ses mains. Elle tremblait dans le vide, telle une feuille morte. Et il lui était impossible de la refermer. De la bouger. Bordel. Il devait aller voir quelqu'un, quelque chose se passait, Madd' ne savait pas quoi, mais il y avait quelque chose qui se tramait. Le rythme cardiaque, lui, encore, parti en vrille, pouvait être justifié par l'esprit du bouclé par rapport à la traversée de ce ridicule et étroit couloir de vitre et le voyage par Portoloin qui restait tout de même mouvementé si on ne s'y préparait pas. Ou si on n'avait pas de quoi s'y préparer, comme le mage noir là.

Keith devait partir. S'enfuir. Aller loin de là, de ces putains de professeurs, de ce maudit château, de ce brouillard. Semblant accélérer son rythme dans ses pensées qui semblaient redevenir folles et instables, Keith se détacha du pilier et eut tout juste le temps de relever les yeux pour voir un boulet de canon lui arriver dessus. En général, le premier réflexe aurait été de l'esquiver. Mais la forme arrivant sur lui lui offrit au contraire, le réflexe d'un geste salvateur ou plutôt d'un geste proposant une fin de course à l'élève dans son vol. Rattrapé comme le plus beau des sacs à patate, avec ses mains s'étant planqués sous ses aisselles (ou du moins, au moins une, l'autre semblant hors service), Keith accusa la réception d'un grognement, empêchant l'adolescent de voir son postérieur et sa tête se retrouver au sol.

"Aller p'tit, du nerf..." somma Keith dans un soupir, joignant étonnamment un peu d'énergie pour aider l'animagus à se remettre sur ses pattes. Il s'en était fallu de peu pour que l'ex serpentard, sous le choc, tombe également, entrainé par le poids, tiens. A qui devait-il cette attaque ? L'autre connard d'irlandais, bien s... NON. Stop. Un hasard. C'était un hasard.. Il y avait le sortilège, Keith n'avait pas pu le rompre une seule fois, il le connaissait bien, il n'avait pas pu le briser... L'autre connard ne l'avait pas reconnu... Tout ça était un coup du sort... Un mauvais coup du sort... Que Keith avait du mal à accepter, faisant ressortir de plus bel l'os de sa machoire dans son agacement silencieux tandis que sous l'aventure, quelques bouclettes s'échappaient de sa capuche et de leur plaquage. Fallait qu'il parte... Est-ce qu'il devait aller voir Conrad ? Dans cet état ? Ou rentrer chez lui et attendre que ce qui semblait être un instant de folie ne se dissous ou passe entièrement ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Gaspard ignora complètement l’interpellation du professeur. Il n’y eu tout à coup plus que Saul et lui, à qui il demandait des comptes. Le visage rougit par un afflux soudain de sang et le visage déformé par les traits de la colère, le Gryffondor avait déjà armé son bras pour frapper le Serdaigle au ventre. Mais il n’en eut pas le loisir. Le jeune sorcier fut soudainement arraché du sol dans un étonnement muet, prenant une envolée sur plusieurs mètres, et laissant glisser entre ses doigts le col de l’intéressé.

La surprise immédiate fit aussitôt place à un sentiment d’appréhension de se viander comme il faut par terre. Mais non. Il fut adroitement cueilli l’encapuchonné. La réception arracha un grognement aux deux sorciers, et Gaspard n’eu pas tellement le temps de saisir le pourquoi du comment qu’il se trouvait déjà de nouveau sur pieds. Légèrement confus, il dévisagea l’homme qui venait de lui filer ce coup de main, mais ne reconnut aucun de ses enseignants. Cela joua inévitablement en sa faveur car -fait exceptionnel, et était-ce du fait qu’il lui trouva la gueule sympathique avec ses bouclettes et son air courroucé, Gaspard le remercia dans un murmure et un mouvement de tête, Merci..., avant de foudroyer d’un regard noir Mr O’Callaghan.

Il se prenait pour qui à lui faire la morale comme ça ?! Décidément, il pouvait pas se piffrer celui-là ! Par Merlin, Gaspard bouillonnait de rage à tel point que ses poings serrés blanchirent et se mirent à trembler. Une petite voix maternelle le somma d’en rester là, de ne pas se jeter sur le professeur. Qu’il allait encore avoir des ennuis autrement, que les choses allaient s’envenimer, et qu’encore une fois elle devrait payer les pots cassés. Putain !, pesta le garçon entre ses dents, balayant le sol d'un coup de pieds dans le vent. Ne trouvant finalement rien de mieux à répondre, ce gros dégoutant de Gaspard cracha par terre, aux pieds d'O'Callaghan, gardant les yeux bien fixes sur le professeur d'enchantement, puis il tourna les talons fissa, contournant l’homme encapuchonné, pour mettre les voiles vers le Parc. Hors de question d’aller à l’infirmerie, c'était trop l'angoisse ! Seules les berges de galets du Lac Noir le ferraient redescendre...

Qu’est-ce qui avait agi sur les ricanements ? La menace d’un professeur, le coup porté à la tête, la perte de contrôle d’un Gryffondor ou bien la succession de faits pour le moins déroutants. Hébété, Saul ne savait plus trop où donner de la tête. Il s’était redressé en réajustant sa robe de sorcier. À ses côtés, la métisse était toujours droite dans sa posture, studieuse à n’en point douter - du moins en apparence - car pour les deux Serdaigle au comportement jusqu’ici opposés, ils portaient le même regard lourd de jugements sur le groupe fraîchement revenu au bercail.

« La créature ? » Demanda Saul un peu perdu. Il y avait de quoi ne plus savoir de quoi il était question exactement. Les yeux fuyant, il chercha de l’aide du côté de sa camarade de maison qui reprit immédiatement les choses en mains. « Saul est… Débordant d’énergie et d’imagination… Il lui arrive souvent d’extrapoler. Cela n'a rien à voir avec le brouillard. Ce qui vous a attiré dans le labyrinthe avait l'intention de vous y perdre et je peux certifier que Perigrine n'y est pour rien.» Salem s'arrêta là, le temps d'une profonde inspiration et un claquement de langue.« Je pense, Monsieur, que si vous voulez obtenir des réponses plus claires concernant Miss Perigrine, vous devriez directement vous adresser à elle… » Connaissant son professeur, cela ne serait pas évident d’obtenir des réponses.

Le regard sombre, Salem poursuivit à l’intention de Mr Lupin qui visiblement attendait toujours la réponse. « Quant à votre question… Je pense sans me tromper que Saul faisait état du contexte politique… Et en rien à votre situation personnelle. » « Non bien sûr que non ! Je ne me serais pas permis..» Précisa le principal intéressé en secouant sa tête énergiquement. Il ne comprenait pas comment et pourquoi son professeur avait pris pour lui ses propos… Décidément, il devrait apprendre à tenir sa langue.

Les explications données, Salem inclina légèrement sa tête en direction de sa directrice de maison et attrapa Saul par le bras pour prendre congé. Elle ne tenait pas plus que cela à s’attarder davantage, encore moins laisser Saul livrer à lui-même. Elle le traîna sur quelques mettre avant qu’il ne reprenne ses inlassables questions et la force à accélérer le pas « C’était qui le mec avec eux ? De quoi parlait le Lupin ? Pourquoi il a cru que… » « Saul… » soupira las Salem. « Je ne sais pas… »