• ◊ Mensurations : Je mesure un mètre soixante-dix pour soixante-trois kilos.
• ◊ Morphologie : Je m'entretiens un minimum, me permettant de me dessiner quelques muscles, abdos et pectoraux ; sans pour autant être trop voyants. Ils restent assez fins et peu visibles tant que je suis habillé. Cela me permet de rester en forme et de faire face à certaines prouesses physiques.
• ◊ Démarche et attitude : Je suis plutôt discret dans ma démarche, marchant souvent sans bruit et doucement, mais avec assurance malgré tout. Ma tendance à être blasé ne se voit pas vraiment physiquement en général en fait, j'évite de la laisser paraître, mes manies incontrôlables exclues. Il en va de même avec mon attitude, même si je suis facilement en retrait aux premiers abords, préférant me placer en observateur plutôt qu'en acteur direct. Mais dès qu'on a besoin de moi, je sais me remettre en avant et m'imposer s'il le faut.
• ◊ Droitier ou gaucher : Je suis gaucher, ce qui permet de nous différencier avec Kurt qui est droitier.
• ◊ Manie : Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais on m'a déjà dit que je soupire beaucoup dès lors que quelque chose me fatigue. Et vu que je suis très blasé... Je hausse énormément les épaules aussi, plus encore que je ne soupire.
◊ Couleur des cheveux : Ils sont d'un roux flamboyant et totalement d'origine.
• ◊ Longueur et type des cheveux : Je coupe mes cheveux plutôt courts et ils ont tendance à être ébouriffés en général, mais le gel fait des miracles pour les orienter comme je le souhaite si nécessaire.
• ◊ Couleur des yeux : Ils tendent vers le vert avec quelques pointes de bleu clair. A ce qu'il paraît, une certaine forme de tristesse peut parfois transparaître dans mon regard.
• ◊ Forme du nez : Rien de spécial ici, mon nez est plutôt petit et discret, assez classique.
• ◊ Voix : Je possède une voix grave et basse, avec laquelle je s'exprime assez faiblement en général, ne m'aidant pas à me faire entendre facilement en cas de brouhaha. Accessoirement, je suis condamné à parler constamment en vers.
• ◊ Particularité : Ma peau est très pâle, faisant d'autant plus ressortir les quelques taches de rousseur qui la parsèment. Elles restent toutefois peu présentes, mon visage étant même relativement épargné. Ma forme animale d'animagus se veut être un lynx au poil roux.

Il fait noir, je n'y vois rien. Je veux sortir de là, mais quelque chose me bloque. Non pas quelque chose, quelqu'un ! Je ne suis pas seul, je sens qu'il y a une autre personne ici. Même deux en fait, mais l'une est bien plus proche de moi que l'autre... Ce n'est pas normal, il est rare d'être aussi nombreux dans la même cellule. Nous semblons prisonniers ici, nous nous débattons mais nous ne pouvons pas échapper à notre cage. Pourtant, de la place se libère soudainement. Le plus éloigné d'entre nous vient de réussir à sortir ! Je pousse alors le deuxième afin qu'il suive le mouvement et me libère le passage, mais il tarde à trouver la sortie. Après ce qui me semble être une éternité, il y parvient finalement. Pourtant, alors que la libération semble approcher à grands pas, je me sens soudainement bien seul et abandonné... Je tente de me précipiter vers l'extérieur, mais c'est plus difficile que je ne l'aurais cru. J'ai besoin d'aide, et heureusement on me la fournit finalement. Je me sens tiré en dehors de ma prison, et très vite les sensations s'avèrent désagréables et me conduisent à pleurer. C'est en définitive à proximité de mes deux compagnons de cellule, auprès desquels on me ramène, que je trouve une certaine forme de réconfort qui m'apaise. Je viens de naître, bon dernier d'une fratrie de triplés issus de deux ovules différents. Je m'appelle Lutz von Jürgen.


Notre noble famille a renoncé à sa pureté depuis bien longtemps, être sang-mêlé ne nous apparaît plus être une aberration depuis près de deux ou trois générations. En revanche, il y a une tradition familiale que nous avons gardée : celle de devenir des animagi de génération en génération. Cet apprentissage était relativement austère fut un temps, mais aujourd'hui la coutume est devenue bien plus ludique et douce, si tant est que devenir animagus puisse être qualifié ainsi. Cela permet peut-être de moins appréhender la douleur à venir et de nous rendre plus aptes et ouverts d'esprit à cette transformation ? Il ne nous a pourtant jamais été dit que ce serait facile et encore moins indolore, mais cet aspect "jeu" devait certainement endormir nos instincts infantiles.

Ainsi, nous jouions souvent dès nos plus jeunes âges à garder une feuille de mandragore le plus longtemps possible en bouche, le premier à la perdre subissant un gage tout à fait amical, souvent au profit du ou des vainqueur(s). Hazel, l'aîné de notre fratrie, n'était clairement pas le plus doué d'entre nous à ce jeu : il nous a souvent concédé bon nombre de services... Evidemment, nous ne passions jamais à l'étape suivante, quand bien même nous aurions tenu jusqu'à la pleine lune. Ce n'était qu'un entraînement en attendant d'avoir atteint l'âge traditionnel et familial requis, à savoir le jour de nos treize ans.

Il en allait de même au moindre signe d'orage. Le jeu prenait alors une autre tournure : une course démarrait pour rejoindre au plus vite le jardin de notre riche domaine familial, situé en Allemagne. Vu la taille de celui-ci, cela pouvait malgré tout faire une sacrée course même si nous étions déjà sur place. Et ne parlons pas des moments où nous étions éloignés, ni des fois où nous avons failli nous étouffer avec nos feuilles de mandragore dans la bouche. Certes, le véritable rituel n'imposerait jamais ces deux épreuves en même temps, mais nos entraînements le pouvaient eux. Là aussi, le perdant avait un gage bon enfant. Or, j'étais plutôt bien loti à ce niveau-là, j'étais souvent le plus rapide. Cela me permettait alors de me démarquer de Kurt, le cadet de notre fratrie et ma copie conforme physiquement.

Seule notre entrée à Beauxbatons en France, lors de nos onze ans, aura compliqué cet entraînement. Evidemment, il n'était plus question de nous rendre en Allemagne au moindre orage. Notre nouveau point de ralliement se trouvait dans une résidence secondaire située non loin de l'école. Mais bien sûr, nous ne pouvions pas quitter précipitamment les cours pour un simple entraînement, alors celui-ci fut dès lors moins régulier. Seul celui des feuilles de mandragore restait très abordable et perdura dans la durée, bien que des complications puissent parfois apparaître avec les cours à suivre et la présence des autres élèves.


Cela fait plus d'un an que je suis à Beauxbâtons, et j'ai l'impression d'avoir été bien accepté globalement. Je traîne souvent avec un groupe d'amis dont je me sens proche et qui ne me regarde pas de travers lorsque j'ai ma feuille de mandragore dans la bouche. Ca reste quelque chose d'un peu spécial aux yeux de beaucoup, d'autant plus que la plupart savent en quoi consiste ce rituel. Je dois admettre que ce "jeu" est un peu moins amusant depuis que nous sommes ici, la présence d'autres sorciers le rend plus compliqué à mettre en oeuvre sans être jugé. Pour ma part, je me sens obligé de me cacher davantage quand je m'y exerce, afin d'éviter d'attirer l'attention. Sauf avec ce groupe d'amis donc !

Non seulement ils l'acceptent, mais en plus ils cherchent à m'aider. Ils me posent souvent des questions pour savoir comment ça fonctionne. Ils ont même fini par me trouver un vieux grimoire qui en traite et qui devrait grandement m'aider à progresser. En soi j'en doute un peu, après tout j'ai déjà tout ce qu'il me faut avec ma famille. Mais j'accepte de jouer le jeu, pour leur faire plaisir et les remercier de leur implication. Et sans grande surprise, après quelques paragraphes lus, je constate que ça ne m'aidera en rien. En fait, j'ai même l'impression que ça n'a aucun rapport avec les animagi.

"Ca ne parle pas d'animagus, vous êtes sûrs de vous ? Le contenu de ce livre me paraît plutôt flou."

Aussitôt, mes camarades explosent de rire, ce qui me perd encore plus. J'ai dit quelque chose de drôle ?

"Excellent ! Au moins le muet va enfin parler maintenant !"

"Le muet... qui ça, moi ? Pourquoi vous m'appelez comme ça ?"

Mais ils ne me répondent pas, se retournant pour me délaisser tandis qu'ils rient entre eux, me laissant avec un terrible pressentiment et une boule au ventre qui grandit. Je repense alors aux avertissements de mes frères, qui m'avaient bien dit de ne pas faire confiance à ces "amis"... Et s'ils avaient eu raison? Est-ce que j'aurais dû les écouter ? J'avais tellement eu envie d'y croire...

Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai compris le mauvais tour qu'ils m'avaient joué, alors que ma façon de parler me surprenait autant que mes interlocuteurs : ils m'avaient fait lire des sonnets d'un sorcier, qui me contraignaient dorénavant à parler en vers pour le restant de mes jours... Depuis le début, ils me surnommaient en réalité "le muet" dans mon dos, car je parlais assez peu quand je gardais des feuilles dans la bouche. Et ils n'avaient pas trouvé meilleure blague que de me "contraindre à parler" en me faisant lire un tel bouquin en abusant de ma confiance...

Non seulement cela ne fonctionnera évidemment pas, mais ça a même l'effet inverse : je me renferme bien plus sur moi-même, osant encore moins parler en public, même quand je n'ai pas de feuille de mandragore en bouche. En fait, je ne parle plus vraiment de moi à quiconque hormis mes frères, ayant perdu presque toute confiance dans les autres pour me confier à eux. Enfin surtout dans les sorciers, qui m'apparaissent finalement plus cruels que les non-magiques, dont l'absence de connaissances magiques les rend en définitive plus sympathiques à mes yeux.

Sauf qu'à Beauxbâtons, il n'y a que des sorciers. Je trouve alors refuge dans la méditation pour m'évader ou encore pour maîtriser la colère qui monte en moi quand je subis des moqueries, qui s'avèrent plus nombreuses quand je prends la parole, ce que j'évite de faire le plus possible. Mon surnom me reste alors, d'autres apparaissent également, mais j'essaye d'y faire abstraction et de me détacher le plus possible de tout ça.


Je cours de toutes mes forces alors que l'orage gronde, manquant de glisser plusieurs fois sur les routes humides. Heureusement, l'entraînement porte ses fruits : j'y suis habitué et je parviens à destination rapidement et sans encombre. Cela fait plus de trois mois que j'attends ce moment, depuis que j'ai finalisé ma concoction dans ma fiole en cristal un soir de pleine lune. Trois mois que je récite sans relâche cette même incantation en pointant ma baguette sur mon coeur. Si j'y parviens aujourd'hui, je pourrai enfin quitter la France pour retourner un peu en Allemagne aux prochaines vacances ! Car tant que ce rituel n'est pas achevé, je suis bloqué ici, ne pouvant pas me permettre de partir trop loin de ma fiole.

J'arrive finalement dans notre jardin, dans l'abri reculé qui m'est réservé et où personne ne se rend afin de ne pas perturber le rituel. A l'intérieur, je retrouve ma fiole, dont le contenu est dorénavant rouge. Je m'enferme alors dans les lieux, avant de réciter une dernière fois l'incantation puis de boire la potion. Aussitôt, une vive douleur s'empare de moi, me faisant tomber à genoux. Je sens mon coeur s'emballer et ma respiration s'accélérer sous le coup de la panique. Je tente de respirer lentement et de me calmer, tels que mes exercices de méditation me l'ont appris, mais la douleur bien trop importante obscurcit mon esprit et me fait perdre mes moyens. Tout ce à quoi j'arrive à penser, c'est à un lynx. Puis la transformation s'opère soudainement, la douleur s'estompe progressivement, mais la panique reste toujours présente pour le moment. Et alors qu'un de mes frères entre dans l'abri sans raison apparente, mon instinct prend le dessus et je lui saute à la gorge.

Je me réveille en sursaut et en laissant échapper un petit cri. Depuis que j'ai réussi ma première transformation, je fais régulièrement des cauchemars du genre. Tous ne sont pas en lien avec ma transformation en lynx, mais celui-ci le fut. Ce qui me réveille toujours en sursaut, c'est le réalisme effrayant de mes rêves. Grossièrement, tout s'est passé exactement comme ça, hormis la fin. Aucun de mes frères n'est entré et je n'ai blessé personne. On a bien retrouvé quelques traces de griffes sur la porte, mais j'ai finalement réussi à me calmer et à reprendre forme humaine plus tard. Du coup, je me demande si mes cauchemars ont un lien avec ma transformation ou pas. Je ne saurais pas le dire, je n'arrive pas à voir pourquoi ça serait le cas...

"Est-ce que tout va bien Lutz ?"

Johann se retourne vers moi, un air inquiet dans le regard. C'est un non-magique chez qui je dors ce soir, comme souvent en fait. A chaque vacances en Allemagne, je passe le plus clair de mon temps avec lui.

"Oui, ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais il est temps de faire une trêve !"

Là-dessus, je viens poser mes lèvres sur les siennes, profitant d'un baiser bienvenu qui me fait rapidement oublier ce cauchemar. Johann est l'une des rares personnes à réussir à m'apaiser autant, me mettre en couple avec lui avait été évident bien que nous soyons du même sexe. C'est aussi l'un des seuls à ne m'avoir jamais jugé ni posé de questions sur ma façon de parler. Ou alors il n'aurait juste jamais remarqué ? J'en doute : ça peut arriver au début, mais à force de me fréquenter on finit par s'en apercevoir.

"Désolé si je t'ai réveillé. Et si on allait manger ?"

Il n'est pas si tôt après tout, autant en profiter pour nous lever complètement maintenant que nous sommes réveillés.

"J'ai ramené des bonbons. Tu en veux quelques-uns ? Il y en a plusieurs au citron... Tes préférés je le sais bien !"

Johann adorait le citron sous toutes ses formes, il arrivait presque à me le faire aimer aussi. J'en mange un premier avant de vouloir lui en tendre un, mais un évènement totalement inattendu nous interrompt : un bruit de train se fait entendre tandis que je sens de la fumée me sortir des oreilles. Pu... rée ! Hazel a sûrement encore fait une de ses blagues en inversant les bonbons pour en mettre des magiques dans mon sac. Sauf qu'il n'avait sûrement pas prévu que j'en mange devant un non-magique... Peut-être que si je n'avais pas gardé cette relation secrète par gêne, il aurait pu s'en douter ? Il est trop tard pour avoir des regrets... Je me sens rougir alors que Johann me regarde avec des grands yeux, emplis d'une forme d'incompréhension mais aussi de frayeur. Et surtout, le pire : je le vois immédiatement prendre une certaine distance avec moi.

"Qu'est-ce... qu'est-ce que c'était que ça ? C'était de... la sorcellerie ?"

"Non, non... c'était... je ne sais pas ! C'était juste un bonbon un peu particulier... Une simple plaisanterie qui a mal tournée. Je t'en supplie, n'en parle pas, promets-le moi..."

Je sens la situation m'échapper, j'espère sincèrement que nos sentiments respectifs seront plus forts que sa peur. La discussion et les arguments continuent de défiler, ruinant notre matinée que nous avions prévue. J'ai toutefois l'impression de parvenir à le convaincre, même si je ne peux m'empêcher d'avoir la boule au ventre en me disant qu'il fait peut-être semblant par peur de ce que je pourrais lui faire. Alors que je serais bien incapable de lever la main sur lui... Je m'en remets toutefois à lui et je décide de lui faire confiance, alors qu'il finit par me promettre de garder le secret.


La situation était devenue insoutenable. Johann avait parlé, trahissant par la même occasion ma confiance et mettant fin à notre relation. Notre famille a bien tenté de contenir la situation à doses d'oubliettes, mais il en restait toujours un pour relancer les rumeurs. Or, en Allemagne, nous vivions dans un petit village très conservateur ayant cultivé une légende assez négative autour de la sorcellerie. A force de se rendre compte que des gens oubliaient toute l'histoire, les tensions ont fini par monter et l'irréparable a été commis : notre maison a été incendiée. N'étant pas des assassins non plus, ils avaient attendu que nous soyons partis en France pour commettre leur méfait, mais le message était très clair : nous n'étions vraiment plus les bienvenus ici.

Sauf que le plus gros de notre richesse se trouvait sur place : le domaine tout entier est parti en fumée, ainsi que toutes les possessions de valeur qu'il contenait. Tout un héritage familial à jamais disparu, des économies de plusieurs générations envolées pour toujours.
Suite à ça, nos parents ont décidé de déménager en Angleterre afin d'y commencer une nouvelle vie et de repartir de zéro. Cela valait également pour notre école de magie, mes frères et moi rejoignant Poudlard en début de cinquième année. Avec les quelques problèmes rencontrés à Beauxbâtons également, ce n'était pas plus mal de changer d'école aussi. De toute façon, nous avons dû vendre la résidence secondaire que nous avions en France afin de pouvoir en racheter une principale en Angleterre, les maigres économies qu'il nous restait en banque ne suffisaient pas à couvrir tous les frais de déménagements et de réaménagements.

Nous voici donc contraints à changer de vie dans des conditions bien plus modestes que par le passé, pour ne pas dire "presque pauvres", d'autant plus que nos parents n'ont pas retrouvé d'emplois aussi prestigieux et bien payés qu'avant, préférant rester discrets après toute cette histoire en Allemagne. Evidemment, je m'en veux terriblement pour tout ça, m'en sentant en grande partie responsable. Mais pas que moi : ceux en qui j'avais placé ma confiance aussi, ainsi que ceux ayant réagi de façon démesurée. Comme quoi, les non-magiques ne valent finalement pas beaucoup mieux que les sorciers en fait...

Je ne me fais toutefois pas trop de souci pour me faire bien accueillir cette fois-ci : je suis devenu bien plus distant et je n'accorde plus ma confiance facilement, qu'il s'agisse de sorciers ou de non-magiques. De mon côté, je ne risque donc plus de mauvaises surprises normalement. Quant aux autres... eh bien malgré tout je reste de nature généreuse et bienveillante, ce qui indirectement me permet souvent de me faire des contacts facilement malgré ma distance première. Que demander de mieux qu'un confident qui ne parle jamais de soi après tout ? En plus, mes conseils sont souvent assez avisés, et mon aide quelle qu'elle soit est en général toujours offerte. En définitive, j'ai beau avoir pris mes distances personnellement, je reste toujours aussi serviable envers autrui...