• ◊ Mensurations : Elle mesure un mètre soixante-dix pour environ soixante-sept kilos qui lui vont parfaitement.
• ◊ Morphologie : Bliss est donc proportionnée, avec des hanches larges prêtes à accueillir un petit être dans son ventre et une poitrine qui pourra le nourrir à sa faim. Elle ne pratique pas de sport mais est une femme active.
• ◊ Démarche et attitude : L'humilité de la jeune femme se sent dans son port de tête et sa démarche. Elle ne regarde personne de haut, ne dimine pas les inconnus et ne cherche pas à se frayer un passage de son aura. Elle est là où elle doit être, droite, avec de l'allure. Bliss est qualifiée de distinguée.
• ◊ Droitier ou gaucher : Ambidextre avec aisance à droite.
• ◊ Manie : Si on est assez attentif, la jeune femme traduit certaines de ses émotions par un langage corporel inconscient mais expressif. Elle respectera toujours l'étiquette mais, parfois, se trahira sans le vouloir.
◊ Couleur des cheveux : Dorés, assez clairs. Elle n'a jamais cherché à les changer, héritage trop précieux de sa défunte mère.
• ◊ Longueur et type des cheveux : Parfois ils ondulent, d'autres fois ils font des frisettes. Elle a du mal à les coiffer et la manière la plus pratique est de les tresser très serré puis de les remonter sur son crâne ou d'en faire un chignon travaillé. Détachés, cependant, ils lui arrivent presque à la chute de reins.
• ◊ Couleur des yeux : Bleus... légèrement acidulés. Il se cache dans son regard une pointe de malice pour ceux qui savent le déceler.
• ◊ Forme du nez : Un nez droit, un peu long, dont la pointe remonte un peu. Cela donne à son visage un air encore enfantin.
• ◊ Particularité : Elle possède une tâche de naissance sur la cuisse gauche sous la fesse. Elle trouve qu'elle ressemble à une tasse de thé.
  Bliss a des lèvres fines mais un large sourire. Également, ses dents sont grandes et il est rare lorsqu'elle les montre volontairement. Ses sourires sont donc sages.  

Les Abberline sont une lignée prenant racine en Allemagne. Comprenant des partisans sang-pur du maître des Ténèbres, une majorité de têtes migrèrent lors de son maigre règne. Ils ont été placé et aidé pour fonder des foyers avant, comme beaucoup, de prendre la fuite quand leur saint patron s'est vu renversé. Aujourd'hui, on les trouve principalement affilié aux Llansawel. On peut estimer que le nom Abberline est la branche anglaise de cette famille galloise.


Un cerveau politiquement correct, le genre d'aura bienveillante, un sourire qui cache tout. Tel est le quotidien de la belle Bliss. Cette femme est actuellement la seule enfant héritière, et si les gens la considèrent comme une princesse fragile, à l'intérieur, un magma en ébullition permanente déborde.
Son caractère ne fut pas opprimé, ni délaissé, ce fut elle qui choisit de le mettre de côté, de le calmer. Seulement, on ne fuit jamais tout le monde... Et cette spontanéité, cette joie de vivre qui la caractérisait autant, la suit encore aujourd'hui. Tout ce qu'elle su faire, fut de monter un mur devant elle, de mettre un masque sur son visage, pour ne laisser aucune brèche à ceux d'en face. Chaque personne qu'elle rencontrait, sans les analyser ou se méfier, elle les interdisait de passer. Ils connaissaient des informations 'traditionnelles' et c'était déjà bien assez.

Une façon de vivre forgée loin des siens pendant plus de dix ans. Après l'accident, elle se renferma sur elle même, comprenant que dorénavant, la solitude sera sa meilleure amie. Elle ne la rejeta pas, mais encore aujourd'hui, elle en souffre. Elle fut arrachée à son environnement, par prudence. A son cercle d'amis, à son père, à son domaine, pour être placée chez une vieille tante un peu trop sévère. Gentille, mais stricte et de la vieille époque, de la vieille éducation.
Bliss à l'envie de découvrir le monde, d'une autre fenêtre que celle de sa chambre. Ce n'est pas une grande aventurière, ce n'est pas une courageuse, ni même une débrouillarde mais elle a le mérite d'être curieuse. D'être curieuse et de lutter contre tout ce qu'il ne lui plait pas, et de se battre jusqu'à la mort s'il le faut. Elle est ambitieuse, peut être prétentieuse mais elle pense avoir été élevée avec de bonnes valeurs morales.


« Elizabeth ! Tu dors encore ? Tu à rendez-vous avec Lord Hington dans moins d'une heure. Mary est en train de préparer tes vêtements. Aller ! Lève toi fainéante ! », « Hum... ? » La princesse ouvrit un œil avant de bailler. Elle reçu une serviette éponge sur la figure, et se l'enlevant avec rapidité malgré son sommeil, elle constata la hâte qu'avait les femmes qui se tenaient dans sa chambre. Se mettant assise, s'étira puis balança ses jambes sur le côté pour se lever « Henry ne peut-il pas attendre ? Nous nous voyons quatre fois par semaine... », « Arrête de te plaindre ! », « Haaan mais tantine je veux pas y aller... » Bliss gonfla ses joues en croisant les bras « Arrête de faire l'enfant ! », « Arrête ci, arrête ça... Je ne veux pas y aller ! Henry vient en permanence, il s'immisce de force dans mon quotidien, j'en ai marre de lui, tu comprends ? » Evanora ne discuta pas, continuant de sortir des vêtements d'une caisse, cherchant quelque chose en particulier. Bliss s'approcha d'elle, geignarde « Tantine je... », « Elizabeth ! Arrête de m'appeler comme ça ! », « Et toi aussi ! Je m'appelle Bliss ! » Elle se leva d'à côté d'elle et partie dans la salle d'eau « Tant que tu m'appelleras Elizabeth, je t'appellerai... TANTINE ! »


« Dites moi Elizabeth... », « Bliss. » Le jeune homme la regarda en ricanant, avant de continuer comme si de rien était « Avez-vous pour projet de rejoindre votre père sous peu ? Il paraitrait que depuis la disparition ô combien tragique de votre mère, il est débordé par ses responsabilités. Il attendrait que sa chère fille rentre, est-ce le cas ? », « Je dois avouer que vous me surprenez Henry. Evanora et moi-même ne nous occupons pas vraiment des... racontars sur ma famille et, voyez-vous, j'ai mieux à faire que de me soucier de ce que mes pairs, aussi intelligents que vous et moi, disent à tort sur les miens. », « Ne vous méprenez pas, je vous annonce ce qu'il est dit, mais en aucun cas je ne croirai pareilles sottises si c'était le cas. », « Alors si vous ne le croyez pas Henry... Pourquoi me le demandez-vous ? » Bliss le regarda avant d'esquisser un petit sourire. Se levant du banc en pierre sur lequel elle était assise, elle s'éloigna de la marre. Il faisait beau, et le vent soufflait dans les feuilles du si beau saule pleureur. Rebroussant chemin, elle fut rapidement rattrapé par l'homme, qui l'aida à monter quelques marches. Il était gêné, et elle, elle voulait rentrer. Seulement sa curiosité le dévorait « Je ne voulais pas paraitre impoli. », « Rassurez vous Henry, il n'en est rien. Il est normal de céder à la curiosité des rumeurs. Ce sont des informations simples et faciles à engranger. Nous nous connaissons depuis longtemps, et je pense que vous me connaissez assez pour ne pas vous fier à de pareils dires. » Elle épousseta son petit bras « Mon père n'est pas un incompétent, il est juste seul. Il ne s'est pas retrouvé de femme, et compte, très certainement, rester veuf. Il désire ma présence humaine, et non utile. » Elle s'arrêta, se plaçant devant l'homme. Derrière elle, la maison de sa tante se tenait. La jeune fille enleva son gant et tendit sa main « Je dois rentrer Henry. Portez vous bien d'ici notre prochaine rencontre. » Il baisa le dos de la main de Bliss en lui disant « Je m'en languis déjà, Elizabeth. Vous passerez le bon soir à Evanora. », « Je n'y manquerai pas. » Alors que la voiture de Lord Hington s'approcha, Bliss passa le portillon qui menait sur l'allée de gravier blanc, pour rentrer chez elle. Dès que la porte fut fermée, elle souffla. Elle souffla comme si elle avait retenu son souffle pendant des minutes entières. Immédiatement, elle se dirigea vers les toilettes, libérant toute l'eau qu'elle avait bu dans les moments de silence. Et Merlin savait qu'il y en avait eu. Sortant de la salle d'eau après s'être lavé les mains, elle entendit Evanora dire à travers les escaliers « Alors ? Tu as pu lui parler du mariage ? », « Non. », « Comment ça se fait ? », « Parce que je ne veux pas me marier avec ce type. », « Elizabeth... » Elle entendit sa tante soupirer d'agacement.


C'était le grand jour. Bliss voulu attraper son chapeau sur la console, mais celui-ci lui échappa. Elle tenta de le ramasser, mais il glissa. Ses mains tremblaient, elle était nerveuse. Se redressant en soufflant, elle essaya de se canaliser. Bien que le temps était maussade, un peu pluvieux, elle avait chaud. Trop chaud. Elle fit une nouvelle tentative et, cette fois-ci, arriva enfin à ramasser son bien. Sortant de la maison, elle se l'enfonça sur la tête pour ne plus qu'il tombe.
Evanora, la tante de Bliss, s'était occupée d'elle, comme de sa propre fille. Elle l'avait accueilli à l'âge de six ans, après le tragique accident, et l'avait éduqué de manière stricte et rigoureuse. Manières qui, aujourd'hui, se voyait légèrement répudiées par cette talentueuse future maîtresse de domaine. Elle savait qu'elle serait une femme, et une épouse parfaite, mais elle avait le sens de l'Art, de la Création et de la Vie. Evanora l'avait vu dès le départ, et elle n'avait jamais tenté de contraindre cette nature, au contraire. Aussi sévère avait-elle pu être, elle ne s'était jamais comportée en mégère ou en matrone. Et cela avait fait de Bliss une personne polie, mais enjouée. Quelqu'un de naturel, malgré toutes les apparences et les superficialités que lui valaient sa fonction.

Lorsque la jeune femme sortit, elle vit sa tante. Cette dernière lui ôta son chapeau en riant « Que tu es bête... Tu ne dois plus rien voir avec cette visière ! » Elle releva ses yeux vers le visage d'Evanora et se rendit compte combien elle avait vieilli, et combien elle, elle avait grandit. Sa lèvre inférieure trembla et la vieille femme lui dit « Elizabeth, tu ne dois pas pleurer. Les sentiments sont fait pour rester à l'intérieur, et non à l'extérieur. », « Mais... Mais c'est pas comme si je quittais Henry, Tantine, je te quitte toi. Oh ! » Elle se jeta dans ses bras et pleura son départ imminent. Evanora soupira. Avec elle, Bliss avait toujours été naturelle, car elle était de sa famille, elle était une personne qu'elle aimait beaucoup. Mais lorsqu'elle se tenait avec des étrangers, et surtout des étrangers importants, il était impossible de la voir, à un seul moment, exprimer le moindre sentiment sans le contrôler. Et ceci l'exaspérait, mais au fond, elle aimait Bliss comme sa propre enfant.


Soufflant un bon coup, elle reprit contenance et suivit le majordome qui l'accueillait chez elle. Immédiatement, alors que ses affaires étaient transportées dans sa chambre, elle se dirigea vers la salle ducale où se tenait actuellement son père, en plein travail. Poussant la porte, elle avait oublié la droiture des gardes dans les couloirs, le froid bisquant de la pierre, et la longueur interminable de certaines pièces. Les plus riches raffolaient de ce genre d'environnement, elle, elle aimait le genre de maisonnée similaire à celle d'Evanora. Une villa, avec plusieurs chambres, et salle d'eau, souvent en étages, mais où tout était proche les uns des autres. Où elle n'avait pas besoin de traverser deux couloirs et une porte pour passer de la salle à manger à la cuisine. « Ah ! Bliss ma chérie ! Te voilà ! J'attendais ton retour avec impatience ! », « Papa ! » Bien qu'elle fut nerveuse, stressée, et tout autres adjectifs qualifiants une tension artérielle élevée, elle se détendit immédiatement lorsqu'elle le vit. Mais ce ne fut que pour une seconde.
Alors qu'elle levait la tête, prête à se jeter dans ses bras, l'ayant imaginé près d'elle, elle le vit sur son estrade avec, autour de lui, plantés en rang d'oignons, six hommes. Des vieux, des jeunes, des vêtues sobrement, d'autres de manière ridicule, de l'embonpoint, de la maigreur... Tout autant de diversité en six hommes seulement.
Bliss se figea. Les conseils et l'apprentissage de sa vie démarraient maintenant, à cet instant là. En une seconde, elle construisit un mur « Approche, ma fille ! » Refermant doucement la porte, elle changea de visage, du tout au tout, avant de faire à nouveau face à tout le monde. Elle n'en connaissait pas un seul.
Doucement, elle s'avança vers le centre de la pièce et lorsqu'elle fut arrivée à une certaine distance inclina légèrement la tête pour tous les saluer « Messieurs... », « Bliss... » Il alla auprès d'elle et l'embrassa comme un père. Telle une poupée, elle se laissa faire, n'esquissant que certains gestes de politesse « Evanora a réussi son travail. Bien ! Je te présente les lord et sir des régions voisines. » La princesse les regarda et dit « Enchanté messieurs. », « Ils sont ici pour faire ta connaissance. » Son regard voulait tout dire. Bliss prit peur et rétorqua alors « Oh père je pensais pouvoir me reposer. » Se tournant vers le gratin elle leur dit « Gentlemen, je vous prie de bien vouloir excuser mon extrême fatigue. Votre venue me touche cependant, les trois heures de route en voiture m'ont été pénibles et je tiens à me reposer avant tout échange. Il serait inconvenant que j'en oubli mes manières à cause d'un épuisement. » Ils étaient subjugués par cette petite beauté. Tous acquiescèrent, disant qu'ils comprenaient entièrement. Le père soupira mais les fit raccompagner pour leur faire visiter le domaine un peu plus tard. Lorsque la porte se ferma, Bliss se départit de ses gants et de son chapeau, avant de s'asseoir dans le siège principal, celui où le lord s'asseyait en permanence. Elle souffla, fatiguée « Moi qui pensais être accueillit avec un repas de famille, quelle bonne surprise... », « Bliss, tu as vingt ans, les repas de famille sont terminés, comme les enfantillages. Tu es une femme en âge d'être mariée et il te faut sévèrement réfléchir à un avenir. », « T'es bien comme ta sœur. Je vais me coucher. » Se levant, elle se dépêcha de sortir de là, alors que son père scandait son nom, la sommant de revenir. A peine rentrée et elle se sentait déjà en cage. Tout juste si Henry ne lui manquait pas...


La première nuit au château fut aussi mauvaise que ce à quoi elle s'attendait. Elle ne dormit que très peu, et ce peu de fois, elle cauchemarda. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas rêvé de sa mère, et fallait-il qu'elle rentre pour avoir autant de réminiscences.
Sa mère fut tuée dans un assassinat collectif. Une nuit, alors qu'elle dormait (étant trop petite pour rester éveillée à une heure tardive) ses parents et quelques serviteurs étaient restés en bas, dans les pièces à vivre. Tout fut très rapide : Quelqu'un s'introduisit par une fenêtre ouverte et gagna les chambres pour voler des biens. Seulement dans ces chambres il y avait des gens. Une nourrisse et un majordome. Les deux furent tués sur le champs, sans cérémonie. Malheureusement, le cambrioleur, ne se contentant pas que de ce genre de rixe, décida de s'aventurer au delà du couloir. Il attendit le bon moment qui fut quand Madame passa à côté de lui, alors qu'il était tapis dans l'ombre. Il la tua, vola son collier, et s'enfuit. Mais en s'enfuyant, Sir Abberline lui brûla le bras d'un sort rapidement exécuté.

Et l'assassin ne fut appréhendé que douze ans après.

Bliss fut épargnée. Pas de crime et pas de vision d'horreur. Elle ne vit pas le corps de sa mère et se rappela d'elle comme de ses meilleurs souvenirs. Et ça allait à tout le monde. Seulement, elle lui manquait, et la vérité quant à l'assassinat ne pu lui être cachée bien longtemps, au contraire. Alors les cauchemars arrivèrent. Par sécurité, Bliss fut emmenée chez sa tante, la sœur de son père, où elle se fit éduquer. Loin des crimes et des châtiments. Son père ne la visitait pas souvent, et elle finit par faire de son absence une vérité. Et elle grandit. Mais maintenant, elle était revenue. L'assassin fut tué, et elle, elle était au château. Et elle reprit ses souvenirs là où elle les avait laissé. Elle se rappelait parfaitement de la nuit de l'accident et des évènements qui suivirent. Elle se rappela de tout et ça la tuait.
Au bout de deux jours, elle avait déjà le visage gonflé par les pleurs. Il fallait que ça cesse, elle le savait. Elle le savait, mais elle n'avait absolument personne.

Un an s'était écoulé. Elle avait lutté pour ne pas avoir de mari, pour ne pas être promise, préférant se réserver pour un amour réel, celui en lequel son père ne croyait pas. Elle s'était évertuée à trouver un million d'occupations, et à fuir tout, encore et encore. Deux jours par semaine elle allait chez Evanora, qui était devenue sa confidente. Mais voilà, à aujourd'hui, elle se sentait prise en étau, dans un monde qui lui saillait à merveille, mais dans lequel elle n'arrivait pas à s'affirmer. Seule une personne extérieure pourrait lui prendre la main pour la sortir de là. Et cette personne, elle l'attendait.