Partie 1

Elles vibraient ces voix dans ta tête. Que tu sois allongée sur le canapé, en train de faire claquer ta gamelle au sol, en train de jouer à mâchouiller la balle fraichement achetée, en train de déchiqueter le papier toilette sur son dévidoir. Au début c’était un simple murmure t’avais cru que Keith te parlait alors que tu dormais. Mais quand tu t’étais réveillée, t’avais vu que t’étais toute seule. Le petit logement était bien trop plongé dans le noir, ton esprit devait te jouer des tours. Puis ça devenait de plus en plus récurrent, de plus en plus distinct. Ces voix t’appelaient, te demandaient de les rejoindre, de les aider, de les sauver de cette douleur. Une douleur que tu devais combattre, toi, avec tes petites griffes. Ils étaient ridicules. A quel moment tu pouvais faire quoi que ce soit ? t’avais essayé de ne pas les écouter, mais plus tu faisais ta sourde oreille plus ça te tabassait les tympans.

Agacée, t’avais levé le croupion du lit, de celui qui te logeait et te nourrissait, pour aller voir ce qu’ils te voulaient, voir comment tu pouvais aider. Tu ne pouvais pas rester sourde aux appels éternellement. Tu t’étais laissée guider, les pantounes fatiguées à ton arrivée. Il te semblait reconnaitre ce bout de foret que tu avais rejoint, sans vraiment savoir comment tu avais fait. Mais ici le brouillard étendait sa nappe diaphane au-dessus de la verdure du printemps, quelques limons se promenaient, mais ce n’était pas eux qui appelaient.  Ils se moquaient bien de ta présence, se baladant très lentement entourés de cultistes sursautant à ton passage. Une baguette sur le bout de ton nez pendant une fraction de seconde te fit miauler longuement. Le maitre m’a appelée Le bois te quittait. Apparemment ils comprenaient ou te reconnaissaient, ils avaient la même odeur que toi, la même odeur que les autres qui protégeaient et soignaient les masses noires. Ils te laissaient passer sans plus de procédure.

Tous, sauf peut-être lui. Un fils du brouillard, le parfum du père était sur lui, mais une autre aussi, comme celle d’un ennemi. Tu t’ébouriffais crachant dessus avant qu’il ne disparaisse de ton champ de vision. Tu avais peut-être rêvé, les murmures continuaient, te demandant de venir faire preuve de compassion, d’aider, de reprendre forme humaine, ainsi, tu ne pouvais pas faire grand-chose, chasser les souris sur les puits de naissances des tentacules à la limite.... D’ailleurs où était là tienne ? celle qui avait eu la bonté de te faire rejoindre cette grande famille ? C’était plus loin, beaucoup plus loin, tu la sentais t’appeler elle aussi, à moins que la folie n’ai déjà que trop brouillé ta capacité de réflexion. C’était un agent du Père, tu devais pouvoir l’aider aussi.

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Partie 2

Tu l’entendais marcher derrière toi, ses bruits de pas bien trop lourds comparés aux tiens. Tu le savais là, ce faux frère qui pouvait t’attraper d’un coup de baguette, mais alors que tes petites pattes s’activaient à courir dans l’herbe, il faisait de même au lieu de t’interrompre d’un sortilège. Il avait essayé de t’interpellé, il avait crié un « Attends ! » auquel tu n’avais pas réagi. Tu ne savais pas qui il était, il n’était pas vraiment un frère, il t’était impossible de le reconnaitre ainsi, quelque chose manquait, tu ne savais trop quoi. Il te fallait trouver un refuge. Les émeraudes cherchaient, au milieu de la caresse du père sur ton pelage, un autre membre de cette famille recomposée.

Impossible de se repérer correctement sur le sol, tu décidais d’escalader un arbre, t’agrippant à son écorce pour jauger la situation. Des rejetons se baladaient très lentement, tous accompagnés, mais ce n’était pas ce que tu cherchais. Quelques capuches sombres semblaient flotter sur le sol, n’adressant aucune parole aux personnes non loin, tu frissonnais à les regarder, ce n’étaient pas eux non plus que tu voulais rejoindre. Avançant sur ta branche, ignorant royalement le type qui s’approchait du tronc, tu repérais enfin les longs appendices gluants qui se tortillaient dans tous les sens. Aucune garanti que c’était un de ceux qui t’avais récupérée alors que tu étais égarée en pleine perdition en tant que membre du Ministère, mais autant vérifier.

Petites pantounes sur le pin, tu descendais avec précaution, prenant bien soin de faire un bond gracieux à la hauteur l’incommodant faux-frère qui n’abandonnait pas sa filature. Surement que tu étais une cible bien plus aisée que les autres, sous cette forme, avec cette petite taille, mais tu ne comptais pas te laisser faire et fuyais à nouveau à toute vitesse, te faufilant entre les fougères mortes et broussailles laissées en friche. Tu l’entendais toujours derrière toi, comme un vieux chewing gum collé à tes basques, ne voulant pas te laisser tranquille, mais n’usant toujours pas de magie, s’arrêtant alors que tu approchais un tentacule, te frottant dessus en ronronnant. « Non attends, ne fais pas ca » Sa supplique te parvenait alors que tu ondulais au tour de cet Enfant du père difforme.

Pourquoi tu ne devais pas faire ça ? Faire quoi ? Ce n’était pas comme si tu prenais part à un combat, les griffes et les petits crocs n’avaient pas la force de défendre les assaillants, mais l’envie de reprendre forme humaine ne secouait toujours pas les neurones. Tu étais bien comme ca. En chat. Et ce même si le père te suppliait de défendre votre famille, rien n’avait réussi à te faire redevenir humaine, si ce n’était Keith, un enfant du brouillard lui aussi, tu l’avais senti en passant la porte du logement sans lui. Mais il n’était pas là, et ne t’avais surement pas dit faire barrière de ton corps pour protéger un tentacule. Quoi que …. Mais le type devant ne cherchait pas à s’en prendre à lui, ni à toi, il avançait les deux mains tendues devant en signe de neutralité, te demandant de l’écouter. Tu n’en avais pas envie, il empestait la traitrise, tu feulais dessus, t’ébouriffant comme un hérisson

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partie 3

Il fallait dire que tu n’étais pas bien impressionnante comme ca, et tu doutais fort que tu puisses lui faire quoi que ce soit, contrairement au tentacule avec toi. Il se tortillait dans tous les sens, cherchant à le frapper sur le sol, à lui faire reprendre sa place d’avorton, il était encore possible pour lui de revenir vers le père, il lui suffisait de faire amende honorable. Toi-même n’ayant jamais été une fervente croyante ou la meilleure des filles, tu savais parfaitement que le Père était bon et généreux, qu’il vous accueillait tous, vous qui étiez ses enfants. Ce gars c’était juste perdu en chemin, il pouvait revenir quand il le voulait, il lui suffisait d’accepter la caresse d’un rejeton du Brouillard. Rien de plus simple, tu voulais bien lui montrer la procédure à suivre.

N’écoutant pas ce qu’il racontait tu grimpais sur le tentacule, grimpant à mis dos (si on peut dire ca), chevauchant la monture -incapable de faire un pas de plus- le conseillant à grand coup de miaulement pour qu’il arrive à mieux viser le faux frère. Il était grand, gluant et surtout très lent, peu capable de précision et pas assez rapide. L’autre esquivait facilement, te faisant douter de la capacité du tentacule qui t’avais attrapée la dernière fois. Ce n’était peut-être pas lui après tout, sa vigueur n’était pas la même, sa hargne éteinte, ses mouvements hésitant. Ce n’était pas la bonne monture, tu en étais persuadée, tu voulais récupérer la bonne, celle qui t’avais fait intégrer cette si belle famille.

Ignorant royalement le type en bas qui te faisais signe de descendre et de le rejoindre, tu sautais gracieusement au sol et reprenais ta course à la recherche de la zone que tu avais visité avec le ministère. Le brouillard se faisait plus dense, plus épais, plus froid pour l’autre derrière qui avait décidé de te suivre t’invitant encore à t’arrêter de courir. Mais les petites pattes déambulaient rapidement entre les branches par terre et les buissons ne s’arrêtant qu’en entendant un groupe de personne s’agiter. Oreilles plantées haute sur la frimousse féline tu t’aplatissais au sol et plissais les yeux pour voir ce qui faisait tant de bruit.

Un peu plus loin, des silhouettes d’un petit groupe de porteurs de baguette se découpaient assez distinctement. Disposé en demi-cercle face à un autre tentacule les lueurs colorées de leurs sortilèges illuminaient la brume diaphane de bien trop de pigments honnêtes. La circonspection et l’analyse fit place à une réaction instinctive dés lorsque tu comprenais : ils attaquaient un autre enfant du brouillard. Tu ne pouvais pas laisser Père avoir encore plus mal, tu ne pouvais pas les laisser s’attaquer ainsi à ta famille.

Toute ébouriffée, bondissant toutes griffes dehors de ta cachette, tu crachais avant même de réaliser que tes coussinets n’avaient absolument pas réussi à retoucher le plancher des vaches. Deux larges mains s’étaient enroulées contre tes flans, te maintenant en l’air avant de te placer le museau devant le type qui te courrait après. « Ah enfin. Ecoutes moi, je voulais juste te parler » T’avais pas envie de lui parler, un traitre ne méritait pas le moindre pourparlers, tu te tortillais dans tous les sens, griffant et mordant ses doigts pour qu’il te lâche avec vigueur et tout le mépris que tu possédais sous cette forme.

Puis, soudainement, un cri sourd et lancinant, uniquement présent dans ta tête, figeait ton petit corps et glaçait ton sang. Tu te retournais juste à temps pour apercevoir le tentacule encerclé par les sorciers s’effondrer au sol se recroquevillant sur lui-même, lâchant un dernier râle d’agonie au Père. Il avait lutté autant qu’il pouvait, et toi, tu sentais tes forces t'abandonner.... Tout ton être se sentait lourd soudainement, en proie à une soudaine fatigue extrême te faisant abandonner ton petit corps dans les mains de ton kidnappeur. Tout devenait noir, tu n'entendais plus rien... La conscience t'avait abandonnée

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Partie 4

Il y avait eu le néant, puis le reste était flou. L’inconnu te parlait, il t’expliquait qu’il avait trouvé le moyen de ne plus obeir au Père. Tu t’en fichais royalement, ta tête tournait et le sang battait dans les tympans. Il te demandait de rejoindre leurs rangs, d’aider les autres pas encore éveillé, insistant sur le fait que tu lui devais bien ça. Les émeraudes félines s’étaient outrées, tu ne lui devais rien, pas plus qu’à ses copains, mais quitte à devoir traverser ces champs de rejetons d’ombre avec lui, tu voulais bien faire un effort. Juste car tu lui avais donné du mal et que ça t’avais plus.

Un seul souci : la baguette était chez Keith, tu ne reprendrais pas forme humaine mais acceptais de jouer la petite chipie autant que c’était possible. Le sérum glissant dans ta petite gueule tu secouais la tête, gout désagréable en bouche et suivait sagement l’inconnu jusqu’alors identifié comme faux frère. Cette guerre n’était pas la tienne, ce père n’était pas le tien, même si tu estimais que ton géniteur aurait été bien capable de se sentir investi d’une mission sacrée en rejoignant ces fanatiques.

L’idée rapidement chassée de l’esprit rapidement t’avais écouté les instructions se résumant basiquement à défaire les liens des victimes aux poings liées, à éventrer quelques sacs de fournitures de plantes magiques, à mordre quelques mollets pour semer la zizanie et faire diversion pour que les autres fassent exploser quelques chaudrons ou assomment de sort de confusion les ennemis. Un petit rôle qui passait inaperçu mais qui permettaient à cette mission de sabotage de grandir correctement. Un peu comme au poste de secrétaire au Ministère de la magie. Pour peu tu serais contente de sentir cette reconnaissance de la part de parfaits inconnus.

Mais non, une fois les flammes léchant les arbres pour faire fuir les innocents, et une fois les asservis gavé de sérum de guérison, aucun sentiment d’accomplissement ne te parcourrait. Tu étais nauséeuse, la langue pâteuse, et l’odorat désagréable. Un relent te forçait à rendre ton déjeuner sur l’herbe gelée, l’estomac capricieux se tordant en réclamant à manger avec une vivacité nouvelle. Ce sérum te rendait malade ! Voilà bien la seule chose qui te venait en tête alors que la vision se troublait et que le monde disparaissait sous ton prénom résonnant dans la bouche d’une forme indistincte. Depuis quand ce type connait mon nom ?

Réveil sous des flammèches vacillantes et un vacarme ahurissant. La lumière brulait tes rétines te forçant à glisser sous des draps sentant le frais. « Mais taisez-vous ! » Le son de ta propre voix te surprenait, quand avais-tu repris forme humaine et surtout, où étais-tu ? Assise d’un bond sur le lit qui t’accueillais, tu apercevais entre tes mèches brunes désordonnées une fourmilière de blouse verte. Sainte Mangouste… On t’y avait amenée tu ne savais quand. « Ho Miss Carrow, vous êtes réveillée, vous vous sentez mieux maintenant ? Vous avez juste fais un petit malaise vagal, rien à voir avec le brouillard » Une malaise. Oui c’était peut-être normal après avoir été contrôlée par une entité capable de brouiller les pensées. « Ah oui.. merci... Je suis désolée de vous avoir déranger, je vais y aller » Petit sourire poli, relativement géné. Venir utiliser un lit pour si peu, tu te sentais désolée pour les vrais malade. « Ho ne vous en fait pas, vous devriez être su pied rapidement, nous vous avons fait quelques tests pour vérifier que vous soyez bien hors de danger du Mal noir. Il semblerait que vous ayez bu déjà un sérum distribué par le ministère, c’est une très bonne chose néanmoins nous avons détecter un petit quelque chose » La brune devant toi tournait les pages de son rapport, levant les yeux sur ta frimousse t’annonçant les résultats d'analyse magiques que t'acceuillais d'un simple «Mouai, je peux partir maintenant? »

annonce de la medicomage:

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