Et si c'etait possible

Un hibou était arrivé dans le bureau à Poudlard. Une énorme chouette lourde, les plumes ébouriffées par un voyage surement trop long, l’estomac quémandant pitance si la missive voulait être récupérée. La circonspection passée, un paquet entier de biscuits dilapidé en offrande au volatile, le message pu se libérer aux Azurs troublés. Le logo du MACUSA en en-tête de page n’avait pas la capacité à perturber son lecteur, mais le prénom de son épouse supposément décédée faisait s’effondrer toute réalité. Un ami, et ancien collègue de bureau informait de manière très informel qu’Hailey ressemblait à un signalement reçu récemment, et le pauvre cœur en pleine décomposition ne souffrait pas assez de toutes les possibilités que cette information entrainait. La localisation finit par brouiller les derniers battements de cœur qui se voulaient encore apaisés. Hailey serait à quelques miles du château, kidnappée par une secte pour raison rocambolesque : un sacrifice rituel.


L’ascenseur émotionnel ne savait quoi croire et quoi penser. Sa femme n’avait jamais été intéressée par les anciennes magies, ou par l’occulte existant chez les non-majes, elle était suffisamment forte pour ne pas se faire attraper par n’importe qui, et surtout, le bureau des Aurors couplés au bureau de la brigade magique lui avaient assuré son décès même s’ils n’avaient pas été capable de lui rendre son corps. Déboussolé, le jeune enseignant se laissa tomber sur le dossier de sa chaise, ne réagissant pas aux pincements de l’animal volant qui réclamait plus à manger. Apathie soudaine, regard dans le vide, respiration refusant de s’assagir, palpitant à la douleur lancinante semblable à cette première nuit. Tout lui revenait en tête, le manque d’éléments, le manque de précision, le manque de détails, les mines décomposées de ses collègues, de ceux d’Hailey, et la sentence verbale de la disparition et son lot de doute et d’incompréhension. Et au bout de 6 mois, la punition sans appel de la déclaration de décès. Ça faisait mauvaise impression dans les dossiers des Aurors, une collègue morte, c’était passé presque sous silence, affaire étouffée, enquêtes poursuivies discrètement sans espoir de retour.

Alors, le comment et le pourquoi rationnel qui aurait dû gerber dans l’esprit de Laurence, raisonnait trop chronophage, d’un bond il avait récupéré sa veste à capuche, viré de doigts agités l’oiseau sans lui donner quoi que soit de plus et claquait la porte de son bureau se moquant royalement des remarques des elfes de maison de Poudlard qu’il croisait. Si sa femme était vivante, en Ecosse, et retenue prisonnière depuis plus d’un an, il se devait de le vérifier, même si cette histoire ne tenait pas debout, même si rien ne collait avec les circonstances, même si un groupuscule de fanatiques anglais ne pouvait avoir aucun lien avec une ressortissante américaine. La Raison n’avait que peu de force face à la flamme de l’espoir soufflé sur les braises endormies depuis 12 mois.  Il se devait de vérifier, même si la piste était fausse. Il se devait d’y aller, pour lui, pour Caleb, même si tout sonnait faux. Il se devait de ne pas rester le postérieur sur sa chaise de bureau à rédiger un rapport sur les incidents de son activité labyrinthe, sans quoi il ne pourrait plus se regarder dans une glace..

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Et si c'etait possible

L’adresse était inconnue du Gps sur son téléphone portable, brouillage magique brulant le peu de patience encore restante. Les images de sa femme encore en vie, souriante, pétillante lui revenait en boucle à l’esprit à chaque seconde à demander son chemin aux peut de personnes qu’il croisait. Il montrait la photo de son fond d’écran soufflant sur les braises de l’espoir, éteignant et rallumant la moindre flammèche naissante. Son sourire s’élevait poli, pour se faner abattu chuchotant un merci étranglé. Personne n’avait vu ses belles boucles scintiller sous les rayons du soleil, ni même sous ceux de la lune, il n’était pas où il fallait tout simplement. Mauvais village, localisation pas encore atteinte, ce n’était pas possible autrement.

Le parchemin chiffonné au fond de la poche de veste était déplié maintes fois, le téléphone levé au ciel tout autant, complexe course d’orientation où la technologie était interdite. Abruti de sorciers condescendants ! Pointe d’agacement facile à adopter quand, les pieds plantés dans des fougères cuites par le froid, même la nature semblait s’élever contre la moindre avancée. Il faisait froid, extrêmement froid, la brume habillait de facon surnaturelle ces bois, givrant autant les gouttes de rosées perdues que le souffle s’échappant de sa poitrine. Tout en ce lieu était désagréable, l’air, la pression atmosphérique, l’aspect des végétaux, le silence inhabituel, cette fraicheur qui s’insinuait en lui par le moindre pore de son corps disponible.

Il l’avait lu quelque part, dans la missive, ce Brouillard n’était pas naturel, et il devait s’en préserver, un article de presse en parlait aussi. Ce ne devait pas être simplement un comte pour enfant, la main portait son écharpe à sa bouche et son nez en tentative de bloquer l’ennemi volatil. Faible protection remplacée d’un têtenbulle le temps de tapoter les poches de sa veste à la recherche du petit flacon joint à la missive. Son ami avait couché à l’encre noire quelques lignes à peine lues sur le contenant. Un sérum du Ministère Britannique permettant de ne pas sentir la folie et l’asphyxie que créait cette purée de poids. En la recevant, Laurence n’y avait pas fait attention, le prénom seul d’Hailey avait suffi à effacer le reste des recommandations. Maintenant à l’intérieur de ce bourbier, ca lui revenait en tête.

Le petit tube au bouchon de liège scellé de cire s’extirpait de la poche intérieure. Laurence le scrutait, se demandant ce qu’il y avait dedans, les connaissances en médicomagie n’étaient pas suffisamment poussées pour distinguer d’un simple regard et d’une simple lampée ce qu’il comportait. Aussi, préférant ne pas tergiverser, le liquide fut avalé d’un coup suivit d’une inspiration profonde pour tester. Il faisait toujours aussi froid, mais ses os ne frissonnaient plus de l’intérieur. Un détail subtil mais suffisant pour commencer à avancer, baguette en main, mirettes vives se tournant au moindre bruissement. Ils étaient tellement rares que la moindre présence humaine devenait mirage. Pourtant plus loin devant, contre un arbre il était possible de largement distinguer à la lunette de pirate un groupe de personnes amorphes et ligotés. Elles ne bougeaient plus, résignées à leur sort ou tout simplement inconscientes, de temps à autre une ou deux levaient les yeux sur un homme qui leur faisait lever le menton du bout de ma baguette.

Caché contre un arbre, l’observation n’était pas aisée, la lentille de la longue vue pouvait refléter contre un rayon de lune et trahir la présence de l’enseignant au moindre changement de nuage. « Qui va là ? Montrez vous ! » Nul besoin d’une réverbération capricieuse, un sortilège ricochait contre l’écorce, comme si l’autre savait précisément où il était, comme s’il le sentait. « Je ne vous veux aucun mal ! » Laurence, ayant au préalable pris soin de se jeter un protego se décalait sur le coté pour se montrer. « Qui êtes vous ? Je n’attends pas de nouvelle livraison ce soir, à moins que….. » L’homme aux traits indistincts changeait du tout au tout, relativement  à l’aise après avoir débusqué l’ancien tireur d’élite, il se mettait en position offensive, tenue de la baguette en garde, prête à dégainer au moindre pas avancé vers lui. «… A moins que nous faisiez partie de ces idiots qui veulent récupérer un de ces sacrifices… je ne vous laisserais pas faire ! » Un idiot, oui, voilà ce qu’il était Hailey le lui disait tout le temps avec cette esquisse de lèvres qui lui donnait envie de l’embrasser… Un idiot qui pensait qu’il était possible de raisonner même le plus récalcitrant des fauves, un idiot qui gardait toujours espoir, un idiot qui ne se défaisait jamais de son sourire… pas même maintenant les opales plantées sur son interlocuteur

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Et si c'etait possible

Il était possédé, voilà tout. Il n’avait plus toute sa conscience, voilà tout. ce n’était qu’un fou sorti d’un asile. Voilà-tout. Qu’importait la raison, qu’il soit psychique ou maléfique, la façon de l’aborder était la même : l’homme n’était pas conscient de ses actes, c’était écrit dans le journal. Et les autres derrière, ligotés n’avaient pas demandé à être ici. Il fallait.... tous les faire sortir d’ici et pas juste Hailey. Ils étaient tous innocents même ce gars devant lui, la baguette blanchissant ses phalanges, la de témérité gonflant son torse et fronçant ses sourcils. Ils étaient invisibles dans cette pénombre, comme les traits étirant son visage d’une défiance s’enroulant à chacun de ses mots. Il ne les voyait pas, les devinant, les rendant peut-être plus sauvages qu’ils n’étaient vraiment, renvoyant tous les souvenirs de prises d’otages qu’il avait pu épauler, lui, simple apprenti en ce moment.

Les années étaient passées, faisant oublier cette sensation particulière coulant dans les veines. Celle des premières fois, celle du poids de la responsabilité, celle qui rappelait qu’il n’y avait personne d’autre sur qui compter à part soit même, celle de l’obligation, celle de l’appel à ce qui devait être fait, celle qui intimait le calme et l’observation, puis les choix et la réaction…. Toutes celles qu’il avait pu ressentir avec Hailey, toutes celles qui n’avaient jamais réellement été oublié. Ca ne faisait qu’il n’était plus sur le terrain, pas une éternité suffisante pour brouiller les réflexes et les mouvements du poignets. « Je le répète, je vous veux aucun mal, alors, posez votre baguette avant que ca ne finisse mal » Le rôle de médiateur n’avait jamais été sien, trop long, trop chronophage, ne fonctionnant que sur les êtres doté de leurs pleines facultés de réflexion. « Je… » Sa tentative de communication été accueillie d’un sortilège lumineux emplissant l’air de souffre.

dé du confringo du garde contrôlé par le brouillard:

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Et si c'etait possible

Explosion au-dessus de la tête, braises folles et branche sauvage s’abattant sur le menaçant d’enflammer l’herbe et buisson. Végétation innocente capable de bruler les poumons et la raison. La précipitation n’avait aucune place en ces lieux, le hasard encore moins, s’interloquer sur une action déraisonnée n’avait pas plus de sens que tenter de parler à l’agresseur. Il était controlé, ou aveuglé, hors de ses propres pensées, hors de ses souliers. Trop loin pour fouiller dans sa caboche, trop prêt pour l’ignorer. Et derrière lui ce groupe de personnes, dont une, que le bruit avait intrigué malgré ses tremblements incontrôlés. Seule sa capuche enfoncée avait bougé, redressant le nez vers le fracas s’intensifiant alors que le houx envoyer voler en éclat le long morceau d’écorce menaçant. Peu de temps donné, réaction nette et rapide privilégiée « Navré mon gars, #duro » Le maintenir et l’isoler, ne pas le blesser, juste le maitriser en remerciant ces années d’agent de la brigade de tireur d’élite pour viser entre des fourrés

dés Duro:

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Et si c'etait possible

La surprise de l’homme brouille le calme de la foret par un grognement se mouvant rapidement en un hurlement d’alerte. Le bois confisqué allait se ranger sous ses yeux colériques dans la poche intérieure du sweater. « Désolé je reviens… » Promesse toujours tenue, ne jamais blesser, toujours protéger, c’était ce que Laurence avait préféré conserver, qu’importait la situation. Cela faisait de lui un idiot. Un idiot qui toujours recevait un baiser sur le nez quand il se voulait garant de ce genre de valeur. Mais plus de baiser il y’avait, juste l’espoir qu’un jour, qu’un soir, il puisse en effleurer la subtilité.

Parcourant rapidement les mètres qui le séparait des kidnappé, le cœur frappait, fort, plus fort qu’à l’accoutumé. Une course était aisée, celle-ci étreignait toute l’air comprimé dans les poumons, étouffait tous les battements. L’espoir était une garce, un succube qui tendait les doigts vous obligeant à les lui agripper pour se lover entre ses bras et ne plus rien écouter que le son de sa voix. L’espoir s’habillait de précipitation, retirant capuches et toiles de jutes des frimousses apeurées. Des larmes roulaient sur les joues, les leurs, des sanglots s’étranglaient, des yeux vides se levaient. « Ca va aller, il y’en a d’autres ? » Les tignassent se secouaient. De droite, de gauche, de gauche de droite. II n’y en avait pas d’autres. Pas ici en tout cas et le temps était compté dans une course effrénée. Le gardien hypnotisé ne devait pas finir totalement en statue, un cœur de pierre n’était aimé à faire re démarrer….

Espoir se fanait. Espoir s’étouffait. Il y’avait des boucles blondes, il y avait de grands yeux bleux, il y’avait une frimousse d’ange… Pas la bonne… Pas celle qu’il cherchait… La mâchoire se serrait… Espoir rageait… Espoir s’étranglait arrachant les liens un à un, gratifiant de revigor et de gestes réconfortant ces quelques enfants traumatisés. Des adultes aux regards d’enfants… Laurence connaissait, mais il n’avait plus la force de consoler, son espoir s’était vidé. Il avait pris la main de la blonde, en maigre illusion de l’avoir retrouvée Elle. Il l’avait serrée doucement, ne sentant que le froid du brouillard, n’ouvrant la bouche que pour réciter ce que son inconscient avait retenu. « Vous devez aller à sainte mangouste, un serum vous sera prodigué, un check up sera effectué, je vais vous accompagner » Les accompagner….

Voilà à quoi se raccrocher, zéro consolation, seul le devoir subsistait…. Les raccompagner… deux par deux… La blonde en premier avec n’importe qui d’agrippé. Puis les deux autres, sans s’occuper de qui ils étaient.. Et pour finir le dernier, et monsieur le garde dont seul les yeux clignaient… Il les abandonnait dans le hall de l’hôpital bondé, trainant les pieds, le regard dans le vide, juste ca… Espoir l’avait frappé violement. Il l’avait abandonné comme jamais il ne l’avait fait… Il l’avait trompé, déboussolé, il l’avait éveillé ce qui avait cru oublié...

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