PA - Elhiya D.Ellis- Dans les bras d'une nymphe

@Teddy T. Lupin  @Arabella Bulstrode



Du camping…

En tête à Tête..

Avec Teddy..

L’idée venait du garçon, pour la préserver de trop grandes heures de travail en dehors de Sainte Mangouste et son cabinet. C’était charmant et attentionné, mais baigné d’un poil trop de romantisme pour qu’Elhiya ne lui ai pas adressé des petites moues mutines quand ils avaient planté la tente dans un coin de verdure aussi calme qu’onirique.  L’ambiance était propice à la décontraction et au repos, le choix de l’enseignant s’avérer au finale bien plus efficace que ce que la blonde aurait pu croire. Elle se laissait volontiers aller, une tasse de thé entre les mains, assise sur une couverture à côté de lui, le nez lever vers le ciel. Depuis combien de temps n’avait-elle plus pris le temps de laisser le sablier de Chronos s’égrainer aussi lentement ? Depuis combien de temps ne s’était-elle plus permis de se perdre dans la danse éternelle des astres de nuits ?

Le brouillard n’était qu’une excuse, la routine étant devenu l’assassin de frissons insouciant. Même en revenant sur Londres, le nez se perdait dans des archives et des vieux documents, le nombres de chandelles usées sur le bois lourd du bureau s’étalaient en des œuvres invisibles aux opales trop concentrées. Et ici, tout ce quotidien de blouse émeraude lui avait été enlevé, faisant exploser de milles scintillement des étoiles oubliées trop rapidement. Pourtant, elles avaient toujours été là. A portée de main, au bout de ses petits doigts tendus, alors que, la tête couchée sur les genoux du jeune homme le vernis turquoise essayait de les capturer illusoirement. Une esquisse mêlée d’une douce nostalgie bercée de souvenirs insouciant se greffait aux lèvres s’adonnait à l’énumération des constellations les plus chatoyantes. « C’était une bonne idée de venir ici… Merci » Les boucles d’or s’étaient redressées, sautillant doucement pour aller poser un baiser sur la joue du garçon avant de disparaitre vers son couchage.

La lune timide ne resplendissait pas suffisamment pour imposer une nuit complète sous son regard blafard et rond. A peine arrivait-elle à s’élever dans le manteau de ténèbres pour illuminer le rougissement timide du jeune Lupin. Une bonne nuit lancé dans la danse dans un doux sourire annonçait le besoin de fondre dans les bras de Morphée. Au final, il avait raison, couper avec la course au vrai sérum était.. Nécessaire… le sommeil venait filtrer avec ses pensées à peine la tête posée sur l’oreiller. Tout était léger, chaud, moelleux, point de rêves s’agrippant à l’esprit, juste une tranquillité soudainement assaillis par le froid glaciaire chatouillant le nez, prenant les poumons, hérissant l’épiderme. Le givre saisissait l’éveille violemment, faisant assoir soigneuse d’un bond dans son duvet. « Hein ? Où ? » Le décor féérique choisis par Teddy avait disparu, le mini campement avait disparu. A la place une chambre aux tirés les accueillait. L’enseignant, elle, et une 3eme personne.

Jour 2

A peine le temps de papillonner des cils d’incompréhension qu’une magnifique inconnue passait l’encadrement de la porte, un sourire captivant sur les lèvres. D’une voix calme et apaisante elle expliquait l’arrivée de la brume sur le bout de nature que les 3 touristes occupaient, rajoutant que sans son intervention ce disciple de la mort les aurait tous emporté. L’esprit embrumé, les pensées chaotiques, le corps lourd d’une faiblesse étrange, Elhiya avait acquiescé trouvant que les symptômes qui la berçaient semblables à ceux de certains de ces patients. En récupérant une soupe épaisse aux parfum d’enfance, la soigneuse regardait alternativement la brume puis la femme, si sublime que sa présence illuminait la pièce à elle toute seule. C’était étrange, ce sentiment de bien-être et de sécurité en sa présence. Un sentiment que seul Lysse était capable de lui faire ressentir. C’était aussi dérangeant qu’attrayant. La nécessité de partir, de rentrer à la maison s’effaçait à mesure que ses mots coulaient hors de ses lèvres au parfum de sucre.

Apparemment elle avait trouvé comment résister à l’effet de cette plaie vaporeuse. Elle avait le savoir et voulait les préserver. Les sourcils de la blonde se fronçaient sous ce récit. Fierté de médicomage piqué à vif. Admiration relayé au second plan. Tant de nuits d’insomnie pour extraire le mal de l’enfant-chéri sans un réel résultat pouvait enfin prendre fin ? Elhiya secouait vivement la tête de droite à gauche pour essayer de reprendre la possession de ses sens, tout restait confus. Complexe manœuvre étourdissante, les idées venant et partant aussi rapidement, ne laissant pas de capacité à resté concentrer plus de quelques seconde. Elle grimaçait un instant, se rappela qu’ils devraient rentrer pour ne pas inquiéter leurs proches, mais ne pouvait quitter cette femme ainsi, elle les avait aidé. Ils ne devaient pas être ingrats. "Merci de nous avoir récupéré dehors"  Adressant à Teddy un regard désolé -sa sortie avait tournée court-, Elhiya lui adressa un léger sourire qu’il ne regardait pas, il ne faisait pas attention à elle. Aucune raison de s’en formaliser, plus que le repos de son propre être, plus que la reconnaissance à la bienveillance de l’enseignant, elle avait un fils unique à sauver. Son objectif principal. Sa raison actuelle de se lever le matin. Elle voulait connaitre ce que cette femme avait découvert. Et ne partirait pas sans, de toute façon, apparemment ils étaient bloqués ici., et puis elle n'était plus pressée de rentrer

Le minois s’inclinait sur le côté circonspect, les mirettes prenant enfin le temps d’observer la demeure chaleureuse qui les accueillait à la recherche d'indices sur leur sauveuse. Mais tout semblait naturel dans cette grande pièce à vivre où les 3 promeneurs avaient été invité à manger. «  Vous êtes vraiment immunisé ? Vous avez fait comment.? » Des mois complets à voir ses collègues tomber d’épuisement à chercher une solution, des lits de fortunes empilés les uns à cotés des autres pour essayer de maintenir en vie les victimes, et elle, là, sortant d’une représentation d’élèves de Beaux-Batons avait trouvé un remède, seule ? Partagée entre Admiration et confusion Elhiya reposait sa cuillère et glissait les yeux vers la rouquine qui était avec eux pour voir si elle aussi était curieuse.

résumé:

Acte III || Ft Teddy & la Belle (et les autres, là)

Il était étrange de se sentir à la fois le coeur léger et brisé. Pourtant, c'était cette étrange sensation que ressentait présentement Teddy alors que ses gambettes étaient allongées dans l'herbe, devenues désormais oreiller pour Elhiya Ellis. Il était heureux de l'avoir tiré de ses recherches même si quelque part, voilà qu'il culpabilisait de l'avoir éloigné du possible remède de son fils. Encore à tanguer entre deux sentiments, entre deux émotions. Le cerveau de Teddy restait un mystère, même pour lui, à toujours ressentir tout et son contraire. Tout comme là, ou il ressentait un calme apaisant son coeur mais aussi une pointe de tristesse l'alourdissant. Son ainée lui faisait ressentir bien des troubles malgré elle. Et malgré lui. Les choses étaient claires désormais et si Teddy avait enregistré que chaque geste, regard et parole de la belle blonde n'étaient que de la gentillesse maternelle et aucunement quoi que ce soit de romantique ou semblable à un appel à la séduction, il était dur de se faire obéir par son coeur. Il continuait à tambouriner dans sa poitrine, semblant ramener Teddy plus que jamais à la vie avec cette amourette digne de ces rêves les plus fous et adolescentesques. Mais ça passerait avec le temps. En attendant, il profitait du moment présent avec la mère d'un de ses étudiants, entre amis, simplement. Et pendant qu'Elle semblait s'amuser avec les étoiles chatoyantes du ciel, Teddy, lui, laissait sa tête pencher en arrière, paupières closes, humant l'air pur. C'était autant parfait que la situation pouvait le permettre. Ses mains, gentiment posées à plat derrière son torse, caressaient l'herbe à la place de la chevelure blonde qui ornait ses cuisses. Il se passait l'envie ainsi, voulant réduire tout comportement plus qu'amical. Si au zoo rien n'était clair, ce soir-là, dans ce camping, il ne pouvait plus baigner dans l'innocence. Il fallait l'oublier. Mais comment ?

Teddy observait La Solution à son problème. Plus qu'une solution, au final, elle était L'Evidence même. Jamais Teddy n'avait connu pareille créature. Ou si, peut-être ? Mais bien plus jeune et ça remontait à quelques années qui semblaient pourtant être une éternité pour lui désormais. Et même sans ça, non... Elle était beaucoup plus merveilleuse que ça, la femme qui partageait leur table et qui les avait tiré d'un mauvais pas. Plus que merveilleuse, elle était leur Sauveuse, une Héroïne qui avait sû dégager d'un simple regard la présence d'Elhiya dans sa tête. C'était une nouvelle épopée amoureuse qui commençait. Et il le savait, celle-ci aurait une fin bien plus heureuse. Quoi que. Non. Il n'y aurait pas de fin. Une fin, c'est triste, c'est un arrêt. Là, avec ce qu'il ressentait dans sa poitrine, qui enveloppait son coeur avec une chaleueuse étreinte, il savait que ça serait une Éternité. Oui, voilà.Sa vie serait une Éternité heureuse et douce aux côtés de cette splendide femme avec qui il partageait un repas. Tout ceci, toute cette situation, c'était... Une Victoire. Oui, voilà. Une Victoire sur la vie. Une Victoire sur l'amour. Une Victoire pour son coeur et tout son Être.

Enfin, bien sûr, ç'aurait pu être bien mieux s'il pouvait vivre son idylle très proche de sa naissance sans les deux femmes qui les accompagnaient, mais Teddy ne pouvait pas tout avoir et il n'aurait qu'à attendre qu'elles ne partent pour laisser le métamorphomage aux cheveux blonds éclatants et aux yeux bleus d'amoureux, dit-on, avec la Belle. Qui n'était pas que ça. Elle était visiblement une femme savante, assez pour trouver la Solution à tout ça. A ce qui noircissait la vie de Teddy et celle de beaucoup d'autres sorciers : une solution au Brouillard. Elle était donc un véritable génie. Elle avait trouvé la solution quand tous avaient échoué, tout comme la mère de famille à ses côtés. Et l'autre. Il n'avait pas vraiment retenu son prénom -si au moins, l'avait-elle donné.

Leur sauveuse offrit à Teddy un regard avant d'observer la boisson qui lui réchauffait les mains et non le gosier depuis trop longtemps. Oups. Quel mauvais invité il faisait, il ne faisait pas honneur à son thé, qui était délicieux d'ailleurs. Offrant un sourire aussi navré qu'attendri par l'attention de la femme, le jeune professeur tira une grande lampée de la boisson chaude qui poursuivit son but sur lui : le relaxer.

Peut-être l'était-il un peu trop, l'air hagard, mais sûrement était-ce à cause de la fatigue qui l'avait bercé durant toutes ses vacances. Depuis que Conrad l'avait tiré de sa chambre, Teddy s'était aperçu à quel point il manquait de poil de la bête. Et il s'était repêché, remontant la tête à la surface, s'activant durant ces deux mois. Colonie. Finale de Quidditch. Création de son Association. Adhésion dans la Société des Sorcières en Détresse. Et autres sorties avec des amis moldus qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Désormais, il n'attendait plus que la réponse à la candidature pour devenir Directeur des Poufsouffles pour compléter son bingo des bonnes nouvelles et des Victoires sur sa vie. Sans oublier de son programme son hote. Oui, vraiment, en ce moment, sa vie était parfaite. Et dire qu'il avait failli mourir dans le brouillard... Non. En fait, il n'avait pas failli mourir, non, rectifiation. Il avait continué de vivre. C'était positif! Que du positif! Grâce à elle. Et à ses beaux yeux bleus. Ou bien étaient-ils verts ? La vision de Teddy était chancelante, floue. Tout comme l'état de sa pauvre tête qui, malgré l'état romantique du jeune garçon, lui offrait une migraine. Mais ça, c'était surement à cause d'Elhiya et de cette inconnue qui importunaient la pauvre propriétaire des lieux qui semblait rester mystérieuses.

"Pourquoi déranger Mademoiselle par tant d'interrogations ? Vous l'avez vous-même dit, nous tirer de là n'a pas dû être chose aisée, elle mérite un peu de repos, je pense, elle aussi." formula Teddy avec un sourire sage et un regard qu'il offrit aux deux autres invitées. Autant tempérer l'ambiance et laisser leur admirable hote tranquille. "En plus, -son attention se reporta à nouveau sur la belle femme, comme 95% du temps depuis qu'ils étaient là- je suis sûre que vous avez fait le nécessaire pour offrir la solution au Ministère et que des tests sont en cours pour vérifier votre stupéfiante découverte, n'est-ce pas ? Nous offrir le remède alors que nous semblons pressés par le temps ne doit pas être une bonne idée. On pourrait se précipiter et faire n'importe quoi s'il nous était offert ainsi, non ? Alors que nous sommes si prêts de la Victoire..."

L’hôtesse semblait acquiescer les sages paroles du professeur. Il avait raison, non ? Teddy sentit une nouvelle sensation agréable nourrir son coeur. Ça faisait du bien de ne pas le sentir lourd. Il se sentait léger, comme un papillon. Alors, pour se ramener les pieds sur terre, pour être un homme -car c'est ce qu'il lui avait manqué, auprès d'Elhiya, n'est-ce pas ?, il but une nouvelle gorgée du thé... Grimaçant très légèrement face à un nouveau gout qui s'invitait sur ses papilles. A quoi ça lui faisait penser, déjà ? A quelque chose de désagréable. Hm, non, il devait rêver, rien ne pouvait l'être ici, à cet instant. C'était parfait. Tout était parfait. Une véritable Victoire dans l'existence de Teddy Lupin. Il en oublia vite cette aigreur d'estomac, douce, légère, pour l'instant.

Recap : D'un coeur brisé au camping, accompagné d'Elhiya (la coupable), Teddy atterrit à l'abri, loin du brouillard qui l'a guetté sournoisement pour attendre son sommeil, grâce à l'aide d'une inconnue l'ayant accueilli lui et la blonde chez elle. Avec une inconnue. Totalement sous le charme de sa sauveuse, Teddy essaye de faire ralentir les questionnements d'Arabella et Elhiya concernant le remède pour laisser à leur hotesse le temps de se reposer après leur sauvetage. Il profite de ce moment simple et léger bien qu'il se sente un peu vaseux et perdu.

Codage par Libella sur Graphiorum

PA - Elhiya D.Ellis- Dans les main d’une vielle chimère amie

@Teddy T. Lupin  @Arabella Bulstrode



♫
La tête tournait, voguait, divaguait, valsait de méfiance à adoration. Désagréable pantominie imposée par la fatigue glaçant l’esprit de ses facultés psychiques.  Même la joue fixée dans une main, le coude planté sur la table de bois, le nez dans les effluves de la boisson gentiment offerte, le bol dansait, suivant le chant de la voix trop douce, se laissant porter par un parfum sucré délicieux. Réflechir et avoir une conversation normale devenait complexe et épuisante... « Je.. Je vais me recoucher… » Dormir et réfléchir, penser et se reposer, laisser ses sens dans les bras de Morphée en espérant que l’Inconscient sache mieux comment se relever au milieu de cette brume infinie rageant dans la moindre de ses neurones.

La chaise raclait le sol dans un bruit désagréable, les lapis vides se redressaient, conscient qu’ils auraient dû s’excuser mais rien ne sortait. Les phrases mourraient à leur éclosion, la logique s’asphyxiait de trop de bonté émanant de leur hôte, la réflexion se noyait au moindre regard porté à l’océan de ses yeux. Ça ne va pas petite.. Cette voix… Elle s’était tue depuis tant d’années que sa présence n’avait strictement aucun sens. Les sourcils dansaient, s’arque-boutant, se fronçant, cherchant la bonne esquisse avant de tomber sur l’or ornant la chevelure de Teddy. Il est blond… comme Elle…  Oui, comme la femme qui les accueillait, la même lumière, le même scintillement, la même douceur… Les doigts fins étaient partis dans la tignasse d’un Teddy à la présence éteinte. « Pourquoi ? » Ca n’avait pas de sens, rien n’avait de sens…. Cette fatigue non plus… Le brouillard ne faisait pas ca…

Pourtant, la main abandonnait la caresse prodiguée par l’instinct englué dans une toile d’araignée trop doucereuse. La mémoire du geste rageait silencieusement sans comprendre ce qui la bridait, normalement, ses lèvres auraient posé un baiser de bonne nuit sur la joue du garcon, mais…. Le mouvement se fanait… c’était comme par un passé oublié. Comme quand ses pas se promenaient seuls au milieu des ruelles malfammées. Comme quand le bois parlait seul d’une langue vicieuse et violente…. Comme quand la nuit sans fin étirait son manteau glacé sur le moindre désir d’espoir. Comme si… Plus rien n’avait d’importance… Plus envie de rentrer… Plus envie de chercher ce remède… plus envie de revoir Son sourire… le sien à Elle suffisait… Sérieusement… Son sourire à Elle.. ? Plus envie de voir le soleil dans Son regard.. Le sien à elle était encore plus brillant… Plus envie de sentir son souffle contre sa nuque… juste sentir le sien quand elle lui disait bonjour QUOI ?? T’es sérieuse là ? Plus envie de chercher un sens à quoi que ce soit, tout l’univers pouvait se trouver au creux de ses mains.. Sa vie aussi…. Hein ? Tu m’as Tuée pour ça ? Tu m’as TUEE pour CA ? »

Jour 3

« Hein quoi ? j’ai tué personne à part Moi ! » La respiration haletante, le palpitant battait à tout rompre ratant plusieurs battement, les poumons s’asphixiait d’un air qui lui s’emblait pollué, la bouche s’ouvraient en grand cherchant à aspirer de grande bouchée… en vain. Les mains tournées vers les yeux tremblaient sans pourvoir les contrôler. Du sang, ils étaient parsemés de sang, ce ne pouvait en être autrement, ils collaient de la matière visqueuse de son essence de vie à Lui, ils étaient souillés, maudits, mauvais… Arythmie dans le myocarde non, ce n’était pas possible, l’apnée focusait une fraction de seconde…  Non, pas de carmin, pas de rouge au milieu de ce flou… Non il n’y avait pas de sang... Tout était flou, les formes, la lueur blafarde de la lune frappant le rideau de son mépris, l’écoulement du temps, la faim qui grignotait les entrailles… L’esprit se réveillait très lentement, tout doucement, trop doucement… la violence des chuchotis tabassant les parois de la caboche maltraitées. La confusion régnante tordait les phalanges agrippées à l’étoffe de tissus. Un lit, la respiration apaisée de deux personnes non loin, des bruits de pas étouffés au sous-sol, c’était la nuit. Tentative de toucher terre, réalité que trop étriquée, trop déformée. Depuis combien de temps dormait-elle ? La bouche était pâteuse et sèche, la migraine frappait, plus de 12heures sans hydratation, plus de 16h sans avoir parlé… et pour seule certitude : le gouffre de l’Oubli et cette désagréable sensation.

Les morceaux de puzzle s’assemblaient avec du mal, trop de mal... Elle n’avait rien à faire là… Teddy non plus… La rouquine inconnue certainement pas non plus…. Le froissement des draps la laissait glisser sur le sol, pieds nus, l’étourdissement confirmant ses soupçons : cette envolée auprès de Morphée n’avait rien de naturelle. Elle avait entendu cette voix dans ses songes, sa présence vibrait encore à ses côtés, sa chaleur polaire palpable chantonnait son mécontentement d’avoir été assassinée pour rien, à lui avoir menti aussi effrontément si c’était pour avoir besoin d’elle maintenant. Tu es toujours CETTE enfant… LHI-YA…. « Raaah ca suffit… » Affaiblissement instantanée de tant d’années de tranquillité, Conscience et Inconscience bataillant de leur côté comme par le passé, alcool et kiwi en moins pour le supporter… « Ca… suffit…. » Murmure d’agonie balançant la blonde sur son lit les mains plaqués sur la tête dans un ultime effort de se ressaisir, de ne plus se laisser envahir.

Tu as besoin de Nous..
« Non… »
Nous sommes toujours restée là
« …Non… »
Toujours….
« …peut-être… »

Oui, peut-être… peut-être bien que ce Nous n’était jamais parti, peut-être qu’il avait regardé sagement la progéniture grandir, peut-être qu’il avait aidé à développer les thèses et les recherches médicales, peut-être que c’était ce Nous qui avait mis un de ses patients en confiance, peut-être que cette porte n’avait jamais été complètement fermée à clé, peut-être que … « On doit partir d’ici » Mirettes grandes ouvertes fixant le plafond de bois. Un Nous encore présent ou non, rester ici ne servait à rien, son fils avait besoin d’elle et, se redressant pour regarder par la fenêtre, elle en était persuadée : ce Brouillard-ci n’était pas normal. Il n’y en avait pas quand ils avaient planté leur tente, elle s’en rappelait parfaitement. Et aussi gourmande pouvait-être cette entité de brume elle avait besoin d’aide pour grandir aussi vite. Cette maisonnette n’était certainement pas celle d’un bon samaritain, encore moins d’une sorcière normale… « Il faut partir d’ici…. »

Mais comment ? La brume gonflait d’un orgueil visible dehors. Et fuir d’un transplanage sans savoir comment la femme arrivait à résister à ce mal éveillait un manquement qu’elle ne voulait pas se permettre. Mais ses sens se troublaient en sa présence, sa raison fondait comme lors des émois destructeurs d’un premier amour, Teddy aussi avait ce comportement encore pire… C’était une... « Vélane ! » La bouille aux traits trop parfaits s’était montrée dans l’encadrement de la porte surement alertée par les mouvements que le plancher grinçant avait amplifié. La femme affiché un sourire doux, trop doux, très apaisant, très agréable… Autant que le sien ? Non, bien sûr que non, personne ne pouvait rivaliser, certains pouvaient juste prétendre à rayonner autant que le soleil, flirtant avec le Divin eux même. Mais Elle n’en faisait pas partie, tout aussi belle pouvait-elle être…. Le bras se tendit d’un mouvement brusquement, doigts écartés dessinant le mouvement de ce sort médical répété maintes fois, connu par cœur, effectué quasi machinalement sur ses sujets d’expériences, car non, ce Nous n’avais pas été tué… pas entièrement... « #Electrocorpus Maxima » Elle ne devait pas s’approcher plus, elle devait rester loin, là où son aura ne pouvait plus rien leur faire, là où ils pouvaient penser normalement….

« Voyons calmez-vous ma chère, vous avez fait un cauchemars ? » A la faiblesse du corps, se mêlait la présence trop douce de la femme qui minimisait la volonté, la puissance et l’être tout entier. « Je… » Elle avançait d’un pas, un large sourire sur le visage, comme si le sort ne lui avait rien. « Vous… » Tout s’embrouillait à nouveau, Elhiya voulait lui cracher que sa présence était la cause de ces dit cauchemars, mais dans un mouvement de lèvres plus aucun son ne sortait. Son alliance brillait doucement sous la lumière de la lune, lui faisant froncer les sourcils, hurlant une vérité griffant les murs que le sang souillé de l’hôte érigeait tout autour. Seul le cœur saignait d’un savoir trop personnel pour être effacé. Tu préfères encore mourir que vivre en ayant oublié ce qu’il était… La douleur de acquis inaltérable faisait reculer les pas jusqu’à cogner le dos contre la fenêtre. « Je ne veux pas que vous me sauviez. J’ai assez abusé de votre hospitalité, je DOIS prendre congés de vous. Votre…. Vous… Je n’en peux plus » Et pourtant, les petits doigts qui s’étaient agrippés à la clenche de la fenêtre ne trouvait pas la force de la tourner…. On l’avait drogué même pendant son sommeil, Déraison trouvait ça normal, Raison glissait dans des abysses étranges.

Spoiler:

Acte III || Ft Teddy & la Belle (et les autres, là)

A travers son monologue aussi bien paternel peut-être pour Arabella et Elhiya, que protecteur à l'encontre de Valériane, Teddy sembla avoir gain de cause. Et un délicieux sourire le récompensa de sa précieuse aide qui semblait aider à débarrasser le plancher. L'ainée du groupe s'en allait, glissant une caresse dans une chevelure qui rayonnait pour quelqu'un d'autre qu'elle et Teddy ne la sentit même pas, trop occupé à profiter de chaque seconde de sa vision. Il ne la lâcha qu'un instant, pour tendre sa tasse de thé quasiment vide à cette fabuleuse femme qui le leur offrait de bon coeur. Quelle femme merveilleuse pensa-t-il encore une fois avant de ressentir cette étrange impression de déjà-vu. Il se revoyait, autre part, pensant exactement la même chose pour une autre femme. Blonde, elle aussi. Avec ses grands yeux bleus. Ou bien étaient-ils noisettes ? Pris d'un doute, le jeune professeur tourna enfin la tête vers son ainée qui prenait départ. Bleus. Ses yeux étaient bleus. Pourquoi ressortaient-ils autrement dans ses souvenirs ? Elhiya ? Sa tête s'aligna avec son tronc, faisant à nouveau face à Valériane. Son regard fatigué se planta sur le bois de la table pourtant. Marrons. Des yeux marrons. Une femme superbe aux yeux marrons. Perdu, ses lèvres allèrent quérir une nouvelle lampée chaleureuse comme si ça allait lui remettre les idées au clair. Elhiya n'avait pas les yeux marrons. Valériane non plus. Ils étaient bleus. Tous bleus. Comme les siens à cet instant, par mimétisme ou sous ce sentiment d'amour qui le hantait au plus profond.

Bleus. Marrons. Bleus. Sous cette pensée envahissante, Teddy sentait cette sensation de fraicheur sur ses globes oculaires, signes que sa magie opérait dessus. Comment, il ne savait pas. Enfin, si, il se doutait que ses yeux prenaient le rapport de ses pensées, vrillant sous cette sensation de fraicheur qui se poursuivit durant de longues secondes. Comme si on allumait et éteignait des interrupteurs. Marrons. Bleus. La mine baissée, Teddy posa un coude sur la table et plongea sa lourde tête dans le creux de sa main pendant qu'Arabella disparaissait à son tour. Son pouvoir déraillait. A faible dose pour l'instant, si ça ne touchait que ses iris, mais un début de migraine débutait, s'ajoutant à cette sensation de brouillard dans son esprit. Le brouillard. Bien que sauvés de ses griffes, il avait certainement pu offrir un minimum de grabuge à leurs esprits.

"Vous devriez aussi aller vous reposer Teddy." La douceur de la main de Valériane interpella la main posée à plat du professeur sur la table. Relevant son regard sur elle, sa métamorphomagie arrêta de vaciller, plantant à nouveau ses iris sur un bleu, stable cette fois. Le bleu amoureux. Avec le sourire qui allait avec, qui naissait sous ce contact alors que les doigts de sa sauveuse commençait à se balader sur sa peau. Ca chatouillait. Mais Teddy garda son rire pour lui et observa avec douceur celle qui lui prodiguait ce geste qui lui faisait tant de bien au coeur puis acquiesça sagement.

Faisant à son tour crisser la chaise sous l'absence de force et de conviction, grimaçant face au dérangement sonore, Teddy se leva, titubant. Fichu brouillard. Il était atteint. Il n'y avait que ça pour le mettre dans un tel état. Ou bien était-il malade ? Face à l'état de son invité, Valériane apporta encore une fois son aide en emmenant le jeune homme jusqu'à la chambre qui leur était dédiée à lui et Arabella et Elhiya. La porte encore fermée, Teddy posa sa main sur la poignée, prête à l'ouvrir avant d'être interrompue dans son action.

"Bonne nuit Teddy."

Bien que dans les vapes, Teddy sentit très précisément la douceur des lèvres de la femme sur l'une de ses commissures. Profitant de cette offrande, ses paupières se closèrent le temps de. Puis après un vague regard sur les yeux marrons de Valériane, il plongea dans l'obscurité de la chambre et se sentit tomber de tout son poids sur son lit. Bleus. Les yeux de Valériane étaient bleus. Pas marrons.

L'effet gueule de boile n'était pas agréable. Aussi, Teddy se promit de ne plus faire la fête ainsi alors qu'il s'asseyait sur son lit après quelques heures de sommeil passées. Sa tête cloisonnée dans ses mains, à se retenir de s'arracher les cheveux sous la douleur qu'ils lui prodiguaient, il fallut plusieurs secondes avant que tout ne cesse de tourner autour de lui. Et qu'il se remémore l'endroit où il se trouvait. Tout comme le fait que, la veille n'avait été pourvue d'aucune fête. Peut-être aurait-il fallu fêter la poursuite de leurs vies après tout, grâce à Valériane, fêter cette Victoire sur le brouillard.

Ça lui revenait. Doucement. Le camping. Le brouillard. Elhiya.

Plus que jamais depuis qu'il était dans cette maison, ses pensées se tournèrent vers la belle endormie non loin. Profitant de son incapacité à bouger pour l'instant, il se permit de contempler son ainée avec sérénité alors qu'il l'avait quasiment ignoré depuis son arrivée ici. Sans vraiment savoir pourquoi. Mais l'état de Teddy rattrapa bien vite la réalité et en plusieurs pas courus, le seul homme de la maison se dépêcha d'atteindre les toilettes pour se vider les entrailles. La comparaison avec une gueule de bois était plutôt pertinente. Aussi, la tête au dessus de la cuvette, il grimaça sous le gout de fenouil qu'il ressentait sur ses papilles. Le fenouil. Il détestait ça. Andromeda lui avait tant fait boire de décoction avec ce légume horrible lorsqu'il était petit et malade qu'il ne le supportait plus désormais devenu adulte. C'était donc ça ce qui l'avait dérangé dans son sirotage ? Il se souvenait en avoir été dérangé mais... Pas assez pour ne pas boire et reboire le thé offert par Valériane. L'avait-elle réveillé ? Elle ou une des filles de la chambre ? Tendant l'oreille pendant qu'il se posait quelques minutes, dos contre le mur des toilettes, le silence continuait de régner. Quand il se sentit mieux, quoi que, encore chancelant, le professeur retourna dans son lit après un énième regard vers Elhiya. Lui en voulait-elle de l'avoir éloigné d'Hélios et de ses recherches de remède ? Lui en voulait-elle d'être désormais bloquée ici ? Bientôt, ses songes le rattrapèrent.

Et Teddy dormit. De longues heures encore. Il n'entendit pas Arabella se lever ni échanger avec Valériane. Dans la chaleur de son lit, de ces draps, l'un des plus jeunes de la maison profitait de ce confort loin de cette réalité titubante. Dans ses rêves, rien ne lui donnait envie de vomir, rien ne bougeait à lui en donner la nausée. Tout y était calme, serein... Contrairement à la scène qui commençait à se jouer non loin de son lit. Ni le réveil en sueur d'Elhiya ni le résultat de son enquête mentale ne vint déranger le sommeil du dernier endormi. Ce fut le sortilège qui sortit finalement le Lupin de ses songes dans un sursaut, prêt à dégainer sa baguette pour se protéger mais... Mais sa main tomba sur une poche vide. Il n'avait plus sa baguette. Analysant enfin la situation après cette découverte, la vision des deux blondes lui glaça le sang. Un murmure d'incompréhension et désabusé s'évapora de ses lèvres alors que l’hôte de ces lieux lui tournait le dos encore.

"Elhiya...?"

Que faisait-elle, armée de sa baguette et d'une main cherchant la fuite ? La folie maternelle détruisait-elle sa raison ? Pourquoi agir ainsi ? Les neurones pas encore connectés sous ce réveil en trombe, Teddy laissa la tension descendre dans sa poitrine. Il n'y avait pas de quoi paniquer. Un mauvais réveil d'Elhiya ou une hallucination. Valériane semblait gérer ça, faisant retrouver à priori la raison à son invitée tandis que le professeur restait sur son lit, se faisant observateur. Pour l'instant. Peut-être qu'après, il irait voir sa douce amie et lui offrirait une étreinte pour adoucir ses craintes. Elle en avait besoin très certainement. Mais pour sûr que dès lors que Valériane aurait tourné la tête vers Lui, il aurait oublié cette envie de câlin apaisant. Ou peut-être que ce serait autre chose qui ferait oublier à Teddy son projet de prendre Elhiya dans ses bras. Comme l'arrivée d'une folle furieuse rousse lançant un Incendio Maxima ?

Ça y est, les neurones étaient connectés, du moins, ceux destinés à la survie.

"ELHIYA!"

Il n'avait pas encore posé ses yeux sur le minois de son hote. Tout son esprit -du moins, tout ce qui lui restait de disponible avec l'étrangeté qui courrait dans son sang, était à nouveau focalisé sur sa seule amie ici présente. S'extrayant du lit, l'ex poufsouffle tira la mère d'Hélios loin de la fenêtre aux rideaux enflammés tandis qu'Arabella lançait des sortilèges stupides sans queue ni tête, tout comme ses paroles.

"Le brouillard ne lance rien! Calmez-vous!" pesta-t-il alors qu'il serrait la main d'Elhiya, se mettant entre elle et le reste de la pièce, toussant dans son coude. "Victoire, fais quelque chose, je n'ai pas ma baguette!"

Victoire. Ce lapsus révélateur offrit un mouvement de recul à Teddy alors qu'enfin, il voyait les traits de Valériane se retournaient vers lui. Dommage. Ca aurait pu marcher. Valériane, un, subconscient, zéro. La poigne du jeune homme sur la main d'Elhiya s'atténua alors, jusqu'à ne plus exister. Valériane. Il fallait protéger Valériane. On s'en fichait de Victoire. D'Elhiya. Et d'Arabella. Il n'y avait pas de lapsus révélateur. Juste la femme qui le faisait se sentir bien au milieu des flammes qui grandissaient à cause des courants d'air! Elle ne devait pas rester là! Peu vraiment conscient des paroles et des actes de la propriétaire des lieux, peut-être se débrouillait-elle très bien sans lui, Teddy quitta le cadre de la porte pour rejoindre Valériane.

Recap : Teddy est encouragé dans ses pensées amoureuses par un presque baiser de Valériane et s'en va dormir. Perturbé par le fenouil qu'il y avait dans le thé, il se réveille après de longues heures et va vomir le contenu de son estomac avant de retourner se coucher. Il est à nouveau réveillé, quelques temps plus tard, par Elhiya et son sortilège. La pensant divaguante, il laisse faire la douceur de Valériane tenter d'y faire quelque chose avant d'être interrompu par l'arrivée d'Arabella et sa folie qui met le feu à la chambre. Encore dans les vapes, Teddy (qui n'a pas recroisé le regard de Valériane) tire Elhiya loin du feu, intime à Arabella de se calmer et à Valériane de faire quelque chose pour le feu... En l'appelant Victoire. Si le lapsus révélateur d'un détail que son subconscient avait relevé le fait tilter, il ne fallut que voir à nouveau le visage de Valériane pour tout oublier, lâcher Elhiya et se précipiter dans la pièce pour rejoindre Valériane et l'aider à sortir de là.

Codage par Libella sur Graphiorum

PA - Elhiya D.Ellis- Dans le gout des lèvres de Teddy

@Teddy T. Lupin  @Arabella Bulstrode

♫
Son nom avait résonné de loin, l’entendant à peine, perdu dans le rouage de l’esprit se bloquant pour fonctionner à reculons. Elle était bien là au final, il faisait bon, il faisait chaud, de plus en plus chaud, elle pouvait presque sentir cette chaleur lécher le bout de ses doigts agréablement. Non, non, non..C’était comme un mini soleil dansant à côté d’elle, pourléchant délicieusement les vitres glacées. C’était comme s’il essayait de les sauver, ce feu… C’était… Hélios ? Ça n’avait aucun sens, vraiment aucun !

Les mirettes papillonnaient, cherchant à récupérer un peu de bon sens dans la brulure de l’épiderme. « Teddy ? » Idées s’assemblant avec peine, valsant sous l’équilibre désarticulé par une pression sur sa main l’attirant plus loin des rideaux enflammés. « Du feu ? » Cet élément autant gourmand et fascinant qu’elle  détestait autant que son incapacité à mettre de l’ordre dans son esprit.  A quoi pensait elle avant? A sauter par la fenêtre? A fuir? A rentrer car elle n'avait rien à faire ici. Il n’avait rien à faire ici, pas plus que les doigts de Teddy n’avaient à s’entremêler aux siens, pas plus qu’il n’y avait de victoire ici, juste la défaite de la conscience face à un lendemain de cuite illusoire. « Quoi ? ». La main du jeune homme avait disparu à son tour, rejoignant la beauté irréelle dont le calme fondait aussi doucement que les rideaux

Les mèches blondes dodelinaient doucement de droite, de gauche, essayant de se raccrocher à une vérité dégoulinant au milieu de ce capharnaüm.  Quelques minutes auparavant Déraison voulait partir, puis Raison l’avait calmé, juste en la regardant… Elle.. « Ah m*rde TEDDY ! » Les flashs de lucidités éclataient à plusieurs infligeant une migraine étourdissante, mais rappelant que cette douceur, cette bonté était fausse. Elle était comme Eden… En pire, sans la dilution, le poison se diffusant dans les neurones au sourire de ses lèvres, l’illusion emprisonnant la volonté à ses battements de cils… Un vrai fléau capable de devenir Fléau. « Mais que faites-vous très chère, ne fait pas ça… » L’irritation dans le ton se faisait palpable, les ventus de la rouquine gonflant l’appétit des flammes, Teddy essayant délicatement de faire reculer leur hote. « Teddy, chéri, veuillez me laisser gérer ca » L’agacement glissait sur sa langue alors qu’elle tachait de récupérer sa baguette sans s’énerver.

Elhiya, spectatrice coincée dans une confusion qui ne lui seyait guère réagit au petit sobriquet mal placé, chassant les idées sombres des minutes d'avant, ayant l'impression de s'être pris une gifle en plein sommeil.   « Et puis quoi encore ? » Secouant vivement la caboche pour faire rebondir le peu d’instinct qui lui restait, la blonde se tournait vers les voilages en feu pour y jeter un #aguamenti passablement irrité. Rien ne se produisit, pas une goutte d’eau, pas même une brume, appelant à une pointe de colère. Tout ce qui se passait ici n’avait strictement ni queue ni tête, et ne pas pouvoir utiliser la magie correctement l’horripilait au plus haut point. C’était sa faute, à cette femme, elle en était sure, et la laisser faire plus longtemps n’était pas concevable. « Ho Teddy, que vous êtes prévenant, mais ne vous en faites pas je peux me débrouiller »

Incapable de savoir combien de temps la blonde pouvait faire appel à une brise de lucidité, elle ne s’attardait pas plus longtemps sur le feu qu’elle ne pouvait éteindre avec son pique à cheveux et se faufilait dans le couloir. Ses lapis énervés captèrent à peine la rousse en proie à une guerre avec un macramé pendouillant contre le mur, et d’un geste un peu trop abrupte sa main agrippa le poignet d’un Teddy hypnotisé le forçant à lui faire face. « Ca suffit les conn*ries ! » Sa prise se serrait au moindre de ses mouvements de protestation, l'entrainant au bas du couloir, malgré son refus, vers la grande plante verte. « Ecoute-moi… S’il te plait » Le peu de temps qu’il lui restait avant que Colère ne se fane sous l’aura enivrante de la vélane ne lui laissait que peu de temps à la discussion et d’un roulement d’yeux, Elhiya soupira lourdement et planta un petit croc dans la chair de sa propre lippe inférieure… tant pis…  A situation désespérée réponse désespérée…

Ses deux mains se glissèrent dans la tignasse changeante de l’enseignant, l’amenant à elle, s’agrippant à ses lèvres, répondant avec quelques mois de retard au baiser qu’il lui avait donné, comme s’il était Lui. A mémoire défendante, les meilleurs chocs psychologiques nécessitaient un rappel physique, un brouillement de pensées, et des portes enfoncées. Elle n’avait pas le temps pour tout le bordel de psychomage, et ne possédait pour seule arme l’attirance que le jeune homme avait pour elle. Un pari risqué, les vénales cachaient de véritables harpies sous leurs traits quand les choses leurs résistaient –à ce qu’on disait- mais il fallait cesser ce mensonge destructeur, même s’il fallait en remplacer un par un encore pire… Alors, les lapis clos goutaient aux lèvres interdites de ce garçon manipulé, suppliant silencieusement pour son éveil alors qu’elle terminait l’échange d’une petite morsure légère à sa bouche.

Opales plantées dans celles de Teddy, le palpitant chantant désagréablement une supplique doucereuse, Elhiya inspirait profondément en mordant le gout du bisou, préférant encore se concentrer dessus de se laisser distraire par Valériane qui s’agitait en arrière-plan. «Regarde-moi » Ses mains quittaient la nuque du jeune homme pour se saisir délicatement des siennes « Il faut récupérer nos baguettes, éteindre le feu, maitriser cette femme…  »   Les petits doigts entremêlés aux siens se serraient doucement pour qu’il garde le fil de la réalité, pour qu’elle garde la liste des choses à faire. Le chant du cœur étouffait les palabres de leur hôte, les lapis prenant bien soin de ne jamais la regarder quitter à laisser les iris se troubler de cette proximité prohibée. « D’accord ? » Sur la pointe des pieds, un nouveau baiser se posait à la naissance d’une réponse verbale…. Ne pas le laisser replonger… pas avant d’avoir récupérer leurs baguettes…. Même s’il fallait croquer à ce fruit défendu plusieurs fois encore.

« Comment osez-vous ? » La voix de Valérianne n’avait plus rien de doux. « Je vous accueille chez moi les bras ouverts, vous y mettez le feu, vous cherchez à défaire mon plancher, vous vomissez mes plats concoctés avec amour, vous me défiez, vous… » Si ce n’était pas un début de perte de contrôle, alors Elhiya voulait bien remettre en doute ses brevets médicomagiques, au moins une personne dans cette maison commençait enfin à se montrer telle qu’elle était…

Spoiler:

Acte III || Ft Teddy & la Belle (et les autres, là)

Les flammes n'étaient pas grandes. Pas menaçantes. Du moins, pour un sorcier qui n'avait qu'à lancer des aguamenti à foison. Du moment peut-être qu'une rousse totalement perdue arrêtait de son côté avec ses ventus, nourriture d'un feu ardent et en demandant toujours plus pour consummer encore plus le mobilier de la chambre. Mais dans tous les cas, Teddy voyait le danger menacer leur délicieuse hote et il voulait d'abord l'en éloigner puis s'occuper de ce qui était leur chambre... qui ne serait bientôt que cendres ou bois mouillé.

"Teddy, chéri, veuillez me laisser gérer ça."

"Mais... La fumée..." tenta de se justifier l'éphèbe inquiet et amoureux, pendant qu'une nouvelle fois, son cerveau mettait de côté la belle Elhiya. En seconde zone, loin derrière V...?Alériane.

"Ho Teddy, que vous êtes prévenant, mais ne vous en faites pas je peux me débrouiller!"

Si, bien sûr qu'il s'en faisait! Surtout avec le faux aguamenti qui n'avait pas marché de la part de... Truc. Ah, oui, Elhiya. Au moins, se souvenait-il de son prénom, car la rouquine... Quelle rouquine ? Elle disparut de son champs de vision, qui changeait, tanguait, l'emmenait autre part. Dans un murmure quelque peu encore drogué par le thé et sous le charme de la Belle, il murmura son prénom, la voyant s'éloigner sans bouger, sans lui prêter plus d'attention que ça... c'était normal. Elle avait à s'occuper du feu de leur maison... Pendant que lui descendait les marches de l'étage, tiré comme un pantin.

"Ca suffit les conn*ries !"

Si elle savait. Si cette voix savait les belles conneries qui traversaient l'esprit du métamorphomage dont la chevelure était retournée à son blond éclatant. Un retour qui se faisait, contrairement à ses pieds qui ne pouvaient, eux, retourner près de la jolie Vélane. On l'en empêchait. Une moue contrariée commençait à naitre sous cet empêchement, sous cette privation, cet éloignement ridicule et égoïste. Valériane. Il murmura encore son prénom le nez pointé dans les airs vers ce qu'il pouvait vir de l'étage, incapable de se défendre correctement face à la force qui l'empêchait de rejoindre celle qui illuminait son coeur sans le repousser, elle. Il essayait juste de la rejoindre, retenu prisonnier par une harpie qui ne semblait pas heureuse de partager, après l'avoir repoussé il y a plusieurs semaines déjà. Les neurones de Teddy rendaient tout son univers bien confus. Ou bien était-ce la réaction de cette femme qu'il ne voyait plus, ni à travers ses yeux, ni à travers son coeur ou ses pensées, qui compliquait le déroulement de toute guérison chez le métamorphomage ? « Ecoute-moi… S’il te plait » Une harpie qui voulait quand même se faire douce, qui voulait ramener à elle l'objet perdu, le potentiel ami, amant et amoureux qui aurait tout fait pour elle. Mais maintenant, c'était derrière lui tout ça, plus d'Elhiya, il n'y avait plus à l'écouter, plus à faire attention à elle, il n'y avait que Valériane dans l'existence du jeune homme. Jusqu'à retrouver les lèvres de la harpie.

Non.

D'Elhiya.

L'esprit balloté entre deux visions de l'amour, l'une naturelle et l'autre magique. Celle du passé et celle de l'avenir. Ou bien est-ce que celle du passé venait de devenir présent ?

Le temps de la surprise et que son cerveau ne se focus sur l'unique blonde sur laquelle il devait réellement se concentrer ici-bas, il retrouva la vision proche qu'il avait eu, sous une tente. Avant de clore ses paupières et de se laisser bercer par le rythme de sa poitrine, par celui de ses lèvres sur les siennes... Par celui d'une réponse qu'il avait attendu sans résultat, et à laquelle il ne s'attendait plus. Ca remettait de l'ordre dans sa petite caboche. Ou pas, peut-être. Une nouvelle confusion se formait, comme s'il en avait besoin, le pauvre Lupin. Sous l'étrangeté du moment, il recula d'un pas, avant d'entamer un retour. De lui répondre, timidement. Osant à peine poser ses mains sur ses avants-bras, osant à peine rendre l'impensable. Que se passait-il ?  Où était-il ? Etait-il de retour sous la tente avec Elhiya ? L'avaient-ils seulement quitté, Elhiya et Teddy ? S'étaient-ils tout simplement quitter ?

Le croc délicat sur sa lèvre déclencha un frisson chez l'enseignant, qui se réveilla dans cette douce cruauté qu'était la réalité. Point de tente, point de tissus qui les cachait. Ils étaient juste dans le couloir de la maison de Valériane, avec les doigts de l'une vissée dans la chevelure de l'autre. Un air perdu transperça l'ancien air lobotomisé de Teddy. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Le charme de la vélane, le poison dans son sang, sa présence prolongée dans un brouillard, puis le comportement d'Elhiya. Difficile d'être sur la même longueur d'onde qu'elle. Et pourtant, il l'écouta. Même s'il n'avait pas besoin de ça pour la regarder. Elle n'avait jamais eu besoin de le lui demander, à n'importe quel moment. Quoi que, peut-être ne se voyait-il pas devant Valériane. Il ne sentait pas ce toxique le prendre, mettant Elhiya en arrière dans les bas-fonds de ses pensées... Mais lorsque ça n'était pas le cas, quand Elle devenait la priorité, alors il se faisait lui-même propre victime, se faisant du mal tout seul en se laissant vivre avec ses sentiments pour elle qu'il avait bien vite arrêté de repousser. La regarder, c'était ce qu'il faisait toujours. Elhiya n'avait qu'à exister pour ça. Qu'elle le touche ou non, qu'elle attrape son bras ou ses mains, comme à cet instant. Quand elle le rappelait à elle.

Les ordres étaient logiques. Les premiers du moins. Mais maitriser cette femme... Valériane ? Pourquoi ? Elle avait été si bonne pour eux et elle était... En colère. Teddy l'entendait gronder. Mais la tentation qui le prit pour l'observer à cet instant, s'envola. Pouf. D'un coup de baguette magique. Ou d'un rappel, plutôt, d'un simple rappel émis par Elhiya. Le genre de rappel doux et terriblement dévastateur pour son coeur et son ventre. Pour tout chez Teddy qui en voulait d'avantage mais qui n'osait pas répondre, après une première fois, tant l'action était étrange. Dans un moment mal choisi. Mais il devait y avoir une logique, non ? Car là, le Lupin n'en voyait aucune qui pourrait expliquer cette réponse si tardive.

Désorienté, l'odeur du feu et les cris des femmes dans une pièce qui n'était pas dans sa hauteur visuelle offrait le tournis à Teddy qui pourtant, sembla tenir à répéter l'interrogation d'Elhiya, la transformant en réponse. Ou en promesse. Arriverait-il à la tenir ? A s'en souvenir ?

"D'accord..." Il répéta son dernier mot, encore une fois, fermant les yeux, poursuivant. "Pour quoi...?" Ca tournait. La nausée accompagnait cet étourdissement. Leurs baguettes. Il fallait retrouver leurs baguettes. Il essayait de faire un effort de mémoire. Mais pourtant, elle l'avait utilisé, sa baguette, il l'avait vu, à son réveil... Et la rousse, cette folle furieuse... "Il faut l'arrêter..." Ses sens se perdaient, ses priorités aussi. Sa caboche tournait à plein régime mais dans une logique qui n'aidait en rien le garçon. Il l'entendait parler, au loin, dans la pièce d'à côté, qui était en feu. "Le feu... ça va détruire tout ici..." Son corps tanguait et s'appuya sur son seul soutien ici, au risque de tomber. Ses mains s'agrippèrent à l'une de ses épaules pendant que son visage semblait lutter face à tout ce qui tournait autour de lui. Semblant perdre peu à peu conscience, le boulet de canon qui traversa et roulant-boulant dans l'escalier le fit sursauter, déclenchant une montée d'adrénaline en lui. Comme pris d'un sursaut en plein rêve, de cette sensation de tomber dans le vide, Teddy se raidit sur ses jambes, serrant d'un réflexe éclair la pauvre épaule sur laquelle il avait pu se reposer, plus qu'une fois. Puis il la lâcha, se tenant sur la rembarde, soudainement figé, inquiet, tremblant, perdu, mais se sentant tout bonnement incapable de quitter cette béquille de bois. Alors il resta accroché à la rampe au lieu de s'occuper de la Belle au sol. Il y avait les objets, pour ça. Un étrange sourire éclaira son visage face à cette drôle de scène. Lumière, Chip et Mrs Samovar avaient bien changé... Et le tapis volant semblait accueillant, tiens... Ils étaient gentils, les personnages de Disney, de tous s'accepter les uns les autres. Il n'y avait pas de discrimination inter-disney. En même temps, le tapis volant avait toujours été gentil, surtout avec Aladdin! Oui, ça déraillait sec chez le professeur d'Etudes des moldus.

Il n'avait pas entendu le flipendo. Il n'y avait que des bribes de l'étrange échange entre Arabella et Valériane qui avaient pu l'atteindre depuis l'étage supérieur. Alors Valériane, la Belle Valériane arriva, quelques secondes après, semblant reprendre ses esprits après ce souffle de colère qui avait failli la trahir. Les gouttelettes dans ses cheveux (la rendant encore plus époustouflante) et assombrissant les couleurs de sa robe semblaient être les preuves que de réels Aguamenti avaient été usé pour venir à bout des feu flammes de la chambre. Cette formulation offrit un rire à Teddy, qui se prolongea. Des feu flammes. Puis, ça l'attrista. Pauvres flammes. Eteintes, à jamais. Les éclats du professeur muèrent en une plainte désolée, triste alors que Valériane descendait les escaliers en courant, dégueulassant à nouveau l'air de ses charmes maudits et faisant mine de s’inquiéter pour Arabella.

"Le brouillard a sérieusement contaminé votre amie, elle en a perdue la raison!" annonça-t-elle pour appuyer son alibi de défense qui suivirent ses paroles, désormais aux cotés de la rousse évanouie. Le reste, Teddy ne l'entendit pas. Il était triste et amoureux. Il se sentait à la fois lourd et léger. Ses mains glissèrent sur la longueur du bois qui l'empêchait de tomber dans le vide et son bassin rejoignit le plancher alors que son visage vint se caler entre deux tiges de la rambarde d'escalier. Au moins, sa tête tiendrait droit. Ce qui n'empêchèrent pas ses paupières, elles, de s'éteindre.

De longues heures étaient passées. Plus ? Peut-être. Pourtant, l'odeur du bois détruit et rongé par la chaleur était restée dans les narines du professeur qui ouvrit un oeil. Pas dans sa chambre. Pas dans celle ou il avait déjà passé quelques heures ces derniers jours non plus. Mais dans le salon, sur une couchette. C'est vrai. Elle était détruire, la chambre. Et Valériane avait certainement fait un travail remarquable pour empêcher le brouillard de s’immiscer par cette nouvelle porte d'entrée, idéale pour se diffuser dans toute la maison sans la maitresse de ses lieux. Le temps de reconnecter tous ses neurones, du moins, le peu qui étaient encore en état de marche, ses yeux stagnèrent sur les trois objets qui trainaient encore au sol, puis glissèrent, pendant que son corps se tourna sur sa couchette de fortune, plus en hauteur. Des bruits se faisaient entendre là-haut. Il en avait l'impression. Ca venait bien de là-haut, hein ? Teddy ne savait pas, trop dans le brouillard pour ça. Ça pestait, aussi. Peut-être son imagination... Il était bien probable qu'au final, Valériane avait du pain sur la planche pour recréer la barrière de sa maison. Et sa voix en était... désagréable. Oui. C'était le mot. Le premier adjectif négatif d'ailleurs qu'il pensait à l'encontre de son hote.

Désireux de se retourner totalement face à la mauvaise position dans laquelle il avait été installé, Teddy se retrouva soudainement nez à nez avec les deux autres réfugiées de la maison. Installées à ses côtés, sur le même matelas posé au sol, dans un recoin du salon. La vision aurait pu le tranquilliser mais retrouver le minois d'Elhiya, si proche, fit remonter une promesse puis quelques souvenirs. Il devait être fou. Il avait dû rêver. Ou halluciner. Mais ça n'était pas ce que lui indiqua cet étrange bout de bois sous la commode contre laquelle leur couchette était installée. Une baguette ? Après un instant de réflexion et à l'aide de ses souvenirs, Teddy sembla remonter son appartenance à la rouquine. Dans sa chute, son arme avait du rouler jusque-là et Valériane en aurait oublié son existence ?

Ca moulinait sec, dans sa petite tête. Il avait une baguette. A portée de doigts. Que pouvait-il bien en faire ? Que disait la promesse déjà ? Que disait ce souvenir qui semblait être ravivé par un instinct de survie en pleine alerte mais dont l'alarme semblait être diminuée, étouffée par un coussin lourd et visqueux ? Son bras se tendit lentement pour aller faire faufiler ses doigts sous le meuble et récupérer le bois qui ne lui appartenait pas. Ce geste sembla lui couter beaucoup car il laissa son bras étiré ainsi, au sol un temps immobile avant de le ramener contre lui. Leurs baguettes. Eteindre le feu... Quel feu ? Il n'y en avait plus. C'était flou encore. Leurs baguettes... Sa baguette...

Son bras replié trouva une seconde fois la force de s'étirer pour pointer un endroit hasardeux de la pièce. C'était risqué que d'user un d'une baguette qui ne lui appartenait pas, dont il ne connaissait pas la nature mais... Il se sentait piégé et à la fois bienheureux ici. Cette sensation était si étrange. Il avait besoin de retrouver sa baguette, coute que coute... Il avait quelques chances d'après quelques calculs de probabilités rapides (et certainement faux vu son état) faits sur l'instant, que ça marche... Juste un accio... Juste un... Il serra le bois inconnu entre ses doigts et pria Merlin ainsi que l'arme elle-même pour l'aider, pour l'écouter, juste une fois. Mais avant...

Un bref regard se porta sur l'étage, d'où il entendait Valériane à priori, comme s'il ne voulait pas l'alarmer et vérifier qu'elle n'entendrait rien. Alors, cette vérification prise, loin d'être aussi doué que la rouquine à ses côtés en sortilège informulé, formula entre ses lèvres un accio... Qui ne se passa pas comme prévu. Qu'avait-il dit ? Alohomora ? Cela pourrait expliquer pourquoi la porte d'un des placards s'était ouvert soudainement dans un certain fracas. Le pauvre Teddy en avait sursauté. Mince... Bon, au moins, la baguette de la rousse ne lui avait pas explosé à la figure, c'était déjà ça et...

Est-ce qu'il rêvait ? Alors que la porte de bois arrêtait enfin se bouger, Teddy crut apercevoir... Des baguettes ?! Dont la sienne ? Est-ce qu'il rêvait ? C'était trop beau, non ? En plus de ne pas avoir eu une arme lui explosant à la figure, elle l'avait vraiment aidé ? Avec précaution -et après un élan de force trouvé il ne savait ou-, le professeur descendit du matelas au sol et rampa à 4 pattes jusqu'au meuble duquel il récupéra sa précieuse branche magique. Ravi de la retrouver bien que son état était proche du critique, il la récupéra tout comme la seconde, certainement celle d'Elhiya, qui rejoignit sa poche arrière avec celle d'Arabella.

Rejoignant au plus vite sa couchette, Teddy se rallongea sans difficulté, éreinté par cette simple visite de la pièce. Ca n'allait pas. Clairement pas. Et son ventre vide n'aidait en rien, il était même possible que ça soit une cause supplémentaire qui le mettait dans un tel état mais... Pas le temps d'y penser car... Sa promesse. Il l'avait rempli. Récupérer les baguettes... Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Il ne savait pas à quoi servirait toute cette mascarade. Mais il l'avait fait.

Il devait... continuer à écouter sa conscience. Oui. C'était ce que sa grand-mère lui avait souvent dit... Que lui disait-elle, alors, sa conscience ? Le professeur dut se concentrer un instant. Réveiller les filles. Mais... Dans quel sens ? Teddy grimaça. Il sentait à nouveau ses pensées partir n'importe comment. Et il luttait pour essayer d'avoir le dessus sur elles. Elles le menaient loin, dans une folie décadente. Concentre-toi Lupin... S'il y avait Tadhg, qu'aurait-il fait ? Que lui aurait-il intimé ? Et Hari ? Bon sang, s'il n'avait pas fait le gamin immature avec eux, Teddy n'aurait certainement pas été là..! Ou alors il aurait déjà été retrouvé et ramené à la raison... Non, à la maison... La raison... Tedd s'octroya de longues minutes pendant que ses deux consoeurs restaient endormies. Il fallait sortir de là, même si... Même s'il était bien... Non, la promesse... La confusion qui régnait ne l'aidait pas... Ou plutôt... Si... Et si..?

Si son esprit était cassé, il pouvait au moins compter sur un objet pour ne pas l'être... Et pour lui dévoiler la vérité. Une vérité qu'il obtenait du moment qu'on posait les bonnes questions... Un accio -bien plus réussi que le précédent- attira la sacoche sans fond de Teddy qui était restée accrochée jusqu'ici au porte-manteau renversé sur le tapis. Sous la maladresse du sort, le tapis fut également tiré et une enveloppe en dépassait désormais. Mais seule sa propriété attirait son attention désormais. Son sac en main, il plongea lentement sa main pour chercher ce qui aurait la forme d'une sphère... Et trouva finalement sa boule de vérité. Entre d'autres objets, comme des barres de céréales qu'il sortit. Ca lui ferait du bien. Aux filles aussi... Au chocolat, en plus... Rangeant précieusement leur futur collation dans sa poche, il se concentra sur la petite boule de verre. Elle ne l'avait jamais trahi. Sa petite cervelle empoisonnée le savait, ça, qu'il pouvait lui faire confiance... et que, quoi qu'il arrivait, seule elle pouvait lui dicter la vérité pendant qu'Elhiya et Arabella poursuivaient leur sommeil.

Quelque chose ne va pas ici.
Oui.

Valériane ne veut que notre bien
Non.

Teddy tiqua. Non. Il ne voulait pas y croire. Alors il reformula sa question. Au final, il doutait de l'objet mais... peut-être que la sphère s'était trompé ?

Valériane nous veut du mal. Oui. Valériane nous a fait du mal. Oui. De nombreux chuchotis questionnaient l'objet magique qui semblait rester sur une vérité générale. Valériane n'avait rien d'une amie. Au fur et à mesure qu'il réfléchissait, des questions plus poussées, plus claires, tout comme ses pensées et ses réflexions, lui venaient. Plus pertinentes. Entre quelques unes qui ne l'étaient pas.

Valériane est une vélane. Oui. Le brouillard est la cause de notre état. Non. Valériane nous a empoisonné. Oui.

Teddy sentit son sang se glacer. Quel idiot il était... Ou non... Il n'y pouvait rien. S'accablant de négativité, il en sortit le temps de vérifier quelque chose. Avec attention, il porta le dos de ses doigts sur les joues et fronts des filles. Elles étaient en vie. Pas froide... S'il n'avait aucune idée du type de poison qu'on leur avait donné, au moins, celui-ci ne les avait pas encore tué...

Arabella est folle. Non. Arabella est tout autant victime que nous. Oui. La vérification de leur état fait, les iris de Teddy s'étaient posés sur Arabella, comme un jury. Depuis le départ, elle avait été étrange. Plusieurs fois, Teddy avait douté et s'était persudé que le seul problème ici était cette rouquine. Mais à croire qu'ici, tout était à l'envers. Ce qui semblait bon pour eux était nocif. Et celle qui semblait atteinte de démence était victime. Son regard, désormais désolé face à l'avis qu'il s'était fait sur l'inconnu se plongea dans le noir suite à ça. La suite. Il devait... Faire quoi déjà... Ah. Oui... Arabella était tout comme Elhiya et lui-même victime d'un empoisonnement. Face à un empoisonnement, il fallait... Faisant un effort de mémoire pour se rappeler d'une formule apprise il y a de longues années déjà, Teddy profita du calme du rez-de-chaussée pour se concentrer, usant une nouvelle fois sa magie.

Reparifors. Une fois. Puis deux. Sa baguette pointa chacune leur tour ses voisines en murmurant ce sortilège censé diminuer les empoisonnements. Il n'y avait que ça... Valériane était un danger, non ? C'était ce que semblait avoir énoncé Elhiya en plus de la boule de vérité, quand ils étaient devant l'escalier, quand elle... Le Lupin secoua sa tignasse revenue à sa couleur naturelle depuis que la vélane avait disparu trop longtemps loin d'eux. Il ne devait pas se perdre dans ses pensées. Pour sûr, que le poison l'aidait à divaguer. Aussi, la peur de replonger dans l'inconscience, ou de replonger dans la folie ou dans le charme de la blonde de l'étage, après une énième vérification, Teddy tenta de réveiller ses voisines par de légères secousses.

Recap : L'esprit de Teddy est torturé par le charme de Valériane et son attirance par Elhiya qui reprends le dessus quand celle-ci l'attire à l'étage inférieur, loin de la vélane. En parti ramené à la raison, le choc et le poison dans son sang le replongent vite dans un état second après avoir fait une promesse à son amie. La Arabella volante le fait ensuite sursauter mais il reste accroché à l'escalier, se sentant partir. Il se laisse glisser sur la rambarde et perd finalement connaissance. Il se réveille sur un matelas au rez-de-chaussé, avec Elhiya et Arabella endormies à ses côtés. Se rappelant de la promesse, perdu encore, il trouve la baguette d'Arabella pour accio la sienne. Ca ne se passe pas comme prévu, c'est un Alohomora qui se fait et ouvre un placard, le faisant sursauter. Comble de chance, il y retrouve sa baguette et va la récupérer tout comme celle d'Elhiya. De retour dans son lit, il fouille sa mémoire pour savoir quoi faire, se sentant épuisé, puis accio sa sacoche pour user de sa boule de vérité qu'il questionne un certain temps pendant que dans sa folie, il a l'impression d'entendre Valériane qii semble réparer des choses à l'étage comme la barrière magique de la maison. La sacoche a entrainé avec le sort d'attraction le tapis qui a délivré la lettre soit-disant envoyée d'Arabella mais Teddy ne le remarque pas. Se rendant compte qu'il a été empoisonné, tout comme les filles, il use de Reparifors pour diminuer les effets du poison puis tente de les réveiller, se sentant s'endormir à nouveau et ayant peur de ne plus être aussi clair à son prochain réveil.

Codage par Libella sur Graphiorum

PA - Elhiya D.Ellis- Dans le gout des prémices de colère

@Teddy T. Lupin  @Arabella Bulstrode


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En contre bas de l’escalier, la discussion animée qui rageait plus haut n’avaient que peu de sens, seuls quelques mots glissaient au milieu de l’esprit encore embrouillé. Les baguettes, c’était tout ce qui importait, que Teddy se concentre là-dessus, qu’il ne remonte pas voir Valériane, qu’il saisisse les quelques brides de lucidités volée dans une fraction d’intimité. Le pari était risqué, mais….  Pas vraiment le pire déjà joué par le passé, lui chuchotait un Inconscient déjà agacé de se retrouver à nouveau coincé par une mélasse mielleuse. Oui… pas le pire... mais pas le plus instinctif contrairement au reste… Le bois manquait aux petits doigts ancrés à l’enseignant devenu à nouveau blond… cette couleur ne lui seyait guère, la langue claquait de réprobation, douceur envolée. Copie non conforme désagréable rappelant le polaire encadrant le visage de leur hôte. « Concentre-toi… » Ordre sifflé autant à ses propres synapses qu’à celle d’un Teddy s’éloignant. Se concentrer… oui, malgré l’odeur du feu, malgré ce guéridon qui pointait le bout de son nez en haut des marches, malgré….

Les sourcils se fonçaient, un corps humain flottait à haute vitesse dans le salon avant de s’échouer mollement sur le tapis. L’étreinte avec le sol avait chanté désagréablement arrachant une grimace à la soigneuse qui glissait rapidement à genoux vers la rouquine à l’esprit arraché à l’écoulement du Temps. « Arabella ? Vous m’entendez ? » Ne pas perdre connaissance, il ne fallait pas qu’elle se laisse aller à la tentation de fermer les yeux. « Arabella… ouvrez les yeux… » Pas de baguette, pas de magie à disposition, et l’inconscience qui devait l’appeler doucereusement et… « Teddy, bord*l, non ! » Les lapis se laissaient rapidement à nouveau teindre des pigments de la colère. Il n’écoutait rien, se laissant prendre par les filets de l’empoisonneuse revenant vers eux, osant même allégrement mentir. "Le brouillard a sérieusement contaminé votre amie, elle en a perdu la raison!" « Le brouillard ne fait pas voler par-dessus une rambarde jusqu’à preuve du contraire ! » Semblant de lucidité capable de rétorquer. Le brouillard faisait bien des choses, mais certainement pas CA.

Les mains sur les joues de la rousse assénaient de petites claques pour essayer de la faire revenir à elle. Elle ne semblait pas atteinte par l’aura de Valériane, elle  ne devait pas sombrer dans le sommeil, elle devait retrouver les baguettes, tout espoir posé en Teddy fuyant à mesure que la vélane se rapprochait. « Votre amie a besoin de repos, tout comme ce jeune homme » Le rictus, collés aux deux pétales de roses qui parlaient à la soigneuse, était bien trop connu et reconnu pour se laisser aller aussi facilement au miel coulant à la voix susurrante. « Vous aussi, Elhiya, vous devriez vous reposer, vous n’avez rien manger depuis deux jours, je vais vous préparer un petit quelque chose après avoir installé ce jeune, il est épuisé lui aussi » Les opales floues glissaient sur Teddy que la demoiselle manipulait du bout de la baguette. La conscience lui avait fui, la tentative de lutte devait avoir été exténuante pour lui. « C’est… votre… faute… » Tout comme la même lutte puisait dans les dernières volontés d’Elhiya. Cette proximité était néfaste, il fallait retourner à l’étage ou au sous-sol, s’il y’en avait un.. S’éloigner de Valériane…

Abandonnant l’infructueux essai de ramener Arabella à la réalité, Elhiya initiait une tentative de fuite à quatre pattes, luttant contre cette pollution mentale grandissante. Valériane ne leur voulait pas tant de mal vu qu’elle les protégeait du Brouillard…. Valériane ne voulait que leur bien vu qu’elle les nourrissait… Valériane lui tendait une main chaude et douce, à elle, dont la folie était en train d’attraper le loquer le la porte pour s’extirper de cette maison… Valériane était forcément une sauveuse altruiste vu qu’elle avait trouvé un remède... Un remède…. Ca sonnait faux….  Valériane était surement au courant que… « Le brouillard veut nous sauver à ce qu’il parait…. Venez avec moi je vais vous montrer…. » Quoi ce plus normal que de vouloir partager avec cet être de bonté le cadeau que la Brume offrait à tous ses enfants, quoi de plus logique que de vouloir partager à cet être voluptueux le don du savoir ? Si elle savait, elle n’aurait pas peur…. La prise sur la clenche s’abaissait menaçant l’intégrité du lieu, rehaussant les lippes de la soigneuse en une copie conforme du rictus mauvais que leur hôte lui avait offert juste avant.  L’autre main se serrait dans celle que Valériane lui avait tendue, ne voulant pas lâcher sa prise. Au milieu de ses chaotiques pensées, Elhiya voulait la preuve que leur blonde sauveuse n’était aucunement l’objet du Brouillard. Preuve complexe à fournir, soit Valériane était un enfant du Brouillard, soit elle était réellement immunisée, possibilité que l’instinct de soigneuse ne croyait absolument pas. « Ven.. » Le cliquetis de la serrure ayant à peine eu le temps de retentir qu’un sort lumineux frappait Elhiya de plein fouet, la plongeant dans un sommeil imposé. Garce !


Il faisait nuit, encore, les flammèches des bougies vacillaient doucement derrière les paupières closes, son corps tanguait lentement aussi. La navigation lui exécrait depuis des années, à cause d’Ethan qui se prenait pour un pirate sur les mers d’une graine de fruit croquée… à cause de Lin’ et sa faculté à faire des ailes d’abricot au-dessus des océans carmin électrifiés… à cause d’Eden et ce voyage sur une ile où son sang souillé faisait d’elle une poupée de chiffon…. Elle avait aimé ça….Mais pas les bateaux…. Elle aimait les vagues de fruits empoisonnés, les roulis suicidaires électrique et ce sang de Vélane lui qui dictait dans la nuit noire quoi faire… Elle avait aimé se sentir dépossédée, manipulée, guidée par des fils invisibles de marionnettiste, car dans la finalité elle avait appris à flirter avec les limites de sa Raison, elle avait appris à tenir la main à Déraison, s’y complaisant, la laissant faire, ne devenant que spectatrice pouvant se dédouaner de ne plus savoir respirer. Oui, voilà c’était ça, il suffisait de ne plus « respirer », il suffisait de s’ « asphixier » ….

Un sursaut arrachait le raisonnement ensommeillé pour faire s’écarquiller les yeux sur un Teddy vaseux. L’estomac rageait d’une nausée, la bile acide remontant en haut le cœur, la vase était sienne et non à lui. Lui, semblait plus pale, et pas blond. « Bonsoir, contente de te retrouver... » aussi bref cela pouvait-il être. Le sourire aux lèvres s’essayais à des brides de lumières que ses songes avaient occulté. La lumière elle ne savait pas faire, pas vraiment, elle attendait toujours des autres d’en être la source, la règle n’avait pas dérogé avec Teddy, dommage qu’il ne le comprenne pas. «Merci » Un baiser posé à sa joue accompagné d’un doux sourire avant de récupérer sa baguette au ruban de dentelle gisant à coté-elle. Il avait réussi, et qu’importait la façon, il fallait profiter d’avoir quelques neurones de valides pour se secouer.

L’arête du nez pincée envoyait les boucles blondes emmêlées de droite et de gauche en une faible tentative de se réveiller. La caresse de l’index sur le bois rassurait alors que le bruit de la tambouille dans la cuisine fermée n’évoquait rien de sécurisant. « #Revigor multiplicare.. » Agir tant que l’esprit acceptait de penser, même si la faim humait les effluves d’épices s’échappant sous la porte du repas fumant. Le sortilège avait rebondi sur les deux autres, ne sachant pas vraiment si ce serait suffisant pour gagner suffisamment de temps face à la forme qui laissait la lumière du feu crépitant sous le chaudron les éblouir. « Vous êtes réveillé, parfait, venez-vous.. » Mirettes plissées, une main en visière sur le front, le frêne se dressait sur l’ombre encore dans l’encadrement de la cuisine la gratifiant d’un #silencio. Sa voix gênait, berçant la Raison de chuchotis sucré dont elle ne voulait pas. Le poignet dansait d’arabesques agacées ne laissant pas le temps de vérifier si le mutisme était bien mis en place « #Anesthesia Maxima » Les effets avaient toujours été délectables à observer quand le sort était nourrit d’assez de volonté, il supprimait la sensibilité à la douleur, un sortilège ô combien précieux sans les recherches qu’elle avait eu à effectuer, il était un des rares capables d’éveiller à sa simple prononciation cette esquisse sadique sur la frimousse quand bien même la fatigue sonnait l’alarme sous tant d’énergie demandée.  Tu vois que tu as besoin de Nous... Surement plus que prévu..

Nombre aléatoire (1,10) : 8

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Acte III || Ft Teddy & la Belle (et les autres, là)

La mission semblait réussie et Teddy obtint une récompense qu'il n'attendit pas mais qui lui réchauffa le coeur. Bien plus que l'encouragement à redevenir lui-même, il y a quelques heures ou quelques jours ou... quoi que ce soit encore. Les songes semblaient lointains, les pensées perdues et confuses aussi, bien qu'elles continuaient à chatouiller l'esprit du métamorphomage. Il le sentait, ce vide tout proche de lui, ce précipice dans lequel il pouvait facilement retomber. Mais il essayait de s'en tenir loin, s'accrochant au regard bleuté à nouveau présent qui se rapprocha pour laisser à ses voisines les lèvres tout le loisir de compléter le remerciement précédent d'un baiser. Une esquisse de sourire répondit silencieusement à tout ceci avant d'observer Arabella se réveiller à son tour. Teddy en profita pour offrir la dernière baguette qui n'était pas la sienne, remerciant une dernière fois l’artefact silencieusement pour ne pas les avoir mis encore plus dans le pétrin. Avant d'être frappé d'un sortilège semblant rouvrir ses vannes d'énergie. Teddy en manquant une respiration sous cet acte revigorant, comme si son corps était choqué de ressentir à nouveau ceci. Comme s'il s'était déjà fait à cette lente descente aux enfers de son corps et de son esprit. Une grimace perturba ses traits avant de relever le bout de son nez sous une voix fabuleuse qui accueillit leur réveil. Valériane. Ce mouvement trop brusque lui offrit une vision instable, un monde tournoyant qui empêcha le sorcier de freiner Elhiya dans son attaque ingrate sur l'hote de la maison. Il ne comprit pas ce qu'il se passa mais en quelques secondes, la voix de Valériane disparut tout comme la conscience dans son regard. Valériane s'étala au sol au moment ou Teddy commençait à peine à vouloir se lever pour atténuer la chute.

Tout son corps se figea quand il fut dépassé de vitesse par une Arabella à l'esprit vengeresse. Un autre sortilège toucha la pauvre V...vélane. Ca lui revenait, encore. Est-ce que ça allait repartir ? Muté dans son mouvement, semblant à la fois court-circuité et combattif face à son propre état, Teddy se laissa lentement retomber sur le matelas. Il ne devait pas bouger. Son esprit luttait, avait envie de s'en prendre à Elhiya et Arabella, les deux agresseuses, et d'aider Valériane mais... Non. Il devait rester sage. Pendant que la beauté de la pièce se faisait priver de ses atouts sous un vulgaire sac de juste. Pouvait-elle respirait ainsi ? Est-ce que les liens n'étaient pas lacérants ? Paralysé par sa propre volonté à combattre le mal qui rongeait encore son cerveau, il sentait sa main se serrer et se desserrer de sa baguette, à plusieurs reprises. Avant d'avoir l'attention happée par la professionnelle du bâillonnement. Ca faisait presque peur de voir son savoir-faire...

"Vélane... C'est une vélane..." Bien sûr qu'Arabella devait le savoir. Elhiya aussi. Mais c'était sorti tout seul. Ou pour lui-même. Pour se rappeler à l'ordre. Pour s'imprimer ça dans sa conscience troublée. Teddy se passa la main sur le visage avant de froncer ses paupières fermées. "Faut trouver... Comment sortir..." Le transplanage étant bien sûr une idée stupide. Il ne transplanait plus depuis qu'il avait désartibulé Maxwell. Et même sans ça, son état et celui des filles ne leur permettrait aucune tentative sûre.

Des bruits lui venaient pendant qu'il se privait de la vue, encore dans son combat personnel.

"Il faut l'éloigner de moi. Il faut la cacher." C'était une proposition de plan. Ou une demande, une prière auprès d'Elhiya. Il luttait mais c'était difficile encore. "Lui fait pas de mal s'il te plait." Bien sûr, il n'était aucunement au courant de ce qui se tramait dans l'esprit d'Elhiya. Et même si aux yeux clairs du métamorphomage elle était la personne la plus douce qu'il connaissait, l'aura magique lui faisait quand même craindre que quoi que ce soit n'arrive à la belle évanouie. Puis enfin, il les rouvrit, ses yeux, sur Elle avant de se relever, pataud. Moins que tout à l'heure. La preuve. Là, il avait sû se lever alors qu'il y a peu, tendre le bras lui était compliqué. Il y avait du mieux. Il fallait aller dans cette direction et...

"Un filtre de confusion..?" Double drogue. Sale mélange. Teddy grimaça à nouveau. "C'était là ou il y avait du thym..." Une pensée encore évadée entre ses lèvres sans qu'il le veuille, sans qu'il ne l'entende. Signe que la confusion dans son esprit était encore là, chatouilleuse. Lentement, sa main alla fouiller dans ses poches et délivra bientôt à son ainée puis à l'ancienne inconnue l'une des barres de céréales au chocolat. Lorsqu'il fut proche d'Arabella, il ne put s'empêcher de réitérer sa demande.

"Pas de mal à Valériane... S'il te plait." Il n'y avait pas que le charme qui agissait. En fait, le charme n'avait rien à faire dans l'histoire peut-être, même. C'était sûrement la sensibilité du professeur qui ressortait. Son innocence. "Je vais... visiter l'étage." finit-il par dire, usant un peu plus de ses cordes vocales pour être entendu par les deux jeunes femmes avant d'ouvrir sa propre barre et de croquer dedans. Ca lui fit du bien. Ce gout de chocolat. Le sucre dedans. De l'énergie, encore, en barre. Machonnant le seul délice qu'ils pouvaient s'autoriser dans cette maison, Teddy se mit en quête de se diriger vers l'escalier avant de s'interrompre face à la lettre au sol. Celle qu'Arabella avait écrite ? Ah. Non. Ce ne fut pas la lettre qui l'arrêta dans sa marche. Mais un petit orteil maltraité par un choc.

C'était bien beau de se trimballer en chaussettes, mais en attendant, dans une maison inconnue, c'était risqué. On ne connaissait pas l'emplacement de chaque meuble. Alors se frapper le coin du pied contre un mobilier... Teddy lacha un gémissement étouffé. Et sa patience semblait assez torturée pour qu'un juron ne sorte de ses lèvres.

"Bordel de..."

De quoi ? De rien du tout. Contre quoi s'était-il cogné ? Se mettant sur une patte, l'autre pliée et relevée en l'air pour se serrer le doigt de pied confus avec sa main serrée autour, il se pinça la lèvre, déjà désormais de sa vulgarité et observa... Rien. Il n'y avait rien au sol. Ou si, il y avait les objets qu'Arabella avait enchanté, mais ils étaient encore loin de ses pauvres orteils. Le tapis était un peu déplacé et... la lettre. Bon. Peut-être s'était-il cogné dans une rainure du parquet. Sans appel à la prudence, le professeur contourna sans le vouloir la chose métalique contre coin il s'était heurté et ramassa la lettre non envoyée.

"Ta lettre... Elle n'a pas été envoyée. Tu veux peut-être le faire du coup ?" s'adressa-t-il à la rouquine. Il ne savait pas combien de temps ils allaient être bloqués ici et s'ils trouvaient un volatile dans la maison, ça serait intéressant d'appeler à l'aide via cette possibilité. Il fallait chercher un hibou, donc et...

L'attention de Teddy resta absorbée un instant sur le mètre carré du sol devant lui. Avec les trois objets. Le porte manteau, le repose-pied et le plateau rond.

"Tes objets qui sont venus là... c'est bizarre, non ?" Au dessus du tapis qui cachait la lettre. Est-ce qu'il cachait autre chose ? Est-ce que la volonté de la rousse avait montré inconsciemment un indice à suivre ? Et son pauvre orteil qu'il fit redescendre par terre, enfin. Posant un genou à terre, Teddy dégagea le tapis, sûr de lui. Mais rien. Il fut presque déçu mais il n'abandonna pas totalement. Son orteil ne le lâchait pas. Il lui rappelait sans cesse ce mystère. Tatonnant alors avec ses mains au sol, Teddy sentit soudainement quelque chose de froid. Le visage concentré exprima plusieurs émotions se suivant les unes les autres et se termina sur un air ravi d'avoir découvert quelque chose. La chose contre laquelle il s'était cogné. Une poignée. Invisible. Ses doigts s'y accrochèrent et cela sembla annuler soudainement un sortilège qui dévoila bientôt la découpe du bois dans le sol, avec sa petite trappe.

"Les filles ?"

Baguette sortie, Teddy prépara un lumos avant d'ouvrir prudemment la porte horizontale. Une cave. Noire. Puis vide, après avoir fait descendre sa branche de bois dans le vide. Mais non. Il n'y croyait pas. On ne cachait pas un tel endroit pour le laisser vide. Approfondissant la puissance de son sortilège, Teddy ouvrit entièrement la trappe et laissa ses jambes pendre dedans avant de faire lentement glisser son corps jusqu'à trouver du bout de ses pieds une marche. Puis une deuxième. Prudemment, sur ses pattes, il observa la pièce qui restait encore silencieuse de tout objet ou de toute trace de quoi que ce soit.

Finite Incantatem.

Il sentit l'enchantement commencer mais... Rien ne se passa. Mais il y avait quelque chose. Ca forçait juste. Son sort n'était pas assez puissant. Il laissa quelques instants à son esprit, le temps de se concentrer un peu plus tout en essayant de se remémorer tous les sortilèges que Tadhg, dans la visite d'une demeure tout autant dangereuse, avait lancé...

"Revelio."

Un meuble apparut. Puis un second. Pas assez fort encore. Teddy sentit son nez se froncer d'agacement. Roh et puis tant pis. Il décida de s'avancer vers le peu de mobilier qui avait décidé d'apparaitre. Mais à peine fit-il quelques pas qu'un champs de force le propulsant contre le mur opposé. Le professeur tomba lourdement après que son dos ait percuté de plein fouet le mur, dans un gémissement plaintif.

"La vache..." Sonné, le poufsouffle secoua sa tête comme si ça pouvait l'aider à remettre ses neurones en place. Ah. Oui. Sa mémoire lui revenait. Tadhg avait lancé un Salveo Maleficia, aussi, non ? Se maudissant de ne s'en rappeler que là, le Lupin soupira. "Faites attention les filles... Y a encore des sortilèges en place..." prévint-il en grognant un peu. Du coup, oui. Elles n'étaient pas aveugles.

Recap : Teddy est encore perturbé par le charme et la drogue mais commence à aller mieux. Il laisse valériane fouiller la cuisine, demande à Elhiya d'éloigner la vélane sans lui faire de mal. Quand Arabella revient, Teddy dit vague et dit à voix haute ses pensées. Quand elle dit vouloir s'occuper de Valériane, il réitère à elle aussi sa demande innocente puis se dirige vers l'étage avant de se cogner contre quelque chose. Il ramasse la lettre retrouvée de Bella et bugue sur les 3 objets autour du tapis. Il trouve une trappe, rentre dedans, lance deux sortilèges mais peu de choses apparaissent. Il s'en suffit et se rapproche d'un meuble avant de se faire éjecter par un champs de force. Retombé contre un mur et le corps un peu endolori, il prévient les filles de faire attention.

Codage par Libella sur Graphiorum

PA - Elhiya D.Ellis- Dans le gout des plumes de Crumble

@Teddy T. Lupin  @Arabella Bulstrode

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La chute résonnait dans les tympans dans un son grave et sourd. La tête avait surement tapé. Et le corps inerte sur le sol ne ressemblait qu’à une pauvre poupée de chiffon abandonnée, délaissée par ce faux sourire trop sucrée greffé automatiquement à la pulpe de ses lèvres. Elle ne parlait plus. Petit coup de pied contre le sien. Elle ne bougeait plus, mais respirait encore. Bon sens qui avait parlé, magie qui avait faibli...  La suite ne lui appartenait pas, trop occupée à essayer de récupérer correctement, coincée entre Colère et ses amies. Des lianes allèrent s’enrouler tout autour de son corps, transformant la blonde polaire en une victime au lieu de ravisseur. Sac de jute et torchon en prime brillant de l’agacement de la rouquine qui se faisait bourreau rapidement. Bien La voix de Bella s’élevait, plus lucide et plus vigoureuse,  prise en main rapide et énoncé de suite de procédure.. Elhiya dodelinait de la tête, mains dans les poches de veste, chaussettes à petits pois continuant à faire rebondir mollement la cheville de Valériane. Si docile… Un plan de fuite c’était bien, contacter les autorités c’était bien, trouver la vérité c’était bien. L’ensemble ressemblait à une liste à suivre en cas de rencontre avec un mage noir. Marrante similitude. Protocole toujours aussi fade… toujours aussi terne… toujours aussi hypocrite…. Il y’avait plus rapide pour la faire parler…. Pour s'extirper de ses griffes... Nous allons nous en occuper

Plus simple et plus efficace… Avec ou sans bois qu’Elhiya, accroupie au niveau de leur nouvel otage, s’amusait à faire tapoter sur la joue cachée sous le sac à patate. Ce sera trop long de fouiller, d’autant que la faim grondait, faisant chanter désagréablement l’estomac alors qu’on lui interdisait de manger. « Meh.. J’ai faim… » Moue boudeuse et lapis brulants de déception jaugeant la rousse aux airs soudainement regonflés d’une assurance débordante. Le minois s’inclinait sur le côté, une mèche d’or tombant négligemment sur le champ de vision en l’observant s’agiter et s’élever sur un piédestal autoritaire. Comme Elle. Reprendre consistance en donnant des ordres et ignorer la honte d’avoir été manipulée conférait à cette Arabella des ressemblances frappantes avec une personne qui avait gâché son potentiel à cause de trop d’arrogance. Nous l’aimons bien, lui … moins.. Le bout de nez se levait sur les évidences que balançait Teddy soudainement réveillé. Sourire pincé face à la barre qui lui tendait. « Merci… » A défaut d’avoir récupérer toutes ses priorités, il avait au moins de quoi calmer le grognement du second cerveau.

Le chocolat avait des vertus souvent sous-estimées, croquer dedans apportait une seconde de soulagement et un répit étrangement nécessaire. Assise à genoux à côté de la blondasse au sang souillé, Elhiya soupirait lourdement la regardant. Ne pas lui faire de mal. C’était ce que Teddy avait demandé. Sa requête était aussi stupide qu’étrange, et surtout... Très chronophage. Nous allons nous en occuper. Elle parlera vite Aucun doute là-dessus, mais…. Ça ne lui plairait pas à Lui, cet Enfant à qui elle avait volé deux baisers au pied des escaliers, ses désirs étouffaient son instinct de survie, le rendant faible et sentimental. Il ne cautionnerait pas.. Quant à la rouquine, avec le ton altier qui glissait sur sa langue, il y’avait fort à craindre qu’elle traine avec les engoncés du Ministère. Elle en avait les manières en tout cas… Sandwich de la bonne ligne de conduite à tenir qui l’étouffait déjà... A quoi bon avoir des moyens rapides et efficaces pour contraindre une endoctrinée d’hybride à avouer ce qu’elle leur voulait s’il n’était pas possible de s’en servir ? Tout ceci était fortement désolant….

Tout comme la fin de cette barre céréales dont l’emballage termina en bouchon, logé dans la paume de la main en attente d’une poubelle. Nouveau soupir, petons posés sur le sol pour se déplacer. Le sol tournait moins qu’elle ne l’avait pensé et la baguette, transportant la vélane dans la cuisine pour la déposer dans un coin, semblait plus attentive qu’au réveil. Quel gâchis que devoir la faire patienter dans un coin pour jouer les détectives, elle serait surement bien plus bavarde que l’interpellation de Teddy. Apparemment quelque chose le perturbait. Et ce n’était pas Valériane cette fois-ci, c’était… une pièce dissimulée. Du déjà-vu. Sans sans rendre compte, un rictus en coin éclairait le visage de la soigneuse une fois le jeune homme rejoint. « Ho, jolie prise… On cache ce genre d’endroit.. » La blonde parlait en connaissance de cause, son herbier ancien cachant une salle d’à peu près la même taille, pour son travail plus personnel. A la différence que son mobilier rustique n’était nullement dissimulé ou protégé par une barrière invisible capable d’envoyer quelqu’un voltiger dans le décor. « Ça va ? » Frimousse penchée dans le vide offrant une moue amusée « Et en plus elle cache des trucs… et tu veux qu’on la dorlote ? Franchement… » Si le ton se voulait relativement jovial, l’intention restait clairement énoncée : aucun intérêt à chouchouter leur hôte. Elle les avait drogués et retenus ici, pourquoi s’encombrer de politesses ?

Descendant à tâtons au sous-sol, Elhiya allait rejoindre le jeune homme, posait sa main sur sa joue en regardant rapidement de droite et de gauche pour vérifier l’état des dégâts. « Ca ira » Contrôle réflexe du métier, rien de plus, pas une esquisse aux saveurs trop douces, pas de petits doigts glissant à sa main pour le rassurer, plus important les attendait. Les mèches dorées faisaient volteface dans la seconde, scrutant les meubles qui étaient apparus. C’était peu vu l’espace. Une table de bois en plein centre, un établi dans le fond, des étagères contre les murs. Il manquait des choses où alors cette Valériane se contentait d’avoir une chambre froide pour faire sécher son jambon de pays. « Arabella ? C’était bien votre lettre ? » La discussion sur le sujet lui ayant échappé pendant son tête à tête avec la toile de jute qui dormait. L’accumulation de manquement au code du savoir-vivre de la part de Valériane n’avait de cesse de grandir, la laisser jouir d’une tranquillité divine dans les bras de Morphée n’avait rien de juste… Elle était louche, et tramait forcément quelque chose. « J’ai pas croisé un seul perchoir à hibou de mémoire, ni vu un paquet de graine…. Et vous ? » Question rhétorique, aucun d’eux n’aurait pu voir quoi que ce soit vu que la propriétaire des lieux les empêcher d’être maitre d’eux même.

Cette comédie était usante. Le bois se redressait tout en écoutant les réponses de Teddy et d’Arabella. « #Specialis revelio » Des petits éléments brillants au sol clignotaient sous la contrainte du sortilège. Elhiya fronçait les sourcils une fraction de seconde, des pierres de protections disposées à des endroits précis dans un cercle de sel purifié ou à la craie consacrée étaient souvent utilisés dans des rituels que les croyances païennes vouaient aux arts noirs. Étonnant de trouver ca ici, peut étaient les magies qui acceptaient de descendre de leur supposée dominance magique pour la mêler au chamanisme ou autres connaissances nordiques et saltimbanques . D’un mouvement de baguette les cailloux au pouvoirs runiques volaient contre les murs faisant tomber le bouclier flouté, faisant apparaitre ce que comportait la table et les étagères. « Mouai… c’est pas tout propre ça… » Ce qui ressemblait de base à une simple table de bois s’avérait être au final un hôtel de sacrifice où des bougies noires et violettes continuaient à fondre tout doucement. Des gouttelettes gluantes perlaient sur le sol, glissant de flaques laissées nonchalamment sur cette table. Essence de vie carmine et ébène... Comme certains patient atteint par le brouillard.... Désagréable ressentiment naissant, méfiance grandissante, Mille suppositions s'entrechoquant déjà dans la tête.  Des runes peintes en rouge ornaient le bois alternant avec des cristaux divers et des petits os disposés en croix ou empilés en nombres distinct. "Un.. Deux. Trois... quatre.. cinq.. Six" Base de la numérologie apprise... Moue tordue et tentative de récupérer un ossement quand une décharge désagréable pinça les doigts curieux sans la moindre vergogne. « Aieuh.. Cette chose est toujours protégée » Logique après tout. Le poignet,
secouant vigoureusement la main pour alléger la main de ce résidu de brulure, fit s’envoler des petites plumes brunes.

Attention capturée, Elhiya ramassait les restes de volatile s’échappant auutour d’elle. « D’où ça vient ça ? » Plus loin, sur l’établi une carcasse éventrée gisait sur une pierre noire gravée de symboles occultes. «  Beurk, pauvre bête... » Les mirettes se détournaient rapidement pour éviter une nausée, mais, un détail interrompait la fuite visuelle. Un ruban. Un ruban de velours vert et argent. Le même que celle avec lequel elle attachait ses missives à la petite patte minuscule de Crumble. Depuis Poudlard elle avait gardé l’habitude de signer de ce ruban, tout comme sa baguette en comportait un à son pommeau. Le cœur manqua un battement, la surprise étouffait son cri alors que les lapis tombaient sur la frimousse usée de la petit chouette chevêche. Il y’en avait des millions des oiseaux coursiers du genre, mais aucun ne se trimballait avec ce ruban de velours émeraude ou cette petite clochette au cou. Peut-être un des deux, mais jamais les deux. Nous pouvons le réveiller Elhiya secoua la tête, autant agacée par les pensées parasites que par la découverte, les prunelles glacées se redressaient sur Teddy, pourtant innocent. « Et tu veux toujours la protéger l'autre dindasse en haut ? Réveille-toi tu veux ? On n’est pas chez une sauveuse ! » Pas plus qu’Elhiya en était une malgré le titre de médicomage et soigneuse de guerre -badge obtenu dans un camp de vacances auror-

Elle en avait assez vu ici, pas besoin de chercher la soit disant solution miracle. Valériane leur devait des explications, tant sur leur captivité que sur le massacre de sa pauvre chouette. Le ruban de velours arraché d’un geste vif mettait fin à toute tentative de raisonner le gamin aveuglé par une geôlière enjoleuse. « Arabella ? Que diriez-vous d’aller chercher des réponses au prés de notre chère sauveuse ? »  Et puis si la rouquine n’avait pas l’étoffe d’une autre, qu’importait, Elhiya savait parfaitement se débrouiller seule, sang de Vélane ou non, ce n’était pas première qu’elle croisait, la confusion avait dû démultiplier l’attirance. De pas claquant sur le sol, le bois amenait dans sa main libre le vieux grimoire de rituels ressemblant au sien, beaucoup plus fournis, beaucoup plus utilisé. La tentation d’en faire une copie fourmillait dans chaque centimètre du frêne joueur.... « #incendio » Mais non, la brulure était meilleur guide. C’était ce qu’il arrivait aux sorcières et sorciers trop gourmands incapables de séparer leur lieux d’étude de leur salle d’expérience. Le savoir se retrouvait puni, c’était pour cela qu’il fallait le cacher loin de soi, juste pour le préserver, Valériane aurait dû savoir. Elhiya avait appris, les sujets d’études ne devaient JAMAIS au grand jamais croiser les notes qui devaient s’amuser d’eux..

Le grimoire léché de flammes  lâché au sol parcourrait les marches une à unes, échappant de toutes petites braises, parfumant la cave interdite de ce parfum de brulé. Comme dans la chambre. Comme dans la cuisine. Cette maison sentait les cendres. Cette maison ne méritait que de finir en cendre, de se faire dévorer par les flammes aussi rapidement que se consumait Raison entrouvrant la porte de Déraison alors qu’elle remontait pour rejoindre Valériane. Allons jouer un peu avant Love

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