Re: Promenons-nous dans les bois [Gaspard B. Pretovius]

- Promenons-nous dans les Bois -
feat. Lutz von Jürgen

Gaspard reçut la bourrade du garçon sans broncher, amusé même. Il eut presque pu croire qu'ils étaient sur la même longueur d'onde et que c'était cool sauf que non. Vue la tronche que l'autre tirait, c'était pas une bousculade de franche camaraderie comme avait pu lui donner Gaspy -il lui avait quand même tiré les cartes, fallait pas déconner. Sa tirade d'enfant irrité confirma son hypothèse. Le sorcier l'écouta sans sourciller, un sourire au coin des lèvres et le regard malicieux. Le héro avait pris la mouche semblerait. C'était curieux de se faire enguirlander de cette manière. Il utilisait des mots bizarres pour un gars de son âge et puis ça rimait presque en plus. Gaspard haussa les épaules avec détachement. T'm'as l'air bien susceptible et sensible pour un héro. Son sourire s'étira encore un peu plus. Ou alors j'ai touché la corde sensible ; elle doit vraiment être toute petite. Mais t'sais, c'pas la taille qui compte hein ? Gaspy laissa couler un petit rire. Il était ce genre de personne qui ne se rendait pas compte quand elle pouvait dépasser les bornes et qui ne s'arrêtait plus une fois lancée pour s'enfoncer toujours plus loin jusqu'à la rupture.

Gaspard n'était pas le genre de personne à se sentir au-dessus des autres, loin de là. Il considérait que tout le monde avait sa place, et tous au même niveau, qu'on fusse salaryman ou travailleur du sexe, blanc ou noir, homme ou femme, même roux. Tout était une question d'attitude et de volonté pour Gaspard. Ce qu'il refusait, c'était d’être placé en-dessous ou que d'autres s'imaginait au-dessus pour tout un tas de raisons sordides -plus riche, plus beau, plus intelligent... Tu penses qu'tu vaut mieux qu'moi avec ta petite sensiblerie ? C'était terrible ça : les petites victimes. Tu couines pour un truc tellement insignifiant, c'est pitoyab'.Gaspard en avait autant à leur égard. Il avait envie de les frapper. M'fait pas croire qu't'en as qu'que chose à foutre du sort des autres. Le sorcier aimait pas les p'tites têtes qui dépassaient -le clou qui dépassait appelait le marteau. Gaspard était le marteau et il frappait dur. C'plus facile d'me donner la faute que d'redescendre d'ton piédestal. Fallait avoir un égo démesuré pour se vexer d'un truc pareil. Sors-toi les doigts du cul au lieu qu'de rester là à geindre comme un veaud'lune. T'parles d'un héro. Gaspard ramassa son sac et tourna les talons. Allez, ciao cassos.

d'après KoalaVolant

Ven 8 Mar 2024 - 0:02

Et voilà, sans aucune surprise, il croit avoir visé juste cet abruti... Pitoyable, tellement prévisible. Un vrai prétentieux à se croire au-dessus des autres, sans aucun doute. Ca se confirmerait avec son "don de voyance" en plus, c'est typique des gens qui ont la capacité d'en savoir beaucoup sur les autres. Ils croient que ça leur donne le droit de se sentir supérieurs à ces gens juste parce qu'ils leur volent des informations à leur insu. Bref, je dois laisser couler, je sens la colère monter et ce n'est pas bon. Il n'en vaut pas la peine, laissons-le croire qu'il a gagné, je m'en fous.

Malheureusement, alors que je pensais qu'il allait partir sur cette dernière petite provocation sur la taille qui ne compte pas, il revient finalement à la charge. Je ne sais pas trop ce que j'espérais, s'il fait bien partie de cette catégorie d'individus pour lesquels se moquer et rabaisser autrui est devenu un loisir, je sais pertinemment qu'ils ne s'arrêtent jamais, jusqu'à finir par aller beaucoup trop loin. D'ailleurs, il va trop loin.

Il se fout de moi ? Il inverse totalement les rôles cet imbécile ! Moi je me crois au-dessus de lui ? Moi je suis pitoyable ? Moi je m'en fous des autres ? Moi je suis sur un piédestal ? Mais ce n'est pas possible, c'est exactement tout ce qu'il montre de lui depuis tout à l'heure, et il ose prétendre que c'est mon cas et non le sien ? C'est juste de la provocation ou il croit vraiment à ce qu'il dit ? Dans un cas comme dans l'autre, ça reste un énorme crétin en tous cas !

Au moins, il se barre. Il me tourne le dos et commence à s'éloigner, je n'ai plus qu'à me calmer et à le laisser partir. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, il m'a particulièrement chauffé. Dans tout ce qu'il vient de dire, je revois tellement tous ces abrutis de Beauxbâtons, à qui je dois mon dialecte si particulier aujourd'hui. Je revois aussi ces non-magiques qui nous ont fait fuir l'Allemagne, à cause de qui on se retrouve ici et presque sans le sous maintenant. C'est exactement ce genre de type, un mec qui se croit tellement au-dessus des autres qu'il se donne le droit de détruire leur vie. Puis une fois que ça s'est bien amusé, ça repart en tournant le dos aux ravages que ça a causé, en s'en foutant royalement des conséquences et des vies changées à jamais. C'est clairement la vie de ces types qu'on devrait détruire, bien avant qu'ils fassent du mal aux autres.

"Tu t'en fous des dégâts que tu laisses derrière toi. On devrait toujours enfermer les gens comme toi."

Etrangement, ces quelques mots ont été dits très calmement, trop même. Je suis pourtant très loin de l'être. Je me connais, cette façon de parler n'annonce rien de bon : je suis en train de perdre le contrôle. Sauf qu'aujourd'hui, c'est d'autant plus dangereux pour moi ou ceux qui m'entourent si ça arrive. Je ne peux cependant plus rien y faire, je sens déjà la transformation qui s'opère. J'essaye bien de reculer, de fuir comme j'aurais dû le faire depuis longtemps déjà pour éviter ça. Mais trop tard : soudainement, l'animal prend le dessus, prend ma place, et bondit sur le garçon qui me tourne le dos.

Mer 20 Mar 2024 - 22:59

- Promenons-nous dans les Bois -
feat. Lutz von Jürgen

Ca aurait pu. Sa petite rengaine de comique alors que Gaspard lui tournait le dos aurait pu être cette goutte d'eau qui si souvent faisait déborder le vase et se déversait en un flot de pure colère, mais pas cette fois. Il n'en avait cure. C'eut pu être risible autrement mais ce petit mec l'indifférait totalement désormais, avec ses petits poings serrés et tremblotants de gros fragile. Ce n'était pas un adversaire intéressant, ce n'était pas un adversaire à sa taille. Déjà l'esprit de Gaspard revenait vers celle à qui il devait tant de ses cauchemars et à qui il essaierait bientôt de régler son compte. Sans se retourner, il gratifia le héro d'un majeur par dessus son épaule et s'apprêta à quitter ce petit espace de bois qu'abritait le petit parc urbain.

Mais Gaspard s'arrêta à quelques mètres de la lisière avant que n'eut disparu le tapis de feuilles mortes pour un couvert de graminées, et il tourna la tête juste assez pour entrevoir ce qui se tramait, juste assez pour que se confirma ce qu'il venait de pressentir. Il connaissait bien ces bruits, ces sons que faisaient les corps contraints par la magie à changer de peau, de se comprimer et de se distendre. C'était ancré dans sa chair. Tient tient. Un sourcil se fronça et un sourire se forma sur ses lèvres. Le v'là donc l'gros chat. Un animagus. Un jeune. Ou alors était-il simplement mauvais pour se métamorphosé sous l'effet de ses émotions -ce qui ne lui était jamais arrivé, hum ! C'était un curieux animal que Gaspard ne connaissait pas. Il ressemblait à un caracal, mais en plus poilu. Et bien plus gros. L'animal lui bondit dessus.

Avant qu'il ne posa une de ses pattes griffues sur lui, Gaspard transplana. Il réapparut une douzaine de mètres plus loin, baguette à la main, et railla : J'avais raison ; l'est toute p'tite. Le bois de tilleul, qui ne servait d'ordinaire pas à ce type de magie, fendit l'air, et un #Brachialigo informulé déroula son filin magique pour ligoter l'animal. Coucouche panier 'spèce d'sac à puce !

d'après KoalaVolant

La sensation est vraiment étrange : j'ai l'impression d'être spectateur de mon propre corps, qui refuse toutefois de m'obéir correctement. J'ai envie d'arrêter mon mouvement, de ne pas lui sauter dessus, mais pourtant je le fais tout de même. Heureusement, il arrive à m'esquiver en transplanant. Bon, imbécile oblige, il ne peut pas s'empêcher de se moquer pour autant, arguant qu'il savait qu'elle était toute petite. Je me doute bien qu'il fait référence à ma queue en tant que Lynx, mais bref. Pour le moment, je suis bien trop inquiet à l'idée de blesser quelqu'un ainsi, le reste n'a plus trop d'importance. Quoique l'animal en moi ne doit pas penser pareil : la raillerie semble l'agacer encore plus, et il redouble d'efforts pour lui courir après.

"Heureusement" une fois de plus, l'autre type est plus rapide et il arrive à le neutraliser en le ligotant avec un filin magique. Enfin à me neutraliser donc. Ne maîtrisant pas encore la transformation, je ne peux plus faire grand-chose ainsi ligoté. Et malheureusement, je ne parviens pas non plus à reprendre forme humaine... Je suppose qu'il faudrait que je parvienne à me calmer pour reprendre le dessus, mais le lynx continue de se débattre et de pousser quelques cris bestiaux, totalement à mon insu.

Je fais quoi maintenant ? Et lui aussi d'ailleurs, il va faire quoi ? Hormis attendre que l'animal en moi se fatigue et finisse par abandonner le combat, je ne vois pas trop. J'espère qu'à ce moment-là je saurai reprendre le dessus, il le faudra bien. Mais après ? S'il part en me laissant ainsi, comment je vais me détacher ? S'il m'enlève les liens avant de partir alors que je suis encore en lynx, je risque aussi de ne pas reprendre ma véritable apparence dans l'immédiat et de rester dangereux... Si seulement mes frères étaient là... Si seulement je n'étais pas tombé sur cet idiot aussi.

- Promenons-nous dans les Bois -
feat. Lutz von Jürgen

On pouvait faire bien des reproches à Gaspard, et pour dont la plupart seraient amplement justifiés compte tenu du comportement que le sorcier adoptait généralement, mais on ne pouvait qu’admettre qu’en terme de métamorphose, et surtout en animagie, il savait y faire malgré son jeune âge. Bien qu’il pût ressentir un infime instant une once de jalousie envers le rouquin qui s’incarnait en gros chat poilu –et non pas une petite belette du désert, et qu’il lui avait joyeusement cassé les burnes, Gaspard fut bien décidé à lui filer un coup de main car il n’y avait en ce monde que peu de choses aussi angoissante qu’une métamorphose imposée par son instinct. Le caractère de plus en plus colérique de Gaspard lui avait valu ce désagrément lors du brouillard : il était resté coincé sous sa forme animale et avait eu du mal à reprendre forme humaine. Cela lui avait pris de long mois avant de pouvoir se faire à nouveau confiance et s’autoriser à changer de peau.

Ferme ton clapet. Mouvement du poigner et le filin s’étendit encore pour museler l’animal. Gaspard n’était pas peu fier de sa maitrise de ce sortilège : il l’avait beaucoup travaillé avec Ezra. Ou tout Londres va t’entendre geindre. Valait mieux éviter de rameuter du monde par ici, même s’il ne devait pas y avoir grand monde à trainer dans cette partie du parc à cette heure. Un animagus complètement hors de contrôle lâché dans les rues de Londres, ça ferait du grabuge et des blessés. Gaspy aurait pu s’en foutre. D’ailleurs il se foutait bien que des gens fussent blessés. Ce qui l’animait était plutôt de préservé ce jeune héro du ressentiment et du remord qui pouvaient en découler. Et s’assurer qu’en aucune façon ça puisse lui retomber sur la trogne accessoirement. Lentement, Gaspard se rapprocha du garçon-félin, s’assurant qu’il le maintenait bien immobilisé. La bestiole grognait fort, mais il lui semblait qu’il n’avait plus grand-chose à en craindre. Gaspard posa doucement la paume de sa main sur le flanc de l’animal qui se soulevait avec vigueur. Du calme. C’pas digne d’un héro ça.

Bon, peut-être n’était-ce là pas la meilleure des méthodes… Mais il n’en connaissait pas d’autre. Et visiblement, ça ne plaisait pas au gros chat qui ronflait furieusement et se débattait encore plus fort. Fallait peut-être changer d’approche… Gaspard s’assit donc sur lui et posa sa main sur sa tête pour le gratouiller derrière les oreilles. Calmos j’te dis. Y a pas d’lézard. Enfin pas encore. Cette seconde approche ne semblait pas beaucoup plus efficace… Gaspard du se retenir pour ne pas lui en met… Mais t’vas la boucler oui ?! Il venait de lui envoyer un coup sur le sommet du crâne, fort peu patient, avant de se lever en soupirant pour se rassoir à quelques dizaines de centimètres de sa tête de félin hirsute. Allo, allo ? Y a que’qu’un ? Eh l’rouquin, j’sais qu’tu peux m’entendre ; faut qu’tu r’prennes le contrôle, j’vais pas t’veiller toute le nuit. Gaspard resta silencieux plusieurs minutes, ses yeux bleus plongés dans les siens comme s'il l'y cherchait. J’sais qu’c’est pas simp’. Ça m’est arrivé aussi. C’tait l’horreur. Tu disais qu’tu f’sais du yoga ? P’t-être qu’un peu d’méditation t’aiderait. Essaye d’reprendre le contrôle sur sa respiration.

d'après KoalaVolant

Je ne sais pas si je dois le remercier ou le maudire. Il vient en effet de faire taire le lynx, mais je ne saurais dire si c'est pour aider ou humilier... Il se rapproche ensuite, l'animal en moi souhaitant l'attaquer, peut-être davantage pour se défendre maintenant. Il en est incapable cependant, toujours immobilisé par le sorcier. Et les actions de ce dernier n'aident pas à le calmer. Le premier geste du garçon est pourtant doux, j'aurais apprécié pour ma part. Mais pas lui visiblement. Ce n'est évidemment pas mieux lorsqu'il s'assoit sur lui, malgré les gratouilles qui pourraient peut-être apaiser des animaux plus dociles : moi-même je n'aurais pas aimé. Toujours pas mieux lorsqu'il le frappe à la tête...

Au moins après ça, il reprend ses distances, ce qui est probablement mieux vu l'absence de réussite de ses tentatives physiques. Cette fois-ci, il se contente d'un simple dialogue. Il s'adresse directement à moi, me demandant de reprendre le contrôle car il n'allait pas me veiller toute la nuit. Oh ? Donc il a l'intention de rester jusqu'à ce que le lynx ait disparu ? Ca... me surprend un peu je dois dire. Mais la suite m'aide à comprendre son "élan de sympathie". Apparemment, il doit être animagus aussi. Puisque ça "lui est arrivé aussi", c'est ce que j'en déduis.

Ce qu'il dit fait sens en tous cas. Il n'a pas tort, tenter de me concentrer sur la méditation pourrait peut-être m'aider. Bien sûr j'ai déjà essayé, mais pas de la façon qu'il propose. Je dois dire que son idée n'est vraiment pas bête. J'ai toujours tenté de maîtriser ma propre respiration, pas celle du lynx. Comme si nous étions deux entités distinctes. Mais en réalité, nous sommes la même personne, et contrôler ma respiration revient à contrôler la sienne. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle... Je m'y essaye évidemment aussitôt, "fermant les yeux mentalement" pendant que le lynx continue de se débattre. Je visualise son ventre se soulever avec moins de vigueur tandis que je pratique mes exercices habituels de respiration. Et au bout d'un moment, je commence à réellement sentir son souffle qui s'apaise progressivement. Je n'ai aucune idée du temps que j'ai mis à arriver à ce début de résultat, mais je sens qu'il est là.

Très vite, tout s'enchaîne. Ses grognements cessent pour retrouver mon silence, ses yeux se ferment pour imiter les miens, sa respiration devient lente pour rejoindre la mienne. Je sens que je reprends le contrôle, et c'est bien la première fois que ce n'est pas suite à l'épuisement de l'animal dans une telle situation. Dans le fond, c'est un énorme pas en avant, une découverte qui changera profondément mes prochaines transformations, j'en suis certain. Aussi incroyable que ça puisse paraître, j'aurais finalement grandement appris auprès de ce garçon aujourd'hui. Aussi, quand j'achève de reprendre totalement le contrôle et ma forme humaine, je me permets de reprendre la parole.

"Désolé pour tout ça, ce n'était pas prévu. Et merci de m'avoir aidé à me tirer de là. Désolé de t'avoir attaqué, je ne l'ai pas voulu... Sache que tes conseils, je ne les oublierai pas. Ils m'ont été très précieux, je n'avais jamais vu les choses ainsi. J'ai cru comprendre que tu étais un animagus aussi, et j'en suis ravi. Ca m'aura finalement bien aidé. Je suppose qu'aujourd'hui tu parviens à te maîtriser ?"

Ce qui est plutôt remarquable, il a l'air très jeune. J'aurais presque envie de lui demander de m'aider davantage à me contrôler, de nous revoir pour qu'il me "forme". Mais je ne sais pas si ça serait une si bonne idée à bien y penser. Malgré tout, il garde une façon de faire qui a réussi à m'agacer profondément. Je ne sais pas s'il serait très pédagogue dans un tel rôle, hormis comme à l'instant car la situation devenait incontrôlable de mon côté. Mais ce n'est sûrement pas la meilleure façon de faire pour m'apprendre. Enfin je pense... Je dois cependant admettre que c'est la meilleure évolution que j'ai eue dans le domaine jusque-là pour parvenir à dominer l'animal en moi.