Des fraises.

Qui voulait des fraises en début juin? Comme s’il était possible de trouver les petits fruits rouges. Bien sûr qu’il aurait pu en faire pousser, en faire apparaitre même lancer un sortilège sur une pomme pour la transformer en fraise, mais est-ce qu’il avait la tête d’un botamage? Absolument pas. Est-ce qu’il aurait pu demander à la tornade blonde de lui donner un coup de main pour trouver les précieux fruits? Oui et probablement que la miss @Daisy Wellington  aurait été plus qu’enchantée de l’aider dans sa quête des fruits impossibles, mais si c’était pour ensuite se faire narguer par la tête réduite sur le bord de la porte, non merci. Oh il aurait plus aussi aller faire un tour dans les espèces de gros batiment froid que les moldus appelaient épicerie et qui ressemblait à un marché intérieur rempli de choses classées sur des tablettes dans un ordre qui n’était ni alphabétique ni gastronomique pour récupérer les précieuses fraises, mais hors de question de traverser la barrière magique. Et puis il n’aimait pas trop s’éloigner de  @Léto P. Carrow  qui était plus ronde que jamais. Avec son gros ventre, elle avait de la difficulté à se déplacé, s’essoufflait rapidement, avait perdu contacte visuel avec ses pieds sans compter la grosseur de ses seins... Un sourire idiot lui étira les lèvres. Oui il ne se plaignait pas de son adorable apparence de femme enceinte. Il la trouvait radieuse même si elle prenait toute la place dans le lit. Il avait même accepté de garder domicile au Spooky Manoir pour éviter que sa douce ne soit obligée de voyager pour le voir. Alors si la belle demandait des fraises, des fraises elle aurait au réveil de sa sieste. La pauvre s’était épuisée en l’aidant à reviser ses notes pour ses examens de passage. Les valeurs juridiques avaient le don d’assommer les gens.

Comme si c’était le seul sujet à réviser avant les premiers examens. Il y avait encore l’exercice de dissimulation et de pistage qu’il pensait bien réussir quitte à utiliser son don d’animagis, celui sur les situations d’urgences et de soin, le questionnaire poussé contre la défense contre les forces du mal... Une tonne de choses à lire, pratiquer, reviser et c’était sans compter les ouvrages sur la maternité. Heureusement que Daisy avait personnalisé sa copie de l’ouvrage, notant des passages qui lui semblaient importants et agrémentant les pages de petit bout de papier coloré qu’il était plaisant à repérer. Il lui restait encore le chapitre sur l’accouchement à passer, mais le passage abordant le ''bouchon muqueux’’ lui avait assez levé le cœur pour refermer le livre et attendre encore un peu pour s’y replonger. Il avait encore le temps. Du moins espérait-il.

Perdu dans ses pensées, les réflexes de l’auror rattrapèrent la passante bousculée plus rapidement que le cerveau n’y réfléchit, la remettant habillement sur ses pieds, un sourire aimable sur les lèvres. Les pavés de la rue avaient été refaits à l’image de l’ancienne, c’est-à-dire tout croche et dans plusieurs sens. Aussi il était normal que les gens manquent de tomber. Acceptant les excuses d’un simple hochement de la tête, il allait continuer sa course aux fruits lorsque le ton de la demoiselle se coupa, forçant le museau distrait à s’arrêter pour se poser sur le visage présenté. Nom d’une gargouille. C’était Mya!

-Hey gamine!

Surnom affectueux dans sa bouche à lui, sans aucun doute horripilant aux oreilles à elle. Depuis le temps qu’il ne l’avait pas vue! Ils avaient tellement fait de mauvais coups à son arrivée chez les sangs purs il y a quelques années, juste avant son départ en stage. Petite, blonde, Mya ressemblait beaucoup à sa jeune sœur même si les deux demoiselles ne s’entendaient pas. Graystone s’était bien entendu avec la jeune femme, aimable, malicieuse, prêt à faire des bêtises quand les grands guindés ne regardaient pas. C’était vraiment un plaisir de la revoir...

-Eh bien, eh bien, un revenant. Marcus Graystone, je te pensais mort au bord d'un trottoir depuis le temps.

Plaisir visiblement pas partagé. Un rire grave secoua les épaules de l’apprenti, n’ayant pas oublié comment la gamine pouvait mordre lorsque contrariée. Et puis, pourquoi s’en privé? Les bras se croisèrent, mine faussement déçue.

-En voilà une surprise. Tu es devenue bien maladroite ma chère... aurais-tu abandonné les arts martiaux? Tu me sembles rouillée...

Sourire moqueur devant la provocation.

Aye aye aye…

La situation était plus sérieuse qu’il ne l’avait crue. Il suffisait d’entendre le dédain trop protocolaire avec lequel elle le qualifiait de vieux sans savoir que cette remarque le faisait rire intérieurement. Depuis le temps qu’il était considéré comme la recrue au bureau des aurors, le gamin aux yeux de Léto qui devait sans doute le trouver bien immature quelque fois, il pouvait enfin affiner sa dominance sur la deuxième petite sœur qui lui faisait du nez en ce moment. Petit pouffement entre la dérision et le malaise. Oui il n’était pas de ceux qui donnait des nouvelles, encore moins par hibou. Il avait l’habitude de travailler tard et de rentrer tellement crevé qu’il se couchait sans demander son reste. Sans compter que la liberté trouver en s’expatriant ailleurs lui avait permis une coupure nette avec les rangs des sangs-purs auquel appartenait malheureusement Mya. Les mains allèrent trouver les poches, caressant le manche de sa baguette magique comme il le faisait toujours lorsqu’il était nerveux. Depuis combien de temps ne lui avait-il pas donner de nouvelle? Deux? Trois ans? Non moins que ça, il avait répondu à sa lettre en Europe avant de s’embarquer pour le nouveau continent, ce qui faisait un peu moins de deux ans d’absences quand même. Mais il ne fallait pas en prendre ombrage. Choisissant de ne pas répondre à la provocation, Marcus haussa les épaules avec une fausse nonchalance, feignant un nouveau rire devant la pique acerbe lancée contre Willy. Les deux demoiselles ne s’était jamais vraiment entendu, ce qu’il trouvait bien dommage car les deux avaient une tête de pioche. Dommage pour la blondinette, elle manquait à sa mémoire car si elle n’était plus une gamine, sa sœur non plus malheureusement puisqu’elle était plus âgée que Mya. Mais inutile de s’attarder sur le détail insignifiant la petite vipère crachait encore son venin dissimulé sous un sourire mielleux.

C’est qu’elle était en colère la gamine au visage d’ange. Voilà qu’elle lui demandait s’il n’avait pas changé de chouette. Nul besoin de rappeler qu’il n’avait jamais vraiment eu le temps de s’occuper des animaux et qu’il ne possédait pas au risque de les laisser dépérir en disparaissant dans une mission d’infiltration. Voilà qu’elle osait venir ramener le sujet d’échange de coup passer, faisant lever les yeux au ciel et apparaître une exaspération évidente.

-J’avais le soleil dans les yeux ce n’est absolument pas représentatif.

Du moins c’est comme ça que ses souvenirs se remémorait de la rencontre de pratique d’art martiaux, bien loin des regards indiscret des autres membres de la famille pour éviter des commérages inutiles. Au-delà de la remontrance, c’était surtout la peine dissimulée que la demoiselle osait enfin afficher, laissant derrière elle l’image de l’amie délaissée qu’il n’avait pris la peine de prévenir. Cette fois la moquerie disparut pour de bon remplacée par un soupir.

-J’ai beaucoup bougé. Mauvaise excuse il en avait conscience. J’avais commencé à t’écrire en Europe du Nord mais quand j’ai été transférer au Canada j’ai perdu le fil. Avec la formation, la compétence d’animagi pour obtenir la certification… il avait travaillé d’arrache-pied pour l’obtenir le plus rapidement possible devant la simplicité administrative du côté des canadiens. Une main passa dans ses cheveux sombres, frottant l’arrière de sa nuque. Sans compter que le pays est près des États-Unis et je ne voulais pas que tu t’en approches.

L’occasion aurait été trop belle pour le clan adverse de tenter d’intercepter le courrier ou de trouver un moyen que la demoiselle ne quitte l’Angleterre. Elle y était plus en sécurité et c’était mieux comme ça.

-En même temps avec tout ce qui se passait ici, le Brouillard, les disparitions, Poudlard attaqué, tu avais sans doute fort à faire.

Rester en vie entre autres, et encore survivre, ou même passer ses examens si c’était toujours le cas. Le jeune homme se décala, laissant passer des enfants qui couraient après leur ballon enchanté, posant sa main sur le bras de Mya pour qu’elle l’accompagne dans son mouvement pour éviter de se faire bousculer de nouveau.

-Alors quand le Ministère m’a rappelé au pays pour participer aux missions je n’ai pas eu le temps d’écrire à qui que ce soit.

Ce qui avait agréablement retarder le moment ou sa mère avait appris son retour, lui laissant le temps de souffler un peu. Malheureusement toute bonne chose avait une fin et quelqu’un avait fini par transmettre l’information à la matriarche qui avait étendu ses tentacules jusque lui. Comparaison à peine imagée avec le limon du brouillard. Les mains regagnèrent les poches, posant le regard d’émeraude sur le petit nez levé qui le dévisageait avec une légère rancœur.

-Calme-toi, ça fait seulement que quelques mois que je suis revenue. Bien sûr que j’aurais fini par t’écrire mais c’est toujours compliquer d’échanger par chouette, tu le sais bien.

Quoi elle s’imaginait que la surveillance du courrier ne passait plus une fois adulte. Et puis Marcus avait un secret à protéger maintenant, et il ne voulait surtout pas ébruiter la moindre information. Pas encore, pas tout de suite. Sourire joyeux étira ses lèvres, après-tout il était quand même bien content de tomber sur elle. Un petit coup d’épaule amicale alors qu’il sautillait pour embarquer sur le trottoir.

-Allez, tu ne vas pas m’en vouloir à jamais. Je suis désolé. Alors parle-moi de toi! Comment se fait-il que tu ne sois pas à Poudlard? L’école est déjà terminé?

Mains dans les poches, cheveux ébouriffés comme un poudlarien descendant d’un balai, l’aspect malicieux de Marcus n’arrivait pas à lui seul à racheter son silence des derniers mois. Visiblement la gamine lui en voulait. Beaucoup. N’étant pas l’être le plus empathique de l’univers, l’apprenti auror ne savait jamais vraiment comment réagir aux émotions fortes et éclatantes. Il ne connaissait que la colère et le danger alors se faire accaparer de reproche alors qu’il s’en souciait ne le lui laissait pas beaucoup de marge de manœuvre pour réagir. Il ne pouvait décidément pas faire comme avec Léto… Quoi que… Les émeraudes pétillantes alors que le regard se faisait celui d’un chien suppliant, le sourire aux lèvres chercha à en faire apparaitre un sur le minois de la grincheuse.

-Allez... je t’ai dit que j’étais désolé… tu ne vas pas m’en vouloir toute ta vie!

Sa main s’accrocha à l’un des lampadaires de la rue.

-Imagine que le Brouillard revienne? Ou une autre catastrophe magique et que je disparaisse pour toujours? Pense que la dernière chose que tu m’auras dite aura été : tu aurais du m’envoyer une chouette!

Sourire moqueur alors qu’il s’appuyait sur le poteau de bronze.

-Impossible que tu n’en pleures pas devant ma tombe de héros disparue.

L’air moqueur disparut, le visage redevenant soudainement sérieux.

-Et puis crois-moi, ce n’est pas comme si j’étais resté sur mes lauriers à compter mes petits fours, si Poudlard à subit des dégâts je te laisse imaginer l’ambiance au ministère. J’ai tellement enchainé les missions de surveillances, de secours, de combats contre la magie noire que je ne peux compter sur les doigts d’une main le nombre de nuit complète que j’ai pu faire. Je te laisse imaginer ma magnifique tête de vampire que devaient endurer mes collègues.

Le minois se secoua, l’air faussement ennuyé alors qu’il hochait la tête de droite à gauche.

-Comme ça on fait l’école buissonnière? Imagine que Londubat envois un courrier à ton père? Pire qu’ils t’envoient une armée de plante carnivore à tes trousses. Quel mauvais agent je serais si je ne t’obligeais pas à y retourner!

Sourire de malice.

-Heureusement je ne suis pas en service aujourd’hui. Alors c’est bon pour cette fois, jeune citoyenne.

Il s’amusait franchement. Mais il ne devait pas en oublier sa mission.

-J’allais au marché tu viens avec moi où tu préfères continuer de me lancer des regards noirs?

Elle acceptait de l’accompagner? Sourire triomphant alors que la mine magnanime du bon joueur retenait l’éclat d’amusement qui brillait dans ses yeux. La paix achetée en échange d’une glace? Voilà qui était à la portée de sa bourse! Le grand apprenti auror n’aurait pu supporter de vivre un Waterloo alors qu’il s’engageait à une mission aussi périlleuse que celle de trouver des fruits hors saisons. Lissant sa chemise sombre, Marcus laissa s’échapper un sourire.

-Bon! Je savais qu’on viendrait à bout de ta mauvaise humeur. Et on prendra une glace avec des bonbons dessus pour te faire plaisir.

Il poussait loin et ça l’amusait. Prenant les devants sur le chemin de la petite rue, Graystone ignora les regards curieux que leur petit débat avait attirés, laissant la Miss Whitlock le rejoindre de son pas gracieux. Pas de bras tendu, ils n’avaient plus l’âge où ces gestes innocents ne voulaient rien dire et il était hors de question de partir de nouvelles rumeurs. Pas de galanterie cette fois. Mains dans les poches, le regard d’émeraude passa des bâtiments aux habitants aux détails de l’environnement, fouillant comme à son habitude le paysage d’un geste de prédateur paresseux, n’étant pas de ceux qui aiment se faire surprendre.

-Alors comme ça on joue les élèves rebelles. C’est pas malin, même si c’est ta dernière année.

Faire aller les méninges avait du bon, il n’avait pas oublié les détails permettant de meubler la conversation.

-Tu as une idée de ce que tu aimerais faire après Poudlard? Je suppose que retourner chez les Yankees n’est pas envisageable...

Sujet délicat qu’il valait mieux éviter.

-Peut-être prépares-tu un mariage grandiose! Alors? Une liaison sulfureuse? Un mariage de scandale? Le nouveau papa serait-il déjà prêt à donner sa fille chérie?

Avait-elle toujours le mariage en horreur? Sourire moqueur attendant la réponse alors qu’ils empruntaient une rue plus large, dévoilant qu’il se dirigeait vers le centre-ville. À force de participer à la reconstruction du village, Marcus avait enregistré la nouvelle configuration et ne risquait pas de s’y perdre.

-À moins que tu ne souhaites faire carrière? Nouveau ministre de la magie? Ton caractère de Nogtail ferait de toi une adversaire politique redoutable...

-Ceux en forme de dragon?

Exclamation théâtrale.

-Mais c’est les plus cher! Je suis apprenti auror pas encore fonctionnaire à part entière, tu me prends pour un salaire de ministre ou quoi!

Ce n’était pas comme si l’argent lui était un problème de toute façon. Mais il fallait quand même qu’elle se rende compte qu’elle demandait un gros effort!

-Bon aller très bien, des bonbons dragons dans ta glace. Mais tu es mieux de retrouver le sourire sinon je la mangerai moi-même.

Certainement pas, beaucoup trop de sucre dans cette histoire et il devait suivre son régime d’entrainement. Pas bondissant sur le chemin, il rigola doucement.

-Imagination débordante.

Le terme se répétait, le faisant rire. Comme si ce terme ne collait définitivement en rien avec ce qu’il était. Non, il n’était pas totalement franc, ses collègues lui disait qu’il avait le don d’imaginer les pires scénarios lors des missions ce qui... curieusement se réalisait souvent. Peut-être était-il un devin! Cette idée le fit rire franchement.

-Arrête, il faut bien que l’un de nous deux aie de l’imagination si tu profites de sortir de Poudlard pour… ne rien faire. Tu devrais rendre ton temps plus productifs.

Oui quand lui manquait l’école c’était pour faire du balais, explorer la forêt interdite, essayer de nouveau sortilège, de quoi qui pouvait justifier la retenu qu’il se ferait collé si jamais on l’attrapait, ce qui heureusement n’était jamais arrivé. C’était précieux d’avoir des connaissances chez les Préfets.

-Avoir des relations peut toujours servir.

Conseil comme ça qu’il ne fallait pas négligé.

-Mwouis, les potions, curieusement je ne t’imaginait pas assez patiente pour apprécié la subtilité d’une potion qui remue dans son chaudron.

Petit coup d’œil moqueur. Il n’allait certainement pas arrêter de l’asticoter pour autant.

-M’enfin tu as encore du temps pour y penser, il te reste ouf, un bon gros mois avant la fin des classes après tu pourras jouer les pachat royal au manoir de papa. Tu devrais recevoir au moins une dizaine de demande de mariage d’ici là, ton avenir sera toute tracé!

Comme si elle pouvait s’imaginer se sauver des obligations de sang-pur qui venait avec le titre et la réputation. Marcus ne savait pas comment faisait les gens sans aspiration. Lui s’était toujours tracé un but et il n’y avait jamais dévié. M’enfin, c’était avant le petit ventre rond réclamant des fraises qui l’attendait en ronflant à la demeure de Ms Wellington. Mais ça ne l’empêchait pas d’attendre son point fixé. Potter finirait bien par prendre sa retraite un jour ou l’autre.

-Sinon tu as passé ton permis? (de transplannage on s’entendait) pas trop de difficulté avec le néant?

À savoir pourquoi est-ce qu’ils marchaient encore même s’il aimait particulièrement l’activité, ça ou courir sur les toits.

Travailler dans les potions.

Oh Marcus n’avait rien contre les gens qui y trouvaient là une véritable passion au point d’en envisager une carrière, mais pour lui, c’était plutôt un travail chronophage qui risque de l’endormir à long terme plus que d’autre chose. Il faut dire qu’il avait tellement travaillé pour réussir sa potion d’animagus qu’il avait épuisé la patience de rester devant un chaudron bouillonnant. Mais bon, si Mya y voyait là un avenir, c’était elle que ça concernait. Il n’allait quand même pas lui dire qu’il la trouvait beaucoup trop tête en l’air et téméraire pour avoir une carrière aussi sérieuse que d’être passionniste, il préférait se garder ses commentaires inutiles pour lui. Pour le moment.

Oubliant un instant sa mission du jour et la belle au bois dormant qui roupillait doucement dans son château au jardin enchanté, Graystone rigola doucement aux pitreries de sa camarade.

-Hey, pas d’insulte contre les calendriers d’entrainements, c’est ce qui rend la chose si efficace.

Lui qui passait plus d’heures à s’entrainer qu’un joueur de Quidditch ne voulait surtout pas qu’on vienne dénigrer son beau planning. Quoi que le dit planing en prenait un sale coup en ce moment avec les allés-retours entre Londres et Pré-au-Lard, les derniers examens du ministère de la Justice, et la ronflante créature qui prenait de plus en plus de place dans le lit commun. Il lui faudrait retrouver le temps de se replonger sérieusement dans son travail s’il ne voulait pas devenir paresseux.

Piquer au vif par la remarque de l’impertinente qui osait critiquer son métier d’auror, le visage du sorcier se tordit en un sourire angélique qui faisait peur, tant il était peu naturel. La main se posa sur le bras de la sorcière et le néant les engloutit, les recrachant au sommet du magasin de porcelaine de Hillstreet. Laissant la petite étudiante à son destin, Marcus transplana sur le bâtiment d’en face, la laissant admirer seule le vide qui se dévoilait à ses pieds. Il avait été sympathique, il ne l’avait pas laissé trop près du bord comme son coéquipier l’avait fait lors de leur dernière mission. La voix couvrant le vent, il lui souria avec amusement.

-Pas trop surprise? Si tu restes là, tu risques de te transformer en gargouille!

Petite pique lancée à la gamine en attendant qu’elle réalise son prochain mouvement. Oh en tant que joueur d’échecs il avait déjà anticipé le sien, se préparant a disparaitre dès qu’elle viendrait le rejoindre.

Allait-elle embarquer dans le jeu?

Allait-elle le suivre dans le néant?

Sourire moqueur, taquin, l’esprit joueur prêt à s’amuser, l’apprenti auror s’était glissé dans la peau d’un adolescent en vadrouille, grimpant sur le toit du magasin tel un effronté s’amusant de ses pouvoirs. Nonchalamment appuyé contre la cheminée de la boutique, il attendait, l’air légèrement ennuyé que la gamine le rejoigne. Il se souvenait d’une Mya n’ayant pas froid aux yeux et certainement que le petit jeu allait l’amusé. Sans surprise, il vit la poudlarienne user de ses pouvoirs, traversant le néant à son tour pour venir le rejoindre sur son perchoir.

Un petit rire amusé secoua les épaules fatiguées de l’amant de garde. Laissant l’adolescente s’avancer vers lui, il ajusta sa chemise, remontant les manches de son vêtement et détachant le premier bouton pour respirer un peu. Non pas qu’il en avait besoin pour l’instant, mais ce ne serait tarder.

-Ah non? Je te verrais bien pourtant avec une tête de gargouille, tu sais avec les petites cornes et tout et tout.

Ton moqueur alors qu’il utilisait ses doigts pour mimer des cornes sortant de sa tête. Le regard d’émeraude observa les alentours, les iris détaillant les bâtiments qui les entouraient, les toits en pente, les petites chopes qui se succédaient. Moins collés qu’à Londres, la distance était quand même facile à tenir. Il faudrait faire attention au toit neuf toutefois qui pourrait s’avérer glissant.

-Alors tu viens?

Sans attendre la réponse, le jeune homme s’élança, traversant le toit d’un pas agile. Dans son métier on apprenait qu’il n’y avait pas que la magie et que parfois une tête et deux pieds étaient les outils les plus importants qu’un sorcier pouvait apporter avec soi. Gardant sa baguette en main par précaution, le bout du bâtiment atteint en quelques enjambés il sauta d’un bond leste, le corps atterrissant sur le toit d’à côté, le pied sur se posant sur la rambarde pour grimper sur le nouveau perchoir, glissant de l’autre côté pour sauté sur le magasin d’à côté. Jeu dangereux, mais ô combien amusant !

Est-ce que Mya se prêterait au jeu?