❯ ASCENDANCE : Sang-pur
❯ DATE DE NAISSANCE : 3 février 1990
❯ NATIONALITÉ : Anglais
❯ CLASSE SOCIALE : Riche

On dit que je hais les non-magiques, les moldus, les non-majs, les sans-enchantements... Je n'ai pas de haine, pas du tout. Ce n'est pas la haine qui mène ma lutte. Je dis que les moldus ne sont pas inférieurs, mais autre. Non sans valeur, mais d’une autre valeur.

Ces mots ne sont pas les miens mais ceux de Gellert Grindelwald lors de son célèbre discours parisien. Cependant, je me permets de les lui emprunter aujourd’hui pour me présenter.

“Corbus Septimus Ravenwood !”

C’est en effet mon nom. Vous avez sûrement déjà entendu parler de ma noble lignée et je ne vous ferai pas l’affront de tout vous réexpliquer une nouvelle fois. Partez seulement du principe que dans la famille Ravenwood, vous venez de piocher l’oncle.

“Lève la tête quand on te parle, Ravenwood !”

Evidemment que j’ai levé la tête. Je n’allais pas gâcher de longues années d’effort par pure fierté mal placée. Cela sembla contenter l’homme dans son uniforme de gardien qui se tourna vers un second sorcier. Celui-ci était richement apprêté et vêtu d’une robe du magenmagot. Il me lançait un regard suspicieux, comme s’il évaluait mes chances de l’attaquer. Quand il fut rassuré, il s’éclaircit la gorge et déplia son parchemin pour reprendre.

“Corbus Septimus Ravenwood” C’était toujours mon nom. “Fils d’Edouard et Louisa Ravenwood, vous avez été condamné le 25 février 2019 à purger une peine de cinq ans d’enfermement à Azkaban pour organisation de combats clandestin et atteinte à la dignité d'un moldu.”

Oups

Je ne vous ferais pas l’affront de plaider non coupable comme au procès. J’imagine que vous et moi sommes assez intelligents pour comprendre que je cherchais alors à réduire ma peine et ne pas entacher l'honneur des Ravenwood. Je continue d'ailleurs d'officiellement clamer mon innocence et de prétendre au complot, plus pour préserver les ambitions politiques de mon frère que pour m'assurer une quelconque reconnaissance. Faustus est l'avenir de notre famille et il aurait été dommage qu'il pâtisse de tout cela. C'est pourquoi, même si vous semblez beaucoup aimer mon frère aîné, je ne vais pas tergiverser plus longtemps sur lui car il n'est pas le cœur du sujet ici, j'imagine que vous en apprendrez bien plus en allant tout simplement lui demander.

L'histoire de ma chute commence en 2017. Le 4 juillet 2017 pour être exact. A l'époque, je revenais d'un séjour de plusieurs mois en Amérique du Sud avec une cargaison particulièrement rentable de créatures magiques. Plusieurs d'entre elles figuraient sur la liste des espèces protégées par la confédération internationales des sorciers mais mon intérêt pour leur conservation était limitée par la quantité d'or qu'ils allaient me rapporter. Comme après chaque voyage, j'avais l'habitude d'organiser une grande vente. Le lieu était tenu secret quelque part en Europe et seules les âmes de confiance étaient invitées. Des amis, des confrères du milieu et des réguliers de ce genre de transactions... Nous avions l'habitude de nous montrer particulièrement pointilleux sur l'identité des convives  et de nombreuses couches de sécurités étaient mises en place. Jusqu'ici, nous n'avions jamais été pris malgré le fait que plusieurs ministères cherchaient à nous piéger.

C'était donc le 4 juillet qu'eût lieu la vente de ma cargaison sud-américaine. Nous nous étions tous retrouvés à Zurich, dans les sous-sols d'un immeuble désaffecté. Cette fois là, j'avais décidé de faire plus qu'une vente aux enchères, je voulais marquer les esprits et ravir des clients à mon concurrent direct : Emilio Bruno, l'italien. Pour cela, j'organisais quelque chose d'inédit dans notre cercle : les combats de créature magique. Je l'avais alors imaginé comme une démonstration, un moyen de montrer ce dont étaient capables les animaux que j'avais pu récupérer. C'était aussi une brillante idée pour obtenir des gains supplémentaires par le biais des paries... Cela fonctionna, bien mieux que prévu. Mes convives se montrèrent très enjoués et généreux. Ils en oublièrent la vente, ils ne voulaient plus que du sang. Autant dire qu'ils ne s'attendaient pas au clou du spectacle : Mato

Vous pouvez faire vos recherches mais cela ne sert à rien. Mato n'était pas une créature, c'était un moldu. Un homme trouvé au milieu de la forêt mexicaine, l'esprit aussi perturbé que chacun d'entre nous. Il chassait le puma et nous le wampus. Je m'étais étrangement pris d'affection pour lui, comme on aimerait un chien. Il était particulièrement intelligent et résistait aussi bien que les meilleurs sorciers à mes impero (il y a assez peu de sujet de distraction dans les forêts les plus denses). J'avais, avec lui, brisé le tabou même du secret magique et je lui avais tout dit. L'homme avait écouté sans paniquer. Nous parlions la même langue : celle de l'argent. Aussi, quand je lui avais proposé de se battre contre ces créatures en échange d'une montagnes d'or, il avait accepté sans la moindre once de conscience pour son propre bien-être.
Evidemment, tous les sorciers de ma vente avaient pariés contre Mato. Comment aurait-il pu s'en sortir contre une créature magique ?.. C'est là que les moldus sont vraiment fascinants. Comme disait Grindelwald, ils sont autres. Ils sont foncièrement faibles mais sincèrement intelligents. Il s'était renseigné sur chacune de mes prises et il s'était préparé à toutes les affronter. Je lui avais laissé le champs libre en matière d'armes, évidemment. Défiant tous les prognostiques, il avait gagné, me rendant riche.

Il était la créature la plus épatante de ma cargaison.

Je le gardais près de moi tandis que mes convives me priaient de continuer ces duels de créatures.... Evidemment, suite à un tel plébiscite, j'en organisais d'autres ! Chacun venait avec le meilleur de son bestiaire et les faisait s'affronter dans une avalanche de paries. Mato était toujours le clou du spectacle... Il s'en sortait non sans mal, frôlant la mort à plusieurs reprises notamment contre cette manticore qui lui arracha un bras courant octobre. Il lui arrivait de perdre mais nous faisions en sorte de garder notre marchandise en vie, et Mato rapportait plus que tous les autres.

Mais les bonnes choses ont toujours une fin, et Emilio Bruno perdait beaucoup trop de clients. Il me balança en décembre 2017, preuves à l'appuie et l'enquête conduit à mon arrestation. J'avais beau nier, ils trouvèrent Mato et les créatures. Mais l'homme était la plus criante des preuves, il avait un bras en moins, il était couvert de cicatrices et il était bien trop au fait du monde magique. Heureusement, ils ne purent prouver l'utilisation de sortilèges impardonables sur lui, ou j'en aurais surement eu pour dix ans de prison. Dans tous les cas, ça faisait beaucoup pour un moldu. Ils l'oubliettèrent, et je me retrouvais à Azkaban, dépossédé de l'or que j'avais durement gagné.

“Vous arrivez au terme des cinq années auxquelles vous avez été condamné.”

Libre, enfin.

“Cependant. Le Magenmagot ne revient pas sur la décision de briser votre baguette. Ses membres tiennent également à rappeler que si vous étiez un jour pris à utiliser une baguette magique, vous encourez alors une amende de mille gallions et un séjour de trois ans à Azkaban.”

Oui oui, j’ai compris l’idée : il ne faut pas se faire prendre.

“Vous devrez chaque semaine vous présenter au département de la justice magique et ceci pendant un an afin de justifier de votre bonne conduite et d’être accompagné dans votre réinsertion.”

L’homme me regardait avec insistance et j’hochais de la tête pour signifier que j’avais bien compris.

“Bien, je vous demande de signer ici Mr Ravenwood. Une fois paraphé, vous serez à nouveau considéré comme un homme libre.”

Un sourire satisfait s’étalait sur mon visage tandis que je prenais la plume pour signer.