• ◊ Mensurations :  1m61 pour 58 kg
• ◊ Morphologie : Athlétique à cause de sa condition
• ◊ Démarche et attitude : Bien qu’élevée avec la droiture et bienséance à la française, les récents événements lui ont laissés une éternelle trace d’usure sur le visage, la vieillissant. Elle aborde souvent une expression de réflexion ou de flegme, croisant les bras, renfermée sur elle même, mais est prompte à laisser échapper diverses émotions si on l’aborde
• ◊ Droitier ou gaucher : Droitière
• ◊ Manie : Se triture une mèche de cheveux quand elle réfléchie ou pose un doigt sur sa tempe. Se lime compulsivement les ongles quand nerveuse
• ◊ Couleur des cheveux : Un blond décoloré avec des mèches cendrées dût au stress
• ◊ Longueur et type des cheveux : Cheveux longs, rêches et sauvages qu’elle passe bien trop longtemps à peigner pour avoir l’air doux et soyeux. Souvent noués ou attachés de façon bien propre
• ◊ Couleur des yeux : Bleu glacial perçant, presque animal, l’hiver hurlant
• ◊ Forme du nez : Une arrête large avec la pointe ronde
• ◊ Voix :  Légèrement rocailleuse pour son gabarit. A un accent français prononcé
• ◊ Particularité: Une trace de morsure monstrueuse sur le flanc gauche, et plusieurs cicatrices de griffures plus discrètes et éparses le long du dos  

Ça n’aurait pas dût, arriver… Ça ne pouvait pas arriver… C’était impossible, improbable… Nous sommes profondément désolés… Voilà mon réconfort, voilà avec quoi l’on m’avais recueilli, une simple excuse, un ‘incident’ pour une vie ébranlée…

C’était un soir d’été, l’air était moite, le ciel nuageux, orageux. La lune perçait sporadiquement au travers la chape nuageuse. Une pleine lune. Détail insignifiant et pourtant primordial pour cette collecte. Tout le classe était de sortie pour ce cours de botanique en pleine nature, à la lueur des lanternes. La chaîne des Pyrénées offrait des trésors de plantes et autres végétaux à qui savait les dénicher dans ces conditions précises. Notre professeur nous encadrait ainsi que d’autres dépêchés exprès pour éviter tout problèmes. C’était l’histoire d’une petite heure, et tout le monde serait rentré pour 22h...

10 secondes, c’est ce qu’il avait fallu. 10 secondes entre ce hurlement à glacer le sang et le drame. Personne n’y avait prêté attention, les loups sont nombreux dans ces montagnes mais ne s’attaquent que très rarement à l’Homme, de plus un sorcier de première année est capable de se défendre avec un sortilège simple. Mais ce qui surgit n’était pas un loup, pas complètement.
Je me souviens du cri d’Hélène, ma sœur, un avertissement d’horreur. Je ne saurais dire ce qui m’ avais atteint en premier, sa voix où l’impact monstrueux de la bête. Le reste était rouge, fragmenté, douloureux…
Une mâchoire d’acier dans le flanc, les oreilles qui sifflaient, ma propre voix qui se brisait, un flot écarlate sur cet uniforme azur… Les autres paniqués qui ne savaient pas quoi faire… La vision qui se brouillait, se perdant dans les points dorés que le ciel m’accordait entre ses caprices, ces derniers sacrement, moi qui n’osait pas regarder la gueule à l’ouvrage, me massacrant…
Puis un éclair coloré, le salut… Tout semblait au ralenti, la bête ployant sous le déluge de sortilèges, les encadrants se ruant sur moi, me secouant… mais je ne sentais rien… me parlant… mais je ne les entendaient pas… j’avais l’impression de me noyer… il n’y avait plus rien, plus de couleurs, plus de sons, juste cette lune qui s’imbriquait dans ma rétine et la peur… et enfin la nuit la plus froide et totale...

Je passa 2 jours dans le coma, entre la perte de sang et le traumatisme subis. On m’avait dit que Hélène n’avait pas quittée mon chevet pendant tout ce temps. A mon réveil on m’avait encensée avec ces piètres excuses, soulagés que j’étais la seule victime. Je n’avais pas compris de quoi il était question à ce moment, ce qu’il s’était réellement passé. L’incident avait par miracle état tenue secret, prétextant un gros loup enragé… Ça avait fonctionné avec la bête du Gévaudan, pourquoi pas ici… Ça calmerai les rumeurs, au moins pour un temps…
Un loup-garou… l’improbabilité, l’aiguille dans la botte de foin, le seul incident de la sorte depuis des décennies…

Au début, je me disais que ce n’était pas si grave, que d’autres étaient passé par là avant moi, que maintenant c’était bien plus facile de s’y préparer qu’il y avait un demi siècle… C’était faux, rien ne pouvait me préparer à ça… Mon entourage aussi faisait semblant, mais ne me quittait plus du coin de l’œil, avait un mouvement de recul dès que je faisais un geste un peu énervé. Puis vins la semaine avant la nuit fatidique, je ne dormais plus, étais irritable, n’arrivez plus à me concentrer, une sorte de fièvre qui durait… Si j’étais effrayée alors ceux autour de moi étaient morts de peur. Je ne m’étais encore jamais transformée, je ne savais pas ce que ça faisait, j’avais cherché, écouté, mais le vivre…
Pour ma ‘première fois’ j’avais eu la chance d’avoir la fameuse potion Tue-Loup. Le soucis c’était qu’elle ne permettait que de rester lucide pendant la durée de la métamorphose, elle ne soulageait en rien le reste : la douleur, l’instinct, ce que je ressentais...
On m’avais enfermée dans un pièce sécurisée, et enchaînée, juste au cas où… ils avaient bien fait, et j’aurais aimé ne pas avoir bu cet élixir afin de ne pas me souvenir de cette première fois. Lorsque la lune se leva, je regardais dans sa direction, même sous terre. J’étais happée par l’astre, un mélange d’excitation incompréhensible et de terreur dans les veines, je n’entendais que mon sang battre dans mes tempes, le rythme affolé de mon cœur bourré d’adrénaline.
Puis la souffrance, indescriptible, à rendre fou. L’esprit encore plus ravagé que le corps. La métamorphose était brève mais d’une lenteur suppliciante. Chaque os était brisé pour être ressoudé, chaque organe était déformé et déplacé. Mon corps fragile se changeait en créature monstrueuse à la fourrure pâle... Même avec la potion, une bestialité se déchaînait à l’intérieur, un tourbillon de violence, des pulsions meurtrières. J’avais tiré sur les liens toutes la nuit, de douleur, de rage, de haine…
Enfin au matin, je n’étais plus la même. Humaine de nouveau mais déchirée à l’intérieure. Ce n’était plus moi dans le miroir, cette usure et l’impression d’être passée sous un bus. Ma famille ne voyait plus que l’abomination de griffes et de crocs, et je les comprenais… Le plus dur était le regard de ma sœur...

Après ça, les mois se ressemblaient, ceux qui savaient gardaient leur distances et je me retrouvait de plus en plus seule. Bien que cela ne me dérangeait pas au début, j’éprouvais de plus en plus ce sentiment de perte. On ne sait pas à quel point on tiens à quelque chose, jusqu’ à ce que l’on en soit privé. Je m’imposait une routine de concentration le reste du mois, construisant une volonté forte. Pourtant le retour à la réalité était terrible, j’étais éprouvée, n’arrivais plus à suivre en cours... Au moins, il était facile de m’absenter en prétextant l’excuse de cours particuliers… Ainsi la folie douce s’installait, les pleines lunes étaient toujours aussi violentes, jamais je ne m’habituais à me déchirer de l’intérieur, me changer en machine à tuer sanguinaire. Même lucide, je voulais toujours être menottée, pour moi, pour les autres. Il m’arrivais d’ailleurs de ne pas prendre la potion, de profiter de l’ignorance pour reposer ma conscience brisée, c’était si dur à vivre… Dans ces cas, les souvenirs revenaient parfois par bribes, comme des rêves lorsque je m’assoupissait mais c’était rare...
Et il y eu cette nuit, après près d’un an, celle où les liens on cédés, où je me suis échappée... La dernière où l’on ferma les yeux sur le fait que je prenne ou non l’élixir, plus de fuite mentale possible. Ma sœur dormait souvent de l’autre côté de la porte, un soutien indéfectible, me parlant au travers… La porte ne résista pas et si ce n’était l’intervention du gardien, j’aurais massacré Hélène m’avais t-on dit. Je n’en n’avais aucun souvenir, rien… peut importe combien j’essayais. Elle n’était pas fâchée contre moi mais je le voyais dans son regard, elle aussi avait peur maintenant…

Ce dérapage, heureusement bénin, força l’école à prendre des mesures, et me proposa un transfert vers Poudlard, une alternative plus qu’appréciable étant donné l’expérience et les solutions que l’établissement proposait pour les gens… comme moi... J’avais accepté sans trop de réticence, même si l’on me l’avait fortement suggéré… Les bruits de couloir allaient bon train. Il fallait l’avouer, j’étais malade et j’avais besoin d’aide… Et puis l’occasion sonnait comme un nouveau départ, anonyme, loin de ceux que j’avais blessés… Je ne pouvais plus me mentir désormais, il fallait que j’assume, que je me construise avec ça...