Cette année, Magnolia Dursley venait d'avoir treize ans. Elle refusait dorénavant d'être comparée à une petite fille et considérait qu'elle était une adolescente à par entière. Quiconque osait dire l'inverse se voyait gratifié d'un regard noir et d'un rire moqueur. Elle avait cherché à marquer la différence de manière physique et était dorénavant maquillée, faisant ainsi ressortir ses yeux et diminuant un peu le volume de ses joues. Magnolia avait passé l'été sur Tik Tok à absorber tous les tutos make-up possibles. Elle savait bien qu'une fois à Poudlard, elle n'aurait plus son téléphone et serait coupé du monde de la mode et du maquillage pendant plusieurs mois... Enfin, sauf si pré-au-lard avait vraiment une barre de réseau comme le prétendait Pansy Meyer une né-moldue de Serdaigle. Le maquillage n'était pas la seule nouveauté dans son apparence, Magnolia avait profité des vacances scolaires pour se faire une frange rideau, le must de l'adolescente ! Elle avait surpris plusieurs regards admiratifs depuis son arrivé à l'école et sentait un fort sentiment de fierté (et de supériorité) l'envahir.

La plus grosse différence, cependant, n'était pas physique. Elle était tout bonnement mentale. Magnolia avait passé l'été à réfléchir et c'est lors d'une remarque anodine d'Augustus qu'elle vint finalement faire part des conclusions de cette longue introspection.
La cérémonie de répartition était sur le point de se terminer et l'ami de Magnolia se plaignait qu'il n'y avait pas assez de Poufsouffle à martyriser cette année... Mais la jeune adolescente, elle, était maintenant bien au dessus de tout cela. Martyriser les autres, ce n'était clairement plus assez bien pour l'adolescente qu'elle était.

"C'est pas grave tu sais ? De toute façon cette année, je ne compte pas m'en prendre aux Poufsouffle. Le jaune est de toute façon assez has been pour ne pas avoir à rajouter à leur peine"

Elle avait vu ça à la télé. Le jaune, c'était passé de mode.

"Et puis, ils vont nommer les préfets dans deux ans. J'aimerai que ce soit moi. Autant montrer que je suis.... Convenable."

Le trouble d'Augustus était plus que compréhensible. Magnolia avait bien conscience d'effectuer un drastique revirement de sa manière de penser... Cependant, elle avait grandit.

"Tu sais, avant je me contentais de juste leur faire la misère. Ca me faisait me sentir forte, tu comprends ? J'aimais vraiment ce sentiment d'être mieux que ces nuls. Et je dois reconnaître que je l'aime toujours."

C'était galvanisant, quoi qu'on en dise. Cette sensation de puissance, la peur qui se lisait dans le regard des autres, leur manière de l'éviter comme si elle avait du pouvoir et elle en avait, en quelque sorte. Cependant, ce n'était que temporaire. Elle n'avait de pouvoir parmi ses pairs que parce qu'il n'y avait aucune contrebalance à ses brimades. Dans deux ans, certains d'entre eux deviendraient préfets et la jeune adolescente tomberait alors au bas de la hiérarchie de cette école. C'était hors de question que cela se produise. Magnolia allait faire son possible pour avoir du pouvoir, du vrai pouvoir. Elle voyait même plus loin, elle comptait un jour être préfète en cheffe. Elle y arriverait. Quoi qu'on en dise.

"Mais on doit grandir. Ca ne veut pas dire qu'on ne peut plus avoir le droit de se sentir mieux que tous ces loosers, il faut qu'on trouve un moyen d'être dans le cadre Gus. Je suis sûre que tu peux comprendre"

Ou peut-être pas. Magnolia adorait Augustus mais il avait toujours été plus lent que la moyenne pour comprendre des principes de base.

Le garçon n'avait cependant pas dit son dernier mot et bientôt, il partagea ses doutes quand au fait que Magnolia parviendrait à tenir ses engagements. Vexée, l'adolescente se tourna vers lui avec une expression outrée "Tu doutes de moi ?" Comment osait-il ? "Très bien, je tiens le parie dans ce cas ! Qu'est-ce que je gagne si je réussis ?"

Son éternel respect et admiration ?

"Tu n'as pas mieux en stock ? Tu m'admires déjà, je suis l'idole de ta vie, ton éternel modèle."

C'était un chouilla vantard, Magnolia devait bien le reconnaitre, mais c'était assez proche de la vérité malgré tout. Augustus était génial, un ami qui vous suivrait jusqu'au bout du monde sans poser de questions mais justement : Augustus était un suiveur. Si on devait parler en terme moldu, afin d'être sûr que vous soyez tous capable de comprendre, Augustus était le sbire du super vilain dans les films. Il était serte assez cool pour être un sbire de qualité mais il n'était au final qu'un Dark Vador quand Magnolia était Palpatine elle-même... Evidemment que Vador avait retrouvé la lumière à la fin de sa vie... Mais il avait bien gâché vingt ans avant cela à suivre un vrai vilain avec de vraies ambitions politiques.


"Il va falloir proposer mieux que ça Augustus. Des gallions, au moins ça."

Cependant, son ami essayait déjà de la tenter. Son regard allait de la fourchette de Magnolia à quelque chose qui se trouvait derrière elle. Elle se retourna et vit une Serdaigle à la chevelure impeccable.... C'était tentant, mais la Serpentard était au dessus de ça et elle eut un sourire malicieux tandis qu'elle tapotait l'épaule de la Serdaigle "Hé, excuse moi de te déranger. Je voulais juste te dire que mon ami, là, est fan de tes cheveux. Il voudrait un rencard avec toi"

Magnolia ne se laisserait pas tenter et il était temps qu'il apprenne la leçon. A la dure, comme disait son père.

Que ce fut dur pour Magnolia de ne pas éclater de rire. Elle du se retenir, se mordre la langue et s'empêcher de sourire. Mais c'était si bien trouvé, la fille de Serdaigle était en effet plus poilue que la moyenne et la Serpentard ne doutait pas qu'elle devait s'épiler le monosourcil (elle aussi mais c'était un secret qu'elle emmènerait dans sa tombe !). Cependant, la préfète en devenir se devait de se montrer stoïque et ne surtout pas céder aux sirènes de la moquerie qui chantaient avec la voix d'Augustus Flint... Ce vil tentateur !

"Gus mais ça va pas ?! T'es un goujat c'est pour ça que tu finiras seul avec les fléreurs de ta grand-mère ! Pas le moindre tact !"

C'était faux, Augustus trouverait bien une femme ou deux quand il aurait atteint la puberté... Mais elle se devait de défendre cette Serdaigle.

"Ne l'écoute pas, tu es ravissante. Il est juste vexé que je t'ai dis ce qu'il avait en tête !"

Cependant, la fille ne sembla pas croire un seul mot de ce qui sortait de la bouche de Magnolia et s'enfuit de sa table en pleurant, les mains sur le visage. Ses copines leur lancèrent des regards noirs avant de les suivre.

"Qu'elles sont susceptibles pour pas grand chose"

Néanmoins, c'était préoccupant. Magnolia s'était certes comportée de manière honorable mais il semblait que les gens l'associaient automatiquement aux méfaits d'Augustus... Son passé de peste en faisait l'associée par défaut du goujat et personne ne l'imaginait en bonne samaritaine. Elle allait devoir faire de gros efforts pour restaurer son image tout en calmant son acolyte au passage. Elle voulait devenir préfète et ce n'était pas son sbire qui allait l'en empêcher.