Share a name || Ft Elizabeth & Geronimo

Les vacances scolaires amenaient généralement Geronimo à prendre lui-même des congés au refuge afin de passer un maximum de temps avec Elizabeth. Après tout, même si l'adoption datait de plusieurs mois désormais, le temps passé en la compagne de sa fille était drastiquement réduit à cause de la scolarité de la sorcière à Poudlard et de son internat obligatoire. Geronimo avait fait la moue en se rendant compte de ce détail handicapant grandement le temps d'apprivoisement de la nouvelle petite famille, mais il ne pouvait faire autrement. Aussi, il grapillait donc chaque seconde et chaque minute qu'Elizabeth et que la vie souhaitaient bien partager sur ces précieuses et maigres semaines de repos pour l'enfant. Mais il arrivait aussi que ses responsabilités de gérant prennent le dessus sur ses brefs épisodes de vie de famille, par exemple lorsque l'un de ses employés était malade. Comme cette matinée. Mauvais timing, Geronimo avait grimacé en recevant la lettre de sa responsable Alix à son réveil alors que les vacances commençaient juste. Mais avec des âmes à nourrir et à chérir au refuge, le jeune papa n'avait pas d'autre choix que d'aller travailler. Aussi, n'aimant pas l'idée de laisser Elizabeth seule à la maison ni celle de passer la journée sans sa fille, la proposition de venir découvrir le refuge, ses pensionnaires et son métier avait été formulée et aussitôt acceptée. S'il n'avait pas eu beaucoup de doute sur la future réponse d'Elizabeth, Gero ne s'était pas attendu à déceler tant de plaisir dans son regard et son sourire. C'était une excellente chose, surtout pour l'adorateur d'animaux et de créatures qu'il était. Il la voyait déjà s'épanouir dans le milieu plus tard avant de se rappeler du don qu'elle avait pour le piano et de la passion qui l'animait. Autant dire qu'il revit vite à la baisse l'espoir que celle qu'il avait la chance d'appeler Ma fille prenne sa relève. Mais ça n'était pas grave, ça ne changeait rien pour lui et pour l'attachement qui se faisait plus intense de jour en jour.

S'il avait laissé Elizabeth seule dans le coin des animaux les plus calmes et dociles du refuge -aussi appelés le coin des chats- pour gérer l'infirmerie ainsi que le nourrissage et le nettoyage de certains box pour le début de la matinée, Geronimo put la rejoindre par la suite. Les tâches les plus importantes et pressées étaient désormais faites, il pouvait désormais vaquer à d'autres activités sans priorité en restant auprès de sa petite sorcière désormais. La chatterie  était donc remplie de toute une ribambelle de félins ronronnant -ou dormant encore- autour d'un duo d'humains les bichonnant. L'esprit encore embrumé par le sommeil -l'idiot s'était couché tard en se croyant réellement en vacances, la discussion était pauvre ce matin de sa part mais en échange, les signes d'affections pleuvaient de toute part sur sa petite Beth. C'était sa manière à lui de lui montrer que même lorsqu'ils ne parlaient pas, il restait à l'écoute de quoi que ce soit... Un peu comme à ce moment-là.

Baillant à s'en décrocher la machoire, le cracmol se frotta les yeux avant de les poser sur sa fille aux paroles hésitantes. Oh. Quelque chose la tracassait ? Se faisant à moitié inquiet, tout en essayant de se dire que peut-être, voulait-elle adopter un des pensionnaires du refuge, le papa se fut attentif, la laissant parler. Mais arriva le moment ou plus rien ne pouvait sortir. Il était temps au papa de la situation de débloquer tout ça.

"Et ?"

Geronimo posa sa propre brosse et se rapprocha de sa fille, s'asseyant sur l'accoudoir d'un grand fauteuil de la pièce dont les chats raffolaient tout particulièrement.

"Aller, dis-moi tout." Sa main alla se poser sur l'avant-bras de sa fille. Ça n'était pas un contact pressant, c'était léger, l'invitant à se lover seulement si Beth le voulait. "Dis tout à ton vieux papounet, qu'est-ce qui te tracasse comme ça ?" Il avait cru percevoir dans la matinée et peut-être même la veille, comme des moments d'hésitation. Mais Geronimo s'était dit que ça n'était qu'un peu de fatigue de la part de sa fille, ne se pensant pas déjà enclin à ressentir quand quelque chose la turlupinait. Peut-être ne se faisait-il pas assez confiance et ne voyait-il pas à quel point sa sensibilité face au bonheur de sa fille était déjà puissante. Ou peut-être que rien n'avait travaillé l'adorable petite sorcière avant cet instant précis.

Codage par Libella sur Graphiorum