❯ ASCENDANCE :  Sang-pur
❯ DATE DE NAISSANCE : 22 juillet 1997
❯ NATIONALITÉ : Française
❯ CLASSE SOCIALE : Riche
❯ TAILLE : 190 cm
Fiche complète


J'ai dis que je venais d'Alsace à l'origine ? Bref, considère que c'est fait : je suis Français, Alsacien de surcroît. Mais ça, ça n'importe que peu, le point de cette histoire à ce moment-là, c'est l'état de ma grand-mère paternelle. Elle vit au manoir avec ma tante, mon oncle et mon cousin, mais l'endroit est tellement reculé au fin fond de la forêt, que même en transplanant les Médicomages sont incapables de correctement trouver la bâtisse. Ce qui est dommageable, car son état de santé s'aggrave de plus en plus et il lui faut un suivi rigoureux. Tellement, finalement, qu'en mai, ma tante l'accompagne jusqu'à chez nous pour qu'elle passe le reste de sa vie à nos côtés.

Je sais que je ne le dois pas, mais j'envie tout à coup le côté français des Wagner. Un prodige qui va à Beauxbâtons et qui, en plus, profite d'un manoir d'une qualité remarquable. Je sais que le jour viendra où j'aurai mon propre chez-moi, même si la cohabitation n'est pas insupportable. Mon frère oui, mais pas le reste de la maisonnée. Et puis avec notre grand-mère à nous occuper, nos journées deviennent un peu différentes. Ma mère tient le pub alors que mon père, lui, travaille d'arrache-pied au Ministère. Il est sur une affaire importante et tout porte à croire que s'il réussit son coup, il sera promu.

D'ailleurs c'est à ce même moment que je revois le fameux prodige, Achille, mon cousin plus jeune que moi. On discute sortilèges, cours, avenir, filles et pas mal d'autres choses. Il a un côté désinvolte, un peu je-m'en-foutiste, mais il porte bien cette tête de petit con. Il m'explique qu'il aime bien traîner avec ses amis Sang-Mêlés voire carrément Nés-Moldus. Je ne m'approche que peu de ceux-là bien que je suis constamment plongé dans le monde Moldu. Alors je lui raconte que moi c'est soit Sang-Pur, soit Moldu, mais il n'y a pas d'entre-deux. En parlant de ça, il est d'ailleurs venu avec un drôle de truc dans ses bagages : il appelle ça une planche de skate. Je le regarde faire. Ca fait du bruit, ce n’est pas très beau et puis il se prend quand même deux trois gadins. Il me demande si je veux en faire, je dis oui par curiosité.

Quand il revient en août pour les vacances, on parcourt la banlieue de Londres en skate, comme deux Moldus, alors que le soleil se couche et que la chaleur étouffante redescend. Finalement, c'est pas si mal.


Le Sorcier en face de moi me serre la main, visiblement très satisfait de mon embauche. Outre le fait de m'assurer une vie professionnelle paisible et une vie personnelle stable, je suis assez fier de succéder mon père à un de ses postes emblématiques. En effet, Jules a pris du galon en dix ans et l'ascension puis la chute de Voldemort l'a pas mal aidé. Lorsque le Seigneur des Ténèbres est tombé, il a participé à la chasse des derniers partisans, notamment chez les Sang-Pur, ce qui lui a valu, comme beaucoup de Sorciers dans les années 2000, une promotion et les félicitations du ministre de la Magie en personne. Cependant il a toujours gardé une main plus ou moins mise sur son ancienne activité et lorsque ça a été à mon tour de me lancer dans le monde du travail, il a tout fait pour que je sois son digne successeur. Le piston dérange peu de monde dans l'univers Sorcier.

J'ai été affecté sur deux missions. L'officielle, très lambda : faire la généalogie des familles Sang-Pur du Royaume-Uni et comprendre où et quand elles ont perdu la pureté du Sang. C'est une sorte de registre, consultable par certains administratifs et destiné aux archives. Une passion faut croire; puis l'officieuse : c'est en réalité bien plus intéressant que juste de la généalogie. Mon but est d'avoir le panel entier des familles Sang-Pur du Royaume-Uni, d'en connaître les générations certes, mais surtout de détecter à travers la descendance, les Mages Noirs et futurs Mages Noirs. Voldemort a laissé de lourdes séquelles sur le Ministère ainsi que sur le monde anglais Sorcier. Les générations d'aujourd'hui n'ont même pas connaissance de ce défunt Seigneur des Ténèbres, mais au Ministère c'est encore très frais. Je travaille de concert avec les Aurors et nous croisons nos informations et nos données pour remonter la piste des sorciers impliqués dans de l'utilisation illégale de la magie. Heureusement, les partisans de Voldemort sont aujourd'hui en prison ou éteints (ou ont demandé la rédemption), mais il n'en reste pas moins une sorte de danger. Si ce n'est pas lui, quelqu'un d'aussi puissant viendra un jour pour asseoir sa suprématie et nous le redoutons tous un peu. Ainsi il faut que j'analyse les branches des familles, et tout ce qui me paraît suspect doit faire l'objet d'un rapport complet.  Je suis d'ailleurs invité, dans le cas où j'obtiendrais des informations en dehors de mes heures de travail, à le signaler à mes supérieurs pour un bonus de rémunération. Apparemment, tout ça est une affaire très très sérieuse.

On me fait la liste des points et des enquêtes en cours sur un certain nombre de familles. On me donne les anciens dossiers de mon père et ceux de ses successeurs. J'ai énormément de paperasse à lire et à traiter, mais le travail, un fois tout ça dans mon esprit, semble intéressant et vraiment original. J'attends de voir la suite...


Peu après les fêtes de fin d'année que nous avons passée tous ensemble, l'état de santé de ma grand-mère s'est aggravé. Ma tante et mon oncle ont décidé de venir vivre avec nous, chez nous, pendant un temps. Ils souhaitent, plus que tout, accompagner ma grand-mère dans les dernières années de sa vie. Elle qui a toujours aimé être particulièrement entourée de ses enfants et sa famille. Elle s'est occupée avec dévotion de chacun d'entre nous avec amour et ce n'est qu'un juste retour des choses que nous l'aimons et l'accompagnons.

La bonne nouvelle là-dedans, c'est qu'Achille est à mes côtés, du moins pendant les vacances. Autant dire que tout ça nous a beaucoup rapprochés et que nous nous sommes découverts un vrai lien au-delà du sang. On a l'impression d'être presque frères et clairement, je le considère bien plus comme tel que mon propre frère Bartholomé. Ce petit con, d'ailleurs, s'est trouvé une copine avec qui ça a l'air de bien fonctionner. Une Sang-Pur. Il n'a pas fait exprès, mais je suis certain que tout était déjà calculé. Cependant je m'en fiche, tout ce que je souhaite c'est qu'il ne rentre pas dans mes registres d'enquêtes, même si notre famille n'est pas originaire du Royaume-Uni. Entre mon père et moi, il n'a pas intérêt de faire n'importe quoi, car on sera les premiers à lui tomber dessus.

Bien sûr, l'ambiance est un peu plus lourde dans la maisonnée, mais les repas sont très animés. Quand je rentre le soir ou bien que je bénéficie de quelques jours de repos, j'apprécie discuter avec mon oncle et ma tante. Ce sont des gens très différents de mes parents et c'est ce que je trouve génial finalement. À l'époque il m'est arrivé de parler avec Léon Shuterland, mais ça fait des années que je ne l'ai pas vu. Quand j'y pense, je me demande à quoi ressemble Chessinra et ce qu'elle est devenue... Dans son espèce de couvent Moldue. C'est vraiment terrible ces traitements de défaveur, jamais je ne laisserai mes enfants subir pareilles expériences. Mais tout le monde est différent faut-il croire...


Le manoir qui se tient à une cinquantaine de mètres est immense. Il a plusieurs ailes, des étages et une cour avant et arrière. Je n'en fais pas le tour, je préfère me contenter d'observer de loin, dissimulé derrière quelques arbres et affublé d'un sort de Dissimulation pour être sûr. Je sais que les Bulstrode ont plusieurs branches et donc une certaine quantité de pied à terre, mais étrangement, c'est celui-ci qui me plaît pas mal. À l'intérieur vit une femme, diagnostiquée comme aliénée depuis qu'elle a perdu un enfant il y a une vingtaine d'années. Personne n'a vraiment su ce qu'il s'est officiellement passé et j'insiste sur le officiellement. Comme l'incendie du manoir Llansawel au Pays de Galles. Ces familles Sang-Pur qui cachent des secrets sous des actes criminels répréhensibles en les faisant passer pour des accidents. Lorsque quelqu'un meurt, c'est rarement un accident.

L'enquête en court est touffue et floue. Nous avons la famille irlandaise Kerr qui est partie de son pays natal, fuyant ses détracteurs. Nous savons qu'elle a fait une halte en pays gallois et potentiellement chez les Llansawel. De là, nous sommes certains qu'elle n'est plus dans le coin gallois, mais nous sommes incapables de dire où elle a disparu et si elle a rallié l'Angleterre même, ou un autre pays. Peut-être la France ? Mais je ne crois pas. En remontant chez les Llansawel j'ai découvert une branche écossaise qui s'est rudement acoquinée avec certains Bulstrode. Cependant là encore, les informations sont floues et la seule vraie piste que j'ai c'est ce manoir là, limitrophe entre l'Angleterre et l'Écosse. Sauf que d'après mes recherches il n'y a qu'une fille unique qui vit là. Superbe certes, mais seule. Je soupçonne le père Bulstrode de vouloir la marier aux Llansawel écossais, mais rien n'est moins sûr. De plus, en étant aussi liée entre familles, je me dis que clairement, ils auraient pu être un point d'attache ou même de fuite, pour les Kerr. Cependant je n'arrive pas à trouver de plus amples informations et vu le coin je reste suspicieux. Pourquoi auraient-ils pris un chemin aussi erratique pour disparaitre ? Je n'en ai aucune idée.

Une petite rousse sort enfin. La fameuse fille, Diane. Ce n'est pas la première fois que je la vois et son visage me fait vaguement pensé à une connaissance, mais impossible de savoir qui ou quoi. Je reste loin, appuyé contre mon arbre, regardant sa démarche et tout son corps se mouvoir avec une grâce qui ferait pâlir les plus grandes Sorcières de la noblesse. Elle a une détermination dans le regard et quelque part, je comprends Achille et son engouement pour les femmes de caractère. Mais je sais que mon but n'est pas tant dans l'observation aussi simple de cette femme, il faut que j'arrive à obtenir plus d'informations sur qui elle est, qui elle fréquente et pourquoi tant de secrets...


Achille et moi sommes assis sur un muret en pierre bordant la rue principale du village sorcier. Il ne fait pas très beau et l'air est glacial. Achille a eu un mal fou à allumer sa cigarette moldue que je regarde d'un mauvais oeil. Ici pas de skate ou autre amusement, vu comment la neige recouvre le sol. On profite de l'après-midi et je sens qu'on va finir aux Trois Balais avant de geler sur place.
Dans la discussion que nous menons intégralement en alsacien, claquée de quelques mots anglais qu'on a la flemme de traduire, Achille me parle des vacances qui arrivent dans pas longtemps. Je ne suis plus très renseigné sur le sujet ça et je l'écoute d'une oreille distraite, réalisant que je ne sens plus mon nez. Dans son monologue, un nom happe mon attention et je me redresse pour le regarder.

« Llansawel... Llansawel, du Pays de Galles ? » dis-je en haussant les sourcils, non moins étonné.
« Tu l'entendrais tu me poserais pas la question. Tu connais sa soeur ? » me répond mon cousin avec un léger sourire.
« Pas spécialement pourquoi ? » - « J'sais pas, tu parles d'elles comme si tu les connaissais. Ou que tu connaissais sa famille. » - « Sa famille est connue. Je ne savais pas qu'elles étaient à Poudlard. » Il prend le temps de souffler la fumée de cigarette qu'il a en trop dans les poumons et son air rêveur me fait dire qu'il est déjà raide dingue de cette Llansawel.
« Ouais... Tu vas voir. Elle est incroyable. »
« Je te crois. Lâche ce truc, mec ! » dis-je agacé en tapant dans sa cigarette qui vient immédiatement s'humidifier dans la neige.


Et en effet, j'ai eu le loisir de voir ô combien elle est incroyable. Exactement le type de fille dont mon cousin raffole. Celles qui sont imbuvables, piquantes, qui ne se laissent pas faire, qui ont toujours de la répartie et si jamais tu en as plus qu'elles : elles te mordent. En plus de ça, elle porte sur elle tout le poids de la caste des Sang-Pur traditionnalistes et je me dis que pour mon job, ce serait intéressant que je lui pose quelques questions. On a dix jours devant nous, autant dire que je ne vais pas rater cette occasion pour comprendre en quoi les Llansawel ont été un pivot majeur dans la fuite des Kerr, d'Irlande. Malgré tout je n'oublie pas le but principal de ces vacances et, de surcroît, de mes jours de congés : le FUN.

On a décidé de partir dans une région un peu moins polaire, au milieu d'une forêt. On a fait croire à Sianyde qu'on l'emmenait dans une réserve naturelle au sud de l'Angleterre, mais, en réalité, je l'ai transplané en Alsace, dans la forêt noire. On a voulu faire les malins et camper avec trois autres potes dans toute cette immensité de pins, mais force est de constater que l'air n'y est pas moins froid et qu'il faut faire don de sa chaleur humaine pour compenser la nuit. À trois dans chaque tente cette nuit nous a définitivement soigné du camping sauvage. Tout le monde a voulu rentrer, prendre une bonne douche et ne plus jamais recommencer cette expérience. Alors oui, je me suis pas mal éclaté, mais vraiment, je conseille pas. Du coup on a atterri au manoir Wagner et Sianyde est partie quelques jours plus tard pour Lyon. Je crois que son mec est là-bas... Mais j'ai pas bien plus compris. C'est pas Achille, son mec ?

❯ ASCENDANCE :  Sang-pur
❯ DATE DE NAISSANCE : 02 septembre 2004
❯ NATIONALITÉ : Française
❯ CLASSE SOCIALE : Modeste
❯ PARTICULARITE : Très fort accent Français
❯ TAILLE : 185 cm

Achille est né en France de deux parents sorciers et français, à Strasbourg très précisément, sous un magnifique mais rare soleil Alsacien. Son enfance a été aussi calme que son tempérament pouvait l'être, c'est à dire hyper actif et casse-cou. Il se fait des amis dans tous les cercles qu'il fréquente, il adore jouer, courir, essayer de nouvelles choses et il a toujours des idées farfelues pour élaborer de nouvelles manières de prendre des risques -souvent inutiles-. C'est un gamin plein de vie qui fait suer sa mère qui l'aime d'un amour inconditionnel. Son père, William, est très paternel, souhaitant le meilleur pour son fils et l'éduquant du mieux qu'il peut tant en terme de valeurs morales que de règles de société. Cependant, même si ce sont des Sang-Pur, ils n'ont rien à voir avec les nobles consanguins grégaires au contraire, ils gardent une certaine humilité et sont bien plus ouvert d'esprit quant au brassage culturel sorcier - moldu.

Une lettre énonçant de mauvaises nouvelles arrive à l'âge de quinze ans. Sa grand-mère, la mère de sa mère, est malade et aux portes de la mort. Le frère de Drusilla ainsi que sa belle-sœur ont avertit la famille de France pour un dernier au revoir. Les Wagner montent alors à Londres, chez les De Blanche et décident de s'y installer, laissant leur petite maison en France pour un cottage familial londonien plus luxueux. A la surprise de tous, la vieille femme passe quelques années souffrante mais en vie, désirant continuer de voir grandir ses petits-enfants. William et Drusilla se domicilient en Angleterre de sorte à ce que leur fils soit intégré à Poudlard où sont déjà ses deux cousins. Achille n'a jamais été un excellent élève en anglais mais ayant une famille pratiquant les deux langues, il n'a pas de problème majeur à s'exprimer assez couramment.

En tant qu'adolescent fiable, loyal et particulièrement téméraire, il a été placé à Gryffondor où il sent, au vue de la description que lui en ont fait ses cousins, qu'il sera très à l'aise. Et puis le rouge et le jaune sont des couleurs qui lui sied parfaitement au teint. Il est confiant, comme il l'a toujours été toute sa vie mais sans suffisance ou fierté. Il a une certaine humilité qu'il sait mettre de côté de temps en temps, pour se rapprocher de certaine personne. Il aime les défis, les dangers et surtout, braver les interdits. Plus c'est difficile, plus c'est délicieux et il ne recule devant rien, se donnant les moyens dès qu'il trouve cela intéressant. Amateur de Quidditch, il aimerait jouer quelques années en ligue professionnelle, s'épanouissant dans ce sport comme un poisson dans l'eau.

❯ PRÉNOMS & NOMS : Sofia Elizabeth Valeriane Llansawel
❯ ASCENDANCE :  Sang-Pur
❯ DATE DE NAISSANCE : 24 octobre 2002
❯ NATIONALITÉ : Galloise
❯ CLASSE SOCIALE : Riche
❯ ORIENTATION SEXUELLE : Qu'importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse
❯ STATUT CIVIL : Célibataire
❯ COMPAGNON : Salamandre du nom de Cleigh
❯ PATRONUS : Pygargue à tête blanche
❯ EPOUVANTARD : Sa mère gisant au sol, morte
❯ BAGUETTE : Sycomore, plume de phoenix, 27,8 cm. C’est un peu étrange mais dans son manche sont incrustées des éclats d’améthyste.

Famille
Sofia Llansawel, seconde fille de la branche galloise de cette influente famille britannique.
Contrairement à sa petite sœur, elle refusa de grandir dans l’ombre de son père despotique et encore moins de suivre la voie qu’il cherchait à lui imposer. Cette fougueuse fille -maintenant femme-, changea drastiquement lorsque Elizabeth brûla dans l’incendie ravageur de l’aile ouest. Ce feu lui avait tout pris : la vie de sa grande sœur, l’âme de sa mère et la raison de son père. Elle avait vu Sianyde plonger dans une démence passagère dont elle ne pu que être spectatrice, encore trop jeune à l’époque, et dont chacun d’eux gardait encore les traces.
Les Llansawel avaient volé en éclats et le monde perdit alors tout son sens premier.
Sofia avait donc décidé de tirer ses propres ficelles en jouant un double-jeu devant son père et tenter de faire sortir Eleanore de son mutisme. Si la première tâche avait été aisée l’autre… fut un échec cuisant. Mais elle était résiliente et n’abandonnait pas : sa mère était si proche, juste là, il fallait juste qu’elle lui parle. Et Sofia n’avait de la considération que pour elle et, bien sûr, pour Sianyde. Cependant, elle savait qu’elle n’allait lui être d’aucune aide. Ludwig s’acharnait trop sur la pureté de la petite et sur le patrimoine qu’elle représentait. Sofia savait : viendrait un jour le moment où elles pourraient s'émanciper et aider sa soeur. En attendant, elle devait continuer de vivre et de faire attention à elle.

Dépression
A quoi bon ? fut la question dont elle se fustigea pendant des mois avant de l’abandonner, ne trouvant pas de réponse. Sofia Revêche Llansawel délaissa son nom, son avenir et sa patrie pour faire ses armes comme elle l’entendait. Au sein du manoir, une lutte de pouvoir se jouait : elle protégeait sa mère et sa sœur. A l’extérieur, elle n’était que Sofia, et c’était déjà bien assez.
A la rentrée de sa sixième année, Sofia savait qu'elle avait passé le plus dur. Mais cette pensée ne la motiva pas à se dépasser, à se démarquer. Elle était très visiblement de moins en moins présente mentalement en cours. Elle ne rendait que peu de devoirs et dès le premier trimestre, les professeurs s’étonnèrent qu’une fille aussi brillante déchante d’un coup : elle avait perdu le goût. A quoi bon ? Cette phase noire revenait dans sa vie et les solutions de facilité qui s’offraient à elle étaient plus alléchantes que tout le reste. Cependant, tout le monde ne l’entendait pas de cette oreille. A sa plus grande surprise un brillant professeur décida que miss Llansawel et ses incroyables facultés devaient être mises à profit plutôt que inutilement gâchées dans la paresse.

Challengeuse
Rien n'était mieux pour elle que d'être stimulée. Dès qu'un obstacle qui valait le coup à ses yeux se présentait à elle, Sofia se faisait incroyablement pugnace pour le dépasser. Il fallait qu'elle comprenne, qu'elle y arrive et qu'elle gagne. Personne ne devait lui mâcher le travail car si elle voulait se faire victorieuse, il fallait qu'elle le fasse seule. C'était tout ce qui comptait à ses yeux pour avoir la gratification nécessaire. Peu importe le domaine, il suffisait de l'intéresser, lui donner l'eau à la bouche, lui faire comprendre qu'il y avait un vrai défis de ce côté-là et nul ne pouvait douter qu'elle fonçait. Rien n'était impossible et encore moins insurmontable, l'important était de s'en donner les moyens. Cependant, peu de personnes comprenaient qu'elle était comme ça et pendant sa scolarité, si elle ne se challengeait pas elle-même, personne n'allait le faire, hélas.

No. Care.
Sa tête renfermait un bazar alambiqué de pensées, d’envies, de désirs et d’ambitions et ça se voyait dans son organisation. La Gryffondor ne prêtait pas attention à ce qu’elle laissait traîner par terre, sous son lit et perdait très souvent ses affaires. Mais c’était celle qu’elle était tristement devenue et ça lui permettait de se soigner, d’accepter le deuil, d’être une nouvelle elle. Polie, calme, sage, obéissante étaient des termes qui la définissaient avant l’été 2012. Dorénavant elle était vivante, exubérante, rebelle, je-m’en-foutiste, suivant ses envies plutôt que les codes sociaux. Elle faisait honte à la famille et à toute la lignée mais elle n’y prêtait même pas attention. Cette femme était juste un vrai bordel et peu de gens se sentaient capables de la gérer ou même d’essayer de la maîtriser. Ses cheveux frisés aussi longs qu’ébourriffés, faisaient reculer les plus réticents. La sorcière ne s’intéressait, de toutes manières, qu’aux hommes plus vieux, à ceux qui pouvaient réellement lui apporter quelque chose. Libérée, débridée, c’était une bonne vivante qui pouvait partir aux quatre coins du monde juste pour danser, boire et aimer. A ses yeux, tout était éphémère : la joie, le bonheur, l’amour. Elle avait cette notion de non-attachement aux choses, aux gens et n’était absolument pas matérialiste. Rien n’avait plus de valeur que sa propre vie et elle le faisait savoir dans ses attitudes. Elle ne se forçait pas, parfois était même flemmarde et choisissait toujours une sorte de facilité plutôt que la vraie difficulté gratifiante. Car gratifiante pour qui ? Pour ses parents ? Pour... “les autres” ? Pour elle ? Non, certainement pas. Gratifiante pour personne car elle n’avait cure de ce que l’on penserait d’elle. Sofia vivait pour elle-même et ça lui suffisait.

Détachée. Désillusionnée.
L'amitié était identique à l'amour : éphémère, blessant et décevant. Cette sorcière avait besoin qu’on lui réapprenne le goût de l’attachement et la puissance des sentiments. Pendant sa scolarité elle s’était faite des amis, des connaissances, des gens “sur qui compter”. Certains l’avaient même vu changer du tout au tout et parmi eux, quelques têtes étaient restées à ses côtés. Elle avait vraiment apprécié la compagnie de ces élèves-là mais elle savait aussi que, au sortir de Poudlard, elle ne les reverrait plus jamais. Pourtant, l’une d’elle lui avait dit que ce serait avec plaisir, même après tout ça, que d’entretenir cette amitié et Sofia y croyait. Cette fille la faisait atrocement espérer et c'était une première. Elle avait un an de plus qu’elle et l’été qui suivit l’obtention de son diplôme la rouquine reçut des lettres de la jeune femme. Il y avait une joie, quelque chose qui la secouait, comme si c’était à la fois dangereux de se créer autant d’attentes mais en même temps si bon d’attendre tout cela de la part d’une personne. La sorcière lui racontait alors son quotidien, quelques bribes de vie, sans trop entrer dans les détails et l’échange était mutuel. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de ne pas y croire, d'attendre la chute de cette relation, le départ de cette amie et qu'encore une fois elle doive laisser un échec de plus derrière elle. C'était juste... épuisant.