Aller en bas

La pensine de Bliss [Grimoire] Empty La pensine de Bliss [Grimoire]

Ven 2 Déc 2022 - 23:30
Elizabeth B. Abberline
En manque d'inspiration
Elizabeth B. Abberline
La pensine de Bliss [Grimoire] 4e6ea2f39fcf06e90cb8e4c684e19e6d

Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Amoureuse transie
La pensine de Bliss [Grimoire] 8gd9

DC : Sianyde Llansawel // Waclaw H. Tuszynski
© : @praimfaya
Le vendredi 7 mars de l'an 2014


Callista prit place sur le lit simple. Ses mains étaient jointes, juste sur ses genoux et elle se tenait droite. Quelques mèches s'échappaient de sa coiffe qu'elle tentait de peigner chaque matin en un chignon las. Ses yeux marrons et vifs ne quittèrent pas l'étudiante qui avait le nez plonger dans un livre de métamorphose. Il fallut quelques secondes pour qu'elle ne parle.

« Elizabeth, as-tu fini tes révisions ? »

L'adolescente releva la tête et la tourna vers la source du bruit, faisant comme si elle n'avait pas entendu Callista entrer, il y a maintenant dix minutes. Elle prit le temps de refermer la couverture de son ouvrage, de ranger sa plume et de fermer son encrier. Sa jupe en popeline se froissa lorsqu'elle fit face à son amie.

« Si mère Baronnie te voit ici tu... » - « Aucun risque ! Edda me couvre. Tu es enfermée ici depuis trois jours. D'après les filles, tu as été insolente. Mais je sais que ce n'est pas vrai. »

L'enfant baissa les yeux mais Callista se jeta à ses pieds, prenant ses doigts entre les siens.

« Tu n'as rien à te reprocher Beth, tu m'entends ? Sir Vaudrick est un goujat sous ses airs de gentleman. Il pousserait à la faute n'importe laquelle d'entre nous. »

Bliss regarda son amie avec tendresse. Elle serra alors ses mains et lui dit d'une petite voix :

« Mon père souhaite m'éduquer selon sa vision des choses et comme une majorité d'entre nous ici, je suis vouée à un mariage arrangé. Cependant... même si je ne lui ai jamais tenu tête, j'ai réussi à éconduire les prétendants qu'il avait désigné jusque là. Mais Sir Vaudrick est insistant et je ne pensais pas qu'il serait jusqu'à venir à l'institut pour me parler. Oh Callista... » Elle mit ses paumes sur ses yeux « Si tu avais vu comment il me regardait quand nous étions dans le petit salon. J'ai cru qu'il allait consommer un mariage que nous n'avons pas encore signé, j'ai eu si peur. »

Indignée, la fille aux cheveux hirsutes répliqua.

« Madame Baronnie n'a-t-elle donc rien fait ? » - « Elle n'était pas là. Elle a du s'absenter car Claire s'était renversée de l'eau bouillante dessus et... » - « Oh oui, quelle idiote celle-là. » - « ...elle a désigné une servante pour nous surveiller. Mais Sir Vaudrick l'a malmené en lui disant que si elle voulait être une bonne dame, alors il lui fallait attendre à la porte. Effrayée, elle n'a pas eu l'audace de lui tenir tête alors elle lui a obéit. »

Callista mit ses deux mains sur sa bouche, maintenant complètement agenouillée par terre. Elle s'attendait au pire, en haleine de la suite de l'histoire.

« Au moment où nous avons été seuls, il s'est rapproché de moi en changeant de place. J'ai gardé mon sang-froid, comme nous l'apprends madame Bonneville, mais j'avais toutes les peines du mondes à ne pas jouer avec mes doigts. Pendant sa logorrhée il a touché une mèche de mes cheveux puis il a pris ma main et, sois en sûre, je l'ai retirée aussitôt ! Mais mon gant est resté entre ses doigts et mère Baronnie est rentrée à ce moment-là. » - « Pourquoi je sens que tu ne vas pas me dire qu'elle a corrigé son attitude... ? » - « Mon amie... J'étais si tétanisée, que je n'ai rien pu dire et il en a profité pour parler. Allons miss Abberline, nul besoin de me donner votre gant pour me prouver votre affection.» l'imita-t-elle sans changer de voix.

Callista se leva d'un bond, surprenant la blonde encore secouée de l'événement. Tu n'es pas sérieuse ? lui avait-elle dit, estomaquée.

« C'est affreux Beth ! C'est... » - « Chuut, Callista, si on t'entends... » - « Mais... Elizabeth, tu ne peux pas laisser cette situation au rang de l'injustice. Il faut que tu ailles demander audience à mère Baronnie. Elle a vu tant de choses, je suis sûre qu'elle t'écoutera. » - « Je suis désolée de te dire ça, mais ce n'est pas le cas. Elle m'a humilié devant Merlin et quelques professeurs avant de me consigner dans ma chambre le temps de délibérer sur ma sanction. Je l'ai trahi, plus jamais je n'obtiendrai sa confiance. Elle me l'a dit en même temps qu'elle me faisait la leçon »

Elle voulu pleurer, mais l'étiquette l'en empêchait. Pour fuir, elle regarda alors par la petite fenêtre de son cagibis depuis laquelle elle voyait le cloître. La forme des arches était magnifique et le jardin à l'intérieur était bien entretenu. C'était Paul qui s'en chargeait, un Cracmol mutilé et vieux comme le monde, amoureux des plantes depuis son plus jeune âge. D'après les autres, il ne voyait que d'un œil. On disait qu'il n'y avait aucun homme qui ne séjournait ici, mais Paul était l'exception à la règle. Il avait ses quartiers dans une dépendance pour éviter cependant tout malentendu. On avait entendu madame De Parizet évoquer un lien de parenté entre la mère Baronnie et Paul, mais ce fait ne fut jamais confirmé.

« Cette vieille marâtre est pire qu'une Accromentule acariâtre ! » - « Calli, s'il te plaît moins fort. »

L'inquiétude était présente sur le visage de la fillette. Ses sourcils et la brillance de ses yeux imploraient à la rebelle un peu plus de discrétion et de tenue.

« Qu'en a dit ton père ? » - « Il me passe cet écueil. Il espère que je ne lui fasse pas honte une fois mon retour en société. » - « Honte ?! Tu es certainement la plus éduquée d'entre nous ! » - « Sir Vaudrick n'est pas contre me revoir mais il préfèrerait que nous échangions en dehors de ces murs. La visite ne l'a pas enchanté d'après ce qu'il a raconté à mon père. » - « Il voulait quoi d'autre ? Passer sous ta jupe ? » - « Calli ! » s'étouffa-t-elle.

Rouge comme un magnifique coquelicot, Bliss mit sa main devant sa bouche puis sur sa gorge, comme pour réfréner un haut-le-cœur. Cette annonce l'écœura et elle sentit ses oreilles vriller tant elles n'étaient pas prêtes à entendre cela. Même si elle ne savait pas ce que l'on pouvait faire sous le jupon d'une femme à proprement parlé, elle n'avait pas besoin de leçon pour savoir que c'était grotesque et déplacé.

« Non mais c'est vrai ! La visite ne lui a pas plut, mais il veut quand même te voir, seulement en dehors d'ici. Ca sent le coup fourré à plein nez. Il n'y a que Jocelyne qui est enchantée qu'on la marie à un parfait inconnu qui possède des terres et un domaine. Nous toutes, nous ne sommes pas dupes et même si certaines ne t'apprécient pas, elle savent que tu n'aurais jamais cherché à tenter ce nobliau ! Quand prends fin ta sanction ? » - « Vendredi midi. J'aurai le droit de manger avec vous ce jour là. » - « Bien. Mais quatre jours sans toi, c'est quand même long. » - « Merci ma bonne amie. » sourit-elle.

Callista resta une dizaine de minutes supplémentaires avant de vite retourner en salle d'étude. Elle raconta à Edda la nouvelle, qui ne manqua pas de la répéter dans les détails à Claire, sa colocataire, le soir venu. Il fallut moins de quarante-huit heures pour que les filles de l'institut sachent que Sir Vaudrick avait arraché le gant d'Elizabeth et qu'il lui avait touché les cheveux. Elle les avait pourtant couvert, mais il était passé bien au-delà de toutes les barrières protocolaires d'une visite et de toutes les règles de savoir-vivre de la société anglaise Sang-Pur. Et si pour certaines, miss Abberline passait pour une Sainte-Nitouche, pour d'autre, Vaudrick était le dernier des fieffés affreux et jamais, ô grand jamais, elles ne l'approcheraient.







La pensine de Bliss [Grimoire] Empty Re: La pensine de Bliss [Grimoire]

Sam 11 Fév 2023 - 9:39
Elizabeth B. Abberline
En manque d'inspiration
Elizabeth B. Abberline
La pensine de Bliss [Grimoire] 4e6ea2f39fcf06e90cb8e4c684e19e6d

Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Amoureuse transie
La pensine de Bliss [Grimoire] 8gd9

DC : Sianyde Llansawel // Waclaw H. Tuszynski
© : @praimfaya
Le mercredi 11 septembre de l'an 2019

Caleb Abberline était un homme grand, bâtit, aux longs cheveux bruns et raides. Il travaillait en permanence dans le but de mériter sa fortune et son statut et de faire proliférer ses biens et ses richesses. Il n'avait pas de temps à perdre et certains serviteurs pouvaient même chuchoter qu'il se négligeait quand il était chez lui plusieurs jours d'affilé parce que il n'a pas de temps à perdre et le temps, c'est de l'argent.

Evanora Abberline était la soeur de Caleb. De sept ans son aînée, elle s'occupa de son frère dans les dix premières années de sa vie avant qu'il ne soit réellement pris en charge par un précepteur et ce, à temps plein. Un peu plus petite que son frère, elle avait le visage fermé de la même manière, la dureté des traits en moins. Avec l'âge, elle devenait de plus en plus sèche et à l'aise dans ses robes. Si dans son jeune âge elle gardait les cheveux longs, ici elle les maintenait à une longueur règlementaire autant pour son propre confort que aux yeux de la société. Le teint châtain de ses fils qu'elle faisait boucler la plupart du temps, frôlaient tout juste ses épaules lorsqu'ils étaient coiffés.

Les points communs de tous les Abberline était la couleur bleutée de leurs yeux ainsi que leur Sang-Pur allemand. Seule Elizabeth était née sur le sol anglais mais elle n'en avait aucune racine. Cette dernière nacquit de l'union entre Caleb et Eulalie. Eulalie Greengrass était une femme douce, aimante, généreuse et gentille. Elle avait une sublime crinière blonde et frisée, des grandes yeux en amandes, un port de tête altier et un menton pointu. Elle savait lancer un patronus sans effort et, même adulte, elle ne se refusait jamais de courir dans les jardins en compagnie de son enfant. Ses amies la connaissait joyeuse, volubile, artiste, envoûtante, séduisant malgré elle n'importe quel gentleman qu'elle rencontrait. Caleb, pour sa part, détestait cette personnalité extravagante qu'elle possédait. Si on considérait qu'il était têtu, elle l'était tout autant pour lui tenir tête, et ça lui déplaisait, surtout avec l'âge qui venait. Elle mourut assassinée quand Elizabeth eut six ans. Dès lors, Evanora devint son seul et unique repère.

~♡♡♡♡~

Le bruit des pas lents était étouffé par les tapis du couloir. Evanora se dirigeait vers le bureau de son frère dans lequel elle entra sans frapper, sachant qu'il n'était avec aucun invité de marque. Caleb, d'ailleurs, ne posa pas un œil sur elle et la vieille lady prit le temps de s'asseoir dans le grand fauteuil à accoudoirs. Il se passa cinq minutes pendant lesquelles aucun des deux ne parla et, comme à son habitude, ce fut l'homme qui s'agaça en premier « Parles ! », « Je viens te prévenir Caleb, ta fille est amoureuse. » Il ne posa même pas sa plume, continuant de gratter « Eh bien, que grand bien lui en fasse. Vaudrick n'en sera que plus heureux. C'est tout ? », « Que tu fasses exprès de ne pas comprendre ne me gêne guerre cependant, méfie toi. Elizabeth est le portrait de sa mère et quand Eulalie voulait quelque chose... » L'homme aux sourcils froncés leva les yeux vers elle « Que dis-tu ? », « Tu sais parfaitement où je veux en venir. Je te le répète cependant : Elizabeth est amoureuse. » ralentit-elle sur les dernières syllabes. Un silence plana avant qu'il ne reprit contenance en même temps que sa plume « De toute façon, ça n'a pas d'importance. Elle est fiancée et tous les accords sont en train d'être passés. Qu'elle aime Vaudrick ou un autre si ça lui chante, elle n'est pas libre de faire ce qu'elle souhaite et elle le sait. C'est tout ? » Evanora se leva lentement, effectuant une petite révérence de politesse familiale « Oui, permet-moi de me retirer. » Il agita sa main d'un geste brusque et ne leva plus les yeux de son bureau.

La nouvelle -qu'il avait compris dès le départ- le chiffonnait pour la bonne et simple raison qu'il connaissait parfaitement Eulalie et si Bliss se mettait à avoir des envies d'ailleurs, viendrait le moment où elle lui échapperait, et c'était hors de question.







La pensine de Bliss [Grimoire] Empty Re: La pensine de Bliss [Grimoire]

Ven 24 Fév 2023 - 23:56
Elizabeth B. Abberline
En manque d'inspiration
Elizabeth B. Abberline
La pensine de Bliss [Grimoire] 4e6ea2f39fcf06e90cb8e4c684e19e6d

Singularité : Sorcier / Sorcière
Orientation : Boiz
Statut civil : Amoureuse transie
La pensine de Bliss [Grimoire] 8gd9

DC : Sianyde Llansawel // Waclaw H. Tuszynski
© : @praimfaya
Le mardi 25 août 2020

Bliss était arrivée au bras de Franck Vaudrick ce soir là, à la grande réception que donnait cette riche famille de sorciers. Sa tenue et sa mise en beauté avaient égayé tous les chuchotis de ces dames et les épouses avaient prit soin de détourner les yeux de leur mari pour être sûres qu'ils leur resteraient fidèles. La lady se trouvait puissante et à l'aise dans une robe bustier près du corps en cuir souple noir légèrement brillant. Le dos du vêtement descendait assez bas pour ce que l'on attendait d'un corset et deux fentes courraient le long de ses cuisses. Perchée sur des talons jais, mats, on lui avait laissé les cheveux détachés, dont la blondeur contrastaient avec son accoutrement. Ses crins d'habitude frisés, étaient raides et plaqués du moins sur les quinze premiers centimètres. Ca lui donnait un air strict et sévère dont elle prenait le rôle très au sérieux. Elle avait le menton haut et ses yeux ne regardaient pas les invités, ils les toisaient.

La magnifique Sang-Pur était penchée sur une table de billard à viser correctement pour frapper d'un coup sec la boule rouge en céramique, lorsque vingt-trois heures sonnèrent. Il y avait fort longtemps, une jeune femme, et amie, lui avait appris ce sport -pourtant moldu- qui était pratiqué dans le club de son père. Elle avait adoré, l'avait trouvé distrayant et avait décidé de former, à son tour, un ami qu'elle voulait pour rival. Ils avaient joué, s'étaient entraînés, entraidés, et maintenant, ils se confrontaient l'un à l'autre.

La table au tapis vert trônait fièrement au milieu d'une bibliothèque, au premier étage d'une aile calme et reculée. Les murs étaient recouverts de livres volants sur des étagères, alors que des statues et autres décorations antiques venaient meubler les coins vides. De part et d'autre du terrain de jeux, de larges fauteuils étaient installés et des candélabres se déplaçant au gré de leurs envies illuminaient l'environnement d'une lumière bien tamisée. Deux grandes fenêtres donnaient sur des jardins en fleurs et une lune majestueuse.

Le bruit sec du bout d'une canne frappant le verre, résonna une seconde dans la pièce. Il fut suivis de celui d'une boule qui entra dans le coin supérieur gauche. Bliss leva ses yeux soulignés de khôl noir vers son concurrent, la victoire sur le visage. Elle lui passa devant pour chercher un meilleur angle d'attaque pour son second coup, frôlant ses vêtements alors qu'elle se trouvait dans les siens, sujet autant à la gravité qu'à sa démarche. Une grande partie de son corps était dévoilé dans cette robe et on pouvait voir la douceur de sa peau, s'imaginer le toucher qu'elle devait avoir et apprécier sa couleur. Elle n'était pourtant pas vélane... mais elle n'en avait pas besoin.
L'homme qui se trouva là ne se laissa pas faire. Le regard qu'il lui soutint puis qu'il fit glisser sur ses courbes qui ne cessaient d'onduler, reflétait les flammes d'un feu qui brûlait ardemment en son fort intérieur. Il ne manquait aucun de ses gestes, il dévorait toutes les attentions qu'elle lui adressait et il se prenait volontiers au faux jeu de l'ego qui prenait place ici. Il savait sa partenaire bien humble et sage au quotidien, d'autant plus depuis qu'elle avait sa nouvelle vie, mais quand ils se voyaient... Il n'y avait plus de barrière, ni de limite.

Le rebond de la blanche contre la bande ne suffit pas à toucher la rouge qu'elle visait et d'un soupir elle râla avant de se décaler « A vous l'honneur... Duc. » Il ne la quittait pas du regard, même quand il alla se placer. Il avait déjà réfléchit à sa stratégie et à tout ce qu'il allait faire et, royal, il avait droit à deux coups en plus de ça. Ce n'était qu'une question de minutes avant qu'ils ne replacent le triangle en sa faveur.
Alors qu'il commença à se positionner, la vile femme vint s'asseoir d'une jambe sur le bord du billard, juste en face de lui. La fente de sa robe dévoila sa peau de lait quasiment jusqu'à sa hanche. Dans un effort surhumain, il ne se laissa pas déconcentré et frappa avec force sa cible. Celle-ci roula en éclatant un regroupement de jaunes et de rouges, pour revenir vers lui finalement, mettant à mal les plans de madame. Et le sourire jocondesque qu'il lui servit traduisait parfaitement ce qu'il pensait en cet instant.

Bliss descendit de son perchoir et marcha langoureusement. Il posa l'extrémité du manche du morceau de bois poli par terre tenant l'autre dans sa main fermée, puis leva en sourcil en la voyant se placer entre la table et lui. Les yeux bleus charbonneux vinrent défier les siens légèrement cernés et Bliss s'appuyant nonchalamment à la grande table. Elle leva ses doigts, fit mine de remettre d'aplomb le col de sa chemise blanche. Il profita de ce moment pour se pencher vers elle, se rapprocher au point de la serrer de son corps, posant ce qu'il avait dans la paume, sur la table. Elle le laissa faire, puis sourit.
Elle sourit comme la vraie Bliss, sans masque, sans jeu, sans regard enjôleur.
Elle sourit avec son coeur, sa bienveillance et tout son amour.
Elle sourit de ce sourire qu'il failli raté tant leur visage était proche l'un de l'autre.

Puis il l'embrassa.



Un corbeau s'échinait à donner des coups de bec sur un des carreaux. Attirée par le bruit désagréable, elle tourna la tête vers lui alors que ses cheveux balayaient le tapis dans un mouvement répétitif, puis elle prit le temps de comprendre.
Un, deux, trois. Un, deux, trois. C'était le signal.
D'un coup elle se crispa et vrilla sa taille « Allez-vous en ! » chuchota-t-elle paniquée « Vaudrick arrive ! » Elle poussa l'homme et descendit sa robe « Allez vous asseoir là-bas dans ce fauteuil, vite ! » Pour sa part, elle attrapa la canne et fit le tour du billard pour se mettre à l'opposé. Elle fit mine d'inspecter la table, comme pour réfléchir à une stratégie alors que le brun, qui comprit rapidement la situation, se rhabillait en marchant. Trois secondes après qu'il s'effondra sur l'assise, le mari d'Elizabeth entra dans la pièce sans frapper.

La jeune blonde releva la tête et le regarda, le regard froid. Dans le petit sofa, l'homme avait eut le temps de faire apparaître dans sa main un verre de whisky pur-feu « Bonsoir sir, je suis enchanté de vous croiser ce soir. » dit Vaudrick en exécutant une petite révérence polie. « Beth, ma chérie, nous rentrons. », « Déjà ? » dit-elle déçue. « Monsieur le duc et moi-même ne nous sommes pas vu depuis des mois et nous avions hâte de nous raconter les nouvelles autour de quelques parties. Ne puis-je pas rester le temps de terminer, Franck ? » Elle le mettait en porte-à-faux, il le savait et elle le savait. Mais le jeu de la lady était parfait et le limier, enfoncé dans son siège de spectateur, ne loupait pas une miette de la scène. Vaudrick regarda sa femme sans une once de sympathie ou de bienveillance, avant de jeter un coup d'œil à l'homme, pour revenir sur la belle « Hum... bien. Mais ne tarde pas à rentrer, je t'ai besoin demain matin à sept heures pour les comptes. » La femme sentit glisser, à l'intérieur de ses cuisses, l'amour du duc mêlé au sien. Ca l'excita, mais son visage n'en montra aucun signe, seul son bassin brûlait « Je serai opérationnelle. », « Tu as deux heures, pas plus. Et tâche de ne pas me réveiller. », « Tu ne sauras même pas que je suis rentrée. » Animant son visage de mille merveilles et d'un sourire agréable, l'infâme se tourna et fit un signe de tête « Monsieur le duc, bonne soirée et, si ma femme vous importune à un quelconque moment, n'hésitez pas à me le faire savoir par hibou. » dit-il avant de faire volte face en fermant la porte.

Bliss mit son doigt sur ses lèvres en regardant l'amant puis articula « Avec tout ça, je ne sais même plus à qui c'était le tour ! Et si nous recommencions ? » Elle tendit l'oreille et entendit alors enfin les pas se détourner et partir. Il fallut une éternité pour qu'ils ne s'entendent plus et d'un coup de baguette elle lança un collaporta pour qu'on les laisse définitivement tranquille. Elle pointa alors le fameux duc « Et vous, restez assis. ». Son sourire joueur revint en même temps que son menton se leva. Un corbeau s'envola.

Elle posa résolument la canne sur la table, rangea sa baguette et s'approcha, non sans remonter sa robe pour que le départ des fentes soient au niveau de sa taille. Ses genoux vinrent alors se placer de chaque côté de son ami alors que son bassin humide s'assit sur le sien, habillé. La magnifique attrapa le verre des doigts de celui pour qui elle mourrait, et le vida d'une traite. Alors que le liquide lui brûla la gorge, la faisant se sentir vivante, elle jeta le cristal sur le côté sans même regarder son geste, qui ne fit que rouler sur les épais tapis, sans un bruit. Elle posa ensuite délicatement ses mains en coupe contre les mâchoires masculines et approcha son visage amoureux « Il me semble que la partie n'est pas terminée et hors de question que l'on s'arrête sur un match nul. Shall we ? » Son murmure fut éteint par la langueur d'un baiser qui aurait rallumé même le plus asphyxié des feux.


« ...se ! ...resse ! » Il fallut insister « Maîtresse ! » Bliss sursauta et ouvrit les yeux. Les draps étaient au sol et sa chemise de nuit à moitié ôtée. Elle transpirait, avait le visage rouge et Diaval l'informa qu'il avait préféré la réveiller à cause de son sommeil agité. Elle devait être en train de faire un cauchemar et mieux valait éviter le drame d'un réveil en hurlant. Bliss se détendit alors d'un coup et le regarda, endormie et particulièrement déçue. Vraiment, vraiment déçue. Pourtant, quand son laquais repartit à ses occupations, elle plongea la tête dans ses mains, gênée « Mais... pourquoi je rêve de ça... C'était si... réel. Oh, amour de mes nuits, que m'as tu donc fait... ? »






La pensine de Bliss [Grimoire] Empty Re: La pensine de Bliss [Grimoire]

Contenu sponsorisé

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum