Lucas Ludwig Drakenhof, quelque part sur l'eau,
A Yudith Drakenhof

Coucou maman !

Le voyage sur le bateau se passe très bien, même s'il s'est un peu prolongé comme on a dû te dire. Promis ce n'est pas totalement ma faute ! Puis j'ai bien fait de rester : il y a eu une enquête et j'ai pu jouer un peu au détective, c'était génial ! Je dois encore m'améliorer dans mes investigations par contre : je pensais que le coupable serait un certain Gideon Ollivander, mais finalement ce n'était pas lui...

Mais ça aurait pu franchement, ça a vraiment l'air d'être un sale type ! Tu le verrais... Il n'a pas l'air d'aimer les enfants ni de savoir s'occuper d'eux. Il a été assez méchant avec moi presque tout le trajet. Il m'a même poussé par terre en me claquant la porte en nez, sans même se soucier de mon handicap ! Qui agit comme ça avec des enfants ?! J'espère vraiment ne jamais le recroiser après ce voyage...

Mais bon ne t'inquiète pas, je ne me suis pas fait mal, tout va bien. Maintenant que je ne le vois plus, il ne devrait plus s'acharner sur moi. A part ça, tout était parfait. J'étais avec un camarade, et il y avait aussi cet homme qui a un handicap comme le mien. Il est vraiment sympa lui, et il est un peu détective aussi. Si je devais avoir un père, j'espère qu'il sera comme lui. Il a l'air d'aimer les enfants au moins lui.

J'espère que tout va bien de ton côté et que tu ne t'es pas inquiétée de cet imprévu. A défaut, c'est pour ça que je t'envoie ce message pour te rassurer.
Je te dis à bientôt, on devrait rentrer dans peu de temps normalement. Bisous je t'aime !

Lucas

De Mr Gideon Ollivander,
Ollivander's,
Chemin de Traverse.

Yudith Drakenhof,
un cottage irlandais

Très chère Yudith,

cette croisière fut in fine d'un ennuis extraordinaire, et celui-ci semble vraisemblablement bien décidé à me poursuivre. Ma chère, tu m'excuseras sans doute un comportement d'un adulte à un jeune homme que j'ai souhaité traité avec toute la déférence et l'égalité qu'il mérite lorsque celui-ci a fait preuve d'un comportement qu'on ne saurait excuser même à quelqu'un de son âge. Tu t'emportes sur la version des faits probablement déformée par le prisme de ton garçon mais sache que je n'ai nulle honte ni nul regret à avoir tout simplement mis Lucas à la porte de ma cabine lorsque ce dernier l'a retournée avec l'aide de son camarade, qui a également pris la porte.

Je ne crois pas Lucas fragile, pas plus qu'il n'est bête  et encore moins dépourvu qu'une certaine rancœur à mon égard, n'ayant pu me faire porter le chapeau d'une affaire sordide à bord de ce maudit rafiot alors qu'il s'était persuadé que j'étais le coupable. Comme la rose, tu as des épines, c'est pour cela que je t'aime ; mais prend garde à ne pas faire trop d'ombre, au risque de voir faner les fleurs qui t'entourent.

Te lire est toujours un grand plaisir, je te vois devant moi donner corps à ces mots sous mes yeux et cela me plait. Ecrit-moi encore, tu abondes la lumière dans la pénombre de mon atelier.

Tendrement,

Gideon