Ma chère,

Sache que revenue de nulle part, j'y suis retournée...

Ton âme

"I understand, and not knowing how to express myself without pagan words, I’d rather remain silent"

Connais-tu ces mots ?

Ils sont nés d'une plume moldue, celle d'un poète français. J'ai trouvé un peu de moi dans ces quelques lignes, autant d'indices que j'aimerais te livrer. Si le silence a parfois le mérite de préserver les choses les plus fragiles, il a aujourd'hui une saveur plus amère. Moins amère, cependant, que l'idée de t'avoir si injustement froissée.  

Je ne pourrais jamais reprendre la colère qui m'a saisi lors de notre dernière rencontre, mais je peux au moins te dire cela : elle ne t'était pas destinée. J'aimerais trouver les mots justes pour exprimer mes regrets, mais ils se défilent. Et je ne peux qu'espérer que tu trouveras ici matière à me pardonner.

Tu m'évites, et si je l'ai probablement mérité, je ne peux m'y résigner. Je me surprends à te chercher, à espérer que nos regards se croisent à nouveau.  J'ai envie de te faire danser encore, et je me languis de toi et de tes mots. Tu me manques, et ton ignorance me rend fou. Plus fou encore que la note étrange sur laquelle nous nous sommes quittés...

Ne me laisses pas sans réponse, je t'en prie...

B.B

Sia,

A-t-on jamais vu une prière si joliment exaucée ? Tes mots font ma joie, et si tu l'ignores encore, je ne saurais me languir d'une autre que toi. Je veux tout savoir, et plus encore... mais s'il faut être patient, je laisserai mes journées s'ennuyer de toi. Je sais maintenant que nos nuits ont la même couleur.

Dis moi, qui de l'esprit vif ou de l'idiot mérite le blâme ? Ne doutes plus car tu n'as rien à te reprocher.  L'idiot n'a que sa bêtise pour justifier son comportement. Mais si l'esprit vif lui accorde le luxe de la patience, peut-être trouvera-t-il le courage d'exposer entièrement sa bêtise. Sois patiente, Sia.

Et sois assurée que tu ne quittes pas mes pensées, je n'ai pas connu d'incident plus heureux que celui qui t'a mise sur mon chemin. J'attendrais le prochain, enivré du parfum de tes lettres. Et d'ici là, ma Sia, veille sur ces papillons pour moi. Ils ont la mauvaise réputation d'être éphémères.

B.B

Sia,

As-tu entendu la rumeur ? Quelqu'un aurait échangé deux flacons en cours de potions, et le mélange dans le chaudron de Lindonn lui aurait éclaté au visage. Par chance, ce n'était rien de trop toxique...

Ca aura eu le mérite de le faire parler d'autre chose que cette superbe gifle qu'une jolie rousse lui a donné. Cette même jolie rousse qui mettra à terre T. et le monde entier.

Je compte les jours jusqu'au banquet...

B.B

Sia,

Savais-tu que les moldus aussi peuvent voler ? J'ai traversé la Manche dans un oiseau de fer, et me voilà de retour en France.

Et j'ai ramené un peu de toi, avec moi. Ce parfum, sur tes lettres. Mais j'ai l'impression qu'il disparaît, petit à petit...

J'espère que ce morceau de moi ne disparaîtra pas.



As-tu fait bon voyage ?

B.B

Le 13 janvier 2021

Chère Miss Llansawel,

Si mon intérêt pour vos tenues de nuit est loin d'être limité, je vous prierais cependant de bien vouloir m'accorder le bénéfice du doute.

Cette accusation me paraît bien insultante - me prendrais-tu pour l'un de ces idiots pervers, ridicules et méprisables ?

Vois-tu, il ne m'intéresse nullement que ton corps soit découvert dès lors que je ne suis pas là.

A dire vrai, je serai même plutôt jaloux de tes draps.

Aussi je te serai gré de ne plus me mettre d'aussi cruelles images en tête - car il y a bien trop longtemps que je n'ai pas eu le luxe de dormir auprès de toi.

Il me tarde néanmoins de découvrir le responsable. Une blague de mauvais goût de Parker, peut être ?

Ou bien l'un de tes - trop - nombreux admirateurs ? Quoi qu'il en soit, c'est un crime qui ne restera pas impuni.

B.B

Le 13 janvier 2021

Sia,

Intéressantes conclusions.

Donne moi des noms, et préviens Watson que Sherlock accepte l'affaire. Depuis quand les Poufsouffle font-ils des excès de zèle ?

Peu importe, on les retrouvera. Eux et tes nuisettes.

Tu aurais dû m'en parler avant, amour. J'imagine que ce ne sera pas aussi agréable, mais si tu as besoin, d'ici à ce qu'on les retrouve, je te ferai parvenir un t-shirt.

Quant à te punir... As-tu prévu de faire du grabuge dans la bibliothèque ces prochains jours ? A moins que tes excuses soient un prétexte valable...

Si tel est le cas, peut être que je te volerai tes culottes ?

B.B

PS : Je t'aime.