Le ciel est incroyablement beau cette nuit. Il est si sombre, constellé de ses petites étoiles lointaines qui vivent surement leur meilleure vie... ou leur plus belle mort. Je me demande si c'est la lune là-bas, mais je ne la vois pas très bien. Ce que je trouve bizarre ceci dit. Je n'ai jamais eu de mal à voir la lune d'habitude.
Je demande au type allongé à côté de moi s'il a une cigarette mais il ne me répond pas, certainement trop occupé à dormir de tout son soûl, comme les espèces d'ivrognes qu'ils sont à rester enfermer dans leur masochisme infernal tout ça pour me détester et...
Et quoi ?
Je pense à quoi déjà ?
Ah oui oui, la lune. Y a de l'eau sur la lune d'ailleurs. Je la vois d'ici, elle bouge, elle ondule... ca ferait quoi de se baigner dans de l'eau... lunaire ? D'ailleurs ça a quelle température l'eau là-bas ?
J'entends des grattements et je tourne ma tête vers le dormeur. Quelle vieille loque.

- Arrête d... de grogner les... gens.

Je ne supporte pas ceux qui grincent des dents en dormant. C'est vraiment pas agréable, voir même carrément dégueulasse. Je vais le frapper s'il recommence. Ca lui passera l'envie. Mais attends, t'aurais pas une cigarette ? J'ai vraiment envie de fumer là. Sous les étoiles, à me régaler. Et puis mon esprit divague. Je suis pas mal ici, sur mon matelas. Je l'aime bien ma bergerie. Ouais, ma p'tite bergerie en ruine... d'où je peux voir les étoiles. Le pied.


Lorsque Olive et le petit elfe entrèrent dans la pièce, le spectacle était macabre. Il y avait au sol des cadavres dont certains avaient déjà commencé leur décomposition. Des maladies devaient d'ailleurs se balader en ces lieux infect où la souillure ne cessait de manger tout ce qu'elle trouvait. Comme ils pouvaient, ils trouvèrent le corps qui les intéressait le plus, celui du Sorcier polonais. Il était allongé au sol, les mains sous sa tête, les jambes écartées, en train de discuter dans des mots inintelligible avec le macchabée à sa droite. Ils étaient distants d'un mètre environ, une distance sécuritaire mais tout de même assez proche. Le corps avait la moitié du crâne pourri, ses yeux étaient redevenus poussière depuis un moment et le reste de son corps était en bonne voie pour petit à petit, évincer la chair, ne laissant ainsi que les os. Par moment, Hayden levait mollement son bras, décrivant les constellations qu'il voyait à son ami de fortune.
Au plafond, il n'y avait rien, si ce n'était un crâne blanc encastré dans la terre, d'où perlait du sang. Dans cette pénombre, il rayonnait assez pour être distingué.

- C'est lui ? Oh non, non, non... pas bon ça, pas bon... !

Quand Hayden vit des gens s'approcher, il les regarda sans les voir. Pourtant, un sourire assez énigmatique s'affichait sur son visage. Il était trop grand pour sa bouche, on voyait beaucoup trop ses dents, encore une fois, ce n'était pas normal. Des mutilations étaient visibles sur son visage et notamment, ses joues boursoufflées. Son cou était noir, tout comme ses mains et ses bras jusqu'aux biceps. Une enfant lui flanqua une baguette dans les doigts alors qu'un petit garçon s'assurait qu'il était toujours alerte.

- La lune... vous... grattez la... plume...

Il se mit à rire avant de perdre son euphorie. L'Elfe le redressa et Hayden observa sa baguette comme s'il la voyait pour la première fois. Il n'y voyait rien, rien de plus que ses deux sauveurs mais c'était sur qu'il devait visiblement remplir une mission ici. Il salua alors son ami silencieux avant de se mettre debout pour faire avancer ses jambes. Hayden parlait doucement, mais il parlait. Il racontait tout un tas de choses absurdes mais qui avaient beaucoup de sens pour lui. L'Elfe avait beau le faire taire, il ne l'écoutait pas. C'était quelque part assez dramatique car il ne ressentait pas la panique ou l'oppression. Il avançait. Olive avait fini par lui attraper la main et il était heureux de se contact, expliquant combien tenir la main aux mineurs était une tradition perdue mais qui, en son temps, avait sauvé bien des vies.

- Il... il faut rallier le sanctuaire. On nous attend là-bas ! Ils ne nous trouveront pas ! Chuuut baissez vous !

La créature poussa Olive sur Hayden pour qu'elle le force à se baisser. Celle-ci lui atterrit dessus et le sorcier se mit à rire, complètement avachi sur le dos.

- Chuuuut par Merlin chuuuuuuuut !

Peut-être qu'un jour il la fermera mais visiblement pas maintenant.


J'ouvre les yeux. J'ai l'impression qu'on a éclaté ma tête avec un marteau. Immédiatement je me tourne sur le côté pour vomir la bile que j'ai dans l'estomac. Celle-ci me brûle sur tout le trajet retour et j'ai la redescente assez mauvaise. Je transpire, j'halète, j'ai les lèvres sèches et je crève la dalle. Je peux savoir pourquoi je suis au bord de la mort exactement ?  Si c'est encore une torture à Varga, Merlin sait qu'il va m'entendre cette fois-ci.

Je me redresse péniblement. Le sol terreux m'a mis déposé de la poussière partout, et j'ai le visage sale. Il y a de la lumière. Les Lumos me carbonisent les rétines alors que je sens quelqu'un sur moi, une voix familière. Ah oui, ça... ça je connais. C'est à moi. Mon bras serre la jeune femme alors que je m'épemche dans son cou. Son odeur, puis le goût du sang qui revient sur ma langue, quelque chose de plus bestial s'éveille en moi et je la saisi pour la retourner et la mettre à terre, soulevant prestemment sa robe pour attraper sa culotte. A côté, un son faiblard retentit et quand je tourne ma tête, je distingue -très mal- plusieurs paires d'yeux.

- Ah.

Je remonte le petit linge à sa place et me relève non sans mal, chancelant. En fait... je ne suis pas du tout au Jack et Olive n'est pas du tout venu me chercher dans la pièce favorite de mon malade mental de patron. En voilà un problème.

- On est où ? Vous êtes qui ?

La pièce n'est rien d'autre qu'une petite cavité exigüe où on se presse à plusieurs. C'est un miracle que je puisse tenir debout de toute ma hauteur. Voilà le Sanctuaire, l'endroit où, pour le moment, nous sommes en sécurité. Quand on sortiront de là, on ne pourra plus jamais retourner en arrière, ce sera terminé, il ne faudra qu'avancer et s'en sortir. Le Lumos de la baguette d'Olive est actif dans un coin alors que les créatures utilisent leur magie pour qu'on se distingue les uns les autres. Au moment de croiser les bras je jette un coup d'oeil à mes mains. Merde ! Tout est noir quasiment jusqu'à l'épaule... je ne me souviens de rien mais j'ai du abuser, encore et encore. Et un jour je crèverai de toute cette saloperie.

Ma tête me fait mal et quelques souvenirs me reviennent. Je comprends que nous sommes ici contre notre gré, à l'instar de tout ce beau monde. Les créatures devant nous ne sont pas très agréables mais, tout comme nous, elles veulent sortir d'ici.
Je me sens pas bien, j'ai le coeur fébrile et les sens en alerte. L'un de ces trucs pourrait me lancer un sort dessus que je n'arriverais même pas à le parer !

Le gobelin se met à raconter sa vie. Il dit quelques informations un peu intéressante mais il n'y a rien qui me fait vraiment vibrer. Oui, bon... Il faut sortir de là, nous le savons tous. Je regarde la cavité dans laquelle nous sommes. Un groupe est toujours plus facilement repérable.

- Ces sorciers, ils sont nombreux ?

Le sourcil arqué, d'un dédain palpable, le gobelin braque ses petits yeux sur moi. C'est pas vraiment un gobelin m'enfin il m'arrive au genou quoi. Il me juge, je reconnais ce genre de regard, je l'ai trop subit. Il me répond, suspicieusement, qu'ils sont quelques dizaines.

- D'habitude, j'aurai une multitude de solutions mais là... dis-je en regardant mes mains ténèbres.
- Ne vous fatiguez pas, Pixie est habitué à arpenter ces couloirs. Comment croyez-vous qu'il soit venu vous chercher ?

Il m'agace avec ses airs de professeur je-sais-tout. Je jette un oeil à Olive en croisant les bras. Elle est mignonne pleine de terre et les cheveux emmêlés, ça lui donne un air un peu sauvage. Le vieux truc se racle la gorge et je me rends compte qu'un sourire lubrique a fait son apparition sur mon visage. Qu'on nous sorte d'ici par Merlin, que je puisse me faire cette fille ! Et manger. J'ai vraiment la dalle.

- Ouais bon, on va pas y passer la nuit. Il faut un éclaireur, deux à trois attaquants, un offensif et un qui ferme le cortège.
- Au cas où cette information ne serait pas assez évidente, nous ne sommes que quatre a pouvoir utiliser correctement notre magie. Les âmes que nous avons avec nous sont... complètement essorées, disons.
- Tout être avec une baguette où de la magie peut se battre. Même un cadavre. Gardez votre sarcasme pour vous si vous ne voulez pas être celui qui fera monter les marques sur mes bras.
- Et votre cou.

Pixie, sentant le danger imminent, s'interpose entre nous deux et détourne littéralement notre attention pour se proposer en tant qu'éclaireur. En effet il connait ces couloirs et la façon dont les arpenter. Kassrêve... Krikrok... bref, le type bizarre sera notre cartographe et de ce fait, notre guide; moi je dérouille tout ce qui bouge et Olive... cette délicate fleur aux épines dont j'aime tant la douleur ferme la marche, s'assurant que les prisonniers sortent en un seul morceau. Si besoin elle me préviendra.

Nous nous animons et commençons notre épopée. Les couloirs sont sinueux, en terre plus qu'en pierre pour la plupart, et mal éclairés. Mon ventre grommelle tant il a faim mais je l'ignore totalement. Arrivés à un embranchement, le Gobelin nous prévient que les choses sérieuses commencent dès maintenant. On va croiser des cultistes et certainement des sacrifiés. Il ne faut surtout pas toucher les morts. Cependant, nous pouvons soigner et rapatrier les (presque) vivants. A droite, dans un niveau en dessous il y a des cellules. A gauche, ça arpente les couloirs pour se diriger vers une sortie potentielle. Je regarde Olive.

- Je fais ce que tu veux.

Olive est rarement égoïste. En fait, je ne l'ai jamais connu comme ça. Devant le choix qu'il y avait à faire, c'est évident qu'elle choisit les prisons. Je suis obligé de peu la regarder, juste en coup d’œil furtifs, voir de laisser quelques mètres entre nous pour être sûr de pas disjoncter. Elle m'attire tellement que je pourrai partir seulement avec elle, laisser tout le monde derrière et oublier jusqu'à leur présence. Je deviens fou et même si d'habitude j'aime ça, là c'est pas le moment.

Je regarde à nouveau mes doigts. Ils ont abusé de ma magie en faisant de moi leur outils, ils m'ont laissé pour mort dans ce caniveau dégueulasse et j'en paye le prix fort. J'ai tout intérêt à ne pas confondre les cours de Varga et les quelques enseignements que j'ai pu grappiller à Poudlard concernant les différentes magie. Celle qui me fait mal est forcément la meilleure mais comme toutes bonnes choses, elles est à utiliser avec parcimonie. Utiliser les sorts ennuyeux est ma seule façon de m'en sortir ici.

Nous nous enfonçons bien sûr dans les prisons. Le spectacle est macabre et finalement, ils sont bien plus mal logés que je ne l'est été plus haut. Chairs putréfiées, pourriture, sanglot, famine, folie... ce n'est que de la chair à canon, le genre d'instrument qu'on va chercher au besoin et qu'on oublie entre temps. Olive arrive à récupérer un gosse et ma langue claque sur mon palais. J'aime pas ça. Je veux pas qu'elle touche à cette charogne. Je m'exécute pour qu'elle en ait le moins à faire. Reste où t'es.

Nous récupérons seulement des ombres de sorciers. Je ne repars pas en discussion avec le gobelin étrange en disant que ils sont tous aussi utiles que nous car assurément, il me dirait le contraire. Qu'importe.
Ceux qui ont leur baguette la tiennent fermement. Je fais tourner la mienne entre deux de mes doigts le temps qu'on se décide à tous repartir. Les couloirs labyrinthiques ne sont pas un problème pour Pixie. Et puis plusieurs sons viennent à moi : des bruits de pas, et mon nom. Je me retourne immédiatement vers la source, distinguant le visage de ma danseuse.
Ils arrivent. Vite en plus.
Je veux reculer, la prendre avec moi pour filer mais elle est plus réactive, elle prend les choses en main. J'aime bien trop ça.

Je la suis un instant pour la laisser exécuter son plan sortit de sa petite tête bien faite. Au bout de quelques secondes, on entend des gens chuter et crier de surprise. Le gobelin nous donne un ordre encore une fois. Les plus vaillants partent à l'assaut. Je me jette presque dans la mêlée, m'échinant à lancer des sorts qui ne me font pas plus de mal mais l'exercice est difficile.

J'avance et je me perds dans les ténèbres. J'anticipe pour aller presque au contact de certains, seuls sortent de ma baguette les sorts les plus impies. Un seul est vert, il vise celui qui s'apprêtait à déchoir Olive de son fabuleux piédestal de vie. Hors de question. Ma haine ne fait qu'un avec moi à ce moment là, je ne contrôle plus vraiment, la folie furieuse prenant le dessus.

Lorsque je ressors, revenant vers le groupe, je me cache dans la pénombre, évitant les lumos. Je le sens ce sang noir pulser dans mes veines.

- Repartons.

Il ne faut pas traîner et j'ouvre la marche, fouillant les corps. Je trouve quelques colliers, des parchemins inutilisables et de l'argent. Je prends l'argent et les bijoux.

- Mettons les corps ici.

A côté de nous une cavité creusée servant de débarras morbide. J'y envoi les cadavres et le gobelin m'aide en me scrutant. Il a la présence d'esprit de ne rien dire alors que Pixie nous passe devant.

- Je connais un passage, il va falloir grimper un peu, mais ce sera plus sûr.

Plus sûr... Genre avec d'autres cultistes ? J'entends des gémissements, certains sont blessés derrière, mais j'évite Olive. Je veux pas qu'elle me voit. Je veux juste rentrer et dormir pendant des jours, attendre que sa passe. Les veines de mon cou sont noirâtres et elles viennent lécher ma mâchoire. Mes bras sont ensevelis et je sens en permanence le goût de fer dans ma bouche. Je suis en train de disparaître de l'intérieur.
A ce moment là je me demande si je vais crever bientôt. Peut-être mais nous n'avons pas le temps de réfléchir et nous espérons, tous, qu'il n'y ait pas de pertes dans nos rangs.

Nous y sommes bientôt. Enfin.

J'ai envie de le tuer lui, et tout ces déchets qui nous suivent en geignant. Je les déteste, comme je hais les cultistes, comme je souhaite annihiler tout ceux qui s'approchent d'elle. Au fond de moi, ce n'est plus une bête en chasse qui gratte pour me voir courir, c'est une ombre qui grandit, que je sens m'étouffer, qui veut m'ensevelir. Je vois mon corps enseveli sous du sable noir et ma tête commencer à sentir ces grains qui s'accumulent. Une fois qu'ils m'auront entièrement recouvert, alors je serai définitivement perdu et ni elle, ni Varga, ni personne ne pourra me récupérer. C'en sera terminé, à jamais.
L'idée de ne plus connaître la douceur de sa peau, l'embrun de son parfum ou même la timidité de ses sourires me fait entrer dans une colère sourde et silencieuse qui me fait reprendre mes esprits. Je ne sens plus le sable s'écouler sur ma psyché malade, le temps s'est arrêté et le demi-Gobelin paraît presque sympathique. Je sais qu'elle est derrière moi et je ne veux pas me retourner, je refuse car si elle me voit comme ça...

J'adresse parfois quelques mots à Pixie, mots que l'autre s'empresse de venir soit contredire, soit y ajouter un humpf peu convaincu. Mais je le laisse dans sa lutte, peut-être que lui c'est ça qui le fait tenir. Moi je sens encore la came dans mes veines, faisant baisser tout à coup ma tension, mais je continu d'avancer, car c'est le lot de tout le monde ici. Et puis la sortie miteuse se fait voir. Je ne parle même pas de l'odeur qui se dégage, où du noir quasi absolue. Là nous avons, à peu de choses près, un traquenard.

- Hé la souillon, t'es sûre que t'es de notre côté ?

L'Elfe de maison se retourne alors que le demi-gobelin s'offusque purement et simplement. Comme si je l'ai giflé, elle répond en hochant la tête, affirmant ainsi que oui. J'hausse les épaules.

- Je ferme la marche.

Je le vois ce nabot tenter de me cracher au visage mais je m'en fiche, je veux juste sortir d'ici. Je fais attention de ne pas passer à côté d'Olive, de la laisser occupée avec le gamin pour finir par être derrière le cortège.

- Avancez.

Les regards que ces inconnus se lancent son assez équivoques. Ils n'ont plus rien, mais ils prennent quand même la peine de me juger. Peut-être qu'ils se demandent si je vais les tuer ? Ce serait vraiment con de ma part après avoir fait des pieds et des mains pour les sortir d'ici. Je me doute qu'ils ont peur; les yeux, la peau, les veines... Je suis en train de me transformer en corbeau. Si seulement c'était vrai...

Humidité et mousse ne font pas bon ménage. Nous devons tous êtres sur nos gardes, ne pas parler, ne pas nous faire repérer. Sauf que quand les premières glissades surgissent, il y a quelques cris de surprises qui résonnent. Machinalement je regarde derrière moi mais ne voit rien de plus. Relevant ceux qui sont à ma portée, j'espère que devant ils sont tout aussi efficaces. Le cortège ne se remet pas en route, le pire arrive. Du sang, des cris, des gémissements, des complaintes... Que se passe-t-il ? Quelqu'un nous a prit à revers ? Impossible, c'est tout bonnement... un cauchemar. J'essaye d'empêcher les malades de se faire plus de mal, lançant un sort de silence autour de nous (peut-être un peu tard) dans un premier temps. Mais ces égarés finissent par dégringoler jusqu'en bas, d'autres par exhaler leur dernier souffle alors que certains paniquent et cherchent à monter encore et encore. J'y distingue une robe élimée et je ne fais plus aucun cas de ces prisonniers, la suivant comme si ma vie en dépendait.

Je roule un instant au sol, n'ayant pas calculer que la sortie n'est pas nivelée et je prends cinq secondes pour me relever. Sur ordre du super chef, j'aide les derniers survivants à sortir de là, à se rassembler près des deux créatures. Je me penche un peu dans le conduit, il n'y a définitivement plus personne à sauver, c'est terminé. Nous en sommes sortit, et avec du monde. Ce n'est pas une perfection, mais c'est quelque chose qui me satisfait d'un côté : on n'a laissé personne derrière. Personne de valable, j'entends.

Je m'approche alors de l'Elfe de maison qui, anxieusement, disait qu'il fallait partir.

- Si vous avez besoin d'aide demandez Olive, au Jack-n'a-qu'un-oeil dans l'Allée des Embrumes. C'est la p'tite là-bas. Bon vent.

Les quelques âmes qu'on a réussi à sortir s'effondre au sol, crasseux, malades, mais en vie. Il leur faudra du temps pour se retaper et que leur santé leur revienne mais à ce moment-là, c'est déjà plus mon problème. La seule qui m'importe est juste là, sur l'herbe. Ma mienne à moi.

Je t'attrape et tu es si légère qu'en réalité je te porte, tes pieds sur les miens. Quand mes bras t'engloutissent et que ma tête vient trouver ton cou, je retrouve tout ce que j'ai perdu. Cette sensation si délicieuse... Cette odeur qui me rend fou... Ce corps que je... Waclaw, stop. Le sang pulse dans mes veines macabres, je me sens vivant, étrangement.

- Tu veux aller où ?

La question est rhétorique.
La seconde d'après nous avons quitté tout ça, nous retrouvant à la bergerie.