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Jeu 6 Aoû 2020 - 13:21
Sianyde Llansawel
- Fondatrice -
Bande organisée
II - Shatei du clan Fukuhara
Sianyde Llansawel
Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Célibataire
My baby shot me down

DC : Waclaw H. Tuszynski // Elizabeth B. Abberline
© : Avatar/Crackship/Signature : moi

Carte du sorcier
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Sianyde avait froid.
Elle leva la tête vers le ciel sans nuage rempli d'étoiles, de la même manière qu'elle l'avait fait quelques jours auparavant. Cette fois-ci elle ne s'était pas habillée, ayant besoin de courir à l'extérieur pour essayer de pleurer sans hurler, sans réveiller la moitié du camp à cause de ses cauchemars. Sous le tissu fin de sa culotte, elle sentit les reliefs du bois de la souche d'arbre sur laquelle elle était assise et c'était assez désagréable. Mais ce n'était pas sa priorité en réalité. Non, tout ce qu'elle voulait c'était s'assommer et dormir, une bonne fois pour toute.

La jolie rousse serra ses bras de ses mains pour maintenir un peu plus de chaleur autour d'elle. Il fallait qu'elle retourne dans son lit mais il n'en avait pas envie. Là, en prise avec ses démons, elle repensait à trop de choses. Tharnes, principalement. Puis sa faiblesse aussi. Et sa culpabilité. Ainsi que tous les et si... qu'elle pouvait retourner.
Son cauchemar, elle s'y était plus ou moins habituée. Le fait de dormir avec d'autres personnes la faisait se contenir inconsciemment dans son sommeil. Quand elle se réveillait et qu'elle entendait les soupirs et les ronflements d'une nuit tranquille, alors elle se rassurait. Ce n'était pas tant qu'elle voulait ne surtout pas déranger, non. C'était surtout qu'elle ne voulait pas qu'on la voit comme ça, faible.

Debout sur ses deux pieds, la rouquine remonta l'allée des cabanons avant de s'arrêter.
Elle ne voulait pas rentrer.
Non elle voulait...
Elle le voulait.
Mais n'était-ce pas égoïste de le réclamer dans sa nuit ? Alors que lui dormait si bien ? Si. Si c'était égoïste et Sianyde l'était.
La belle souriait. Depuis le feu de camp -et en oubliant les cinq minutes de gloire pathétique de Parvati- elle vivait sa meilleure vie. Elle laissait enfin éclater cet amour qu'elle avait pour Bastien, tout en le narguant de petites moues auxquelles il réagissait immédiatement. Il avait été fier d'elle, lors du duel et elle ne s'en remettait pas.
Elle avait besoin de lui, à chaque instant.
Le soir elle le quittait à contre-cœur pour mieux le retrouver au matin.

Heureusement, les sécurités magiques n'étaient que sur les dortoirs des filles. Encore une idée de génie finalement, qui arrangeait bien la vipère qui louvoya entre les ombres pour retrouver la porte numéro sept. De sa baguette elle fit jaillir un très très faible lumos alors qu'elle pénétrait dans le petit bâtiment de bois. Ca ronflait sec, ce qui lui permis de se déplacer à pas de loup. Comment Bastien pouvait-il dormir avec tout ce raffut ? A moins que ce soit... Lui ? Oh mais MERLIN ! Et elle ?? Ronflait-elle de la sorte ?
Sianyde faillit laisser échapper un cri de peur quand un des ronflements se fit plus fort que les autres. C'en était presque malaisant qu'un bruit comme ça puisse sortir de la... gorge de quelqu'un.

Sianyde avait son français dans la peau et elle n'avait pas besoin de beaucoup de clarté pour dessiner son profil ou même sa stature. D'un Nox rapidement elle éteignit et rangea le bout de bois, avant de se diriger vers le lit simple du garçon. C'était... bizarre. Elle avait l'impression de pénétrer son intimité. C'était la première fois qu'elle le voyait en train de dormir et ça avait quelque chose de... plaisant.

Dans un lit au fond, ça bougea. La vipère paniqua et dans un mouvement souple, monta sur le lit du Serpentard avant de l'enjamber, pour se laisser tomber à côté de lui. Un de ses colocataires s'était levé pour se laisser aller à une envie pressante pile à ce moment là. Dans un réflexe venu de n'importe où, Sianyde posa la main sur la bouche de son amour alors que ses jades se plantaient dans les siennes.
Ca c'était de la prise d'initiative.
Quand la porte se ferma et qu'elle était alors cachée, entre lui et le mur, sous la couette, elle fit glisser ses doigts sur lèvres du brun.
    « Désolée je... j'ai fais un cauchemar et... et j'ai besoin de toi mais l'autre s'est levé et... et je savais pas si je devais te réveiller... »
Elle posa ses deux mains sur son visage, gênée de la situation. Dans son empressement, elle n'avait rien calculé mais voilà qu'elle se retrouvait en t-shirt et en culotte, contre lui qui était également si peu vêtu.
    « Ne m'en veux pas B.B., s'il te plaît. » supplia-t-elle, le visage toujours caché.
Sianyde ne réfléchissait pas. Elle préférait la pratique à la théorie et parfois, ça lui faisait bien défaut. Là, tout ce qu'elle voulait, c'était sortir et s'enfuir un peu avec lui pour l'avoir à ses côtés, sans pour autant devoir se cacher. Mais la situation dans laquelle elle les avait mis était un peu plus... délicate que prévu.


 
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Jeu 6 Aoû 2020 - 15:19
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Ils étaient dans la clairière, à nouveau. Elle venait de gagner, et ça la rendait encore plus irrésistible qu'à l'accoutumée. Le jeu de leurs corps les avaient poussés jusqu'à l'arbre, et il la surplombait, aussi victorieux qu'elle. Un baiser, enivrant, qui avait le goût de son envie. Leur envie. Il sentait son corps onduler contre lui, les doigts de porcelaine accrochés à sa ceinture. Et lovée dans le bas du dos de la déesse, sa main l'incitait à continuer d'une pression avide. Sia l'enflammait, tant et si bien que l'incendie menaçait d'embraser toute la clairière. Elle lui offrit son cou, finalement, et cette fois-ci... il n'y avait personne pour les interrompre. Le monde pouvait bien brûler, rien ne l'empêcherait de la faire sienne. Il laissa sa main quitter le tronc, ses doigts épousant les courbes de cette gorge si joliement exposée, avant de continuer sa course vers la divine hanche. Ce fut sa tête, qui plongea ensuite dans le creux de son cou, et il traça un chemin de baisers brûlants le long de sa peau,  laissant sa langue s'attarder par instant pour goûter complètement le sucre de cette peau délicieuse. Elle lui offrait des soupires lascifs, emportés, incontrôlable, autant de suppliques. Et parce que sa respiration s'emballait tant, Bastien laissa ses doigts filer sous son haut. Il faisait trop chaud pour qu'elle ait autant de tissus sur elle. Alors il fit remonter le tissus jusqu'à découvrir le sous-vêtement qui cachait cette merveille de poitrine qu'elle avait déjà offert à sa vue malgré elle. Ses lèvres remontant brièvement vers les siennes, il la libéra du tissus avant de reprendre sa bouche dans une avidité folle. Ses doigts glissaient maintenant sur le sous-vêtement, s'offrant pour la première fois le contact généreux et enivrant de sa poitrine dans des carresses brûlantes. Et il ne tarda pas à laisser sa bouche glissée vers cet Eden galbé et vertigineux alors qu'il empoignait sa taille pour la hisser au dessus de la sienne.

Et la scène changea.

Ils se retrouvèrent dans son minuscule lit de vacances, la main de la belle posée contre sa bouche. Il ne comprenait pas pourquoi, mais ça ne le dérangeait pas. C'était terriblement séduisant, en vérité, et il se mordit la lèvre derrière cette main audacieuse. Il sentait ses jambes nues contre les siennes, et il ne comprenait pas comment ils en étaient arrivés là, mais peu lui importait. Rien ne l'empêcherait de la faire sienne. Il ne savait pas pourquoi elle le voulait silencieux, mais il n'allait pas la contrarier. Et puis il laissa une nouvelle fois ses doigts filer sous le tissus de son t-shirt, réalisant qu'elle n'était plus vêtue que de ça... et de sa culotte. Ses doigts effleurèrent le tissus du sous vêtement, épousant l'os de sa hanche avant de glisser dans son dos, si bas, presque trop bas, mais c'était grisant. Il voulait l'entendre soupirer encore, il voulait entendre ses suppliques qui voulaient dire oui, oui c'est toi que je veux... Un mouvement de son bassin, contre le sien, si langoureux, incontrôlable, comme s'il n'était déjà pas assez proche...

Et un claquement de porte surprenant leva le rideau sur ce rêve... qui n'en était plus un.

Qui tenait de rêve, mais il était bien réveillé.

Il était bien pressé contre elle, dans ce lit merveilleusement trop petit pour deux, et ses pupilles se paraient d'un éclat de réalisation étrange.

Merlin.

Ses doigts trop aventureux quittèrent à regret la peau de porcelaine pour venir se replacer par dessus le tissus, plus haut dans son dos. Plus chaste, bien qu'incapable de se détacher d'elle. La situation avait quelque chose d'incompréhensible, mais elle était bien là, près de lui, et son trouble n'avait plus rien de fantasmé. Elle fit jouer ses doigts contre ses lèvres, et il cherchait dans ses expressions, son regard, son attitude qu'il discernait laborieusement dans la pénombre, la compréhension qui lui manquait. Mais son cerveau n'était plus du tout irrigué. Il n'arrivait pas encore à en éprouver du malaise, trop perdu pour réaliser. Il ne sentait que les tiraillement de son bassin et le plaisir indicible que lui procurait la sensation de sa peau contre la sienne. Il aurait été incapable de bouger, quand bien même il l'aurait voulu.

Elle répondit à ses questions avant même qu'elles n'aient traversé son esprit. Le mot cauchemar le tira de cette torpeur étrange. Etait-ce... ce cauchemar ? Sa langue peinait à retrouver l'usage habituel - celui des mots - et il fronça doucement les sourcils, d'inquiétude, avant qu'elle ne s'excuse, son visage dissimulé par ses mains. Merlin, combien de fois allait-il devoir se répéter...?  Sa main remonta vers son visage pour en éloigner les doigts qui l'empêchait de la voir. Il vint déposer un baiser doux contre son front, luttant pour dépasser les envies qui le saisissaient. Elle avait fait un cauchemar... elle était venue le trouver. Elle avait besoin de lui.

- Tu as bien fait, il murmura d'une voix encore un peu endormie. Comment pourrait-il lui en vouloir ? Elle était venue le chercher lui. J'm'en fiche, que tu me réveilles... arrêtes de t'excuser. Il râla, à voix basse, encore engourdi.

En dehors du crétin dont elle lui parlait, le dortoir semblait encore endormi.

- Tu veux en parler ? il souffla doucement, se remémorant avec douleur la scène dont il avait été témoin, à l'autre bout du miroir. On peut sortir si tu veux.

Il n'avait pas tellement envie de quitter le confort de cette intimité mais... ils étaient loin d'être seuls. Ce n'était pas comme s'il pouvait la distraire de ses tracas... et de toute façon, il ne raterait pas une opportunité de comprendre ce qu'il se passait sous les merveilleuses mèches rousses. Il voulait être là. Pour elle.




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Jeu 6 Aoû 2020 - 15:59
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Les minutes qui séparèrent le badaud du claquement de porte furent éternelles. Sianyde regardait son amour dormir paisiblement, prit certainement dans un songe. Il avait ce visage si serein, que si elle n'avait rien ressentit pour lui, elle en serait tombée amoureuse sur le champ !
Bastien n'était pas tout à fait revenu à lui et la main sur sa bouche ne l'handicapait en rien. Sianyde sentit ses bras se refermer sur elle et avec une force séduisante, ils la menèrent contre lui. La jeune femme poussa un soupir en accusant le choc de leur corps et elle ne pu s'empêcher de chuchoter doucement.
    « Tu es tellement dur partout où je te touche... »
L'innocente n'avait en tête que l'image d'une statue, faisant un parallèle plutôt extrême entre les muscles raides du français et la roche qui composait la sculpture. Mais la façon dont elle le dit pouvait laisser prétendre qu'elle jouissait d'une connaissance, perpétrant une provocation alimentant déjà la tension et le désir aride se tenant entre eux. Sianyde n'était pas aux faits de l'anatomie des hommes, mais elle comprit que là, immédiatement, elle avait interrompu quelque chose chez lui.

Il voulait la voir.
Le brun écarta ces mains gênées de son visage, pour pouvoir planter son regard encore endormi dans le sien de jade, bien réveillé. Elle émit un petit rire discret avant de caresser une de ses joues, d'un geste tendre.
    « Ton rêve avait l'air paisible, j'espère que je pourrai y participer la prochaine fois. » le taquina-t-elle, heureuse de se retrouver là à ses côtés.
A nouveau, la vipère insouciante ne se doutait aucunement de ce qui pouvait envahir les rêves paisibles du Serpentard.

Ses jambes emmêlées aux siennes, elle frissonna sous le timbre de sa voix. Les cordes vocales encore endormies avaient rendu son ton plus grave et donc diablement plus séduisant. La jeune fille le regardait avant de se laisser choyer, entourant le corps de l'homme de son bras valide dans cette position. Elle en crèverait tellement il était beau, peu importait les situations. Lui rendant la pareille, toujours dans une candeur enfantine, elle lui rendit ses gestes en se collant à lui, presque prête à fusionner. Sa peau brûlait là où il l'avait touché et elle en voulait affreusement encore. La délicate dentelle chair de son petit sous-vêtement s'enorgueillait du contact plus brut du coton noir, qui ne faisait que pâle écran au désir palpable de Bastien. Mais tout ça, Sianyde ne le comprit pas bien. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle n'avait pas peur. Elle l'aimait et à dire vrai, si elle y réfléchissait, elle pouvait même se targuer d'apprécier ce rude contact.
    « Attendons qu'il revienne et qu'il se rendorme, nous filerons après. Et en plus, dehors, il fait froid. »
La vipère caressa le dos nu de Bastien dont elle sentait une chaleur étouffante irradier. Elle piqua sa bouche de baisers, ensuite son menton puis se contenta de juste se pelotonner contre lui.
    « Quand je suis avec toi, il ne peut rien m'arriver. »
A aucun moment elle n'avait prit peur d'ailleurs. C'était Bastien, il n'y avait aucune raison qu'elle ne le craigne. Il était son plus dévoué serviteur, son soldat amouraché, le spartiate qui mourrait sous les coups pour sa déesse. Pour Vénus. Et juste à cette pensée, elle ondula contre lui, son haut remontant au fur et à mesure de se petits mouvements, totalement invisible pour quelqu'un d'autre que le brun.

~

Bastien.
Bastien.
B.B..

Autant d'appellation que de raisons de l'aimer et encore, ça n'en faisait pas assez. Ils réussirent à s'échapper du cabanon sans être vu. Main dans la main, lui habillé et elle, vêtue d'une de ses vestes aux coutures masculines. Elle voulait la garder avec elle autant de temps qu'elle sentait son odeur. Quand elle remonta la fermeture jusqu'en haut et qu'elle fourra sa tête dedans, elle avait l'impression d'être dans ses bras. Si elle dormait avec, peut être que ça éloignerait les cauchemars ? Du moins un cauchemar... Celui de Tharnes. Elle n'en savait rien.

Ils marchèrent pendant un moment, s'éloignant des cabanons pour se retrouver au niveau du feu de camp, éteint. Sianyde l'emmena vers un banc où ils s'assirent.
    « Je viens là d'habitude. Personne ne me voit et je suis tranquille. »
Sianyde posa ses mains sous ses cuisses et regarda le sol. Ses cheveux bouclés tombèrent de part et d'autres de son visage. Elle garda le silence pendant quelques secondes, cherchant visiblement non pas quoi dire mais comment le dire. Elle réfléchissait, ses jades cherchant des mots invisibles dans l'air nocturne.
    « B.B. je veux me battre. » Sianyde le regarda plus franchement « Je veux le défaire. Je ne veux plus faire ces cauchemars. J'ai besoin d'une vengeance... »
Elle attaquait ça de la pire des manières mais elle n'en savait rien. Si la logique était viable, les faits avaient montré, par le passé, que l'idée de se venger d'une telle manière était vraiment peu recommandé. Car au final, Tharnes s'en sortirait et pas elle. Elle deviendrait l'agresseur.
    « Parce que quand ça commence, ce n'est pas un cauchemar. Je danse. Avec toi. Je suis dans tes bras et j'aimerai que l'histoire se finisse là. Mais après il prends ta place et je me retrouve, à chaque fois, allongée sous lui. Et j'ai tellement mal... C'est la douleur qui me réveille. » Elle se leva et remonta la veste trop longue ainsi que le large t-shirt pour viser de son index un point en façade de sa culotte, au centre « Juste là. »
Elle laissa tomber ses bras le long du corps au même titre que les vêtements.
    « Mais je m'en fiche de savoir. Je veux juste... que ça s'arrête. Définitivement. »
Sianyde se tenait debout, devant lui. Sa mine mêlait exaspération et détermination. Elle passait de très mauvaises nuits, même si ce n'était pas toujours. Heureusement ici, elle ne hurlait pas. Mais c'était difficile de sortir au bon moment et quand la lune montait dans le ciel, elle priait Merlin pour qu'il la laisse tranquille pendant vingt-quatre heures. Vaine prière, pour sûr. La vipère croisa les bras.
    « Je ne sais pas quoi faire. »



 
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Jeu 6 Aoû 2020 - 21:40
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Tout à sa rêverie éveillée mais inconsciente, Bastien happa les mots de la tentatrice dans un sourire qui se dessinait en dessous de la main toujours sur sa bouche. A qui la faute ? il s'entendit penser, sans que les mots ne franchissent ses lèvres réduites au silence. Paroles redoutables entre ces lippes adorées, qui venaient alimenter son désir. Et un autre mouvement de son corps, qui ne serait visiblement pas satisfait tant que la moindre particule d'air circulerait encore entre eux... juste avant que l'illusion ne se brise.

Il s'efforçait tant et si bien de s'éloigner de sa rêverie, que quand elle la mentionna, ainsi que son espoir d'en faire partie, il ne put s'empêcher un sourire, à défaut de se laisser rire de l'ironie presque comique de cette situation. Il avait la gorge toujours un peu sèche, et elle lui compliquait la tâche. Délicieusement, comme à son habitude.

- J'espère aussi, il souffla.

Il repensa aux paroles qu'elle avait prononcées juste avant – et maintenant qu'il se savait dans la réalité, il se demandait s'il les avaient rêvées, celles-ci. Mais il avait suffisamment côtoyé la terrible ingénue pour savoir qu'elle était à mille lieues de parler de ça, dans tous les cas. Et ses conversations avec Summer l'en avait définitivement convaincu. Mais... l'aurait-elle fait ? S'il avait voulu lui montrer la voie, l'aurait-elle suivi ? Là, dans l'intimité de ce lit, déjà si peu vêtue... elle lui inspirait tant et tant d'envies et il devait repousser les images pour ne pas y céder. Rester maître de lui même tenait presque du prodige. Par chance – ou malchance, qui sait ? - ils n'étaient pas seuls dans ce dortoir. Et il ne tenait pas spécialement à lui offrir une première fois dans cette ambiance nocturne de ronflements. Il voulait être celui-là, si elle le voulait. Mais... pas comme ça. Il y avait mille raisons, pour lesquels ce n'était de toute façon pas le moment.

Il hissa sa main pour la poser sur la sienne, contre sa joue. Et Merlin, ce qu'il aimait son contact, même le plus chaste.

Elle venait se coller davantage à lui, accentuant les points de contact qui en devenaient presque douloureux tant il mourrait de cette envie d'elle qu'il devait réprimer. Elle ne devait pas réaliser... à quel point tout était dur pour lui à cet instant. Tant pis, il ne comptait pas s'éloigner pour autant. Il prendrait le plaisir dans la douleur et dans la frustration, il n'avait simplement qu'à rester maître de lui même. Elle était comme une ancre, qui l'empêchait de dériver complètement sans pour autant le soustraire à la tempête. Il l'avait tellement repoussée par le passé qu'il n'en avait plus l'énergie, encore moins quand ils étaient lovés sous sa couette de cette façon. Elle avait l'air en confiance. S'ils avaient été seuls...

Il attendrait. Il attendrait aussi longtemps qu'il le faudrait. Il attendait depuis plusieurs mois, maintenant. Qu'est-ce qu'une soirée de plus ?


Il opina à sa proposition. Il n'avait pas envie qu'on la voit ici... ni par honte, ni par gêne. Mais il voulait la protéger. Il savait comment étaient ses pairs, et il ne tenait pas à ce qu'elle soit la cible de commentaires crétins et arriérés. Il se raccrocha à cette pensée, quand il sentit ses doigts dans son dos, dans une fraîcheur qui lui créa de merveilleux frissons, avant que leurs lèvres ne se trouvent. Il avait replacé sa propre main contre son visage, caressant de son pouce cette peau si douce. Dans cette situation, ses baisers étaient aussi aimés que détestés. Pourvu que l'autre crétin revienne vite...

Quand je suis avec toi, il ne peut rien m'arriver.

Merlin ce qu'il espérait vivre à la hauteur de cette confiance qu'elle lui offrait. Il le devait. Il l'enserra de ses deux bras, glissant son menton au dessus de sa tête pour l'enfermer dans l'enclave protectrice de son corps. Il mourrait toujours d'envie, mais il continuait de découvrir la puissance de ses sentiments chaque fois qu'elle les ravivait de cette façon. Rien n'était plus important qu'elle. C'était toujours aussi vertigineux.




Au terme d'une éternité de frustration et de bonheur, l'air frais venait enfin cueillir son visage et refroidir ses ardeurs. Suffisament pour qu'il puisse la trouver indécemment attirante dans sa veste, sans pour autant devoir résister à l'envie déraisonnable de lui sauter dessus au milieu du camp endormi. La main dans la sienne, il se laissait guider. Il était si bien, quand elle était là. Même s'il savait qu'une conversation compliquée les attendait sûrement. Mais il voulait simplement être auprès d'elle.


- Me voilà honoré, il répondit dans un sourire quand elle expliqua son attrait pour l'endroit.

Il n'interrompit pas son bref silence. Elle semblait en pleine réflexion, et vu la raison pour laquelle elle était venue le trouver... il voulait lui laisser cet espace. La fraîcheur de la nuit réveillait toutes les neurones de son encéphale, et il attendait patiemment qu'elle explique. Il observait le ciel, pour ne pas lui infliger un regard trop insistant, un bras passé derrière elle sur le dossier du banc. Quand elle reprit la parole, il se tourna vers elle, déposant un baiser délicat sur sa tempe à l'issue de ces premières paroles qui n'étaient pas pour le rassurer. Mais il ne l'interrompit pas, la laissant dérouler le fil de sa pensée. Le rêve. Summer lui en avait brièvement parlé... il était presque flatté d'en faire partie. Si ça s'arrêtait à eux. Mais quand elle évoqua la suite, se levant pour expliquer la zone douloureuse, il sentit son cœur se serrer. Son corps avait certainement compris ce que son esprit ignorait. C'était.. terrible. Et cette fois-ci, il ne s'émoustillait pas de voir son sous-vêtement.

- Sia... il saisit les mains qui venaient de retomber en face de lui,  toujours assis. Je... je pense que tu devrais savoir que... Merlin ce qu'il était crétin à balbutier comme ça.

Mais elle l'avait coupé. S'en fichait-elle réellement ? Devait-elle ? Devait-il ? La question avait été évoquée avec Summer et... il n'en savait rien. Comprendre ce que ce monstre lui voulait réellement était-il aussi important ? Peut être, peut être, au vu de la douleur qu'elle évoquait sans la comprendre. Peut être pas, et certainement pas de cette façon. Il se releva avisant sa mine avant qu'elle n'exprime son souhait que cela s'arrête. Il s'était douté que la conversation serait délicate... mais il avait sous-estimé la douleur qu'elle lui infligerait. Mais il se refusait à laisser paraître cette émotion là. Il se contentait de sa mine sérieuse et attentive. Elle avait toute son attention.

Elle ne savait pas quoi faire. Lui en avait déjà fait un peu. Pas assez. Vraiment pas assez. Il fallait qu'il lui dise... il expliquerait à Summer, plus tard. Il devait limiter la casse. Elle lui en voudrait... très certainement. Mais il avait beaucoup réfléchi.

- Plusieurs choses, il lança après une profonde inspiration. Et j'ai besoin que tu m'écoutes, Sia. Premièrement, tu ne t'approcheras pas de Tharnes seule. il désamorça la moindre tentative de réponse d'un baiser rapide et sournois. Je sais que tu es forte. Je sais que tu es capable. Je sais que tu es douée. Merlin, tu m'as ridiculisé, pendant notre duel. Il leva les yeux au ciel. Mais tu ne peux pas te jeter là dedans comme ça. Si tu l'envisageais, oublie le immédiatement. C'est trop dangereux.

Il déposa un nouveau baiser sur ses lèvres en l'attirant doucement contre lui. Peut être qu'elle ne voudrait plus de lui, après ce qu'il allait dire.

- Il faut que tu saches quelque chose. Et j'aimerais que tu m'écoutes jusqu'au bout.

Ses lèvres se pincèrent doucement, son regard se détournant brièvement. Elle allait peut être le détester.

- Londubat est au courant, pour Tharnes, il lança sans faire de détour. Il n'allait pas prendre le risque de tourner autour du pot. On est allés le voir avec Summer le mois dernier. Parce qu'on espérait pouvoir le faire virer de Poudlard, et qu'il ne puisse plus t'atteindre là bas. On comptait t'en parler. On a beaucoup pesé le pour et le contre et... il s'interrompit, son regard épousant les contours du visage de celle qu'il aimait. Je suis désolé. Je suis désolé qu'on ne t'en ait pas parlé avant mais... j'avais peur que tu ne réalises pas jusqu'où il pourrait aller. Ce qu'il fait dans tes cauchemars c'est...  T'es la seule à décider de quelle valeur y accorder. Mais si ça produisait, réellement Sia, je pense avoir une idée de comment tu le vivrais. Et ni Summer, ni moi, on veut te voir souffrir de cette façon.




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Ven 7 Aoû 2020 - 0:34
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Les baisers, dont il la piquait, rendaient les choses moins formelles. Quelques semaines auparavant, le ton de cette conversation aurait été insoutenable de sérieux mais là, ce n’était pas le cas. Sianyde se lovait contre lui, puis finit par se mettre debout pour illustrer son discours, avant de rester en face de lui, perdue dans ce qu’elle devait réellement faire.

Bastien, lui, était plus alerte qu’elle sur tous les risques qu’il ne fallait pas qu’elle prenne. Il la serra si fort contre lui en lui demandant de l’écouter, qu’elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il voulait lui dire, ni où il venait en venir. Elle n’était pas le genre de personne réfractaire et fermée, alors pourquoi ce malaise tout à coup ? Curieuse elle le laissa finir avant qu’il ne prononce la sentence irrévocable. Pétrifiée, elle ne bougea pas, son esprit tourbillonnant. Immédiatement, son estomac se serra et ses poumons la firent souffrir.


BLACK-OUT


Sianyde réagit sous le coup de l’instinct et du désarrois. Elle s’arracha à son étreinte, reculant d’un pas pour le regarder, le fusillant de ses orbes tranchantes.
    « Quoi ? » cassa-t-elle, glaciale.
Celui qu’elle pensait l’allié était devenu ennemis.
Ennemis.
Ennemis.
Pourquoi ?
Pourquoi ça ?
Pourquoi elle ?
Devait-elle vraiment ne jamais en parler ? A personne ?

Il prononça son nom et elle leva une main ferme et dirigiste pour le faire taire. Elle n’avait pas besoin de ça. Il avait estimé visiblement qu’elle n’avait pas besoin de lui en passant à l’acte.

Dans sa tête, le scénario se déroulait sans aucun accrochage. Elle voyait déjà son père l’encager, la punir, la faire réfléchir à nouveau sur ce qu’elle avait fait et sur le tort qu’elle ne cessait de porter sur la famille.
Il allait briser sa baguette, comme il avait rompu la première avec une facilité déconcertante.
Il allait la soumettre, l’humilier, lui marcher dessus, la déshabiller, pour mieux la torturer et l’exposer aux yeux du monde.
Il l'emmènerait à l’Ordre vertueux pour qu’elle se fasse droguer et laver de toute sa souillure.  

Ses iris se vrillaient frénétiquement de droite à fauche et de haut en bas alors qu’elle revoyait sans mal l’image de ses souvenirs les plus douloureux et les plus arides. Ludwig le lui avait dit : si elle continuait, ce serait ses jambes qu’il casserait pour qu’elle ne puisse plus jamais, jamais danser.

Il ne lui en fallut pas plus.

Son visage se redressa enfin vers celui de Bastien et si elle avait adopté une position de défense, elle l’abandonna. Sianyde était mue par une peur qui la faisait trembler de la tête aux pieds à cet instant. Il n’était pas question de Tharnes, il n’était pas question de Bastien, il n’était pas question de Neville ou de qui que ce soit, il était question de conséquences. Elle allait subir, jusqu’à ce qu’elle en paye suffisamment le prix aux yeux de son paternel, doivent-elle ne plus pouvoir marcher pour cela. Et à force de toutes ces projections, de toutes les paroles qu’il avait pu lui sortir et regroupées en un seul endroit, dans ce cerveau court-circuité, la Sang-Pur n’arrivait pas à anticiper la douleur et elle voyait dorénavant en cet homme, juste devant lui, un traitre.
Il l’avait vendu.
Vendu.
Impensable.
Inadmissible.
Inconcevable.

Perdue.
Elle était perdue.
Elle allait passer le restant de ses jours au manoir où elle serait invalide.
Invalide et défaite.
Défait et humiliée.

Non...
Non.
Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.

Alors qu’elle cligna des yeux, ses paupières se rouvrirent sur le regard d’une autre personne. Sianyde était partie. Et sa bouche, d’habitude si attirante, se fendit dans un sourire excessif.
    « Ahahah... ahahAHA... HAHAHHAHAHAHA ! »
Elle se mit à rire, hilare, hystérique, malade, touchée, cancéreuse. Sa tumeur portait le nom de Ludwig et elle la sentait grandir. Ses iris jades se mirent à fondre vers un émeraude avant de virer vers le plus terne des verts. Il n’y avait plus Bastien, Summer, Tharnes ou même le camp. Juste elle, face à son miroir, reflétant sa folie et le futur dans lequel on l’avait plongé. Elle avait des fils accrochés à ses poignets, à ses chevilles, à son cou et à sa taille. Et alors qu’elle se voyait, dans ce fou rire malsain, elle commença à vouloir scier ses liens.
De ses ongles elle se gratta la gorge se griffant sans vergogne. Elle déchira sa peau rougissante de plus en plus, faisant venir les premières couches de l’épiderme. On l’arrêta, on la stoppa avant les premiers sangs, on fit en sorte qu’elle cesse de se mutiler et dans sa démence elle leva ses yeux plein de folie et d’inconscience vers lui, vers Ludwig.
    « Hahaha ! Jamais. Jamaisjamaisjamais je ne t’appartiendrai. Brûle Llansawel. Ennyn. Dioddef. Darfod. » Elle termina, dans un murmure fiévreux, le sourire figée sur sa tête de poupée totalement fendue et brisée : « I hate you, for eternity and more. »
Ses yeux roulèrent et elle s’écroula.
Sianyde s’était évanouie.


La galloise émergea de son sommeil sans repos grâce aux caresses douces et aux baisers qu’elle recevait depuis une dizaine de minutes à peine. Allongée sur le banc fait dans un tronc d’arbre, près du grand feu de camp habituellement allumé, elle commença à ouvrir les yeux. Sa tête lui faisait mal et elle était peu confortablement installée au niveau du dos, mais la chaleur qu’elle ressentait au niveau du visage lui fit du bien.
Ses mains se portèrent alors à ses cils pour les frotter délicatement et quand elle les retira, elle distingua Bastien au dessus d’elle.
Un sourire étira ses lèvres alors qu’elle positionner sa nuque un peu mieux sur ses cuisses. Elle avait affreusement soif.
Au niveau de son cou elle ressentit comme un bleu, une légère sensation désagréable et puis par flash, des souvenirs revinrent. Elle avait cédé. Elle avait laissé la place à une autre, pour sa propre survie. Sianyde se sentait faible mais sereine, étrangement. Sa peur, sa colère, son incompréhension, tout avait disparut. Bien sûr, une légère angoisse persistait et elle du ouvrir et fermer la bouche plusieurs fois pour articuler quelques mots.
    « Je... » ...arrêtes de t'excuser. « Vous avez bien fait. D’en parler je veux dire... »
Ses doigts vinrent caresser son front, un léger mal de tête l’attrapant à son réveil.
    « Mais vous auriez du me le dire, ça vous aurez éviter de vous entretenir avec Moudubat. Les Tharnes sont intouchables et en plus, ils font partit des généreux donateurs pour préserver le patrimoine de l’école. »
Elle voulu se relever mais elle ne pouvait pas vraiment bougé, épuisée. Alors elle se lova un peu plus contre lui et ferma les yeux.
    « Mon... père. Mon père ne... m’a rien dit. Le sous-directeur n’a pas du ébruiter l’affaire. Que vous a-t-il dit ? »
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, ses jades avaient reprit leur éclat et leur couleur habituels. Elle distingua la bouche, le nez et le regard inquiet de l’homme qu’elle aimait. Sianyde lui servit un sourire rassurant avant de dire.
    « Ca va... Ca va. Mais je... je te dois des explications. »
Ses doigts cherchèrent ceux de Bastien, s’il ne la rejetait pas.
    « J’avais huit ans quand Elizabeth a brûlé. Mon père a changé et moi, je me suis faite ma meilleure et ma pire ennemis. A dix ans j’ai fais un séjour de deux mois à Sainte-Mangouste où ils ont déclaré que j’avais un choc post-traumatique dû au décès de ma soeur. Bien que la psychologie de l’être humain soit complexe j’ai des... mécanismes de défenses qui sont apparut et qui ne s’activent, si je vulgarise, que lorsque... certaines... situations sont... abordées. Je ne m’attendais pas à ça et j’ai... Je ne sais même pas comment l’expliquer... Je me suis faites... submergée. Ca ne m’étais pas arrivé depuis des années. Ce n’est pas grave si... si on m’arrête. Généralement je m’évanouie et tout va mieux. Mais je... Bastien je te promet... je... » Elle posa ses mains en cachant son visage, honteuse « Je ne suis pas folle. Je te le jure... Quand tu as dit que j’allais être seule... et que Tharnes passerait à l’acte et ferait de mes cauchemars ma réalité je... je me suis sentie dépourvue. C’est stupide. Je... » ...arrêtes de t'excuser. ...arrêtes de t'excuser. ...arrêtes de t'excuser. « ...je suis désolée Bastien. Rien de ce que j’ai pu dire n’était contre toi. Jamais. Je préfère me trancher les veines que de te blesser. Excuse moi. »
Sianyde ne pouvait pas dire ce n’était pas moi car techniquement, c’était elle. C’était une face d’elle qu’elle n’avait pas subit depuis si longtemps qu’elle l’avait en fait oublié. Ca n’arrivait quasiment jamais au point qu’elle pensait qu’elle avait complètement disparut. Mais non. Et de se savoir acculée par ces quelques mots qui, en plus, s’étaient voulu bienveillants... Ca avait été bien pire que si un éclair l’avait frappé directement. Ludwig ne s’arrêtait devant rien et ce genre de conséquences, elle savait de quelles manières elle les payerait et elle ne voulait pas. Voilà pourquoi elle souhaitait garder toute cette histoire pour elle et juste se défendre du mieux qu’elle pouvait si autre chose arrivait. Si Victor s’acharnait à nouveau contre elle. C’était une détresse insoutenable, insupportable et elle s’était montrée sous son pire jour.
La faible, la moins que rien, celle qui ne s’assumait pas, Sianyde, la vipère qui n’était que couleuvre, à qui on tranchait la tête d’un simple coup de rasoir.

Elle se redressa sous les mots et les gestes de l’homme. Il allait partir. Il allait partir et elle n’allait pas le supporter. C’était ce qu’elle s’imaginait.
Encore un peu moite de la transpiration accumulé par la folie, elle puisa dans ses dernières forces pour se mettre à cheval de ses cuisses, serrer son cou de ses bras et se perdre en sanglots déchirants contre lui.
    « Don’t leave me alone... please... B.B... »



Brûle. Souffre. Meurt.



 
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Ven 7 Aoû 2020 - 13:09
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Il ne s'était pas attendu à ça.

Il ne s'était vraiment pas attendu à ça.

Bastien avait anticipé la colère, primaire, celle qui avait éclaté dans ses yeux à la suite de son aveu, quand elle avait détaché son corps du sien et qu'elle lui avait lancé ce regard qu'il avait soutenu, sans animosité, sans sourciller. Mais elle lui avait intimé le silence, et elle s'était absorbé dans ses songes. Incapable d'en saisir la véritable teneur, il avait observé un jeu étrange se dérouler sur son visage avant que ses pupilles ne se mettent à décrire des mouvements fou. Il avait tenté encore de l'appeler, il avait même entamé un geste pour récupérer sa main et la ramener vers lui.

Il ne s'était pas attendu à ça.

Ca n'avait rien eu d'un éclat de rire nerveux. Ca avait été glaçant d'une dérive qu'il ne pouvait pas comprendre. Ca avait été glaçant de l'absence de tout ce qu'il connaissait dans son regard ou dans ses traits. Ca avait été glaçant de tout ce qu'elle n'était plus là. Glaçant de cet éclat de folie. Glaçant de tout ce qu'il n'avait pas su dire ou faire pour l'empêcher d'avoir ce geste compulsif, de ses ongles qui grattait frénétiquement sa gorge avant qu'il ne soit parvenu à récupérer ses poignets, les bloquant dans l'étreinte ferme de ses mains. Glaçant de ces mots qu'elle avait prononcé, certains un dialecte qu'il ne parlait pas, mais qui retranscrivaient tout d'une menace. Glaçant de constater qu'elle ne s'adressait plus à lui, parce qu'elle avait prononcé son nom, à elle. Glaçant des suppositions que ça pouvait entraîner. Glaçant de la peur instinctive qu'elle avait déclenché chez le serpent parce qu'il n'y avait plus personne à bord de ce navire qu'il avait observé sombrer sans parvenir à l'extirper de la tempête. Glaçant de son incapacité. Glaçant de culpabilité.

Et il ne cessait de retourner leurs mots dans l'enclave de son esprit tourmenté ; caressant avec douceur et inquiétude les mèches rousses de ce corps qu'il avait cueilli avant que le sol ne le fasse. Elle s'était évanouie, et il attendait qu'elle se réveille. Il avait soigné ce cou meurtri d'un simple coup de baguette, mais qu'en serait-il de l'esprit ? Il avait tant et tant de questions... et à la voir si calme, désormais, on aurait bien du mal à croire qu'elle venait de traverser une crise aussi saisissante. Il respirait doucement, les yeux rivés sur son visage endormi. Son pouls et sa respiration étaient normaux. Il fallait juste attendre qu'elle se réveille... n'est-ce pas ? Il tenait une de ses mains dans la sienne, qu'il parsemait de baisers doux et amoureux, inquiets et plein d'espoir. Il avait quitté sa propre veste pour la poser sur elle, couvrant la portion de ses jambes qui n'était pas abritée. C'était peut être ridicule au vu de son incompétence pour gérer la crise, mais il avait peur qu'elle ait froid.

Elle finit par ouvrir les yeux, et il retrouva avec soulagement son regard, lui rendant son sourire en la sentant bouger. Un poids glissait doucement de ses épaules, rapidement remplacé par un autre.

- Hey... il murmura avec douceur.

Il vit ses lèvres s'agiter un peu faiblement, et il lui laissa le loisir de trouver ses mots, ses doigts caressant doucement le cou de sa main avant de la lui rendre prudemment, pour ne pas l’oppresser de son contact. Il ne savait pas à quoi s'attendre. C'était angoissant. Et il tentait de maîtriser l'expression de cette crainte sur son visage, parce qu'elle allait sûrement le jeter, quand elle serait à nouveau en pleine possession de ses moyens. Ce n'était qu'une question de temps, après ce qu'il venait de lui faire traverser... et il comprenait. Il comprenait qu'elle lui en veuille, d'avoir parlé dans son dos, d'être incapable de l'aider, incapable de...

Ils avaient bien fait ?

Il expira doucement. Il avait l'impression d'être à nouveau dans les montagnes russes. Son esprit torturé ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle lui offrait ces mots là plutôt que d'autres. Un autre sourire, plus discret, reconnaissant, et il la laissa poursuivre. Une nouvelle expiration, ennuyée, à son explication.

- Je m'en serais douté, il souffla, consterné par la triste réalité des choses. On pensait que le héro de guerre aurait une vraie pierre à apporter à l'édifice. Mais c'est juste un autre bureaucrate, il soupira, sa main caressant toujours les cheveux de sa belle.

Il leva les yeux vers le ciel, plein de regrets et d'amertume l'espace d'une seconde, avant qu'il ne retombe sur elle quand elle formula sa question.

- Plein de choses, il soupira encore. En résumé, il ne peut pas condamner Tharnes sur nos simples accusations... ce qui est malheureusement logique. Il faudrait que tu témoignes, qu'il le convoque, qu'il passe en commission... rien d'étonnant. Il se soucie des retombées. A juste titre et son discours tenait la route. Il veut garantir ta sécurité bla bla bla. Mais... J'ai aucune confiance en lui, il lâcha avec amertume. Je pense honnêtement que la direction de Poudlard ne réglera pas grand chose. Trop procédural, trop... il s'interrompit, craignant de lui communiquer une angoisse inutile. Il a suggéré que tu en parle à la Justice Magique... Mais ça me paraît aussi délicat que Poudlard. Je suis désolé, on a vraiment mal calculé.

Il était défait. Défait d'avoir placé une confiance, même minime, en ces instances scolaires stupides. Peu importait la véracité des propos de Londubat, parce que, parmi toutes les choses sensées et vraies qu'il avait pu dire, sa condescendance et un désaccord viscéral sur le rôle de l'école l'empêchait de s'en remettre à lui. Moudubat lui paraissait être un surnom adéquat, par ce que malgré les mots qu'il avait pu formulés, Bastien doutait sérieusement du  fait qu'il agirait véritablement dans l'intérêt des élèves.  Il n'y avait plus de sourire, sur ses lèvres. Plus d'étincelle dans son regard. Il en aurait presque voulu à Summer de l'avoir convaincu. Il s'en voulait, de s'être laissé convaincre.

- Comment tu te sens ? il souffla ensuite, parce qu'il était prodigieux de la retrouver aussi sereine après cet épisode... étrange, qu'elle avait traversé. Leurs regards s'attrapèrent quand elle formula une ébauche de réponse. Il avait envie de la serrer contre lui, d'éloigner tous ses démons. De l'emmener loin de tout ça. Mais il se contenta d'écouter la suite, sa main inlassablement fichée contre ses cheveux. Il la laissa cueillir ses doigts, auxquels il entremêla les siens, et son regard tomba sur ce geste, qui serrait son coeur. Il voulait s'enchaîner à elle.

Le déroulement de sa réponse lui serra le cœur un peu trop violemment, pinçant ses lèvres, tendant les traits de son visage. L'esprit et ses mécanismes complexes. Sa façon de gérer les traumatismes. Sa façon de retranscrire la douleur. La souffrance. Il ne l'avait jamais vécu aussi violemment, jamais de cette façon mais... il comprenait, dans une moindre mesure. Ca la dépassait. Et il se garderait bien de la juger. Folle, non, certainement pas. Si elle n'avait pas dissimulé son visage, elle aurait pu le voir secouer la tête. Non, elle n'était pas folle. Et s'il avait été surpris, décontenancé, inquiet, alerté... il ne l'avait pas jugée. Pas une seule seconde. Il n'avait pas eu envie de l'abandonner, ou de partir. Il avait simplement voulu la retrouver. Elle s'excusait, encore et toujours. Et le fait de la voir dans cet embarras, dans cette crainte... c'était injuste. Il serrait les mâchoires. Il l'avait mise dans cet état. Et il pouvait en vouloir à Tharnes, à son père, à tous les infâmes qui l'avait blessée, personne n'était plus responsable que lui et ses choix de mots désastreux. Il s'en voulait. Et l'entendre parler de se trancher les veines c'était... il se raidit.

Il essayait de trouver les bons mots. Ceux qui retranscriraient au mieux ce qu'il ressentait, ceux qui la rassureraient, ceux dont elle avait besoin, les plus sincères, les plus justes, les plus efficaces. Et son silence s'étira sur la raideur de son corps. Etait-il seulement digne d'elle ? Il s'était fait une promesse... celle de ne jamais lui faire du mal. Et d'une certaine façon, il ne cessait de lui en faire. Et pourtant, il voulait tellement... tellement... tellement...

Il était resté trop silencieux. Une fois de plus. Assise sur lui, perdue, dépassée d'une crainte qu'elle lui soufflait en sanglots, elle lui brisait le coeur. Elle ne comprenait pas. Comment le pouvait-elle ? Ses mots disaient une chose, son attitude une autre. Il fallait qu'ils sortent de ce cercle vicieux, une bonne fois pour toute. Il passa une bras autour d'elle, son corps retrouvant une énergie destinée à repousser la force du désespoir. Son autre bras bougea pour que sa main vienne chercher le visage de sa déesse, qui ne pouvait le décevoir, qui ne pouvait l'éloigner, qui ne pouvait le libérer de l'emprise qu'elle avait sur lui. Il laissa courir son pouce sur sa joue, un regard doux mais empreint de douleur. Comment lui faire comprendre ?

- Je ne compte pas partir, Sia, il lui assura d'un ton qui ne laissait aucune place au doute. Il était convaincu. Déterminé. Honnête. Tu n'es pas folle. Ou si tu l'es, je le suis encore plus. Et après ? Il déposa son front contre le sien, fermant les yeux une seconde. Je suis là, Sia. Je suis là. Je ne m'en irai pas. Je ne te laisserai pas. Je ne t'abandonnerai pas. Je serai là tant que tu voudras de moi. Et je te promets, Sia... je te promets que tant que je respirerais, je ferai tout, tout ce qu'il faudra pour te protéger. Je suis avec toi, quoi qu'il arrive. Contre Tharnes, contre ton père, contre la Terre entière. Et qu'ils crèvent tous, tant que toi, tu restes en vie. Je m'en fiche. Tout ce qui compte, c'est toi.

Quelque chose avait cédé, le soir du feu du camp. Il l'avait dans la peau, il l'avait dans le sang. Ca le dépassait et il n'essayait même plus de le comprendre. Et il l'admettait volontiers, pour elle. Uniquement pour elle. Parce que l'angoisse qui parlait le plus fort était celle de la perdre.

Il n'y survivrait pas.

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Ven 7 Aoû 2020 - 15:08
Sianyde Llansawel
- Fondatrice -
Bande organisée
II - Shatei du clan Fukuhara
Sianyde Llansawel
Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Célibataire
My baby shot me down

DC : Waclaw H. Tuszynski // Elizabeth B. Abberline
© : Avatar/Crackship/Signature : moi

Carte du sorcier
Malle à Objets:
Baguette:
Et aussi:
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Je détruis ce qui me tente
Je n'suis qu'une fille de mon âge
Qui dégringole de la pente


Plus elle y pensait, plus elle trouvait la situation hallucinante.
Ce que elle avait provoqué était, en fait, hallucinant.
Sianyde avait expulsé toute sa peur, sa faiblesse, sa torpeur et ses prédictions, dans une folie acerbe et glaçante, qui aurait fait chanceler le plus grand des monarques. Elle s'était parée d'un voile de démence qui avait vrillé l'étincelle chaude de son regard en un éclair froid et austère, empreint d'une ombre qui n'était autre que celle qui planait sur elle, en permanence. Ce passage à vide qu'elle traversa, sous l'impuissance de l'élève maintenant majeur, lui permis de se sauver elle-même. Les dommages physiques n'étaient rien, si on la stoppait en plein vol et qu'on la laissait s'effondrer. Sianyde ne sentit pas la puissance et la panique des bras qui la retinrent. Poupée de chiffon, elle s'était laissée porter, ses cheveux roux emmêlés par la colère et la haine.


Dans ses rêves il avait fière allure.
Dans ses rêves il lui souriait.
Dans ses rêves il se faisait ancre d'un univers dont elle n'était pas reine.
Dans ses rêves il était là et c'était tout ce qui comptait.


Dans ses cauchemars il la narguait
Dans ses cauchemars il l'insultait
Dans ses cauchemars il l'ignorait, la snobait
Dans ses cauchemars il la tuait


Dans sa réalité il était là
Dans sa réalité il se souciait d'elle
Dans sa réalité il l'embrassait
Dans sa réalité il l'aimait


Et rien n'était plus doux que ses baisers.

Alors que ses yeux papillonnèrent, que sa gorge réclamait à boire et que son teint reprenait des couleurs, elle repensa à la clairière. Que serait-il arrivé si Paola ne les avait pas interrompu ? Si elle avait décidé de les oublier à leur triste sort. Est-ce qu'il se serait aventuré sur elle, comme tout à l'heure ? Est-ce qu'il l'aurait brûlé de son contact salvateur qu'elle attendait depuis tellement de temps maintenant ?
Elle voulait l'embrasser. Fougueusement. Mais ses forces l'en empêchèrent.
Ses joues ne rosirent même pas lorsqu'elle pensa à tout ça. La poupée ne savait pas ce qui l'aurait attendu si ils avaient passé le reste de l'après-midi dans les bois, mais elle mourrait d'envie d'imaginer la suite à défaut de la vivre. Cependant, ses connaissances ne lui permirent pas d'abreuver son imagination pourtant fertile, quand elle le voulait bien.

Sianyde cherchait le contact, pressée de sentir les doigts du brun quelque part sur sa peau. Elle les emmêla aux siens et il lui rendit cette petite étreinte avec une affection qu'elle distingua sans mal.
Il la veillait.
Son soldat était à son chevet, l'aidant dans cette bataille sur son mental. Le valeureux guerrier à ses côtés, la déesse était inébranlable. Et son sourire le laissa transparaître. Il ne l'avait pas laissé là, sur le sol terreux du camp de vacances, en proie à la nuit noire et démoniaque qu'était sa psyché. La jeune fille lui était si reconnaissante pour ce simple acte qui était, pour certains, normal mais qui signifiait tant pour elle.

Bastien parlait d'une voix séduisante dans laquelle elle pouvait déceler une once d'inquiétude. Lui était-elle destinée ? Ou bien était-ce comme ce soir là, dans sa chambre au manoir, où il s'était presque agacé qu'elle veuille lui parler d'Elizabeth ? S'en faisait-il pour lui-même ?
Elle ne pouvait croire en ce fait. Elle ne pouvait y croire car ce qu'elle sentait dans ses mots; ce qu'elle sentait dans ses gestes; ce qu'elle sentait dans les manières qu'il avait de caresser sa peau ou ses cheveux, décrivait tout le contraire.
Il. Se. Souciait. D'elle.
Et pas juste dans le but de la posséder.
Il ne voulait pas juste qu'elle lui appartienne.
L'appartenance faisait partie du Tout.
Elle était son Tout.


Je n'ai qu'un œil dans la fente,
Je n'ai qu'un doigt sur la tempe


Il fallut qu'elle soit sur lui pour qu'il la cisaille de vérités fracassantes. Qu'il lui fasse ouvrir les yeux sur lui, sur elle, sur eux. Sianyde pleurait sans bruit, ses larmes ne cessant de couler sur cette peau diaphane, creusant des sillons salins sur ses joues rougies. Son front contre celui du garçon, elle bu chacune de ses paroles. Tout ce qu'il énonça était un ravissement pour son coeur pelé. Bastien enlevait à mains nues, sans se blesser, chaque écharde profondément planté dans cet organe qui n'avait pas battu aussi fort pour un être vivant, depuis longtemps. Du haut de ses quinze ans, elle s'était muré dans un temple de glace, laissant les émotions, surtout les plus positives, au fond d'un tiroir fermé à double-tour, dans un endroit impénétrable, inaccessible. Mais le français avait une torche, un feu quelconque. Et si ça ne faisait pas tout, il avait quand même réussi à traverser bien des défenses et des barrières qu'elle avait dressé, parfois malgré elle, devant lui.


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Sianyde explora les orbes noisettes de Bastien. Elle avait posé ses mains fraîches sur une partie du cou et des mâchoires de l'homme. Elle sentait son souffle chaud et il pouvait certainement s'enivrait du sien.
Il l'aimait.
Il l'aimait à en crever.
Les jades pleine d'un amour indescriptible et puissant, la rouquine se mit à sourire tendrement. Le poids sur son estomac s'envola. Ses cuisses se resserrèrent sur les jambes et les hanches de l'homme, alors que son buste se rapprocha un peu plus. Son visage, dans une expression de bonheur, vint percuter son binôme, plus anguleux. Ses lèvres, gonflées d'amour, vinrent remercier le soldat comme il se devait, la passion dévorante qu'elle avait pour lui se retranscrivant là-dedans. Dans un geste inconscient, son bassin ondula contre celui du français, son petit sous-vêtement de nylon s'accrochant au relief d'un corps abrupt avec lequel elle voulait entrer en communion. Elle sentit à peine les fils du tissu se perdre dans le métal froid de la fermeture éclair, s'y agrippant comme si leur nouvelle place était ici. Mue par une certaine sauvagerie qu'elle ne pouvait contenir, elle attrapa la lèvre inférieure de celui qu'elle aimait de ses dents, sans serrer. Elle ne le marqua même pas, mais par ce geste, fit passer plus que juste un baiser chaste et mutin. Non...
Tout à l'heure, elle l'avait interrompu dans quelque chose qu'elle voulait qu'il reprenne avec elle. Elle avait sentit sur cet homme, contre elle, certaines irrégularités, dont l'existence lui était inconnu quelques secondes auparavant. Si elle ne savait pas, son corps lui, savait.
Son esprit était fort et se sentait maintenant invincible. Quand elle était à ses côtés -et il lui donnait raison chaque jour- elle ne risquait jamais rien. Jamais. Elle avait une confiance absolue, presque aveugle et dangereuse, mais elle se sentait aussi bien plus forte. Elle ne doutait plus et tout ses défauts étaient gommés. Pour ne laisser place qu'au nectar dont elle voulait abreuver Bastien.

Si quelqu'un les avait regardé à cet instant, il aurait du détourner les yeux. Ce n'était pas deux adolescents lambda en train de s'aimer... c'était deux âmes qui communiquaient. Les plus audacieux auraient alors assisté au début d'une union aussi spirituelle que charnelle. Car qu'importe où les doigts de l'homme se glissaient, elle lui laissa passer toutes les limites.

Mais ce fut Sianyde qui se détacha de lui la première. Elle brûlait. Et son regard à lui était... hypnotique. La vipère venait de piquer au bon endroit et elle voyait maintenant son venin se répandre. Sa bouche, gorgée de désir, murmura aussi suavement que ses jades le dévoraient :
    « Je t'aime B.B. Je t'aimerai toute ma vie. »
Parce qu'il n'y avait rien de plus à dire que la vérité qui la saisissait depuis si longtemps.
    « Je veux être à tes côtés. »
Et que tu sois fier de moi.
Que tu me possèdes autant que tu m'obsèdes.


Il l'avait rattrapé. Elle, qui fonçait tête baissée sur une route inconnue. Il avait été là, quand elle avait raté le virage et de sa grande main, mue par sa volonté, il lui avait évité de chuter de cette falaise sans fin.
    « Je m'en fiche de Londubat et de la justice magique tant que tu es là. Je m'en fiche de Tharnes et de mon père, tant que tu es là. Il veut me casser les jambes pour que plus jamais je ne danse, mais je me relèverai, tant que tu es là. » Elle avait chaud et le nylon commençait à pelucher de ses louvoiements lascifs « Je ne veux pas qu'on nous sépare. Je ne le veux plus. Je veux vivre avec toi, plonger avec toi, mourir avec toi. »
Sianyde murmura un peu plus, contre lui, lèvres contre lèvres.
    « Je t'aime tellement Bastien... »
La sorcière était épuisée, à bout de force et, pourtant, son petit corps ne cessait de réclamer l'étreinte d'un autre. Qu'il la serre de ses bras, qu'il se saisisse de ses hanches, qu'il la violente de ses baisers, qu'il goûte sa peau de sa langue, qu'il morde ses chairs de ses dents, qu'il la fasse s'abandonner entièrement. Et si ils n'avaient que la lune pour témoin, ce n'était en rien raisonnable d'épuiser un peu plus le corps déjà entamé de la galloise. Pourtant, la Belle tenta un dernier coup de poker, pariant toute sa mise durement gagnée jusque là.
    « Laisse moi dormir avec toi, juste pour cette nuit. Ooh...  » se languit-elle. « S'il te plaît Bastien... »
Sianyde rimait avec Serpentine mais surtout Séductrice.


 
REVENGE

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Sam 8 Aoû 2020 - 18:53
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Quelque chose, dans le contact de ses doigts contre sa peau, lui tira un frisson le long de l'échine. Peut être était-ce simplement la fraîcheur de ses doigts, ou peut être était-ce autre chose. Cette autre chose qu'il lisait dans son regard, cette intensité qui traduisait sans mal toute l'étendue des sentiments qu'elle avait pour lui. Et il n'avait pas besoin d'un miroir pour savoir que ses yeux, à lui, brûlaient du même feu. Il venait de mettre son cœur à nu, et elle l'honorait d'une compréhension inexplicable. Il se sentait vivre dans ce regard, plus que jamais. Envahi d'elle, de son souffle dont la chaleur contrastait étonnamment bien avec la fraîcheur de ses doigts. La main du français se déporta sur la nuque de la galloise dans un geste incontrôlable quand il la sentit resserrer ses cuisses autour de lui, l'accompagnant quand elle se rapprocha, quand elle offrit sa bouche à la sienne. Bouche adorée qu'il attrapa avec empressement.

Ils s'embrassaient. Ils s'embrasaient.

Comme s'ils échangeaient leurs souffles, leurs âmes, tout ce qui les composait.

Il ressentit dans une vague de plaisir les mouvements de son bassin contre le sien, qui s'appliquait à accentuer les contacts enivrants qu'elle lui offrait ainsi. Venus cherchait Mars. Et le marin agrippait son gouvernail de peur de laisser ses mains s'égarer sur un ailleurs fait de promesses. Mais la tempête éclata quand la divinité attrapa sa lèvre entre ses dents, et il comprit. Il comprit que chaque atome qui composait le corps de porcelaine appelait le sien, et il rouvrit les yeux qu'il avait fermés, abandonné à ses lèvres.

Elle était belle. Incroyablement belle. Au delà de toute espérance. Dans tout ce qu'elle était, et dans tout ce que la chaleur de ses traits lui renvoyait maintenant.

Et que Merlin lui vienne en aide, car c'était son navire à lui qui venait de perdre son capitaine.

Il reprit ses lèvres avec encore plus de passion, s'il était possible, encore plus d'envie, encore plus d'amour. Le mot chasteté disparaissait progressivement de son dictionnaire, quand ses mains, à peine contrôlées par un cerveau anémique, vinrent se camper sur les cuisses qui enserraient son corps.

Il la voulait. Il la voulait tellement.

Ses mains remontaient le long de sa peau. Cette peau qui le rendait fou, aussi fou que le parfum qui se dégageait du cou dans lequel il venait de glisser ses lèvres. Il avait envie d'explorer les rivages de ce corps dont les inconnues ne demandaient qu'à se révéler à lui.

Ce n'était plus une envie, c'était un besoin.

Bastien avait besoin d'elle. Besoin d'eux. Besoin de ne faire qu'un avec elle, parce que les mots ne pouvaient plus exprimer ce qu'il ressentait.

Ses doigts glissaient inexorablement sous les vêtements qui l'habillaient si terriblement bien. Ils agrippèrent avec envie le tissus d'une culotte superflue, au niveau de ses hanches avant de remonter encore, épousant la taille, puis les côtes de l'impitoyable sirène. Ses lèvres s'égaraient sur sa belle, perdues entre sa bouche, les angles de sa mâchoire, le lobe de son oreille et l'épiderme qui habillait son cou.

Elle était tout ce qu'il avait besoin de connaître. Et il n'y avait rien, en ce monde, de plus précieux qu'elle. Et chacune des caresses que Bastien lui faisait, même les plus appuyées, le retranscrivait sans mal. Chacun de ses baisers, de plus en plus fiévreux, cherchait à le lui dire.

Amour et désir s'accordaient dans une harmonie parfaite, quand Venus trouvait Mars.

Ses mains s'étaient retirées pour venir faire glisser la fermeture éclaire de sa veste. Elle était trop habillée pour ce brasier qui ne cessait de grandir entre eux, il songea en faisant tomber la veste de ses épaules. Juste avant que ses doigts ne reviennent glisser sous le t-shirt de belle.

Il se sentait devenir fou, et pourtant, le long du corps de Sianyde, ses mains ricochaient en caresses sans jamais venir braver l'interdit du haut ou celui du bas. Toutes voiles levées, le navire qui semblait filer à pleine vitesse vers un horizon fait d'eux avait pourtant à moitié jeté l'ancre, qui se raccrochait parfois aux reliefs inégaux des profondeurs. Il luttait encore, contre lui même. Au milieu de la tempête, il pouvait encore entendre, de très loin, la petite voix qui lui soufflait : pas comme ça.

Et pourtant, il n'y avait rien de plus important que de s'unir à elle, sur ce banc, en dessous de cette voûte céleste qui n'appartenait qu'à eux.

Il crut une seconde que la sirène allait le sauver, quand elle se détacha de lui.

Peut être allait-elle lui dire non, stop, arrête. Peut être allait-elle lui remettre le gouvernail entre les mains, avant qu'il ne commette le geste de trop, celui qui ne manquerait pas de venir le torturer plus tard.

Mais les mots qu'elle lui offrit, comme une merveilleuse éclaircie au milieu de la tourmente, achevèrent le marin.

Il était subjugué qu'elle ait trouvé le souffle de prononcer tous ces mots. Le sien s'était complètement perdu sur elle. Il la regardait, ses pupilles folles dansant avec les siennes. Chacun de ses mots venait se lover dans les entailles de son cœur écorché, dont il n'avait jamais compris pourquoi il l'était. Sûrement parce qu'il ne l'avait pas encore, elle. Il avait erré jusqu'à la trouver, et elle était le seul onguent pour guérir ses blessures. Elle, elle seule, et si elle le disait... si elle le souhaitait, pour toute leur vie. Elle était tout ce qu'il lui manquait, tout ce qui le complétait. Elle était cette deuxième moitié d'un tout qu'ils composaient ensemble.

Et il comprenait, pour la première fois, dans toute leur splendeur, dans tout leur sens, ces mots qu'elle lui offrait. Je t'aime. C'était eux. Simplement eux. Et il n'aurait jamais pensé le ressentir, et encore moins le dire. Et pourtant, les mots s'échappèrent de sa bouche, à l'issue d'un très court instant de silence, lourd de sens.

- Je t'aime.

Il l'avait soufflé, entre elle et lui, et maintenant, ces mots, et tout ce qu'ils signifiaient n'appartenaient plus qu'à elle.

Et si elle le voulait, si elle l'autorisait, il allait lui faire l'amour, ici et maintenant. Parce qu'il n'y avait plus rien d'autre qu'elle. Elle était devenue le monde, son monde. Et il n'y avait rien d'autre à faire que de concrétiser tout ce qu'ils venaient de s'échanger.

Et il allait replonger sur ses lèvres, lui faire cette demande, silencieuse, s'il l'osait. Mais elle le devança, une autre requête au bout de sa langue enchanteresse. Dormir. Le pourrait-il seulement ? Il la contemplait, il la dévorait du regard. Il était comme à bout de souffle.

- Tout ce que tu veux, il s'entendit répondre, un peu trop bas, juste avant qu'un éclat de rire retentisse au loin.

C'était une nouvelle douche froide, parce que le reste du monde se rappelait finalement à eux.

Ils avaient regagné son cabanon en évitant la ronde des moniteurs. Il avait le cœur battant, grisé par l'amour et l'adrénaline qui l'avait saisi sous la menace de se faire surprendre. Et ils s'étaient tous les deux glissés dans l'alcôve chaleureuse de ses draps. Il ne savait pas s'il pourrait dormir, il brûlait encore de toute cette envie d'elle. Mais il endurerait la sagesse de leur nuit, parce qu'il n'y avait rien de plus précieux qu'elle. Elle qui s'était lovée contre lui. Lui qui l'entourait de ses bras, ses yeux encore débordant de tous ses sentiments.

- Bonne nuit, il avait soufflé contre son oreille avant de déposer un baiser contre sa tempe.

Il l'attendrait.

Une éternité s'il le fallait.


"Of course, you have my body
But now you've got my soul
You drive me to distraction, run me off the road
You crash into my mind, I'm ready to explode

You stirred somethin' in me
I admit defeat"




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Si je rate le virage, inscris mon nom aux absents [B.B.] Empty Re: Si je rate le virage, inscris mon nom aux absents [B.B.]

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