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Flashback : La vérité est souvent illusoire avec Geronimo Empty Flashback : La vérité est souvent illusoire avec Geronimo

Mer 8 Nov 2023 - 4:10
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Flashback : La vérité est souvent illusoire avec  @Geronimo Cortazar 

La journée avait été des plus épuisantes. Paperasse encore et encore, comme si toute cette montagne n’avait jamais de fin. Puis il fallait sourire, dire bonjour à la presse histoire que la société soit bien en vue parmi les anglais réticents à quitter leur chaudron. Quoi de plus archaïque que cette image grotesque de la sorcière tournant sa cuillère de bois au-dessus d’un chaudron à tout va. Comme si tout cela avait encore du sens de nos jours. Mais elle n’avait pas d’inquiétude. Le temps venait à ceux qui étaient patients et bientôt Spellscrafts serait sur toutes les lèvres. Observant la mer qui se déchainait par la grande fenêtre de son bureau, Malicia soupira d’aise devant ce tableau de marines chaotiques. Il y avait quelque chose d’apaisant dans ce portrait de destructions et de trombe d’eau qui déferlait encore et encore, fracassant leurs vagues immenses contre les falaises d’Irlande. Un paysage des plus enchanteurs après une journée de travail. Tout ce qu’il lui fallait en somme.

Assise dans le fauteuil qui trônait derrière l’immense bureau de bois blanc, Malicia entreprit de retirer les épingles qui retenaient sa longue crinière de soie, laissant les boucles blondes glisser dans son dos comme des petits ressors soyeux. Il était tard. Peut-être même le temps de rentrer à son hôtel particulier. Mais elle ne partirait pas tout de suite. La reine des abeilles était toujours la dernière à quitter la ruche, et ce quand elle la quittait. Car après le jour, venait la nuit et l’usine de Spellcrafts n’arrêtait jamais de travailler. Et ce qui s’y passait la nuit était souvent bien plus intéressant.

Un petit coup discret à la grande porte du bureau fit redresser la femme. À la manière de toquer, il ne pouvait s’agir que de sa secrétaire. Et c’est bien la frimousse de celle-ci qui apparut dans l’encadré de la porte.

-Madame?

Yeux glacials fixant la silhouette comme si elle l’attendait, mais croisé sous le menton délicat.

-Vous êtes encore ici? Les heures supplémentaires ne sont pas payées pourtant...

Toujours rappeler aux petites ouvrières la place qu’elles occupaient dans la ruche.

La secrétaire rougit.

-Je m’apprêtais à quitter madame, mais vous avez un visiteur.

Malicia fronça les sourcils. Elle ne s’attendait pas à de la visite. Du moins, rien d’officiel. Ce n’était certainement pas Constantin qui venait la voir. Il n’avait pas besoin d’être annoncé pour entrer dans son bureau. Levant la main d’un geste d’impatience, la Grande Dame balaya l’air devant elle.

-Dites que je ne suis pas là.

La secrétaire eut un sourire désolé, se raclant la gorge pour garder l’attention de la patronne.

-En faite madame, je l’ai déjà mentionné, mais le monsieur insiste pour vous attendre.

Voilà qui était plus contrariant qu’intéressant. Les ongles tapotèrent le bureau, le regard se perdant dans le paysage de désolation, comme si ils en avaient oublié la présence de la secrétaire jusqu’à ce que la voix glaciale perce de nouveau le silence du bureau.

-Et bien, faites-le entrer et rentrer chez vous.

Autant chasser l’indésirable elle-même.


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Jeu 8 Fév 2024 - 3:18
Geronimo Cortazar
En manque d'inspiration
Geronimo Cortazar
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Singularité : Cracmol
Orientation : None
Statut civil : Veuf depuis longtemps, coeur en peine depuis peu.
Activités : Poupouner sa petite Elizabeth et lui offrir tout l'amour possible.

DC : Keith & Jordanaya
© : Kazual
La vérité est souvent illusoire || Ft Coraline & Geronimo

Les visites se faisaient rares de la part de sa jeune soeur. Bien encré dans la tête du Cracmol, un calendrier mental affichait quelques rares croix comme vestige de moments passés avec Coraline. Au fond, Geronimo ne savait jamais quoi ressentir. Face à ses présences comme lors de ses absences trop longues. Lorsqu'elle dépassait le seuil de sa maison comme lorsqu'elle la quittait. Qu'elle passe de longues minutes à ses côtés comme de simples secondes. Ce qu'elle y dégageait. Ce qu'il y comprenait, ou pensait comprendre. Etrange mélange dont il ne comprenait pas la toxicité s'en dégageant, ressentant juste une excitation combinée à de l'appréhension lointaine, cachée. Avec la création d'un sourire d'enfant; celui qui apparaissait aussi bien lors d'un moment de bonheur que lors d'une engueulade. Accompagné d'un coeur battant la chamade, sous l'adrénaline d'un futur moment à passer à ses côtés. Il était heureux. Il le pensait ainsi du moins. Coraline était sa famille. Un morceau de son sang pour lequel il avait fait éclaté sa bulle familiale, rejetant son père pour mieux accueillir celle qui avait été rejetée, dans ses croyances. La vérité lui échappait. Mais aux côtés de la sublime femme qu'elle était devenue, Geronimo était aveugle. Privé de jugeotte, les neurones enchantés par les résonnances vélanes dont il n'avait aucune idée. Il était juste ainsi depuis toujours, depuis qu'elle était apparue devant la porte de leur maison en France. L'aile du cracmol avait aussitôt recouverte la blondinette chétive qu'elle était, quitte à perdre de nombreuses plumes et à se briser de nombreux os sous des folies passagères de l'enfant. C'était plus fort que lui. Et aucunement besoin de lui pardonner quoi que ce soit car jamais il ne lui en voulait. Ensorcelé dès le premier jour, et pourtant incapable de s'habituer à ses charmes vélanes tant il ne passait assez de temps avec elle, balancés entre deux écoles différentes, entre deux parents se séparant suite à son entrée dans la famille. Les gênes féminins n'avaient cessé de tenir en leur pouvoir la stupide créature qu'était Geronimo. Même lorsqu'elle le laissait tranquille, c'était plus fort que lui, le Cortazar parvenait toujours à trouver une raison pour la revoir, pour admirer l'adulte qu'elle était devenue, ressentant de la fierté.

Cette fois-ci, la raison qui le menait vers ses bureaux en Irlande étaient bien plus égoïstes qu'à l'accoutumée. Elles l'étaient déjà de base, y allant quand plusieurs semaines étaient passées sans voir ses impeccables anglaises. Mais là, d'avantage encore, ayant besoin de l'un des dons les plus prodigieux de sa jeune soeur.

L'appréhension était là. Mais c'était normal. C'était juste car il comptait ouvrir un nouveau chapitre de sa vie, c'était donc intense. Certainement pas fou. Certainement pas dangereux pour sa personne. Rien ne pouvait mal se passer. C'était une visite -inversée- ou Geronimo profiterait de l'occasion pour faire marcher la société de Coraline. Car il avait confiance. Elle seule pouvait l'aider. Sans omettre le fait qu'il souhaitait l'intégrer dans le processus, avoir le passage de sa soeur dans cette tentative de nouvelle aventure. Douce pensée, stupide pensée, ne faisant que le mener toujours plus vers sa perte.

Dans le hall de la Company SpellCraft Industry, le sourire était là, se voulant confiant et doux. Geronimo l'offrit en premier lieu à la secrétaire, à la femme qui se retrouva face à un homme têtu, pauvre sorcière tentant tant bien que mal de mentir sur la présence de la Créatrice de l'endroit.  Elle était là. Geronimo le savait. Pas de perte de patience, pas de baisse de commissure, pourtant les traits de Geronimo exprimèrent leur refus de s'en aller, suivis de paroles allant dans le même sens.

"Dites-lui que je l'attends, voulez-vous ?"

Les talons tournèrent et Geronimo venait de gagner. Un aller sans retour dans les enfers. Bien que cracmol, il ne perdait que peu de fois. A vrai dire, c'était surtout face à Coraline que cela arrivat. Mais ça ne semblait pas suffir à s'en éloigner. La crainte était profonde, cachée derrière des perles brillantes d'espoir qui profitait de sa solitude dans les lieux pour observer tout autour de lui. Mais les secondes passaient et finalement, Geronimo s'en voulu d'avoir tenue tête à la secrétaire. Peut-être valait-il mieux qu'il se rende de lui-même dans le bureau. Quelle direction avait-elle emprunté déjà ? C'était par ici, il en était sûr et... Brève analyse de l'endroit lui faisant prendre le bon chemin avec un couloir à l'allure aussi noble que la propriétaire de l'endroit. Il le savait, c'était par là.

"Oho, veuillez m'excuser!" Stupide gloussement s'échappant du cracmol qui venait d'éviter avec justesse la collision avec la secrétaire sortant tout juste de la pièce face à laquelle il venait d'arriver! Bonne analyse, mais Geronimo abandonna vite le moment de fierté à son encontre alors que la pauvre secrétaire, surement surprise, baragouinait la possibilité au cracmol de rentrer. Bras étendu au dessus de leurs têtes, le français se faisait galant, tenant la porte pour qu'elle puisse s'échapper. Aussi pour passer de son stress dans le maintien. Ça allait aller. C'était normal de stresser, c'était un chapitre qui s'ouvrait, un très grand chapitre... Ne pas stresser serait étrange.

Bruits de talons s'évaporant sous le regard de Geronimo, qui fila finalement vers l'intérieur du bureau. S'éclaircissant la gorge, le brun pénétra l'antre de la vélane, sentant aussitôt sa gorge se serrer, son estomac se nouer, ses commissures se verrouiller. Les mains ayant laché la porte ne surent ou se mettre ni quoi faire.

"Bonjour Coraline."

L'anglais s'était évaporé pour laisser place au français, perdant un accent travaillé depuis des années. Ensemble, ils étaient chez eux. Dans leur bulle familiale. Le changement de langue allait de soi malgré le pays qui les réunissait. Etrange réunion durant laquelle la gêne perdait le regard verdoyant au sol alors qu'il exerçait ses derniers pas, le temps de prendre consistance. Aller. Ça allait aller. Du cran.

"Je suis content de te voir. Ça faisait longtemps." Questionnement invisible se cachant derrière les faits relevés. Leur dernière entrevue datait de si loin. Pourquoi ? Les mimines finirent par plonger dans les poches de son pantalon, triturant le tissu de ses poches machinalement.

"Comment te portes-tu ?"

Les perles glissèrent enfin, se relevant dans un élan de courage interne, se plantant sur la superbe femme qu'elle était devenue. La fierté qu'il lui portait était lisible sur ses billes frémissantes -certainement pas autre chose, non.

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Mer 14 Fév 2024 - 4:00
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Un visiteur.

À cette heure tardive.

Voilà des manières bien inconvenantes que Malicia s’imaginait punir avec une certaine délectation. Qui pouvait donc forcer la porte de son domaine de la sorte sans craindre les représailles? Un envoyé du ministère? Un nouvel acheteur? La séductrice créature patientait dans l’alcôve de son bureau, chassant d’un revers de main la secrétaire, l’envoyant chercher l’impertinent au passage. Mais voilà que la missive n’avait nul besoin de se rendre puisque le disgracieux personnage se dressait à présent contre sa porte, faisant sursauter l’employé qui se confondait en excuse. Observant la scène depuis le reflet de la grande fenêtre de son bureau, le visage de la grande dame se fendit d’un agacement profond, faisant plisser son nez élégant tandis que l’intrus entrait de son pas maladroit, laissant la pauvre secrétaire s’enfuir sans demander son reste.

Geronimo.

Quel agaçant personnage qui revenait toujours dans ses pattes à la manière aussi imprévisible qu’incongrue. Le laissant s’avancer dans son bureau sans se donner la peine de se retourner, les yeux d’acier de la sorcière fixaient le reflet, espérant le voir disparaitre avec les sillons de pluie qui coulait contre la vitre. Mais rapidement la voix grave de l’homme chassa l’idée de le voir s’éclipser. Soupirant bruyamment, Malicia lissa son vêtement, se retournant avec sa prestance princière habituelle, ne se donnant même pas la peine de masquer son mécontentement. Non pas que le français à ses oreilles lui était désagréable, après tout c’était une langue qu’elle parlait couramment, mais plutôt par le nom outrageux dont il la qualifiait. Prenant place sur son fauteuil, son beau visage se fendit d’un sourire aussi glacial que mauvais.

-Prend garde Geronimo, plus personne ne m’appelle ainsi depuis longtemps, il serait fâcheux que la dernière personne qui s’y risque encore disparaisse à son tour.

Menace à peine voilée vers celui qui osait ramener son passé souillé dans son bureau doré. Diamants dont on cherchait à ternir le reflet. Comme si elle pouvait accepter de laisser la blancheur de sa personne souillée par la boue collante de ces jours révolus. Les longs ongles tapotant le bureau, le regard intimidant dévisageait l’intrus qui se tenait devant elle avec autant de constance qu’un écolier dans le bureau de son professeur. Tant mieux. Cela signifiait que l’indésirable savait encore respecter sa place en ce bas monde. Dire que certains se seraient réjouis d’avoir un frère aussi gentil, prévenant, agréable, toutes de belles qualités qui donnaient envie à sa demi-sœur de vomir sur ses souliers de cracmol. Pourquoi ne s’était-elle pas débarrassée de lui en même temps que les dernières reliques qui témoignaient encore de son passé? Mais tout simplement, car l’homme ne représentait pas une menace à ses yeux. Comment un être aussi insignifiant, sans la moindre once de magie, pouvait-il prétendre menacer la reine qu’elle était?

Tout simplement impensable. Et puis, les disparitions et les maladies trop nombreuses attiraient toujours l’attention. Il fallait y aller avec justesse, parcimonie, doigté. Et après la ‘’terrible maladie’’ qui avait frappé son géniteur, la sorcière avait voulu s’éclipser avec élégance. Personne ne pouvait faire le lien entre cette gamine hautaine des terres françaises et la magnifique sorcière rempli de pouvoir qu’elle était désormais.

Soupirant bruyamment, la Grande Dame balaya l’air d’un revers de la main, comme si elle chassait là les effluves nauséabonds d’un lien quel conte que son cher demi-frère tentait d’établir.

-Tu connais pourtant le règlement Geronimo, une rencontre a tous les dix ans et c’est amplement suffisant.

Était-ce une vraie règle? Absolument pas. Malicia n’avait pas de temps à accorder à l’humanité quel conte alors qu’elle construisait son empire et comme celle dont parlait Geronimo avait disparu, pourquoi maintenir un lien qui n’existait pas.

-Alors, que me vaut ta visite ? Ta femme n’est pas avec toi? Isabelle ou Anna, un nom de ce sens.

Comme si elle aurait pris le temps de s’en souvenir.


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Mar 20 Fév 2024 - 0:38
Geronimo Cortazar
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Geronimo Cortazar
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Singularité : Cracmol
Orientation : None
Statut civil : Veuf depuis longtemps, coeur en peine depuis peu.
Activités : Poupouner sa petite Elizabeth et lui offrir tout l'amour possible.

DC : Keith & Jordanaya
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La vérité est souvent illusoire || Ft Coraline & Geronimo

Le sourire s'étira beaucoup trop jusqu'à en devenir une grimace pincée sous le premier avertissement de la sorcière, les lèvres se serrant de bêtise. Il oubliait. Ou ne voulait pas oublier justement ce qui ne devait pus être prononcé. Pourquoi faire ? Pourquoi rejeter son prénom ? C'était son enfance. Leur enfance, a eux deux. Ses origines. Ce qui les reliait. Coraline. Les douces notes françaises étaient une madeleine de proust dont il refusait d'oublier la saveur. Elles allaient avec les boucles similaires à celles de leur enfance partagée. Avec ce regard antarctique qui existait depuis toujours et qui n'avait jamais daigner se réchauffer auprès de la présence fraternelle chaleureuse qu'était le cracmol depuis le premier jour. Et qui le sera jusqu'au dernier. C'était sa petite soeur et jamais il ne couperait le cordon les reliant. L'attachement qu'il éprouvait pour elle était si fort qu'encore aujourd'hui, l'antipathie de Geronimo à l'égard de leur père était encore présente. Ce sentiment destructeur qui avait fait du doux cracmol un adolescent soudainement intenable face à celui qui avait probabement gaché l'enfant de Coraline par l'inconscience de son existence. Jusqu'à ce qu'elle n'arrive sur le paillasson du moins. Tout ça, ce qu'il ressentait pour elle, cet amour inconditionnel, c'était plus fort que lui. C'en était Magique. Animal. Vélane.

C'est un joli prénom pourtant. Mais non. Ça, il se le gardait. Il prenait garde. L'inconscient faisait son travail, refusant d'ores-et-déjà que le brun aille se jeter dans la gueule, prêt à lustrer les dents de la louve par son affront, par son attachement à ces syllabes. A la place, tout en maintenant des mains triturant l'intérieur des poches, les épaules se levèrent, accusant la remontrance. Comme un enfant avouant sa bêtise. Une faute avouée était à moitié pardonnée, n'est-ce pas ? Le soupir qui s'échappait de la plus jeune présageait sûrement qu'ils passent à autre chose, que cela était fait. Alors, la hiérarchie invisible fit se taire Geronimo en attendant que la maitresse de la situation n'articule doigts et fils de la rencontre, attendant que la maitresse de l'entreprise n'articule les premiers mots elle-même. C'était toujours comme ça, non ? Le cracmol arrivait, faisait sa première bêtise -en ne se rendant compte que son existence simple en était une pour les yeux aquatiques. Puis le recadrage se faisait, durant lequel il gardait le silence tout en profitant des retrouvailles visuelles, se rendant compte à quel point elle lui avait manqué. Cette sorcière était une véritable addiction pour le coeur né sans magie. Cette rencontre tous les dix ans était une ressource à elle toute seule -heureusement, un tel écart entre deux retrouvailles n'existait pas. En attendant, toujours, le regard doux de l'endroit s'amusa à détailler les joues rigides de Coraline, les imaginant soudainement plus bombées, plus enfantines.

"Tu me manquais."

Il était vrai. Le manque se faisait dès que Geronimo ne voyait plus sa soeur. Et aussi grand connaisseur de créatures et êtres magiques était-il, aucun rapprochement n'avait encore été fait entre la sorcière et la vélane. Pas encore. Jamais. Le déni serait surement ad vitam eternam. Ce serait se défaire de son emprise sûrement que de se l'avouer. Et il n'était pas prêt. Tout comme il ne serait jamais prêt à garder éternellement le silence. Incapable de se retenir d'avouer sa tendresse adelphique à son encontre. Coraline devait ressentir qu'elle était aimée. Elle devait le savoir, encore et encore. Qu'elle avait une branche de famille qui était là pour elle, quoi qu'il puissait arriver. C'était tout là le rôle du Cortazar. Plus il se perdait dans son regard et plus il le ressentait : il était né pour ça.

Avec les hauts et les bas qui allaient avec. Après tout dans une vie, il n'y avait pas que des moments de bonheur. Geronimo le savait. Coraline le lui rappelait. Faisant s'évanouir ses commissures d'un prénom non prononcée. Pire, il était bafouillé par d'autres prénoms ternissant celui de Gabrielle. Le coeur manqua un battement avant de se reprendre, frappant d'un coup le torse du cracmol pour revenir à la normale. Mais c'était peine perdue. Le dur mélange d'une rencontre avec sa soeur à l'absence de Gaby était un coup dur pour l'homme qui ne laissait pourtant pas n'importe qui le lire. Encore moins le destabiliser. La femme en face de lui avait cependant cette capacité. Essayant d'accuser le coup comme il put, un raclement de gorge se fit, maladroit. Tout comme ses paroles.

"Elle... Hn. Non. Gaby n'est toujours pas... à nouveau des nôtres." Le rêve de découvrir son fantôme n'en était pas un. Tout ce qu'il désirait, était qu'elle continue de reposer en paix, loin de ce monde, loin des menaces y vivant encore. Comme celle qui lui avait retiré la notion d'amour de son existence. Comme celle qui se trouvait en face de lui. Une partie de lui l'avait toujours incité à ne jamais faire se croiser les deux femmes blondes. Il avait voulu garder sa Gaby pour lui à l'époque ou elle partageait encore son existence. Il n'avait jamais voulu la partager, la gardant égoïstement pour lui. Ou pour elle. Afin que jamais l'Auror ne se rende compte de bien des choses malsaines dans la vie du cracmol. Elle avait été ce rayon de soleil l'éloignant de l'existence sombre de Coraline. Mais maintenant qu'elle n'était plus là, comme depuis beaucoup trop d'années, il était retourné vers ses vieux démons. Vers une en particulier.

Essayant de reprendre du poil de la bête, Geronimo profita d'une grande inspiration pour tenter de se remettre de ce tracas. C'était derrière lui tout ça. Il s'était fait à l'absence de la femme qu'il aimait. Elle reposait désormais dans sa mémoire comme l'un des plus fabuleux souvenirs. S'humectant la langue, offrant un rapide sourire intérieur au fantôme qui l'habitait et qui ne le quitterait jamais, le regard courageux se releva.

"Je suis venu ici pour t'acheter une potion." Pas n'importe laquelle. Pas une faite par n'importe qui. Il voulait le fameux nectar fait expressément des divines mains de sa soeur. "Une Felix Felicis. Faite par toi-même exclusivement." La symbolique était forte. Ou bien était-ce l'envie d'obtenir ce qu'il désirait tant ? Pourtant, la plus basique des potions de chance pouvait lui offrir l'accélération et l'acceptation du dossier qui était prêt à être envoyé. Mais c'était plus fort que lui. Jamais ô grand jamais il n'avait triché d'une telle manière. Alors, la seule fois qu'il le faisait, il voulait que ce soit parfait. "Je suis prêt à payer le prix fort." Geronimo était à nouveau sur ses pattes, bien encré. Il avait retrouvé une certaine solidité avant de faire sa demande, droit, solennel face à sa petite soeur qui n'était autre, à cet instant, que la maitresse de son Destin.

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